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Doom Metal

  • WE ARE FRENCH, FUCK YOU !

     

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    Oh, la belle compil. Sortie un 14 juillet, peut-être quelques petits malins se seront aventurés à la glisser au programmateur de musique du bal des pompiers, couleurs du drapeau à l'appui, en espérant pirater la prog désespérante, et se faire jeter comme des malpropres quand le pot aux roses fût découvert...

    We Are French, Fuck You, enfin une expression qui ne restera plus accolée à l'affligeant Gronibard, sorte de modèle de la déliquescence métalleuse française actuelle : Death Metal Grind et humour pipi caca. La même merde qui fait venir des gens déguisés au Hellfest, et qui empoisonne le milieu. Mêler humour attardé et musique, musique pour enfants attardés ? Tas de cons.

    Enfin ouf, cette compil échappe à cette chiasse ambiante. En préambule, le label Triumph ov Death, à l'origine du projet, évoque la compil Brutale Génération, sortie il y a vingt ans.
    Nouveau piège. Non, cette compil est difficilement comparable à Brutale Génération, deux CDs sensés comporter la puissance du Metal français alors, qui en fait se retrouva être une sacrée douche froide... Les morceaux de Mercyless et Massacra étaient dans la veine qui les a perdus, ne restaient au final que Loudblast avec un titre bof, et on ne retenait que Misanthrope, Agressor et Crusher, grosso modo. Ca fait léger. La "brutale génération" était surtout composée de Metal Core machin, un mélange Hard Core et Metal mal branlé, le genre de truc qui a donné le Neo Metal dans d'autres contrées, ici... juste un pétard mouillé.

    Alors non, ce n'est ni Gronibard, ni Brutale Core Générachionne. C'est largement mieux ! Déjà, y a Chris Moyen qui s'occupe de la pochette, et il est connu pour sauver les meubles de disques souvent pas top. Non ne me demandez pas la liste, vous la connaissez. Elle augmente chaque mois.

    Et puis les groupes. Ici, pas de merde core. Pas de groupes dans le giron du label, poussés par un département promo qui veut en mettre un max partout. Non, ici la sélection est fine et cool. Très orientée Death et Thrash, il n'y a pas de Black Metal de type conventionnel. On trouve des nouveaux groupes, et d'autres plus anciens. A vrai dire, à part Imperial, aucun groupe n'existait à la sortie de Brutale Génération.

    J'enfourne la première galette, et la leçon est prise. Jab, jab, crochet, uppercut, esquive et encore un crochet derrière l'oreille. Ca fait mal tout de suite. On commence par Temple of Baal, que j'avais un peu lâché j'avoue, et là, un morceau excellent, construit, intelligent, et terriblement efficace. Ritualization suit, avec une batterie ultra bourrine et on respire à peine. Affliction Gate sort le paquet également, ça continue avec Skelethal, et bloum, le fameux Killing Spree Pandemy (pain de mie ?) de Perversifier. La claque ultra speed. Manzer fait office de temps mort avant la reprise, c'est un morceau live, mais... "epic fail" comme disent les jeunes. Pris à part, le morceau est cool, mais les autres groupes ont des morceaux studios, ou tout du moins bien produits et là, ce live fait un peu tâche d'encre... Le Poitou ne le pardonnera pas à Shaxul... Du coup, Imperial s'en sort mieux derrière, malgré un son de guitare pas très audible. Heureusement que le sens du refrain des compères Skrow et Qojau vient corriger ça. N'empêche, légère déception. Surtout qu'après, Hexecutor arrive et chamboule tout. Ca sent clairement la testostérone et le biactol, les jeunots en ont à revendre, et leur Thrash Speed défonce tout. Ca sent le sperme et la chaussette ! On continue avec Morgue, que je ne connaissais pas, un truc ultra bourrin à la limite du grind, mais grind façon école anglaise, hein, pas la merde... enfin je me comprends. Y a presque même un certain côté indus, qui rapproche vraiment de la scène anglaise Napalm Death/Godflesh en gros. On souffle un peu avec Conviction, qui n'est autre qu'un side-project d'Amduscias de Temple of Baal, cité plus haut. Bof, j'adhère moyen, surtout à cause de la voix qui tente un peu de singer St Vitus, mais le coffre en moins, et du coup on reconnait le timbre français de la voix, et je bloque. A écouter à part, sur la longueur d'un album, peut-être. On sent des qualités, mais pour cette compil, c'est pas sa place. Du coup on craint pour Mourning Dawn, bien doom aussi, et à cheval avec le black, mais au final, le morceau passe très bien. Mieux même que le côté tradi de Conviction. Une excellent conclusion à ce premier CD.

    Tiens y a un livret dans ce double digipack. Chaque groupe est présenté. Et en anglais. En fait on est français, on vous emmerde, mais en anglais. Pour bien que vous compreniez. Ah, c'est aussi écrit en français sur l'autre tranche. Ca fait marrer les gens qui retournent le CD, d'ailleurs. C'est aussi la force de cette compil. De l'humour, mais juste ce qu'il faut. Le peu que je connais le label à l'origine du truc, il a quand même bien dû se retenir.

    Hop on enchaine, on redémarre avec Demonic Oath, la face death old school de Perversifier. Bien evil, bien old school, mais je préfère Perversifier, à choisir. Suit Cadaveric Fumes, le compagnon de split LP, avec du encore plus death old school, mais plus punk, avec une basse qui claque à mort. On continue dans le swedish worship, mais plutôt Grave comme idole, avec Torture Throne. Une intro parfaite, lourdingue, une guitare Husqvarna, et le papier peint se décolle à force de vibrations. Suit Fall of Seraphs, plus speed, plus moderne d'une certaine manière, mais efficace à mort et un batteur qui s'amuse comme un petit fou. A suivre ! On retombe dans la lourdeur avec Necroblood, qui renvoie aux heures les plus sombres d'un Revenge. Un poil trop mimétique d'ailleurs, c'est louche ! on notera le mixage par un certain Cam, certainement le néo-zélandais de Witchrist et Diocletian ! Le prochain groupe est américain ? Non, Flesh Eaters est bien français. On s'y serait cru ! Ca me rappelle un peu le Malevolent Creation et Massacre... Evil Spells, c'est pareil. C'est pas américain ? C'est pas Paul Speckman ? merde alors... Ah par contre The Seven Gates c'est français. Ca s'entend. Le chant putain... tout ce que j'aime pas. Y a pourtant Michel de Mutilated/Abyssals, mais ce type de chant... non quoi. Ca gâche le plaisir. Faut remarquer d'ailleurs que c'est le seul groupe de la compil qui a ce type de chant tellement français. Enfin, chant, growl, mais pas bon, quoi. Depuis Dominate de Morbid Angel, plein de gens s'y sont essayés, mais il n'y a qu'un David Vincent. Enfin, non, il y en a deux. Le gars des extra-terrestres aussi. Et puis certainement une pléthore d'homonymes, mais bref. Passons. Abjvration clot la compil avec levr death metal noir et evil, et levr manie de mettre des v partovt. Alors ovi, povr evx, l'inflvuence est svrtovt les grovpes mi-death mi-black, à la Crvciamentvm, Necros Christos et consorts. Pas mal pour le coup, reste à voir comment ils vont tenir sur la distance et la durée. Une remarque qui vaut aussi pour d'autres groupes, Thrash ou Death de la compil, qui souvent, pondent un truc d'enfer au début, plein de fougue, de hargne, et au bout d'un EP, un MLP, un LP, commencent à changer de style, ayant tout dit dans les premières sorties.

    Mais bref, cette compil est un excellent aperçu de ce qu'a la France à offrir comme groupes de qualité. Evidemment, il manque des groupes (j'aurai très bien vu Vortex of End par exemple) mais ça reste un 2CD, on est pas dans le cadre d'une Brutale Génération avec un label derrière qui pousse des groupes de merde, ni dans fourre-tout à la Sometimes Death is Better aux multiples volumes en 3 CD, véritables fourre-tout qui en 2015, avec le minitel et internet, n'auraient de toute manière plus de raison d'être.

    La seule question qu'on peut se poser est, comment ranger ce putain de livret dans le digipack sans que ça soit le bordel ?

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    La compil est dispo auprès du label Triumph ov Death ou ici : http://www.forgottenwisdomprod.com/fr/cds/5344-we-are-french-fuck-you-compilation-2cd.html

  • ELECTRIC WIZARD - Time to die

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    Après un Black Masses un peu faiblard, doté de quelques bons riffs, mais un peu décalqué sur Witchcult today, Electric Wizard nous revient avec un album un peu plus rentre-dedans et moins... euh raffiné. Si l'on peut parler de raffiné pour Electric Wizard, cela va sans dire.

    Un album qui a pas l'air d'enthousiasmer les critiques du net, qui voient dans le groupe un truc qui n'en finit plus de décliner et de s'auto-parodier.
    C'est pas faux dans un sens, Electric Wizard fait du pur Electric Wizard. Et avec cet album, ils ont fait exactement ce que j'attendais. Alors je ne vais pas en dire beaucoup de mal, ça va même être l'inverse !

    Mon album préféré reste We live. Mélange de planant et de lourdeur qui vibre bien à en faire trembler les vitres des fenêtres... Un Dopethrone en plus cool. Ce Time to die se rapproche un peu de We live, niveau ambiances, mais alors, avec un gros marteau-piqueur pour frapper à la porte et entrer dans le duo de tête des meilleurs albums du groupe.

    Une énorme basse qui ronfle et qui matraque, et de la mélodie typique qui sait se laisser entendre, comme sur le titre éponyme, avec un petit synthé derrière qui nous rappelle irrémédiablement... Uncle Acid and the Deadbeats.
    Oui, Electric Wizard a été pendant un bon moment le leader de la scène stoner/doom, mais ils se sont fait coiffer au poteau par des petits nouveaux qui ont su apporter un peu de fraîcheur là dedans... C'est pas étonnant qu'Electric Wizard récupère un peu de ces sons actuels. Ils sont plus à piquer des sons qui datent, d'habitude... Evoquer Gainsbourg dans le livret de Black Masses (c'est vrai que sur Melody Nelson, on comprend ce qui a pu influencer quelques riffs), par exemple...

    Enfin là, s'ils rajoutent un peu de claviers ici et là, on reste dans du El Wiz pur jus, et comme je le disais, pile poil comme j'aime. I am nothing est la chanson type. Riff lancinant, voix plaintive, et agression avec basse bien en avant... Superbe, rien de moins.

    Il me semblait que l'ajout au line-up du mec de Satan's Satyrs était aussi la source d'un nouveau dynamisme, mais il apparait que l'album a été fait avant son arrivée. Doit-on y voir le même genre d'influence que les mecs de Ramesses avaient eu sur le groupe et sur ses sonorités ?

    Et puis, toujours ces intros, intermèdes avec passages tirés de films... "oh Satan, destroy those who love God", et ce formidable "this is a fifteen year old boy who also wanted to be special. Before hanging himself, he wrote on his body "I'm coming home master", and "satan lives", and "666"", juste avant de sortir un riff typique, et le pachyderme prend sa marche, lourde, lente, écrasante et chaloupée.

    Et comme toujours, ces thèmes repompés au cinéma bis, aux pulps, à la littérature horror et witchcraft, aux psychotropes. Chez moi ça marche toujours.

    I'm coming home, Master !

  • Tabula Obscura

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    Ajna Offensive, qui nous a esbaudi avec son récent Entartete Kunts, avait auparavant sorti un autre livre d'illustration, Tabula Obscura, compilant les œuvres de Manuel Tinnemans, Sami Albert Hynninen et Timo Ketola.

    Si on doit faire une comparaison avec le Entartete Kunts, elle serait mal aisée. Oui c'est un recueil d'illustrations, avec une courte biographie de chaque illustrateur, mais en dehors de ça, tout diffère. La table obscure repose sur un fond blanc, les œuvres ne sont pas forcément en pleine page, cette présentation crée un univers différent, et ici on ne s'intéresse qu'à trois illustrateurs qui oeuvrent dans un relatif monde commun : le Black Metal, Doom Metal, à tendance un poil intellectuel, voire... bourgeois, et très tendance. Ketola (qu'on retrouve tout de même dans Entartete Kunts !) est responsable de plusieurs pochettes de Deathspell Omega, Tinnemans de Bunkur, Urfaust, et Hynninnen n'est autre qu'Albert Witchfinder de Reverend Bizarre, dont il a assuré certaines pochettes, ainsi que celles de Jex Thoth.

    Des œuvres connues, donc, qui feront souvent se dire "ah oui tiens, déjà vue, celle là", ou "ah c'est de lui ça ?". On ne peut pas dire que ces illustrateurs ont travaillé pour des groupes inconnus, ou qui n'ont pas eu une certaine mise en avant dans la scène underground.

    Fort heureusement, on n'est pas dans un déballage de name dropping, et de über kvltisme, si le livre rassemble ces trois illustrateurs, c'est parce que leur style n'est justement pas le même que celui (ou ceux) qu'on peut retrouver dans Entartete Kunts. Moins basé sur le gore, l'horreur, mais qui contient une dimension occulte, et une vision différente. Le noir a bien des nuances ! Ici elles sont peut-être moins brutales que dans Entartete Kunts, mais tout aussi dérangeantes.

    Les œuvres sont accompagnées de textes, courts pour Ketola, plus développées pour Hynninnen, et Tinnemans s'en est tout simplement abstenu.

    Un superbe bouquin, très classieux, une réussite pour Ajna Offensive !

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    Le livre est disponible ici : http://www.forgottenwisdomprod.com/catalog/product_info.php?cPath=38&products_id=4417

  • Saint Vitus - Saint Vitus

    Au détour d'une bourse aux disques, assez peu pourvue en pépites (et d'ailleurs, avec des disques vinyls de plus en plus cher, ce qui valait 5 euros est passé à 10 euros, et actuellement on est à 15 euros... Les CDs eux, se trouvent plus facilement à 5 euros, la tendance s'inverse ! Enfin, heureusement, parce que payer un CD 15 euros quand il s'agit d'un disque d'occas', y a de l'abus), je tombe sur le premier album de Saint Vitus, qui semble nickel. Ca arrive de tomber sur des perles, mais c'est rare, enfin sur cette bourse, c'est pas une bataille de chiffonniers, je suis le seul à m'attarder sur les disques Metal, il est 11 heures du mat', je suis le seul métalleux à écumer les bacs. J'imagine que vers 16h/17h, un autre métalleux se pointera et cherchera un CD de Pantera... Je digresse une fois encore. Bien, alors ce disque de Saint Vitus ? La pochette est un peu floue, tiens. Je sors le disque pour regarder l'étiquette, qui semble d'époque. Le vinyl est bleu. Allez, le disque rejoint ma sacoche, avec le premier Def Leppard et un bootleg de Black Sabbath avec des prises démos alternatives de leurs grands standards. Les temps sont durs, la crise, blabla. Bon, ce Saint Vitus est aussi un bootleg. Au moins le son est impeccable. Superbe, même. Bonne pioche donc.
    J'avoue, j'étais pas très connaisseur de ce groupe. Tout au plus je savais que Wino, le sosie de Lemmy avait joué dedans, que le groupe avait piqué leur nom à une chanson de Black Sabbath. Réelle découverte donc, et ouahouh ! quelle découverte ! Saint Vitus, c'est Black Sabbath joué par Hellhammer et Black Flag. Du Doom Punk en quelque sorte. Du riff lourdingue de Iommi avec une attaque de médiator de Tom G. Warrior, et derrière, un batteur qui sait accélérer quand il faut, souvent avec un solo avec une tonne de flanger. Le chant de Reagers (plus tard remplacé par Wino) reste chanté mais ne rechigne pas sur quelques syllabes à devenir plus rauque, avant de revenir quasi cristallin et éthéré, Doom, quoi. White Magic/Black Magic en est un pur exemple :


    Et sur Burial at Sea, une montée incroyable, une tempête de folie dans ce titre quasi-lovecraftien... Les rythmes de batterie ressemblent souvent à des tambours de guerre, le pas des pachydermes hérissés de lames, suivis des légions de guitaristes hippies sous acides... Et oui, car si le Doom institué par Black Sabbath faisait partie d'une époque où la liberté incluait aussi la drogue, Saint Vitus, en 1984 intègre les psychotropes comme élément primordial de leur musique. Mais même en restant sobre, cet album, putain qu'il est bon.