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Thriller

  • The Resident

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    Le retour des studios Hammer en 2011... un logo qui défile façon Marvel... Et Christopher Lee au générique, qu'est-ce que donne ce "Resident", en français "la Locataire" ?

    Il faut l'avouer d'entrée de jeu, pas grand chose. Ce film ne restera pas dans les mémoires, et la Hammer n'a pas dû faire beaucoup de bénefs avec cette histoire de locataire.

    Une jeune femme (Hilary Swank), en pleine rupture sentimentale, cherche un appart, et tombe sur un petit bijou en plein New York, un truc à tomber pour une bouchée de dollars. Le proprio (Jeffrey Dean Morgan) est sympa, en plus, alors Hilary n'hésite pas une seconde à lâcher une poignée de pain pour payer le loyer. Elle est chirurgien, ça aide. Un peu inquiétant, le grand-père du proprio (Christopher Lee himself) file un peu les pétoches, mais en fait... il est plutôt sympa.

    Vous le sentez venir gros comme un camion. Petit regard entre l'ascendant et le descendant, y a un des deux qui est un pervers et la pauvre nana va en faire les frais. Et on est seulement à neuf minutes du film...
    Le pot aux roses est assez vite dévoilé, il ne reste qu'à attendre sagement la fin du film pour en connaître le dénouement, évidemment, dans les dernières minutes.

    Une succession de clichés, ce film. La copine/collègue noire qui incite l'héroïne à baiser avec le proprio, la bande son grinçante et pleine de bruits qui font peur, l'ex-petit ami qui déboule, que l'héroïne découvre mort en tombant dessus dans un coin sombre, et un méchant qui meurt et qui ne meurt pas, et qui remeurt, qui est plus résistant qu'une armée entière... Evidemment.

    Et pourtant, malgré cette accumulation de points assez négatifs, j'ai regardé ce film sans déplaisir. On pense à un mélange entre Rosemary's Baby, Psychose et la série avortée 666 Park Avenue, mais sans aucun élément "fantastique". La psychologie déviante du proprio est réglée en trois lignes de dialogue avec l'aïeul. Pourquoi suis-je resté alors ?

    C'est bien filmé, c'est même assez joli. Le réalisateur, Antti Jokinen est finlandais. Marrant, Renny Harlin est producteur exécutif. Et vu qu'il est finlandais... Quelques vues extérieures, le pont de Brooklyn, et surtout, l'appartement de l'immeuble. Ici on ne va pas s'apesantir sur l'architecture extérieure du bâtiment, c'est surtout l'appartement en lui-même. Ben j'aimerais bien avoir le même. En fait, à voir ce film, j'aimerais bien habiter à New York ! C'est dire si ça rend bien à l'écran.
    Et puis, il y a Hilary. J'ai dû voir deux films avec elle, et elle ne m'avait pas trop fait grand chose... Mais là... elle est bien choucarde. Et Jokinen fait tout ce qu'il peut pour filmer son cul, ses nibards et son intimité. Sortie du bain, petite culotte pour aller se coucher, on voit même le renflement du ticket de métro pubien. Ils sont chauds les Finlandais !

    Reste donc un film vu et re-vu, mais sans prétention, et avec un intérieur charmant. 0/20 dans Mad Movies, mais 18/20 dans Campagne Décoration.

  • Canicule

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    En 1984, Jimmy Cobb est un gangster yankee qui monte un coup pour braquer une banque en France. Attifé comme à un mariage, mais qui ressemble surtout à un gangster des années 30, Cobb attaque un fourgon, en pleine ville. Pas de bol, les flics l'attendaient, et ses complices se retournent contre lui. Une grosse fusillade s'ensuit, violente, un enfant meurt d'une balle perdue. Au coeur de la tourmente, Cobb parvient à s'enfuir, et gagne la campagne alentour, sous une chaleur de plomb. Acculé par la gazelle de la gendarmerie, il se réfugie dans un corps de ferme, en espérant s'enfuir.
    Seulement, si Cobb est ultra violent, les habitants de la ferme eux, sont cinglés, et pire que Cobb.

    Un braquage qui tourne mal, et rapidement on tombe dans Sheïtan, Massacre à la Tronçonneuse, la Colline a des Yeux, Calvaire. Un Texas (Beauce) Chainsaw Massacre où les acteurs sont tout de même Victor Lanoux, Jean Carmet, Miou Miou, Bernadette Lafont et le gamin nain du Tambour, avec son accent allemand, celui-là, il fait vraiment flipper. Brrrr.
    Un truc comme ça, comme on s'y attend pas. Cinglé. D'autant qu'avec Audiard au stylo, sur un bouquin tiré de Vautrin, on est toujours partagé entre bons mots, et ultraviolence. Jean Carmet qui ne jure que de bites, qui va chercher son frère déguisé en épouvantail pour reluquer les Prussiennes qui se font bronzer les tétines à l'air, on a l'impression d'être dans la Soupe aux Choux, sauf quand le frangin bute les frangines, évidemment. On sent la chaleur qui poisse, on entend les mouches, on ressent la chaleur écrasante... Et y a le litron qui va bien, on est en pleine France, celle des bouteilles dans la cave, mais également celle des enfants dans la cave. Ils sont tous cinglés. Et que vient foutre Doudou Cadillac, l'Africain avec sa Cadillac et son casque d'astronaute dans tout ça ?? Il est bien le grand gagnant de l'affaire, tiens.

    Et ce gamin qui imagine son film, en faisant des doigts d'honneur à l'hélico des flics, qui trouve le magot, qui part au claque pour dépenser le pognon, en logeant des picaillons entre les roberts d'une pute, avant de s'allumer un cigare ! Putain c'est trop bon !

    Ce film de 1984 est assez ovniesque, il rappelle évidemment les films de rednecks américains, rend hommage au ciné US avec quand même Lee Marvin dans le rôle du gangster, et les bagnoles américaines des maquereaux, eux aussi inspirés gangsters des années 30. On nage toujours entre comédie, polar et drame psychologique pour pas dire ciné de genre.

    A voir aujourd'hui absolument !! Ce film passe-t-il encore à la télé ? Je me souviens de vieux Télé 7 Jours avec cette photo de Marvin courant dans les champs de blé français, faut dire, un acteur ricain dans un film français, c'est pas tous les jours. Mais aujourd'hui ? Serait-ce le gamin qui se fait buter au début qui rend les diffuseurs frileux ? Ou l'autre gamin (en fait le type avait 20 ans à l'époque, il était atteint d'une maladie l'empêchant de grandir) qui va aux putes ? Toujours est-il que ce film se fait un peu trop rare à la télé...

  • Lune sanglante - James Ellroy

    Oui je suis assez fan de James Ellroy. Quand je tombe sur un de ses bouquins, je le prends et je le lis. Bon, je ne cherche pas absolument à tout avoir, mais quand je tombe dessus... je prends.
    Et là j'ai lu Lune Sanglante. A peu près un an après avoir chopé le livre, j'avoue... Pourquoi ? la couv, avec la gueule de James Woods. Le film avait été adapté au cinoche, et y a quoi, deux trois ans, j'avais enregistré le film quand il était passé à la télé (avec un magnétoscope, ouais, le vieux réflexe, mais vu comment tout a changé, juste dire "enregistrer sur un magnétoscope", on a l'impression qu'un monde est passé par là).

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    Donc ouais j'avais enregistré le film, mais bon... je m'étais vite arrêté. J'adore LA Confidential, autant le film que le bouquin, et le Dahlia Noir, que j'ai suivi à moitié pour cause zapping effrené, ben c'était autre chose. Du coup... je n'avais regardé que 15 minutes à tout péter de Lune Sanglante.
    La raison pour laquelle j'ai mis de côté ce même bouquin, au profit d'autres.
    Faut reconnaître que je n'aurais pas dû me laisser influencer comme ça. Lune Sanglante fait partie de la trilogie Lloyd Hopkins, et il est meilleur que la Colline aux Suicidés. On retrouve tout ce qu'on aime dans cet Ellroy, du meurtre bien crade, des couches sociales basses et crapuleuses, mélange de Noirs, Mexicains, paumés, drogués, pédés, prostituées... des flics bien racistes et expéditifs, et un serial killer tordu comme une barre de fer dans une fête foraine. Relativement classique toutefois, je ferai moins long sur ce bouquin que pour un Tueur sur la Route.
    La raison qui me pousse à faire une note, c'est plutôt le film. Car oui, après avoir dévoré le bouquin, je me suis refait le film. Et là, c'est pas la même satisfaction. Le film date de 1988, et le traitement n'est pas du tout le même que pour LA Confidential ou le Dahlia Noir. Non, c'est plus un téléfilm qu'on a là, et pour tout dire... un immense gâchis, vu le matériau de base. Alors y a James Woods, qu'il faut sauver, car il incarne très bien ce flic acharné à la recherche du tueur, mais si dans le bouquin Lloyd Hopkins est un flic qui veut trouver ce salaud et rétablir la justice, même s'il faut en finir et le buter car il n'est plus de châtiment possible autre que celui qu'il assènera, dans le film, il devient un vigilante qui bute à tout va, et sans gros problème de hiérarchie... Le tueur lui-même, un cinglé poète homosexuel psychotique, ne prend qu'une petite place, et n'est dévoilé que durant les dix dernières minutes, sinistre maniaque qui défouraille avec son UZI en invectivant le flic. Autre temps, autres moeurs ? Ouais, à l'époque, on avait pas encore eu le Silence des Agneaux, et la psychologie des assassins, des tueurs qui deviennent les héros du film, côte à côte avec le good guy comme des Janus aux deux visages... On était encore dans une période sevrée aux héros avec un gros flingue, qui a toujours raison, et le méchant qui ne sert au final que de faire-valoir à vider quelques chargeurs et faire péter quelques bidons d'essences... Malheureusement, du James Ellroy, c'est pas un matériau adéquat pour pondre un Piège de Cristal ou une Arme Fatale...
    Pour des raisons évidentes, le scénario écrème beaucoup du livre, des passages sont raccourcis, ou abandonnés, plutôt avec succès, mais tout le sel du bouquin, le film passe à côté. Toute la progression qui va aider à découvrir le tueur, et son mobile, le film l'expédie et le rend assez incongru... Pourtant, Ellroy ne prend pas ses lecteurs pour des cons. Il y va à petites doses, il amène le suspens, il nous laisse comprendre avant de dévoiler le pot aux roses...
    Dommage donc pour ce film.

    Mais tout ceci me rappelle La Fraternité de la Rose, de David Morrell, déjà chroniqué dans nos pages. Un matériau excellent, trahi dans sa version cinématographique. Des livres qui n'ont presque pas vieilli (le seul élément qui a révolutionné les comportements, entre les années 80 et aujourd'hui, c'est le téléphone portable. Les informations passent plus vite pour les flics, et encore, quelques pirouettes peuvent rendre les héros dépourvus de cet outil), mais leur version film, énormément. Lire Lune Sanglante en 2012, ça se tient, mais les images qu'on a dans la tête, elles ne correspondent à un film de 1988. Parce que le cinéma a changé, et qu'on n'imagine plus un film comme on l'imaginait y a 25 ans ? Ou parce que ce film était raté à la base et même moi j'aurais pu faire mieux ?

  • Un Tueur sur la Route - James Ellroy

    Quand James Ellroy décide se fondre dans la peau d'un serial killer, le résultat c'est Un tueur sur la route, et on suit le récit de Martin Plunkett, "partant" de simple cambrioleur dont le plaisir est de s'insinuer chez les gens quand ils y sont, au meurtre de jeunes auto-stoppeurs... et puis c'est l'escalade. Le serial killer ne reste jamais trop au même endroit, et continue à tuer. Un jour, après un crime sur la route, il croise un flic et sent qu'il s'est fait gauler. Mais incroyable, ce flic, en fait, c'est un collègue. Oui, un autre serial killer, qui a le mérite en sus de le connaître et d'admirer son travail. Et cette admiration se change vite en autre chose, car les deux serial killer vont passer la nuit ensemble. Ca, notre Plunkett, il ne s'y attendait pas. Il l'avait pas percuté le Ross Anderson, avec son look de flic viril et sa moustache, qu'il était de la jaquette, et que finalement lui aussi, mais ça lui avait jamais vraiment effleuré l'esprit... Et lorsque Plunkett sortira de son trip de tueur solitaire, pour se maquer avec le Ross, il prendra trop de risques et signera sa fin. Chopé par les flics et cet inspecteur qui le traquait depuis le début. Voilà pour l'histoire. Pour le reste, c'est du pur Ellroy. Le crime, les bas-fonds, le porno... le vieux réac noircit les pages de sa plume cynique, et en même temps, c'est du bonheur. Tous les ingrédients sont présents, tout ce qu'Ellroy adore, et il nous en ressort un bouquin vraiment prenant, le road trip d'un serial killer. Petite anecdote marrante, il fait intervenir Charles Manson, lors d'un passage en prison de Plunkett, les deux hommes se croisent, Manson pond un discours mystique que Plunkett clot par une droite, et Manson va chouiner dans son coin. Eh eh, Ellroy doit pas trop l'apprécier !

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  • La Confrérie de la Rose - David Morrell

    David Morrell est surtout connu pour être l'auteur du livre First Blood... un soldat d'élite revenu du Vietnam, qui va livrer une autre guerre, contre le Shériff du coin, parce qu'il l'a bien cherché, mais également parce que Rambo est conditionné à la guerre, et finalement, traquer le shériff, ça lui plait, il est devenu la guerre et la destruction. C'est là la grosse différence avec le film, où Stallone tente d'échapper, puis de se venger du shériff... le héros de Morrell aime cette confrontation. Pour l'heure, le livre qui nous intéresse, c'est la Confrérie de la Rose.

    Deux orphelins sont adoptés par un gentil papa, qui se trouve en fait être un formateur de la CIA, ils vont devenir deux agents spéciaux au service de la CIA, et surtout de leur père adoptif. Une mission est assignée à l'un, dynamiter une maison où se réunissent des terroristes, tandis que l'autre doit aller tuer une cible dans un pays d'Asie. Pas de bol, les soit-disants terroristes étaient des mecs biens, et la presse s'empare de l'affaire, ça la fout mal, notre héros est recherché comme terroriste ! Quant à l'autre, il ne s'acquitte pas de sa mission et part au frais, dans un sanctuaire, une zone neutre où se retrouvent les agents secrets en mauvaise passe. Mais pas de bol, on essaie de le tuer !


    Nos deux frères de coeur sont bien dans la mouise. Trahis par leur hiérarchie... ils vont essayer de comprendre ce qui leur arrive, et résoudre le problème. Ils ne s'attendront pas à ce que le problème soit leur généreux papounet, qui les avait sortis de l'orphelinat ! Action, trahisons, stratégie... on est dans le thriller pur jus. Et attention, nos héros sont super entrainés. Close combat ("krav magouille" comme on dit aujourd'hui), astuces pour assembler un silencieux avec un rouleau de PQ, des vis et de la bourre, on sent l'auteur très très informé. Et surtout, quand on lit ce roman, enfin quand on le dévore, on a du mal à ne pas s'imaginer des scènes de la Mémoire dans la Peau et de ses ersatz. On est loin des bagarres de saloon... Le livre a été écrit en 1984, à une période où l'action rimait avec rafales de M60 tirées à bout de bras, knock down vigoureux, voire un lance roquette qui décime toute une ville... Et pourtant le bouquin nous donne un côté beaucoup plus maîtrisé de l'action, du sang-froid, du réflexe lié à un apprentissage, un conditionnement qui ne laisse rien au hasard. On rejoint un peu First Blood, quand Rambo trouve une planque, et en moins de deux minutes trouve de quoi se confectionner un vêtement. David Morrell en rafole, de ces astuces d'agent infiltré, de survivaliste... Hormis le coup du silencieux avec un tube (ça marche aussi avec une bouteille d'eau remplie !), il nous apprend qu'un pull en laine, y a rien de mieux pour la survie ! Si on est mouillé, la laine permet une meilleure évaporation, grâce à la chaleur du corps ! Et hop, on est sec plus vite ! Nul doute que David Morrell doit bien se la donner en regardant Man Vs Wild maintenant...


    Mais bref, la Confrérie de la Rose, c'est du bonheur. C'est américain, taillé pour le cinéma, on peut même s'étonner pourquoi ça a pas été adapté, dans la foulée des Ludlum et ses bidules dans la peau... Ben si. Y a eu une adaptation... en 1989. Mais franchement, c'est pas fameux. Okay l'intrigue est respectée, mais alors... quand on regarde ce téléfilm en deux parties (exploitation française, le générique, peuchère, quelle horreur, ils n'ont retenu que le concept de la rose, on croirait voir le générique de Santa Barbara ou Maguy !), on voit vraiment la différence de traitement dans l'action... Quand dans le livre, l'un des deux héros se débarrasse d'un méchant en une clé de bras, un pouce dans l'oeil, un doigt de pied dans le scrotum... dans le film on se casse des chaises sur la tête et on se met des bourre-pifs qui sent venir à des kilomètres... Alors qu'on a un sujet qui ne vieillit pas ! Il est vrai que l'intrigue ressemble à celle de la Mémoire dans la Peau (j'y reviens souvent dites donc hein). Des agents surentrainés, conditionnés, qui font le sale boulot et dont on se débarrasse, un patron qui joue double jeu, avec sa pomme pour seule religion, une traque, une vengeance... Bon ben il semblerait, à ce qu'en dit IMDB, qu'un remake soit dans les tuyaux pour 2013... Ca peut promettre quelque chose de pas mal !