"Un document explosif !! Tout ce que l'on n'avait pas encore osé dire !..."
C'est ce qui est écrit sur la couv. Rien de moins. Même Minette en est restée toute esbaudie.
Ah ! Les éditions Gerfaut ! La seule maison d'édition qui a osé dévoiler des documents on ne peut plus véridiques, sur les agissements sexuels des jeunes hitlériennes, ou sur les exactions nazies (et bolchéviques, comme ce jeune tovaritch qui n'hésita pas à trombiner une lépreuse, dans Ouragan sur Kiev, raconté par Hans Klüber), dans un pur souci historique. Merci Gerfaut, maintenant nous connaissons la vérité. Et elle fait peur. Elle donne envie de voter pour des gens qui ont un patronyme de pays !!!
Ah ah ah ! Ah là là, non mais alors, qu'est-ce qu'on rigole ! Ah Gerfaut... plus putassier, hein... Sous couvert de faits historiques révélés, des excuses en fait pour raconter des histoires de guerre, de batailles, bien arrosées de cul et de sadisme... sapphisme, domination, sur fond de rafales de MP40. Réjouissant programme !! Une heure à tuer, hop, un Gerfaut ! Lecture facile, histoires prévisibles, et toujours ce petit fond de luxure... et à y rajouter, un ton généralement assez cynique envers l'ordre militaire... on n'est pas dans du Sven Hassel à ce niveau là, mais les Kurt Gerwitz, Hans Klüber... des prête-noms de tâcherons anarchistes à la solde d'éditeurs peu scrupuleux, paraît même que Klüber (Enrique Sanchez Pascual de son vrai nom, olé !) arrivait même à écrire un tome en une journée !! Une recette éprouvée dirait-on...
Revenons en rapidement à Fraulein SS. Un titre qui déjà fait marrer tout le monde, vu que les rangs des SS n'étaient pas ouverts aux femmes... enfin, mettons de côté les auxiliaires, mais bref. Notre mademoiselle SS ici, c'est Erika, une jeune fille en fleur qui n'a qu'un amour, Adolf. Un amour tel, qu'elle fera son possible pour le rencontrer et qu'il lui sussure Mein Kampf dans le creux de l'oreille... Tout à fait sérieux, n'est-ce pas ? Ah ah. Autant qu'était sérieux Inglorious Bastards, ou même Inglorious Basterds. Ouais, Tarantino a fait un Gerfaut, quoi. Je parie qu'il ne le sait même pas ! Mais ses aînés, tâcherons italiens enchainant les tournages pour gagner leur croûte, passant d'un western à un film de zombards, d'un film érotique à moustaches à un film de guerre, ils ne furent que les pendants cinématographiques des auteurs de Gerfaut !
En tout cas moi ça m'éclate, ce genre de trucs. On sait où on va. Euh, moi je sais où je vais, mais certains ? En faisant quelques recherches sur internet, je suis tombé sur le blog d'un... ben d'un con, voilà. Un mec qui a cru que c'était sérieux... Un mec qui tombe sur le bouquin au hasard dans une bourse aux livres (un peu comme moi en fait), et qui y croit à mort, sur le coup. Le mec, tout de même un peu dubitatif, écrit "Je me lance dans une investigation", dans sa note, pour ensuite débiner l'auteur et partir dans une diatribe contre ce qu'il considère comme des communistes, en gros. Il y va même de détails du mec qui s'y connait : "Ce mécanisme en psychologie est connu sous le nom d’inversion accusatoire. Elle consiste à projeter sur ses victimes, ses propres tares ou déviances."
Inversion accusatoire. Bon, à lire le blog, on comprend vite où se situe le mec au niveau politique, et ce qu'il cherche à défendre. Il réussit même à avoir un commentaire de quelqu'un à qui on a forcé ("on", ben un communiste en fait) à lire un de ces livres, quand la "victime" avait 10 ans.
Ben mon cochon, il est où le libre arbitre là dedans ? Y a personne pour être assez malin pour comprendre dès la couverture (en général bien dans le ton du bouquin) de quoi il en retourne ? Personne pour s'interroger sur les évènements pas toujours raccord avec la vraie Histoire ? Personne pour mettre en doute ces bouquins (plus que les livres d'Histoire officielle qui par moments, sentent la mauvaise foi !) ? Et surtout personne pour se dire après avoir refermé le livre "tiens c'était sympa ce truc, je vais voir si je vais m'en trouver un autre, si possible encore plus débile" ?
Alors, si ces gens là avaient maté Inglorious Bastards (de Castellari, laissons tomber Tarantino), ils n'auraient pas marché. S'ils avaient lu une bédé Elvifrance, ils n'auraient pas marché. Mais par contre un livre, tout de suite, c'est plus respectable, là on ne fait pas marcher sons propre sens critique ?
Quelle bande de glands... Je ne vous mets pas en lien le blog de l'autre couillon, j'ai pas envie de lui faire de la pub. A Gerfaut, si. Parce que c'est du pulp, et moi j'aime bien le pulp !!
"Sans déconner ? C'était pas une histoire vraie ??"