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Biographie

  • Truth is funnier than Fiction, my Life with Eldon Hoke and the Mentors - Steve Broy

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    Parmi les biographies de groupes, il est assez difficile de battre les Mötley Crüe niveau paquet de conneries, d’overdoses, de délires et de rock n’roll. Même si tout y est un poil exagéré, ils ont placé la barre très haut. Mais quand un livre sort sur El Duce, le leader des Mentors, un des quinze groupes dans le collimateur du PMRC, un El Duce qui avait avoué à la télé avoir été commandité par Courtney Love pour buter son nirvanesque époux, on peut se poser la question trèèèèès légitimement.

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  • Slash

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    Slash ! Les Guns n'Roses ! Mon entrée dans le merveilleux monde du Rock Sauvage, Lourd, Puissant, la meilleure musique au monde, quoi. Slash sur les photos dans les Hard Rock Mag de l'époque, cet espèce de mec nonchalant dont on voyait jamais vraiment la tronche... qui te posait des solos énormes quand ce n'était pas des riffs bien graisseux... aidé par un Steven Adler à fond à fond, et un Duff avec une basse bien chargée elle aussi...

    Un copain a lu la bio et me l'a synthétisée en ces quelques mots (repris du bouquin en fait) : Slash raconte qu'il était dans sa piaule avec Izzy et ils se tapaient une nana. Izzy se retire avant d'exploser, mais trop tard ! La précieuse semence gicle sur la cuisse de Slash. Dégoûté, le mec se dit "il faut qu'on trouve un endroit plus grand".
    Autant vous dire que j'ai été conquis rien qu'avec ça.

    Alors bien sûr, j'ai choisi la version originale en anglais, pour les raisons évidentes de qualité de papier, de reproduction des photos, d'un texte qui n'est pas traduit avec les pieds, et d'un prix tout à fait correct. Ca fait pas marcher le commerce local, mais, eh ! c'est pas parce qu'il y a un monopole qu'on doit accepter la médiocrité, hein !
    L'ennuyant, l'emmerdeux, avec les versions originales, ce sont quand même les termes typiquement ricains, parfois pas évidents à saisir, ici surtout liés à l'argot, plus qu'au style littéraire enlevé. Mais honnêtement, tout est compréhensible et si on ne peut pas tout traduire au poil de cul près, l'essentiel est capté. Après, pour ceux qui ont glandé à l'école, ben... tant pis pour vous, hein. On ne pourra pas sauver la terre entière. Vous avez eu votre chance, vous êtes passés à côté, j'y peux rien.

    Bon bref, qu'est-ce qu'il a de beau à nous raconter notre bon Saul Hudson, alias Slash ? des groupies enfilées par milliers dans des tour bus, des autoroutes de coke snifées avec du bourbon pour humecter les muqueuses ? du pognon à n'en plus finir et une vie de patachon ?
    Ben... la drogue ouais. A fond. Il en parle beaucoup. Il a fait que ça, en fait. Et il a retenu que ça, on dirait. Nous y reviendrons plus tard.

    Slash est le fils d'un couple de bobos artistes anglais, un père peintre et une mère créatrice de costumes, qui a suivi David Bowie sur plusieurs tournées. Enfant, Slash a croisé pas mal de stars des 60's, de Bowie au Stones... mais ça ne l'a pas vraiment impressionné, il baignait là dedans, c'étaient les collègues de boulot de maman.
    Le premier véritable amour de Slash, c'est le BMX. Ca et pas trop foutre grand chose à l'école, déjà peu intéressé par la comptabilité et la gestion managementiale, il préfère les serpents et les voler au magasin. Les reptiles, deuxième amour. Le troisième (ou quatrième, je ne sais plus...) amour, c'est la guitare (ou la drogue, enfin ça arrive en même temps). Là, il en perd son latin, il oublie les filles pour se consacrer à cet instrument de musique, qui ne va plus le quitter. Après, ben il rencontre d'autres gars, il va fonder Guns n'Roses avec la clique, dans une suite de concours de circonstances qui semblent couler de source, mais paraissent tellement fous quand on lit ça. Quand soi-même on n'a jamais trouvé vraiment de groupe, jamais croisé les bonnes personnes, on se demande comment pour eux, c'est arrivé si simplement.
    Slash ne nous raconte pas trop les à côté, hormis qu'Axl n'avait pas de toit et dormait chez sa grand-mère et n'a pas été très poli avec elle, que Duff retournait avec sa copine tous les soirs, que Steven se défonçait... et finalement, on arrive à la drogue. Slash est un des pires junkies de l'histoire du rock. Et là, à moitié du bouquin, on se dit : "merde c'est chiant". Ouais, Slash, c'est pas Motley Crue pour qui la défonce a eu un côté too much, over the top, bigger than life, là non, hormis quelques anecdotes, comme passer les douanes sud américaines avec un pochon de poudre oublié dans le blouson, ou les débuts, placé en détention parce que le mec qui était avec lui en bagnole avait une seringue, Slash a commencé à se racler les ongles avec les dents, car il avait du vernis noir et "pas moyen que j'aille en prison comme ça". Eh eh. A part ça, on apprend que la vie de Slash dans les Guns, c'était poser des riffs, casser des trucs, aller dans la salle de bain, se shooter, boire un demi gallon de vodka et s'endormir sur un canapé. Youpi. Paie ta vie de rock star.

    Heureusement, le bouquin reprend un peu d'intérêt quand il essaie de décrocher. Et commence à se rendre compte qu'Axl pète vraiment les plombs et y a plus moyen de le raisonner, et surtout d'encaisser ses conneries. Mais trop tard, le blondinet a déjà tout verrouillé. Il fait virer tout le monde.

    Pour Slash, une période un peu creuse arrive, pourtant durant laquelle il joue, écrit avec des sommités. De Michael Jackson à Lenny Kravitz, en passant par les Stones ou Alice Cooper, il est investi dans plusieurs projets. Ca lui fait plaisir, mais surtout, c'est jouer qui lui plaît. Les stars, il s'en branle. Trop défoncé pour ne pas s'en foutre. Et puis quand il était gamin, il sautait sur les genoux de Mick Jager, hein (heureusement pour lui que ce ne fut pas sur ceux de Gary Glitter !!). Slash finit par retrouver ses potes des Guns pour fonder Velvet Revolver, et retrouve la passion qui l'a animé.

    Bon, c'est bien, mais c'est pas non plus formidable. J'en ressors avec le sentiment que le mec a perdu une bonne partie de sa vie avec la drogue, et qu'il a pas chopé ce qu'il a conquis. Finalement c'est un musicien qui a eu du succès, mais ce n'est pas une personnalité véritablement intéressante. En tout cas, ce n'est pas ce qui ressort de sa bio. Le crack l'a rendu cinglé, à voir des lutins monter sur lui, il a acheté un flingue pour les buter, mais en dehors de ça... un super musicien, c'est sûr. Mais l'âme pleine de folie, c'est Axl. Enfin j'imagine, mais c'est pas Slash en tout cas. Même ses prouesses de rock star, bon il en tait pas mal, mais bon, c'est pas exceptionnel non plus. Une actrice porno par ci, un mannequin par là, mais bon... rien d'incroyable non plus quoi.

    L'essentiel de la bio, du milieu/fin des années 70 jusqu'au milieu des années 90, c'est un marqueur temporel de ce qui arrivait aux rock stars, aux gens qui ont flirté avec le diable appelé Rock. On sent d'ailleurs la différence. Quand l'industrie s'est pétée la gueule. Quand ils ont commencé à ne plus rien vendre. Quand les requins des maisons de disques ont viré leurs employés et groupes par dizaines. L'ère des technocrates est arrivée. Les saladiers de coke ont été rationnalisés par des mecs qui ne pensent qu'en chiffres et en courbes graphiques.

    Quant à Slash, j'ai pas accroché à son Velvet Revolver. La bio se terminant vers 2007, je me rends compte que je ne sais même pas de ce qu'il en est de son groupe. Pour moi, c'est de 1991 à 1993, il est ancré dans cette époque. Ses photos récentes m'ont fait peur. Bigre ! on ne sort pas indemne de toxicomanies additionnées. Je vais me remettre Lies, tiens. Viva 1991 !

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    Slash au début des 90's

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    Slash en 2012

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    Slash en 2020

  • C'est dans la Poche ! - Jacques Sadoul

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    Je connaissais Jacques Sadoul anthologiste, écrivain, fan de science-fiction, directeur de collection... Mais je méconnaissais son rôle chez J'ai Lu !
    Mon ami Kurgan, revenu d'entre les morts il y a peu, m'a prêté la biographie de Sadoul, dénichée dans quelque puces ou vide-grenier...

    La biographie d'un directeur de collection chez J'ai Lu, ça peut faire peur. Qu'est-ce qu'un mec comme ça a à raconter ? Les interminables réunions où le patron appelle ses subalternes "coco" et demande à Martine de nous préparer un petit café, voulez-vous ? Les palabres pour que finalement Nadine de Rotschild cède les droits de ses bouquins à pas trop cher, afin que les lectrices puissent savoir comment une strip-teaseuse peut arriver à plier correctement du linge de maison ?

    Ben non. Sadoul n'est pas un type qui est sorti d'une école de commerce et qui résonne en marketing et en résultats, en statistiques et en cibles de segmentation.

    Tout au long du bouquin, on se dit que Sadoul arrive là un peu par hasard, ou plutôt par chance (il aime bien ces deux termes). Fan de science-fiction, de bandes dessinées, il s'intéresse, et finit toujours par tomber sur quelqu'un qui croit en lui et le place quelque part... Et là où il est, il arrive à imposer ses passions. Revenons sur la chance... Sadoul a quand même eu la chance émérite de rencontrer Jacques Bergier (les anecdotes sont excellentes) et de devenir son quasi-héritier, et beaucoup d'auteurs de SF lors de rencontres à l'étranger... Tisser de vrais liens avec des auteurs trop ravis d'être publiés en France...

    Sadoul est entré chez J'ai Lu, et on lui doit pas mal de réalisations... qu'elles fussent liées à la SF, ou non. La hantise des vide-greniers et bourses aux livres, Guy des Cars en format poche, c'est de la faute à Sadoul. Barbara Cartland, c'est Sadoul aussi. Mais les collections de SF, Fantasy, c'est lui aussi, et son abnégation. Plus étonnant encore, la collection Librio, c'est lui. Je ne savais même pas que c'était une sous-division de J'ai Lu... Au final, vu les volumes que je possède de cette collection... des Sherlock Holmes, des Jean Ray, des Lovecraft, Machen, Verne... ouais ben ça colle !
    Encore plus incroyable, Sadoul était crypto membre (présent au bureau, mais pas dans l'ours) de Fluide Glacial dans les premières années ! Décidément ce type était partout...

    Une vie professionnelle bien remplie, et riche en rencontres et en idées... Dans la biographie, Sadoul nous raconte comment il a acquis des victoires, des auteurs qui ont fonctionné, d'autres moins, comment le format de poche a su plaire aux lecteurs, pas aux critiques, des fois moins aux auteurs, qui en ont payé le prix quand ils passèrent chez des éditeurs plus classiques... Sadoul n'a pas sa langue dans sa poche et n'hésite pas à lâcher quelques vérités sur certains auteurs ou personnes du milieu littéraire. Au point de vue du monde de l'édition, c'est très intéressant. Intéressant de savoir comment ça marche, enfin comment ça marchait il y a 40, 30, 20 ans, et les facilités et difficultés rencontrées alors... J'ai l'impression qu'il s'agit d'un âge d'or révolu... que les dizaines de milliers d'exemplaires vendus d'un titre semblent inaccessibles pour un écrivain de maintenant (de SF, hein, il y a encore de beaux jours pour les romanciers à l'eau de rose).

    Quand Sadoul s'attarde sur son activité d'écrivain, c'est toujours aussi passionnant. Passion... Oui la Passion selon Satan, son premier livre que j'ai chroniqué dans ce blog... enfin, une version révisée, car Sadoul l'a réécrit entièrement des années plus tard... Ce premier tome des chroniques de R., quand il a été publié, atteint le chiffre record de 92 ventes ! Une belle carte de visite, néanmoins car elle lui ouvrit des portes ici et là, et un succès littéraire au Portugal. Rien de moins.

    Il nous parle également de sa fille Barbara, élevée aux pulps Weird Tales de la collection de papa, spécialiste ès vampires et loups garous, qui publie également des anthologies chez Librio... Un cahier central de photos la représente en compagnie de Christopher Lee... Décidément...

    Bref, ce livre est une mine d'informations, d'anecdotes, de révélations sur non seulement des publications liées au genre fantastique, SF, mais à l'édition même, sur la seconde partie du XXe siècle. Le tout dans un style clair, souvent teinté d'humour et toujours de sincérité (je ne retiendrai pas le blog SF d'un merdeux qui après avoir encensé le bouquin et l'homme, lâche un "le style littéraire est sans intérêt, voire mal écrit", le type même du con qui se prend pour un critique, limite un écrivain lui-même. Va donc, eh connard !), un livre à lire absolument.

    Et dernière anecdote, chose incroyable, Sadoul avait présenté le manuscrit de sa bio à J'ai Lu, qui l'a d'abord rejeté ! Après 30 au service de la boîte, c'est un peu fort de café. Mauvais choix, restriction marketing, ou peur du contenu qui égratigne quelques anciennes gloires, littéraires et internes de J'ai Lu ? En tout cas, la réédition que j'ai lue (hi hi, quand même chapeau le mec qui a trouvé le nom) a bel et bien été sortie par J'ai Lu.

  • Raspoutine

    Après avoir incarné le Comte de Montecristo et Obélix, Gérard Depardieu incarne Raspoutine. Rien de moins.

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    Le vrai Raspoutine

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    Raspouti-Gégé

    Bon, sur le papier, ça fait peur. Raspoutine, le regard halluciné et noir, les yeux emplis de démence ou de révélation, c'est selon, et Gérard Depardieu, bien en chair, la mine de l'ouvrier germinalesque qui va picoler au balto dès que la cloche a sonné... Gros enjeu, là.
    Et bien, il s'en tire pas si mal, le Gégé. Une barbe, des cheveux filasses, et l'oeil inquisiteur, il fait un poil illusion. Toutefois, c'est dans les scènes orgiaques qu'il est le meilleur. Le pif dans la picole quand il ne traine pas dans le barbu des filles légères, quand Gégé s'allume, il s'approche de Raspoutine. Mais... avec un côté un peu trop celte, différent de la démesure slave. Nitchevo.
    Et puis si Raspoutine fiche les chocottes juste à regarder les photos, Depardieu fait bon gros nounours à câliner les petits enfants.
    Ceci dit, c'est un parti pris de José Dayan, qui comme à son habitude brosse des portraits historiques. La part occulte et mystique très prégnante de Raspoutine, ici, elle est bien atténuée. Hop hop hop, deux trois impositions des mains, et les v'là guéris, merci le père Dedieu, le r'bouteux de la forêt des Moidons, continuez le long de la D469 et tournez à l'emplacement de la pierre qui a la forme d'une grosse miche de pain. La prophécie lancée à la mère Romanov résonne à la fin du téléfilm, comme celle de Jacques de Molay (déjà joué par Depardieu, tiens tiens...), sans qu'on sache bien à quel moment il a lancé cette phrase, et devant qui... Le spectateur profane ne fera pas forcément la corrélation entre l'introduction et l'exécution des Romanov, et cette toute dernière tirade pré-générique ! D'ailleurs, la mère Romanov (Fanny Ardant pas très crédible) ne dessine pas de svastikas sur les murs de sa chambre... Les seuls voyages de Raspoutine, ils se situent entre la Sibérie et St Petersbourg. Raspoutine n'apparait guère que comme un moujik un peu couillon, qui finit par aimer le luxe. Seule sa mort est à peu près respectée, et encore. Ils ont oublié de le rouler dans les rideaux avant de le balancer à la flotte !! Au moins, immergé dans les eaux glacées de la Neva, on le voit ouvrir les yeux. L'honneur est sauf.

    Dayan n'est pas très forte dès qu'on sort de la discussion de salon bien cadrée, bien filmée. "Belles images, belle musique..." comme disaient les Inconnus. Les rares scènes - très rapidement expédiées - de combat, car en 1915 c'est la guerre, faut pas l'oublier, sont nulles. Filmer quatres clampins dans une tranchée, des explosions, bordel, depuis les Sentiers de la gloire, y a eu assez de matière à s'inspirer... d'autant plus que la mère Dayan/Dahan, elle a dû refourguer ça à la seconde équipe, très probablement une équipe russe, car hormis Gégé et Fanny, y a que des Russes au générique, le tournage ayant eu lieu là bas. Les Russes savent quand même y faire niveau cinéma, là ils ont fait le minimum syndical (syndical, communiste, russe, ah ah humour). Et qui dit casting russe, dit doublage. Tout le téléfilm est en postproduction, et Depardieu s'en tire très bien, mais c'est pas forcément le cas pour les autres. Je sais pas si José Dayan a aussi géré la direction d'acteurs, j'ai pas l'impression qu'elle parle russe couramment...

    Bref, c'est pas une grosse réussite (téléfilm en France, mais diffusion cinéma en Russie ! Et la mise à disposition de décors impériaux pour les besoins du tournage par Poutine sur demande de Depardieu !), le mysticisme du personnage laissant largement sa place au contexte historico-politique d'alors. Mais bon, Depardieu en Raspoutine, fallait le voir quand même !

     

  • How to become a successful loser - Kevin K

    Il y a de cela deux ans, j'étais allé à un petit concert... petit c'était bien le terme ! Un bistrot, un coin de chaise, trois en fait, et trois ziquos en gratte acoustique. Une combinaison franco-américaine, puisque le concert était organisé par l'infatigable Nasty Samy (je vous conseille son site www.likesunday.com, une des raisons pour lesquelles je me suis décidé à faire un blog, d'ailleurs), qui soutenait l'américain Kevin K, sorte de crevette punk rock échappée de 1977, touffe sur la tête, lunettes fumées rondes, bras rachitiques couverts de tatouages, accompagné d'un zicos d'un autre de ses groupes, croisement improbable entre Blackie Lawless, Joey Ramone et Chewbacca. Un punk glam d'1m90 qui a un peu forcé sur la bouffe...
    J'étais donc venu en découverte totale, sans savoir trop à quoi m'attendre, mais en même temps, je savais que je ne serai pas déçu. Effectivement, pas déçu, puisque le show accoustique passa comme une lettre à la poste, tranquillement posé sur mon tabouret, à siroter des bières au coin du bar. Du punk rock acoustique, évidemment moins speed que sur album, sans batterie et distro, mais bien sympatoche, grâce aux refrains assez accrocheurs, et un frontman tranquille dans ses Converse (ou des santiagos ? je ne me souviens plus), allant même à reprendre du classique ricain comme "these boots" de Megadeth, euh, de Nancy Sinatra.
    how to become.JPGEt à l'occasion de ce concert, le susnommé Nasty Samy proposait à la vente l'autobio de Kevin K, traduite en français (dont une partie est due au guitariste/vendeur de merch/etc etc). Le tout accompagné d'un CD compil retraçant plus de 20 ans de la carrière de Kevin K. Saluant l'initiative, le livre étant limite auto-édité, d'une qualité plus que respectable, au prix lui aussi très raisonnable (en gros, on est sur du Camion Blanc niveau qualité, mais un prix laaaaargement en dessous), j'extrayai alors péniblement mes précieux deniers des oursins cachés dans mes poches pour me l'offrir.
    A la lecture du livre, si on n'est pas trop versé dans l'histoire du punk rock de Steve Bators, Johnny Thunders et autres Ramones, on peut ne pas saisir tout le sel de certaines situations, ou de l'importance du gars dans la scène new yorkaise. Mais pour autant, on ne s'emmerde pas une seconde. Attention, on n'atteint pas les sommets des histoires rocambolesco-exagérées de Motley Crue, mais on peut se régaler de trente ans de témoignages d'un mec qui a dévoué sa vie à la musique. Il n'a pas vécu dans l'opulence de la rock star en pleine descente sur un transat devant la piscine de sa villa sur Malibu Beach, mais un mec qui a partagé son appart avec ses congénères, un mec qui a bossé dans un magasin de disques (et qui y a vu passé du beau monde...).
    Bref, un livre rock n'roll, avec ses excès, mais honnête, et très plaisant à lire !! Un peu à l'image du concert d'ailleurs, avec un mec rôdé aux concerts, qui a de la bouteille, les pieds sur terre, posé, et qui nous offre sa vision de la vie, du rock... Kevin K, un de ces musiciens présents depuis 30 ans, qui s'arrête pas, et ne s'arrêtera jamais. L'essence du rock, quoi.

     

     

  • Hell's Angel - Ralph "Sonny" Barger

    En lisant Hell's Angels d'Hunter S. Thompson, qui se terminait sur son crâne fracassé, laissé pour mort par quelques motards plutôt belliqueux, on était en droit de se demander si les Hell's étaient une bande de jeunes qui se fendaient la gueule, ou des mecs beaucoup moins sympas et largement moins fréquentables...
    Du coup, plus de 30 ans après ce livre, Sonny Barger, le fondateur des Hell's, réplique. Bon, il ne contre-attaque pas suite au livre, 30 ans après, faut pas déconner, à moins d'écrire un bout de livre à chaque fois qu'il est à un feu rouge, sur un carnet, quelques notes, hop le feu est vert, on repart. Enfin je dis ça, mais qui sait s'il s'arrête aux feux rouges ? C'est un Hell's après tout.
    Les Hell's Angels, ce sont les 1%. Le président du syndicat des motards ricains déclarait que 99% des motards étaient des mecs à la coule, du coup les Hell's ont dit "nous, on est les 1% qui reste. FTW" (Fuck the World, une belle philosophie de la vie).
    Sonny Barger retrace sa vie, qui a mené à la création du MC, et sa vie de président. Là où le bouquin de Thompson portait un regard journalistique un peu décalé, et parfois assez peu amène (il prenait clairement les Hell's pour des lourdauds un peu cons), Barger rétablit sa vérité et brosse le portrait du club d'une manière... allez, on lui donnerait le bon Dieu sans confession, à cet homme là. Un fan de motos ! que voulez-vous qu'on dise. Bon, ses copains sont un peu bourrins, ils aiment la bière, les gonzesses, fumer du hakik et rouler à moto, voilà tout, ce ne sont pas des agents d'assurance, on a le droit d'être différent, hein.
    Evidemment, la mauvaise foi du président occulte quelques aspects peu reluisants, et qui pourraient lui rapporter quelques années de prison supplémentaires, mais sur tout ce qui a été payé contre procès sonnants et trébuchants, il se gêne pas, eh eh. Le livre se lit quasiment d'une traite tellement c'est passionnant.
    Forcément, une histoire comme ça ne peut être qu'américaine. Des origines, les soldats de la WWII qui n'ont pas su revenir à une vie normale, la mécanisation, les grands espaces où rouler, le vent dans ses cheveux, un faucon à son poing... sans oublier le lieu de naissance du club, la Californie, Oakland, à côté de San Francisco qui a vu naître beaucoup de courants, et inévitablement, le dépôt d'une marque, et la multiplication des clubs. Avec même la concurrence, en l'occurence les Bandidos pour les plus connus, d'autres clubs ayant été absorbés...
    Il n'empêche que Sonny Barger est un franc barré, un cinglé qui a su tenir le choc, survivre à ses amis et ennemis, et continue à narguer le monde... si on avait pu le voir jouer son propre rôle dans Hell's Angels 1969 (aux côtés de son pote Terry the Tramp, sublime dans un vol planné non simulé...), on peut le retrouver, limite méconnaissable, en biker taulard dans la série Sons of Anarchy. Son petit rôle ne manque pas de sel !

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    Maintenant, l'aspect négatif du bouquin... J'ai lu la version traduite, chez Flammarion, et pfffff... on sent vraiment les traductions littérales par moments, et c'est pas glorieux. Sans compter une coquille à la relecture, une apostrophe qui se transforme en "aecute" bidule, enfin une transcription en UTF machin, m'enfin merde quoi, ils ont pas de budget relecture ou quoi dans ces grosses boites d'édition ? Déjà qu'on a des traducteurs pas toujours concernés (on parachute des grouillots traducteurs parce qu'ils ont une licence d'anglais), qui savent pas traduire des expressions d'argot, ou quand ça devient un peu spécialisé (les traductions pour les styles de musique, attention les yeux), ou même très simple (ou comment dans The Dirt, la bio de Motley Crue, un calebut dit "boxer" devient "short de boxeur", et ouais, le calebut moulax ça s'appelle "boxer short" en anglais, mais un short de boxeur, on met pas ça sous sa paire de jeans, hein, ou alors on aime ressembler à un sac à patate... Et Vince Neil, puisque c'était le mec concerné, il aime pas ressembler à un clown. Et donc, palsembleu, faut déjà se fader ces approximations, et maintenant les problèmes de caractères dûs au passage de Mac à PC ? Franchement...