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hell's angels

  • Hell's Angel - Ralph "Sonny" Barger

    En lisant Hell's Angels d'Hunter S. Thompson, qui se terminait sur son crâne fracassé, laissé pour mort par quelques motards plutôt belliqueux, on était en droit de se demander si les Hell's étaient une bande de jeunes qui se fendaient la gueule, ou des mecs beaucoup moins sympas et largement moins fréquentables...
    Du coup, plus de 30 ans après ce livre, Sonny Barger, le fondateur des Hell's, réplique. Bon, il ne contre-attaque pas suite au livre, 30 ans après, faut pas déconner, à moins d'écrire un bout de livre à chaque fois qu'il est à un feu rouge, sur un carnet, quelques notes, hop le feu est vert, on repart. Enfin je dis ça, mais qui sait s'il s'arrête aux feux rouges ? C'est un Hell's après tout.
    Les Hell's Angels, ce sont les 1%. Le président du syndicat des motards ricains déclarait que 99% des motards étaient des mecs à la coule, du coup les Hell's ont dit "nous, on est les 1% qui reste. FTW" (Fuck the World, une belle philosophie de la vie).
    Sonny Barger retrace sa vie, qui a mené à la création du MC, et sa vie de président. Là où le bouquin de Thompson portait un regard journalistique un peu décalé, et parfois assez peu amène (il prenait clairement les Hell's pour des lourdauds un peu cons), Barger rétablit sa vérité et brosse le portrait du club d'une manière... allez, on lui donnerait le bon Dieu sans confession, à cet homme là. Un fan de motos ! que voulez-vous qu'on dise. Bon, ses copains sont un peu bourrins, ils aiment la bière, les gonzesses, fumer du hakik et rouler à moto, voilà tout, ce ne sont pas des agents d'assurance, on a le droit d'être différent, hein.
    Evidemment, la mauvaise foi du président occulte quelques aspects peu reluisants, et qui pourraient lui rapporter quelques années de prison supplémentaires, mais sur tout ce qui a été payé contre procès sonnants et trébuchants, il se gêne pas, eh eh. Le livre se lit quasiment d'une traite tellement c'est passionnant.
    Forcément, une histoire comme ça ne peut être qu'américaine. Des origines, les soldats de la WWII qui n'ont pas su revenir à une vie normale, la mécanisation, les grands espaces où rouler, le vent dans ses cheveux, un faucon à son poing... sans oublier le lieu de naissance du club, la Californie, Oakland, à côté de San Francisco qui a vu naître beaucoup de courants, et inévitablement, le dépôt d'une marque, et la multiplication des clubs. Avec même la concurrence, en l'occurence les Bandidos pour les plus connus, d'autres clubs ayant été absorbés...
    Il n'empêche que Sonny Barger est un franc barré, un cinglé qui a su tenir le choc, survivre à ses amis et ennemis, et continue à narguer le monde... si on avait pu le voir jouer son propre rôle dans Hell's Angels 1969 (aux côtés de son pote Terry the Tramp, sublime dans un vol planné non simulé...), on peut le retrouver, limite méconnaissable, en biker taulard dans la série Sons of Anarchy. Son petit rôle ne manque pas de sel !

    HEll's angel.JPG

    Maintenant, l'aspect négatif du bouquin... J'ai lu la version traduite, chez Flammarion, et pfffff... on sent vraiment les traductions littérales par moments, et c'est pas glorieux. Sans compter une coquille à la relecture, une apostrophe qui se transforme en "aecute" bidule, enfin une transcription en UTF machin, m'enfin merde quoi, ils ont pas de budget relecture ou quoi dans ces grosses boites d'édition ? Déjà qu'on a des traducteurs pas toujours concernés (on parachute des grouillots traducteurs parce qu'ils ont une licence d'anglais), qui savent pas traduire des expressions d'argot, ou quand ça devient un peu spécialisé (les traductions pour les styles de musique, attention les yeux), ou même très simple (ou comment dans The Dirt, la bio de Motley Crue, un calebut dit "boxer" devient "short de boxeur", et ouais, le calebut moulax ça s'appelle "boxer short" en anglais, mais un short de boxeur, on met pas ça sous sa paire de jeans, hein, ou alors on aime ressembler à un sac à patate... Et Vince Neil, puisque c'était le mec concerné, il aime pas ressembler à un clown. Et donc, palsembleu, faut déjà se fader ces approximations, et maintenant les problèmes de caractères dûs au passage de Mac à PC ? Franchement...