En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Nous entrons dans une phase où le Metal dit « extrême » s’est imposé dans la durée et forcément, chaque pays a son histoire, et son bouquin sur sa scène, spécifique. Swedish Death Metal pour la Suède, Choosing Death pour l’Angleterre, un fichier PDF d’une page pour le Luxembourg, Enjoy the Violence pour la France…
On va s’intéresser aujourd’hui à la Finlande, avec The Devil’s Cradle, qui en fait, n’est pas une rétrospective semi-exhaustive de la scène, mais une sélection de groupes, autour d’une progression chronologique et même idéologique, définie par l’auteur, Tero Ikäheimonen, qu’on se permettra d’appeler par son prénom, pour faciliter la rédaction de cette chronique…
On assiste depuis quelques temps à un certain renouveau dans la production « livresque » liée au Metal. Les illustrateurs, artistes de talent, accèdent enfin à une reconnaissance qui leur permet d’être identifiés au niveau de leurs œuvres.
Une crypte, c'est parfait quand on veut déterrer des trucs. Et quand on parle d'excavation, HYPERION, c'est parfait. Pas sûr que grand monde se souvienne de ce groupe, ça mérite quand même le détour.
Difficile en ce moment d'écouter un groupe ukrainien sans se demander de quel côté de la balance il est, avec la guerre civile qui fait rage depuis plus d'un an. Depuis que les Nokturnal Mortum et consorts ont apporté leur soutien à Azob (sans compter la Pathetic Division), ça pique un peu de voir le camp et les positions choisies par tous ces groupes... Soutenir l'UE, Obama, se battre pour ceux qu'ils sont sensés détester, combattre à leurs côtés même, tout ça pour venger l'Holodomor et en gros, casser du Russe. Munruthel se situe de quel côté, si tenté qu'il ait choisi son camp ? Au final je préfère ne pas savoir. Ca m'évitera d'être déçu.
Par contre, un truc qui ne me déçoit pas, c'est cet album, CREEDamage. Il y a plus de dix ans, les gens se marraient en écoutant le projet solo de ce membre de Nokturnal Mortum, comme les gens se marraient en écoutant Nokturnal Mortum. Résultat, en 2015, Nokturnal Mortum rassemble les foules avec leur style qui a mûri et gagné en arrangements. Pour Munruthel, c'est pareil, même s'il n'a pas gagné la même notoriété. L'évolution suit un peu celle de son ancien groupe, le son est excellent, clair et puissant, et l'aspect slave omniprésent.
Munruthel garde tout de même un certain côté kitsch, malgré l'amélioration des instruments, physiques ou synthétisés... Faut dire aussi que les Slaves ont dans leur for intérieur ce côté kitsch qui fait leur identité. Ici c'est pareil. Quelques sons/samples qui peuvent faire sourire à la première écoute, et derrière, un vrai violon, une vraie flûte... Et tout ça se marie très bien, dans un ensemble cohérent. J'aurais du mal à ne pas rapprocher CREEDamage de The Voice of Steel de NM. C'est sûr que ça a influencé cet album, sorti trois ans plus tard. On retrouve ce côté épique et grandiose, avec ses voix claires, les chœurs de Carpathians' Shield font penser à Ukraine. Et pourtant, les deux groupes divergent. Et dix verges, c'est énorme, arguait Desproges. Plus sérieusement, Munruthel se rapproche également de Summoning, par ses plages d'ambiance, agrémentées de samples (animaux, paroles en ukrainien) qui font penser à une musique de film. Munruthel étant surtout un projet solo avec des invités pour la session d'enregistrement, la composition générale est différente. Et au niveau des invités, que du beau linge. Enfin, des inconnus pour la majorité, mais on notera la présence de Masha d'Arkona qui nous gratifie de son chant traditionnel et de sa voix hurlée, et de Wulfstan de Forefather sur la reprise de Báthory "The Lake", un choix qui doit certainement s'expliquer par le fait que le mec sait chanter en anglais sans que l'accent soit à couper au couteau.
Une reprise de Báthory pour le moins excellente d'ailleurs, qui me renvoie à celle que Tumulus avait faite sur son EP Wodureid, une reprise de The Stallion, tirée elle aussi de Blood on Ice, qui me confirme être le meilleur album de Pagan Metal que Báthory ait fait (tant pis pour Hammerheart !).
Ce CREEDamage s'écoute sans faiblir, les ambiances aux claviers se marient au Pagan Metal slave, et quelques sonorités renvoient à d'autres styles, plus progressifs et pas forcément Metal. Un voyage épique aux saveurs slaves païennes qui sait marquer ceux qui y sont sensibles.
(A noter que le mix sur ce clip est légèrement différent de celui du CD)
Aaarrghhhhhh un nouveau NIFELHEIM, et reçu le 23 décembre, c'est ça le véritable esprit de Noël !!!! De toute façon, les jumeaux Tyrant et Hellbutcher ne déconnent pas avec ça et connaissent la valeur d'un Noël réussi.
Et bien ils nous offrent sous le sapin un nouveau mini LP, sept ans après l'album Envoy of Lucifer. Ici, pas de chichis, on a droit à du pur... NIFELHEIM. Et ouais, ils font ce qu'ils savent faire, pas plus. En fait, ils font ce qu'ils ont déjà fait, faut bien l'avouer. Ils s'auto-parodient, mais leur concept est finalement un peu réducteur. Alors les ficelles... ils les réutilisent, mais heureusement, toujours avec bonheur. On notera tout de même un riff qui fait très MAIDEN (et ce ne sont pas des guitares à la tierce), mais contenu dans l'esprit NIFELHEIM. A part ça, c'est plus énervé qu'Envoyof Lucifer et on est plus proche de Servants of Darkness qui est pour moi leur meilleur album, et le plus speed.
Satanatas fait donc quatre titres, enfin, trois titres et une intro, à la NIFELHEIM. Riff lancinant, descente de toms profonds comme les bouches de l'enfer, riffing à la BATHORY période The Return/Under the Sign of the Black Mark, voix evil à la BATHORY même période, et pour le reste, alternance de parties speed, lentes, râles provenant des tréfonds du Styx, batterie syncopée, on écarquille les yeux, les dents serrées, on crispe les doigts, paumes vers le ciel, la calvitie se prononce, on secoue la tête, ça y est, on se transforme en ces deux tarés suédois, il ne manque plus qu'enfiler les cuirs à clous pour devenir des chiens de l'enfer.
Et en face B, on inverse tout. Le disque est joué backwards, de la fin au début. Je n'ai pas relevé de "do it" ou d'autre message, mais l'expérience reste sympa.
A part ça, pochette typique, sans trop de fioritures, arrière pareil, pas d'insert, excepté la musique satanique, on est dans la sobriété. Ca manque un peu de folie, mais tant pis.
Enfin, un peu comme KISS, NIFELHEIM ont sauvé le Père Noël. Merci NIFELHEIM, et ne prenez pas trop froid car c'est un peu à cause de moi !
J'ai découvert le groupe avec leur EP Odd Spirituality, un véritable monument de Black Metal qui laissait espérer le meilleur. Malheureusement, Häxan, l'album, m'avait déçu. Un peu trop rêche. Un peu trop plan plan. Trop long, pour peu de moments inoubliables. Pour leur nouveau MCD (pas écouté le split avec Szron, et le split avec Goat Tyrant ne m'a pas marqué j'avoue. A retenter tout de même), Spectres over Transylvania, CDG nous assène un titre unique de 25 minutes. Aïe, j'ai peur de retrouver l'aridité d'Häxan et de faire une croix sur un groupe qui ne m'aura retourné que le temps d'un 45 tours... Les premières secondes d'une intro tirée d'un film laissent place à un riff rapide qui ne peut qu'évoquer Mayhem du temps de sa splendeur !!! Argh ! La prod nous envoie des guitares râpeuses et une voix possédée qui se fera incantatoire plus tard, sur des passages plus heavy, mais terriblement Black Metal. Si on parlait d'Häxan, ici c'est le film de 1922 qui nous vient à l'esprit, car Cultes des Ghoules, en une pièce de 25 minutes, nous dépeint une histoire, quasiment un film. Les inserts de films sataniques y jouent pour beaucoup d'ailleurs. Mais cette voix qui évoque des sorciers slaves tous droits sortis du Moyen-Âge, ce son pas moderne du tout, cette pochette austère et plus proche de la gravure que du montage photoshopé, tout nous renvoie à un imaginaire occulte, où des gobelins dansent autour du feu, attisé par un diable cornu, où des sorcières volent dans les airs, tenant des nouveaux-nés entre leurs griffes, avant de les lâcher sur les pierres aigues en contrebas d'un château dont la masse sombre inquiète, sous une lune blafarde. Les spectres ne se déplacent plus au-dessus de la Transylvanie, mais bien ici. Cultes des Ghoules ouvre une bouche de l'enfer, et les cris des harpies se mêlent aux hurlements humains, qui marquent la fin du disque, conclu par la reprise d'un thème musical d'un film d'épouvante polonais, totalement approprié. Un disque qui ne laisse pas indemne.