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Gore

  • Entartete Kunts - Dennis Dread

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    Entartete Kunts est le livre rassemblant les oeuvres et artistes d'une exposition qui a eu lieu à Portland, Oregon, aux USA, entre 2007 et 2009. Le terme Entartete Kunts fait référence à l'allemand "entartete Kunst", ou "art dégénéré", pour qualifier les oeuvres prohibées du temps des nazis. Dennis Dread a donc détourné ce terme pour cette expo, dont voici - enfin le bouquin, fruit de quatre ans de travail.

    Et tout de suite, on apprécie le travail. Le bouquin est superbe, couverture toilée, papier glacé... et tout couleur (ici c'est la version couverture reliée, à 400 ex., il existe une version couverture souple limitée à 600 exemplaires).
    Dennis Dread, l'auteur de ce livre d'illustrations a découpé le livre en trois parties. J'avoue ne pas trop bien comprendre pourquoi, mais je n'ai pas fini de lire l'introduction, ah ah ! Oui je me précipite pour écrire cette note. Chaque illustrateur/peintre/artiste est présenté via une rapide biographie, et sur plusieurs pages sont reproduites quelques unes de leurs oeuvres. Quelques artistes ont droit à une interview : Joe Petagno et Jos A. Smith (le créateur du bouc de Bathory, que Quorthon avait repris sans vergogne, en prétextant un "collage" !). Nous avons également une biographie plus longue de S. Clay Wilson, disparu depuis.

    La majorité des artistes ont travaillé avec des groupes de Metal, ou de Punk/Hardcore. C'est bien là qu'on voit la séparation dans la musique, et entre les styles des artistes, ou plutôt... leur vision. Pour le punk HC on a plutôt des dessins à la limite du comique, avec de gros yeux, de gros traits, du mouvement, des quéquettes, et des accessoires, dans un environnement qui a souvent une dimension sociale. Le glissement vers le Metal se fait par plus de cadavres, moins de fun. Et on arrive à des oeuvres, comme celles de Timmo Ketola, Musta Aurinko, Jos A. Smith, Paul Henri Toorenvliet (le mec de Lugubrum) qui transcendent tout ça pour n'être que des oeuvres de noirceur pure. Des visions de l'enfer. Tout aussi noir, Lorenzo Mariani oeuvre également dans un autre style, des portraits plus vrais que nature. Il a fallu coller mon oeil aux reproductions pour voir que c'était bien du crayon, et pas une photo.

    Ce bouquin, en tous points, est réussi. On pourra regretter l'absence de quelques illustrateurs de génie, comme Paolo Girardi, Putrid, Chris Moyen ou Daniel Desecrator, mais la qualité est là. Je suis moins sensible aux oeuvres typées "punk", mais cela permet de découvrir le style.

    Les illustrateurs dont une partie des oeuvres sont reproduites dans le livre édité par AJNA sont :

    Sean Aaberg
    Jim Blanchard
    Stephen Blickenstaff
    Andre Bouzikov
    Jeff Gaither
    Sean McGrath
    Ed Repka
    Rich Rethorn
    Mark Riddick
    Frank Russo
    Ross Sewage
    Scott Stearns
    Reuben Storey
    Sean Taggart
    Nor Prego Argibay
    Musta Aurinko
    Bobby BeauSoleil
    Conny Cobra
    Drew Elliott
    Kriss Hades
    Timo Ketola
    Paul McCarroll
    Joe Petagno
    Chris Reifert
    Richard Sayer
    Glenn Smith
    Jos A. Smith
    Strephan Taylor
    Chanel Adair
    Nick Blinko
    Erik Danielsson
    Dennis Dread
    Michel Langevin
    Lorenzo Mariani
    Rob Miller
    Luis Manuel Quiroga
    Pasquale Reca
    Arik Roper
    Jason Storey
    Paul Toorenvliet
    Kristian Wahlin
    S. Clay Wilson

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    Entartete Kunts est dispo :

    en couverture rigide : http://www.forgottenwisdomprod.com/catalog/product_info.php?cPath=38&products_id=4398

    en couverture souple : http://www.forgottenwisdomprod.com/catalog/product_info.php?products_id=4397

  • Le bel Effet Gore - Jean-Philippe Mochon

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    Voici, en quelque sorte, une biographie de la collection Gore, célèbre collection de chez Fleuve Noir, qui en bon éditeur, a su toucher à tout pour atteindre la corde sensible de tous les lecteurs, qu'ils soient fans de polars, d'espionnage, de science-fiction, de fantasy ou heroic fantasy... et même de gore. Ces pendants bouquinesques de films craspecs, où dans le pire des cas, il fallait se fader une heure quinze de film chiant pour voir une séquence de trois minutes avec du sang, de la bidoche, du sadisme, et des effets spéciaux assez foireux. Dans le meilleur des cas, comme pour le Brain Dead de Peter Jackson, c'était l'apothéose du genre, plus besoin de livres mal écrits, avec ça, de la violence graphique à s'en faire gerber !

    Mais revenons en à Fleuve Noir qui édita la collection Gore, de 1985 à 1990 avant de passer la main à Vaugirard. Une grosse centaine de volumes, dont curieusement, je ne me suis jamais vraiment intéressé dans les années quatre-vingt-dix et deux-mille (peut-être parce que je n'en ai quasiment jamais vu dans les bouquineries, brocantes et autres vides-greniers ?), et une réputation de bouquins de dernière zone, pour puceaux adolescents, dirons-nous, mais avec quelques auteurs qui ressortent, dont le non moins culte Joël Houssin (à qui l'on doit le Doberman).

    Ici, un certain Jean-Philippe Mochon nous en dresse un panégyrique. Qui est ce monsieur Mochon ? Décrit comme ayant été journaliste à l'Echo des Savanes, Google ne donne pas plus d'infos, et renvoie sur des photos de mecs en costard, dans le genre commis de l'Etat. Mouais... Serait-ce un pseudo ? Bref. Le livre ressemble plus à un fanzine aux cotes d'un format poche, avec quelques interviews d'auteurs (Corsélien, Nécrorian, Eric Verteuil...), quelques courtes (voire très courtes !) nouvelles "gore", et surtout des entretiens avec les directeurs de collection, ceux à qui l'on doit cette édition. C'est bien là où réside l'intérêt du bouquin. Des souvenirs précieux de découverte d'un genre, du combat pour réussir à créer cette collection et la faire vivre, contre la censure, contre le bon goût, et tout ça, évidemment en avance sur son temps. Ceci dit, la période de 85 à 90 correspond bien au style, avant, ça n'aurait pas été envisageable, et après... disons qu'il aurait fallu attendre les années deux-mille pour que ça colle, avec le cinéma revenu au gore, dans son côté le plus crade, et le moins rigolo possible. Entre Bad Taste et Saw, y a un monde.

    Une autre partie intéressante du bouquin est le détail des soixante premiers volumes, résumés par JP Mochon, et le directeur de la collection, Daniel Riche. Des critiques pas toujours dithyrambiques de la part des deux intervenants, et là on se rend compte du côté "boulot" de l'édition, où les belles idées font vite place aux réalités de rendement, de production d'une grosse boite. Daniel Riche n'hésite pas à dire que certains bouquins édités sont nuls, ratés... que les Anglo-saxons ne sont pas meilleurs que les Français (cocorico !), et que toute la collection ne se vaut pas. Un aveu d'erreur tout à son honneur, car au moins, si des volumes sont des échecs, ils ont eu l'heur d'exister, de permettre à leurs auteurs d'être publiés, et le public a jugé. Certains textes mêmes n'étaient pas réussis, mais se sont bien vendus. La littérature populaire, voilà bien un genre où tout le monde a sa chance ! Je ne pense pas que ce soit encore guère le cas de nos jours... malgré une production pas forcément folichonne. Ni bonne, ni mauvaise, mais insipide. Comme notre époque.