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Post apocalyptique

  • Malevil

     

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    Qu'est-ce qui arrive après un conflit nucléaire ? Après que la bombe ait pété, il se passe quoi ?
    Au Japon, on sait. Il reste un gros tas de vide, et des ombres sur un bout de mur cassé. Dans l'océan pacifique, poisson frit au repas pendant plusieurs semaines. Aux USA, un frigo permet de se protéger de l'explosion, même si projeté à des dizaines de kilomètres, on en sort indemne. Au moins en Arizona. Pour une métropole, il reste pas grand chose, mais au moins les bouquins d'une bibliothèque sont nickels. Attention à pas se prendre les pieds dans les décombres sinon on en casse ses lunettes et c'est la quatrième dimension. Dans l'arrière-pays, les gens doivent prendre la route à pied pour rejoindre des points de ralliement hypothétiques. En Australie, les survivants sont des espèces de punks homos qui cherchent de l'essence pour aller taper de la gonflette, ou casser de l'ex-flic.

    Bien, mais... plus proche de nous ? Parce que moi j'habite à la campagne, je vous ferai dire. Y a pas de désert, la bibliothèque c'est une médiathèque et sans électricité, ben ça retire de son intérêt et les bouquins... pas sûr qu'il y ait un vrai grand choix. Et pour s'y retrouver, sans un système de fiches percées, sur un système de tringles... chaud chaud. Enfin j'aurais le temps de chercher, vous me direz.

    Bon bref. En France, dans la cambrousse, si ça pète, comment ça se passe ? Malevil vous l'apprendra. Ce film de 1981, adapté du livre de Robert Merle (qui semble-t-il, aurait été déçu du résultat cinématographique, éloigné de sa propre version. N'ayant pas lu le livre, je me contenterai de hausser les épaules et de le rajouter dans la liste des "à lire". A lire avant ou après une bombe nucléaire, je vous laisse cogiter), avec un casting plutôt pas mal (Michel Serrault, Jacques Villeret, Jacques Dutronc, Jean-Louis Trintignant), place l'action dans un village du sud-ouest de la France.

    Le maire du village, Michel Serrault, retrouve quelques personnes dans la cave de son château pour un projet concernant la municipalité, un sombre projet de lampadaire devant chez le pharmacien... Arrive l'idiot du village, Jacques Villeret, avec sa radio portative qui braille les nouvelles pas très réjouissantes d'un monde en crise. Survient une panne de courant, même la radio s'est éteinte. Puis, un grondement suivi d'un souffle terrifiant, assourdissant, et une chaleur infernale, étouffante, qui fait s'évanouir la poignée d'habitants.

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    Après s'être réveillés de ce cataclysme, les survivants remontent à la surface pour découvrir un paysage transformé. Le château est une ruine, la terre est brûlée. L'hiver nucléaire s'installe...
    Miraculeusement, quelques animaux ont survécu. Un cheval, une truie et sa portée... Le vétérinaire aura survécu, ainsi qu'une jeune fille, qui s'était réfugiée dans une grotte. La petite communauté, coupée de toute vie extérieure, et sous le commandement du maire, va subsister, et essayer de reprendre vie, guettant quelques signes d'espoir, entre un pépiement d'oiseau, et le retour des abeilles. Relativement épargnée par les radiations, la nature va reprendre ses droits, et au retour du printemps, les semences auront poussé. Attirant par là un nouveau problème... d'autres survivants, devenus complètement fous, que les villageois devront chasser au fusil, allant jusqu'à les tuer. Une décision lourde à prendre, mais qui en va de la survie de ce groupe d'hommes.

    Ces nouveaux survivants ne sont en fait pas les seuls. D'autres survivants, moins fous, quoique, vivent également, pas très loin. Réfugiés dans un tunnel, dans une rame de train, ils sont dirigés par un despote, promu directeur, gourou, prédicateur, chantre d'une nouvelle humanité qu'il régit d'une main de fer.
    Un nouveau danger que nos habitants de Malevil devront régler, pour enfin trouver une paix sociale, un espoir de vivre après l'apocalypse. Une utopie que viendront briser par le bruit de leurs rotors des hélicoptères militaires, obligeant les survivants à quitter la terre contaminée. Des hommes déshumanisés, en combinaison, dont on ne saura pas de quel camp ils sont, s'ils sont amis ou ennemis, et où ils emmènent les villageois...

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    Malevil est un film lent, mais sans longueurs, avec une certaine économie de moyens, on ne voit pas une explosion nucléaire spectaculaire, mais on vit avec les acteurs un évènement incompréhensible sur le moment, et la découverte d'un monde ravagé. Les survivants, en bons paysans, en hommes de la terre, ne restent pas les bras ballants à attendre la mort, mais encaissent ce coup et continuent de vivre. Un peu comme une saison sans récolte, mais en vachement plus rude. Ils ne posent pas vraiment la question d'être les seuls à avoir survécu. Ils essaient de contacter l'extérieur avec une radio, et la lettre du neveu, expédiée d'Australie laisse planer le doute d'un cataclysme mondial, ou pas. Seuls les habitants du tunnel croient être les seuls survivants et les nouveaux Adam et Eve d'un post-monde.
    Malevil reste assez lugubre, avec une atmosphère glauque. Il est à part dans la filmographie des films post-apocalyptiques, si on les compare rétrospectivement. Il sonne tout de même très français dans sa réalisation et sa direction. Toutefois, la scène des survivants fous me rappelle la Planète des Singes, quand Charlton découvre sur ce qu'il croit être une autre planète, des hommes, rendus à l'état de bêtes. Cette déception de rencontrer d'autres "soi", mais qui sont en fait différents, des coquilles vides, créant ainsi une solitude du rescapé, finalement seul au milieu de semblables qui ne le sont que par leur apparence.

    On passera sur les conséquences atténuées de la catastrophe radioactive, pour permettre à l'histoire de ne pas rester un huis clos sans issue. Une paix écologique contrebalancée par la fin sans espoir, avec le retour des militaires, ces hommes qui ont provoqué ce chamboulement, et qu'on croyait disparus, ils reprennent les survivants à leur liberté gagnée sur la bombe, sur la mort, pour les réintégrer dans ce système mortifère.

    Bref, un bon film qu'on ne voit pas passer à la télé, et qui mérite d'être regardé !

  • Dredd

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    On continue la mode des remake. Après Total Recall, Judge Dredd. Ou plutôt Dredd, tout court.
    Dans le précédent cas, le remake avait peu de sens. Les souvenirs de Mars se sont transformés en salade de crevettes pas fraîche à Djerba.
    Mais là, quand on voit le film de base, on se dit qu'on ne pouvait que faire mieux. Faut avouer, le Judge Dredd avec Stallone, c'est nul. Lui qui revenait de loin (Arrête ou ma mère va tirer, l'Embrouille est dans le sac) avec Cliffhanger, Demolition Man, a choisi la pente sablonneuse, et y a foncé les fesses les premières et en toussant, histoire de dilater les sphincters. Judge Dredd ressemble plus à un remake made in Hollywood d'Accion Mutante de l'Espagnol Alex de la Iglesia que d'une adaptation du comics bien réac. Mais faut dire, en 1995, les super héros étaient bien ringards, ils n'étaient guère plus qu'un support pour faire des figurines pour les gosses. Seulement, si ça marchait pour Batman, Judge Dredd c'est autre chose... pas vraiment fait pour les gosses. En plus, c'est anglais à la base, pas ricain.
    Grosse erreur, donc, ce Judge Dredd, qui gardait son casque juste le temps de remplir la bande annonce, le reste du temps, c'était Stallone la vedette.

    Eh ben pour une fois, le remake est un poil plus proche du matériau d'origine. Dans Dredd, Karl Urban qui joue le rôle du juge, il ne retire pas son casque une seule fois. Faut vraiment savoir que c'est Karl Urban. Mais on s'en fout, faut avouer. Cette absence de visage, d'émotion, ça le rend limite un personnage secondaire. Qui serait le perso principal alors ? Sa stagiaire ? Mouaif. La cheftaine des méchants, la terrible Ma-Ma ? Ahhhhhh peut-être bien. Là, c'est Lena Headey (une Sarah Connor chronique, femme des chocolats Leonidas, reine qui aime un peu trop son frère dans un jeu de trônes), cicatrices sur la gueule, yeux au charbon, mèches de cheveux courts, pour tout dire, super choucarde, mais hélas pas super crédible en méchante en chef.

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    Et pourtant, elle est belle, oh ouais.

    Non. Le vrai héros du film, c'est la violence. Dredd est juge, juré, et bourreau. Et il chaume pas le bourreau. Les sentencés le sont pas par hasard non plus, ils remplissent leur quota de meurtres, et c'est sanglant et craspouec.

    Dredd, accompagné de sa stagiaire (vous savez, 3 jours dans l'année, les classes de troisième se retrouvent à votre boulot. Ils sont plantés sur une chaise, et se font chier, ils vous font chier parce que vous devez leur montrer votre boulot, et de fait, vous pouvez pas aller sur internet pour faire autre chose que bosser... une torture pour tout le monde, un consensus impossible à trouver, sachant que la stagiaire boutonneuse est la fille du boss, et c'est dans votre putain de service qu'on l'a collée. Bah imaginez vous que pour Dredd, c'est pareil. Et comme il est sur le terrain, il peut pas l'envoyer faire un café), va chercher des suspects dans un immeuble, un mega-immeuble de 200 étages, qui va s'avérer un véritable piège. Y a plein de méchants là dedans qui vont avoir pour ordre de traquer les flics et les buter. L'immeuble étant prévu pour les attaques atomiques, les portes, les fenêtres vont se fermer. Va falloir lutter pour survivre. Blain disait "y a de la monnaie à rendre", tu m'étonnes.

    Le reste, c'est de la violence. Pas la peine de détailler, vous en aurez pour votre argent (dans le cas où vous payeriez).

    Ma chronique pourrait s'arrêter là, d'ailleurs il n'y aurait pas vraiment lieu que j'en fasse une, non, c'est maintenant que ça devient intéressant.
    Ce Dredd est en fait un remake d'un autre film, presque d'un troisième, les voici :

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    The Raid Redemption : Des flics assiègent un immeuble rempli de truands, et d'habitants qui se calfeutrent dans leurs appartements. Certains cacheront pendant un petit laps de temps les flics. Le chef des méchants a une vision d'ensemble grâce à des caméras, et bloque les flics pour ne pas qu'ils s'échappent. Il parle à tout le monde via un système de micro et hauts-parleurs. Dans un étage élevé, des chimistes fabriquent de la drogue. Un flic pourri met des bâtons dans les roues des gentils. Ca canarde sec.

    Dredd : Deux juges se retrouvent dans un immeuble rempli de truands, et d'habitants qui se calfeutrent dans leurs appartements. Certains cacheront pendant un petit laps de temps les flics. La chef des méchants a une vision d'ensemble grâce à des caméras, et bloque les flics pour ne pas qu'ils s'échappent. Elle parle à tout le monde via un système de micro et hauts-parleurs. Dans un étage élevé, des chimistes fabriquent de la drogue. Des juges pourris mettent des bâtons dans les roues des gentils. Ca canarde sec.

    Punisher War Zone : le héros est un anti-héros qui ne desserre pas les dents. Il ne fait aucune pitié et descend les méchants sans égard pour leur crédit immobilier en cours. Le chef des méchants a des vilaines cicatrices au visage. Ca canarde sec.

    Dredd : le héros est un anti-héros qui ne desserre pas les dents. Il ne fait aucune pitié et descend les méchants sans égard pour leur crédit immobilier en cours. La chef des méchants a des vilaines cicatrices au visage. Ca canarde sec.

    Vous remarquerez également sur les affiches de ces trois films que le héros écarte les bras virilement et tient un ou deux flingues.

    Ce Dredd est pas mal, mais bon, on sent que les scénaristes n'ont plus vraiment d'imagination... Les remakes déguisés...

     

  • Mad Max 3

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    Ma précédente lecture de Mad Max 2 m'a donné envie de me replonger dans l'univers post apocalyptique des films, et de revoir le troisième épisode, ça doit bien faire 15 ans que je ne l'ai fait...

    Dans mon histoire personnelle, ma mythologie personnelle, devrais-je dire, Mad Max 3 est le premier Mad Max que j'ai vu en entier. Et mon premier contact avec Mad Max, puisque le clip de Tina Turner passait au Top 50 et on voyait des images du film. Plusieurs années plus tard, j'avais enfin pu voir le film, et jouer du magnétoscope pour le revoir plusieurs fois, les mercredis et samedis après-midi...
    Le film était sympa, mais il manquait quelque chose... La vision du deuxième épisode changea bien des choses... plus vraiment de raisons de revoir ce Dôme du Tonnerre...

    Pourquoi ? En fait ce Mad Max 3 ressemble à un remake du 2, mais... plus grand public. Comme si George Miller s'était vu engagé par Hollywood pour refaire Mad Max 2, mais pour le plus grand nombre. C'est certainement ce qui a dû arriver, puisque les USA sont créditées, et plus simplement l'Australie.
    Beaucoup d'éléments appellent au remake déguisé... l'acteur Bruce Spence, le capitaine du gyroptère dans le 2, est un aviateur dans le 3, les Iroquois sont là, Angry Anderson de Rose Tattoo joue le rôle d'Ironbar, un mec encore plus énervé que Wes, et qui lui aussi percute le véhicule de Max. Dans la poursuite finale, un gamin voit les poursuivants aux jumelles, les retire, et oh surprise, un Iroquois se jette sur lui ! Comme Wes avec l'enfant sauvage ! Un motard fait une cascade en sortant de la route et en volant dans le vide. Le véhicule des fuyards n'est pas un camion citerne, mais un camion sur des rails de chemin de fer, poursuivi par une armada de véhicules customisés et désossés, menée par le véhicule du chef de la meute. A la fin, Max ne s'évade pas avec les innocents.

    Tout ça... comme dans le 2. Sauf que... sauf que là, la violence est vraiment atténuée. Y a des morts dans ce putain de film ? Euh, oui un ou deux. Enfin moins de dix. L'aspect le plus violent, meurtrier, reste le Dôme du Tonnerre, où, je le rappelle, deux hommes entrent, un seul sort. Vu qu'il y a pas de règles, la violence y est la plus forte, mais elle reste relativement contenue dans ce lieu fermé.

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    Mais ce qui sent le plus le roussi, pour cet épisode, c'est le cahier des charges imposé par le Hollywood de 1985, en pleine ère Goonies, Indiana Jones et le Temple Maudit, et autres E.T... des gosses. Des putains de chiards. Pas un, pas deux ! Mais des dizaines !! Si dans Mad Max 2 il y avait un gamin, il n'était pas destiné aux jeunes spectateurs afin qu'ils s'identitifiassent. Il symbolisait le désespoir de la situation, un enfant qui ressemblait à une bête, violente, un humain retourné à l'état de nature, au milieu d'hommes qui n'en avaient plus rien à foutre, coincé entre les hippies avec leurs pompes à pétroles et les gangs, avec leurs méfaits. Ici, ce sont bien des gosses qui ont leur propre civilisation, et surtout, des putains de dreadlocks à la con. Oh il y a bien un demeuré, le gamin qui ressemble au gratteux des Béruriers Noirs, mais s'il est isolé, il fait quand même partie de la communauté. Et pour couronner le tout, y a un nain.
    Un nain, des gosses, une violence amoindrie, une musique pouet pouet, et des scènes qui se veulent humoristiques !!
    Décevant.

    Il faut essayer d'aller au-delà de ça pour ne pas détester ce film. Sûr que si j'avais vu les films à l'époque, dans l'ordre, j'aurais détesté ce Mad Max 3, qui est le Kalidor de Conan. Oui dans Kalidor y a un gosse à la con qui se fout dans les emmerdes sans qu'on lui demande rien.
    Intéressons-nous à l'histoire du film. Dans ce qui semble être le futur lié à la fin du deuxième épisode, peut-être cinq ou dix ans plus tard, Max est toujours un homme errant, ayant troqué le tigre sous le capot pour des dromadaires devant le véhicule (qui n'est pas l'Interceptor d'ailleurs). L'aviateur lui vole son véhicule, l'emmenant ainsi vers Bartertown, une ville surgie de nulle part (Hollywood est passé par là, ça sent le grand Ouest américain, plus que l'aspect australien de la chose), canalisant les survivants du cataclysme, leur permettant de se regrouper, d'échanger, et de ne plus être dans une survie destructrice, l'autre n'étant plus forcément un danger. Les Iroquois forment une sorte de service d'ordre, une milice qui après avoir semé le chaos, fait régner l'ordre, commandé par le pendant féminin d'Humungus, Entité. Du chaos l'ordre naît... Il est intéressant d'ailleurs de voir que ceux qui organisaient le chaos auparavant, finissent par organiser l'ordre. Le temps n'est plus au pillage intégral, qui ne laisse que mort derrière soi. Ici, la violence est régie. On laisse ses armes à l'entrée, et les dissensions se règlent de manière définitive dans le Dôme du Tonnerre, qui est à la fois un jugement de Salomon, limitant les querelles, si on ne veut pas risquer sa peau, et à la fois une arène de gladiateurs, apportant de la distraction aux autres hommes.
    Un semblant de civilisation renaît donc. Le temps de la destruction est terminé. Vient le temps de la reconstruction. Le pétrole ne semble plus être une priorité. Il n'y a plus assez de véhicules pour que la quête soit vitale. Les hommes, dont Max, ont retrouvé les moyens d'antan, les animaux, dromadaires, chevaux, chiens, ou véhicules utilisant l'énergie humaine. Oui, des vélos.
    Une autre source d'énergie a été trouvée pour refaire vivre quelques éléments de confort. Le lisier a remplacé le pétrole...
    Les hommes se regroupent pour recréer la civilisation. Et puis, il y a cette oasis, perdue dans le désert, où ces abominables chiards et jeunes merdeux/merdeuses ont grandi, eux, coupés du reste. Nés après l'apocalypse, mais préservés de la violence. Enfants des survivants d'un crash aérien, ils vivent sans adultes, avec seulement les bribes d'infos que ces hommes ont laissé. Quelques dessins sur des parois, des inscriptions, et des objets, que les enfants et adolescents ont interprété à leur manière, après une tradition orale dont le message original s'est transformé au fil des versions...
    On aura vite compris l'antithèse des deux mondes. Un monde ancien, qui essaie de revivre, mais regarde vers l'avenir, en sortant de rien, et un monde neuf, qui lui ne demande qu'à retrouver un Eden perdu.
    J'ai dit Eden ? Et oui, la dimension christique de Max Max est importante, il est le messie attendu pour son retour, par les enfants, qui l'ont d'ailleurs représenté les bras en croix, pour supporter les enfants sur ses membres. C'est peut-être ceci qui est le plus intéressant du film, les enfants comme peuple qui a oublié, ou plutôt qui a perdu le savoir antérieur, et a transformé les éléments qui lui restent comme mythologie, dans un sens erroné.
    Difficile de ne pas faire le lien avec l'histoire de l'humanité, depuis les extraterrestres qui ont créé l'homme et lui ont donné des outils, et depuis les éons, ce savoir s'est perdu, et n'en est resté que les religions et mythes fondateurs. Le messie blanc des Indiens, le christ blanc des Vikings, le souvenir de ces extraterrestres grands, blancs et blonds et qui parlent allemand... Mais je m'égare... Relisez Robert Charroux pour la partie des extraterrestres, et la mythologie nazie pour les extraterrestres qui parlent allemand et qui viennent d'Aldébaran.
    Par contre, ces scènes de Mad Max 3 m'ont rappelé une nouvelle de Walter M. Miller (rien à avoir avec George Miller hein) que les auteurs du Matin des Magiciens avaient inclus dans leur fabuleux livre. En un rapide résumé, dans un futur hypothétique, un religieux exhume une boite, qui après examen semble provenir de Dieu lui-même, une relique, comme un moine des Croisades aurait trouvé à Jérusalem un artefact biblique, une boite contenant des inscriptions, signes et symboles, qu'il essaie de déchiffrer, devant d'autres frères plus désireux de ne pas essayer de comprendre, mais d'adorer tel quel. Jusque là, rien de bien étonnant, seulement on comprend que la boite est en fait une boite d'ouvrier, le genre qui contient le repas du midi, une publicité Coca Cola, la liste des courses fournie par bobonne, et un schéma de circuit imprimé... Une boite inhumée, retrouvée après des millénaires, un peuple qui a perdu le langage, la culture de l'époque... qui ne comprend pas ce qui est inscrit, qui y voit du divin, alors qu'il ne faut y voir que du bêtement trivial. Une nouvelle qui laisse à réfléchir, au même titre que le livre en entier, qui fait se poser des questions... un livre essentiel à l'éveil.

    Revenons à Mad Max 3. Le film n'est pas si raté, à y regarder de plus près. Il est intéressant, dans son aspect post-apocalyptique. Mais si l'on cherche les sensations fortes, vaut mieux rester sur les deux premiers épisodes... 

  • Mad Max 2 - Philippe Manoeuvre

    Max Rockatansky, le guerrier de la route... A bord de sa fidèle Interceptor, il pourchassait le gang des Aigles de la route... Puis le drame familial, et la guerre mondiale qui est tombée... Que reste-t-il de Max, le policier qui a décidé de changer de vie ?
    Dans Mad Max 2, notre héros est un anti héros, errant sans but, sans gloire, sur les routes infestées de bandes de sauvages, en quête comme lui du précieux carburant. Par un concours de circonstances, Max va s'allier à des survivants, retranchés dans leur enclave, forteresse produisant du carburant, à l'abri des assauts du Seigneur Humungus...

    Un laïus que tout le monde connaît, j'espère bien. Mad Max 2 est un film tellement puissant et choquant même... Cette vision ultra pessimiste du monde post apocalyptique, où l'homme est retourné à la sauvagerie, massacrant pour quelques gouttes d'essence... Un fantasme dans les années 80, bientôt une réalité en 2012 ? Un conseil les gars, trouvez-vous une maison avec jardin, faites un potager, élevez des poules, et procurez-vous un bon fusil... Il faudra bientôt défendre ses poules contre les renards de la forêt et les loups affamés de la ville... Digression à part, Mad Max fait partie des films qui étaient des fantasmes pour moi étant gamin, comme Conan le Barbare. Une photo alléchante dans Télé 7 Jours, mais un joug parental qui imprimait son veto sur la soirée... Quand un soir, mon père, tenant fermement la télécommande avait zappé, pendant la coupure pub, ou la scène un peu trop osée du film que l'on regardait, quelques images de Mad Max 2, l'enfant sauvage sur le capot, en quête de cette cartouche, les battements de coeur, et la surprise de la gueule de Wes, punk hurlant, et puis zapping de mon père. Argh !! Quelques années plus tard, je pus enfin voir le film en intégralité, et il reste encore un film phare pour moi.
    Du coup, ben j'ai lu le bouquin.

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    Vous pouvez lire sur la couv "scénario de George Miller & Terry Hayes", mais c'est surtout le "adaptation de Philippe Manoeuvre" qu'il faut retenir. Le Philippe Manoeuvre d'il y a 30 ans, hein, quand avec son pote Dionnet il était un chantre de la culture SF, bédé, musique rock avec du Metal dedans, pas l'espèce de rebelle sur le retour comme il apparait aujourd'hui... Adaptation, oui, enfin peut-être il a eu le scénar entre les mains, mais pour le coup, cette "novelisation", le gazier décrit le film comme il se déroule. Il a dû avoir une version en VHS à l'époque, pour pouvoir regarder et écrire en même temps ! A une époque où l'on peut faire une pause de l'image sur son ordinateur, d'une copie DVD promo en direction des journalistes, copie qui irrémédiablement finit sur les réseaux internet, se replonger en 1983 pour s'imaginer comment Manoeuvre a fait pour rédiger cette adaptation... Une autre époque quoi.
    Alors oui, pas de surprise. Le livre se lit quasi d'une traite, et pas besoin de s'imaginer grand chose, les images du film reviennent à chaque page.

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    Les seuls éléments qui vont au-delà de la simple évocation d'images, et c'est peut-être du fait que Manoeuvre a pu avoir le scénario en main, sont l'introduction, qui renvoie vers le destin de Fifi, ancien chef chauve de Max et amoureux des plantes, dans un univers où la guerre nucléaire a créé des mutants, et une description plus complètes des différentes bandes de sauvages qui ont rejoint Humungus. Les Iroquois, les Amocheurs Fous, les Gay Racleurs, ralliés à la cause de "l'Ayatollah des Rock and Rolleurs" (??? faut-il voir un rapport avec l'Ayatollah du Rock n'Roll, Mario Van Peebles dans le Maître de Guerre de et avec Clint Eastwood ???)

    Manoeuvre appuie aussi le côté barbare des méchants en les décrivant comme complètement drogués par du speed et autres amphéts... Touche "personnelle", connaissant la bête... Mais c'est vrai que ça ne fait qu'accentuer la psychologie des bad guys, comme dirait l'autre, c'est pas faux.
    Enfin, Manoeuvre approfondit la psychologie de Max en lui rappelant son passé, celui de flic, et le sort de sa femme et de son fils, qui l'ont conduit à une errance amnésique sur la route. Des éléments qui aident le lecteur qui n'aurait pas vu le premier film.
    Malgré tout, cet anti héros n'a guère besoin qu'on explicite son passé, il se suffit à lui-même. Il est le guerrier de la route ! Rien d'autre n'importe. 

    L'édition illustrée J'ai Lu inclut pas mal de photos tirées du film, en noir et blanc, sur une ou deux pages, de superbes illustrations d'un film culte. Il n'y pas grand chose à dire de plus !!!! Le bouquin n'apporte rien, mais ça reste un plaisir à lire, ça ne donne qu'une envie, faire péter le DVD et se remater cette putain de scène d'assaut sur le camion citerne !!! Mad Max !!!!!!

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  • Je suis une légende

    Attention. On va parler du film de 1964, avec Vincent Price dans le rôle titre. Avant celà, il me faut parler quand même de comment je suis arrivé à voir ce film. En 2007, sortit "Je suis une légende", deuxième remake du film, avec le prince de Bel Air. J'avais vu quelques images, New York désert, le héros qui se balade seul au milieu de la ville... Impressionnant. Le film l'était beaucoup moins, mais ces images avaient réveillé en moi des souvenirs de la 4ème dimension, ce gardien de banque seul survivant d'une guerre nucléaire, pouvant enfin assouvir sa passion de lire des livres sans qu'on vienne le faire chier, jusqu'à ce que ce couillon trébuche et pète ses lunettes... et également la fabuleuse nouvelle les Ténèbres et l'Aurore de GA England (1Last Man on Earth.jpg912 les gars !) où un couple se réveille après une hibernation, 1000 ans plus tard, seuls au milieu d'un New York où la nature a repris ses droits... Bref, j'avais envie de voir ce film, mais un peu d'attente s'imposait avant que ne sorte le DVD. Entre temps, j'avais trouvé le livre, réédité en poche, parfait... Ma foi, après coup, le film avec Will Smith est assez raté, y a de bons passages, mais les bestioles générées par ordinateur, les lions et les vampires, mouaif... et la fin... Hollywood quoi.

    De retour à notre film original, beaucoup plus proche du livre (ouf !). Un virus ravage la Terre, les gens se mettent à mourir, et à revenir... un scientifique fait ce qu'il peut pour trouver un antidote, pour sauver sa femme et sa fille. Bon, il y arrivera pas. Le film se sert de flashback pour faire comprendre au spectateur la progression de la maladie, et la mort de la famille du docteur... Une scène d'ailleurs très intense, où Vincent Price joue la joie pour en finir aux larmes, tout ça en gros plan... (il pensait peut-être aux exactions de Matthew Hopkins pour s'arracher des larmes ? Eh eh, continuum espace-temps ! Witchfinder General n'avait pas encore été tourné !). Une ambiance étouffante, où la nuit devient une angoisse, les morts se relèvent pour hanter le dernier survivant... des morts appelés vampires, le terme usité avant que "mort vivant" ou "zombie" ne prennent le pas... D'ailleurs, Romero a emprunté ses "living dead" directement à ceux de ce "Last Man on Earth" (titre original), leur retirant uniquement la faculté de parler, et aussi leur intelligence... Car ces vampires sont intelligents, ils ne se contentent pas de rôder autour de la maison de Price, ils lui tendent un piège... ils évoluent. Ils créent leur propre société où ce sont eux les hommes. Et notre scientifique, qui les traque pour les exterminer, est une légende... d'où le titre (et ma faculté à vous niquer la fin du film). Un film vraiment recommandable, lent, lourd, désespéré...
    Parlons rapidos du remake avec Charlton Heston, le Survivant/Omega Man, des années 70's, les vampires, mutants, enfin bref, les méchants changent d'apparence, on a un peu l'impression de se retrouver dans le Secret de la Planète des Singes, le héros Heston, les vampires en robe à capuche... Le film avec Vincent Price reste le chef d'oeuvre cinématographique issu du livre de Matheson.