Derrière ce titre au jeu de mot tiré par les cheveux, se cache un épisode du Poulpe.
Il est temps pour moi d'aborder la série du Poulpe, que beaucoup connaissent par l'adaptation cinéma qui date d'une quinzaine d'années.
Le Poulpe, c'est une série policière initiée en 1995 par Jean-Bernard Pouy, qu'il a ensuite laissée à qui veut écrire un épisode, pourvu que le cahier des charges soit respecté : Le Poulpe, surnom de Gabriel Lecouvreur, à cause de sa grande taille et de ses longs bras (prière de le mentionner plusieurs fois par épisode). Il traîne dans un rade, le Pied de Porc de la Sainte Scolasse, et ça doit se chambrer entre les habitués et Gérard, le patron, un tantinet demeuré. Le Poulpe y trouve les enquêtes dans lesquelles il va s'engager, enquêtes qui doivent le mener partout en France, et même à l'étranger. Il a une copine, Chéryl, qui tient un salon de coiffure, mais en dehors de quelques échanges, elle n'a pas un rôle très important, puisqu'elle est toujours débordée.
Autre règle importante, le Poulpe doit boire de la bière, et pas de la Kro, hein, faut y aller de la bière de trappistes et rajouter du détail, du rituel, c'est important.
Ensuite, pour ses enquêtes, le plus souvent non payées, le Poulpe doit régulièrement se fournir niveau faux papiers, artillerie, chez un anarchiste espagnol ayant fui Franco. Le commissaire Juve du Poulpe c'est Vergeat, et les deux doivent se tirer la bourre autant que possible.
Et ah oui, un des éléments essentiels des enquêtes, c'est que les méchants doivent toujours être liés à des milieux d'extrême droite, et inversement. L'ennemi c'est la droite, faut taper dessus, quitte à donner un peu dans la science-fiction (dans l'Amour tarde à Dijon, c'est un yakuza qui s'acoquine avec des nervis d'extrême droite pour faire ses sales besognes...) ou assez gnéralement, dans la mauvaise foi la plus complète.
Chacun peut écrire un Poulpe, en respectant ces données de base, et le plus souvent, en incluant ses propres influences. Ca donne du bon, et parfois du mauvais (Touche pas à mes deux seins de Martin Winckler, à la base un médecin, qui forcément parle de son art, et qui transforme un épisode en plaidoyer pour sa paroisse). Les auteurs sont souvent issus du roman policier, et parfois journalistes, réalisateurs, ou comme dit précédemment, médecin... mais sont toujours à gauche toute.
Ici, nous avons Georges J. Arnaud qui s'y colle. Je ne sais pas s'il a trouvé le jeu de mot en premier (ah oui j'ai oublié. Jeu de mot obligatoire pour le titre ! C'est dans le cahier des charges) et bossé l'histoire après, ou l'inverse. Cette fois, le Poulpe va être engagé par un ancien déporté pour enquêter sur les dessous d'une sale affaire. Pendant la guerre, une entreprise française sous-traitait pour l'IG Farben, dans la fabrication du fameux gaz insecticide ! Fermée depuis, il semblerait que des bidons se baladent dans la nature... et dans les villages proches de cette usine (qui semble un fait avéré), un mec louche aimerait bien faire revivre le troisième Reich et gazer les ennemis de la cause.
Survivances de la deuxième guerre mondiale, extrême droite, infiltration des milieux politico-policiers, complot, on nage dans les heures les plus sombres de notre Histoire avec tout ça, et le Poulpe va mettre une gauche dans la fourmilière.
Cet Antizyklon est un bon épisode du Poulpe, avec un sujet vraiment too much, mais c'est aussi pour ça qu'on aime la série !
Poulpe. Photo non contractuelle.
Je dois racheter des piles pour mon appareil, alors en attendant,
faudra se contenter de photos trouvées sur internet, plus ou moins en rapport !
Allez, en sus, pour ceux qui n'auraient pas vu le film avec Jean-Pierre Darroussin, voici la bande annonce, ce film vaut des points, vraiment :