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mad max

  • Mad Max 3

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    Ma précédente lecture de Mad Max 2 m'a donné envie de me replonger dans l'univers post apocalyptique des films, et de revoir le troisième épisode, ça doit bien faire 15 ans que je ne l'ai fait...

    Dans mon histoire personnelle, ma mythologie personnelle, devrais-je dire, Mad Max 3 est le premier Mad Max que j'ai vu en entier. Et mon premier contact avec Mad Max, puisque le clip de Tina Turner passait au Top 50 et on voyait des images du film. Plusieurs années plus tard, j'avais enfin pu voir le film, et jouer du magnétoscope pour le revoir plusieurs fois, les mercredis et samedis après-midi...
    Le film était sympa, mais il manquait quelque chose... La vision du deuxième épisode changea bien des choses... plus vraiment de raisons de revoir ce Dôme du Tonnerre...

    Pourquoi ? En fait ce Mad Max 3 ressemble à un remake du 2, mais... plus grand public. Comme si George Miller s'était vu engagé par Hollywood pour refaire Mad Max 2, mais pour le plus grand nombre. C'est certainement ce qui a dû arriver, puisque les USA sont créditées, et plus simplement l'Australie.
    Beaucoup d'éléments appellent au remake déguisé... l'acteur Bruce Spence, le capitaine du gyroptère dans le 2, est un aviateur dans le 3, les Iroquois sont là, Angry Anderson de Rose Tattoo joue le rôle d'Ironbar, un mec encore plus énervé que Wes, et qui lui aussi percute le véhicule de Max. Dans la poursuite finale, un gamin voit les poursuivants aux jumelles, les retire, et oh surprise, un Iroquois se jette sur lui ! Comme Wes avec l'enfant sauvage ! Un motard fait une cascade en sortant de la route et en volant dans le vide. Le véhicule des fuyards n'est pas un camion citerne, mais un camion sur des rails de chemin de fer, poursuivi par une armada de véhicules customisés et désossés, menée par le véhicule du chef de la meute. A la fin, Max ne s'évade pas avec les innocents.

    Tout ça... comme dans le 2. Sauf que... sauf que là, la violence est vraiment atténuée. Y a des morts dans ce putain de film ? Euh, oui un ou deux. Enfin moins de dix. L'aspect le plus violent, meurtrier, reste le Dôme du Tonnerre, où, je le rappelle, deux hommes entrent, un seul sort. Vu qu'il y a pas de règles, la violence y est la plus forte, mais elle reste relativement contenue dans ce lieu fermé.

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    Mais ce qui sent le plus le roussi, pour cet épisode, c'est le cahier des charges imposé par le Hollywood de 1985, en pleine ère Goonies, Indiana Jones et le Temple Maudit, et autres E.T... des gosses. Des putains de chiards. Pas un, pas deux ! Mais des dizaines !! Si dans Mad Max 2 il y avait un gamin, il n'était pas destiné aux jeunes spectateurs afin qu'ils s'identitifiassent. Il symbolisait le désespoir de la situation, un enfant qui ressemblait à une bête, violente, un humain retourné à l'état de nature, au milieu d'hommes qui n'en avaient plus rien à foutre, coincé entre les hippies avec leurs pompes à pétroles et les gangs, avec leurs méfaits. Ici, ce sont bien des gosses qui ont leur propre civilisation, et surtout, des putains de dreadlocks à la con. Oh il y a bien un demeuré, le gamin qui ressemble au gratteux des Béruriers Noirs, mais s'il est isolé, il fait quand même partie de la communauté. Et pour couronner le tout, y a un nain.
    Un nain, des gosses, une violence amoindrie, une musique pouet pouet, et des scènes qui se veulent humoristiques !!
    Décevant.

    Il faut essayer d'aller au-delà de ça pour ne pas détester ce film. Sûr que si j'avais vu les films à l'époque, dans l'ordre, j'aurais détesté ce Mad Max 3, qui est le Kalidor de Conan. Oui dans Kalidor y a un gosse à la con qui se fout dans les emmerdes sans qu'on lui demande rien.
    Intéressons-nous à l'histoire du film. Dans ce qui semble être le futur lié à la fin du deuxième épisode, peut-être cinq ou dix ans plus tard, Max est toujours un homme errant, ayant troqué le tigre sous le capot pour des dromadaires devant le véhicule (qui n'est pas l'Interceptor d'ailleurs). L'aviateur lui vole son véhicule, l'emmenant ainsi vers Bartertown, une ville surgie de nulle part (Hollywood est passé par là, ça sent le grand Ouest américain, plus que l'aspect australien de la chose), canalisant les survivants du cataclysme, leur permettant de se regrouper, d'échanger, et de ne plus être dans une survie destructrice, l'autre n'étant plus forcément un danger. Les Iroquois forment une sorte de service d'ordre, une milice qui après avoir semé le chaos, fait régner l'ordre, commandé par le pendant féminin d'Humungus, Entité. Du chaos l'ordre naît... Il est intéressant d'ailleurs de voir que ceux qui organisaient le chaos auparavant, finissent par organiser l'ordre. Le temps n'est plus au pillage intégral, qui ne laisse que mort derrière soi. Ici, la violence est régie. On laisse ses armes à l'entrée, et les dissensions se règlent de manière définitive dans le Dôme du Tonnerre, qui est à la fois un jugement de Salomon, limitant les querelles, si on ne veut pas risquer sa peau, et à la fois une arène de gladiateurs, apportant de la distraction aux autres hommes.
    Un semblant de civilisation renaît donc. Le temps de la destruction est terminé. Vient le temps de la reconstruction. Le pétrole ne semble plus être une priorité. Il n'y a plus assez de véhicules pour que la quête soit vitale. Les hommes, dont Max, ont retrouvé les moyens d'antan, les animaux, dromadaires, chevaux, chiens, ou véhicules utilisant l'énergie humaine. Oui, des vélos.
    Une autre source d'énergie a été trouvée pour refaire vivre quelques éléments de confort. Le lisier a remplacé le pétrole...
    Les hommes se regroupent pour recréer la civilisation. Et puis, il y a cette oasis, perdue dans le désert, où ces abominables chiards et jeunes merdeux/merdeuses ont grandi, eux, coupés du reste. Nés après l'apocalypse, mais préservés de la violence. Enfants des survivants d'un crash aérien, ils vivent sans adultes, avec seulement les bribes d'infos que ces hommes ont laissé. Quelques dessins sur des parois, des inscriptions, et des objets, que les enfants et adolescents ont interprété à leur manière, après une tradition orale dont le message original s'est transformé au fil des versions...
    On aura vite compris l'antithèse des deux mondes. Un monde ancien, qui essaie de revivre, mais regarde vers l'avenir, en sortant de rien, et un monde neuf, qui lui ne demande qu'à retrouver un Eden perdu.
    J'ai dit Eden ? Et oui, la dimension christique de Max Max est importante, il est le messie attendu pour son retour, par les enfants, qui l'ont d'ailleurs représenté les bras en croix, pour supporter les enfants sur ses membres. C'est peut-être ceci qui est le plus intéressant du film, les enfants comme peuple qui a oublié, ou plutôt qui a perdu le savoir antérieur, et a transformé les éléments qui lui restent comme mythologie, dans un sens erroné.
    Difficile de ne pas faire le lien avec l'histoire de l'humanité, depuis les extraterrestres qui ont créé l'homme et lui ont donné des outils, et depuis les éons, ce savoir s'est perdu, et n'en est resté que les religions et mythes fondateurs. Le messie blanc des Indiens, le christ blanc des Vikings, le souvenir de ces extraterrestres grands, blancs et blonds et qui parlent allemand... Mais je m'égare... Relisez Robert Charroux pour la partie des extraterrestres, et la mythologie nazie pour les extraterrestres qui parlent allemand et qui viennent d'Aldébaran.
    Par contre, ces scènes de Mad Max 3 m'ont rappelé une nouvelle de Walter M. Miller (rien à avoir avec George Miller hein) que les auteurs du Matin des Magiciens avaient inclus dans leur fabuleux livre. En un rapide résumé, dans un futur hypothétique, un religieux exhume une boite, qui après examen semble provenir de Dieu lui-même, une relique, comme un moine des Croisades aurait trouvé à Jérusalem un artefact biblique, une boite contenant des inscriptions, signes et symboles, qu'il essaie de déchiffrer, devant d'autres frères plus désireux de ne pas essayer de comprendre, mais d'adorer tel quel. Jusque là, rien de bien étonnant, seulement on comprend que la boite est en fait une boite d'ouvrier, le genre qui contient le repas du midi, une publicité Coca Cola, la liste des courses fournie par bobonne, et un schéma de circuit imprimé... Une boite inhumée, retrouvée après des millénaires, un peuple qui a perdu le langage, la culture de l'époque... qui ne comprend pas ce qui est inscrit, qui y voit du divin, alors qu'il ne faut y voir que du bêtement trivial. Une nouvelle qui laisse à réfléchir, au même titre que le livre en entier, qui fait se poser des questions... un livre essentiel à l'éveil.

    Revenons à Mad Max 3. Le film n'est pas si raté, à y regarder de plus près. Il est intéressant, dans son aspect post-apocalyptique. Mais si l'on cherche les sensations fortes, vaut mieux rester sur les deux premiers épisodes... 

  • Mad Max 2 - Philippe Manoeuvre

    Max Rockatansky, le guerrier de la route... A bord de sa fidèle Interceptor, il pourchassait le gang des Aigles de la route... Puis le drame familial, et la guerre mondiale qui est tombée... Que reste-t-il de Max, le policier qui a décidé de changer de vie ?
    Dans Mad Max 2, notre héros est un anti héros, errant sans but, sans gloire, sur les routes infestées de bandes de sauvages, en quête comme lui du précieux carburant. Par un concours de circonstances, Max va s'allier à des survivants, retranchés dans leur enclave, forteresse produisant du carburant, à l'abri des assauts du Seigneur Humungus...

    Un laïus que tout le monde connaît, j'espère bien. Mad Max 2 est un film tellement puissant et choquant même... Cette vision ultra pessimiste du monde post apocalyptique, où l'homme est retourné à la sauvagerie, massacrant pour quelques gouttes d'essence... Un fantasme dans les années 80, bientôt une réalité en 2012 ? Un conseil les gars, trouvez-vous une maison avec jardin, faites un potager, élevez des poules, et procurez-vous un bon fusil... Il faudra bientôt défendre ses poules contre les renards de la forêt et les loups affamés de la ville... Digression à part, Mad Max fait partie des films qui étaient des fantasmes pour moi étant gamin, comme Conan le Barbare. Une photo alléchante dans Télé 7 Jours, mais un joug parental qui imprimait son veto sur la soirée... Quand un soir, mon père, tenant fermement la télécommande avait zappé, pendant la coupure pub, ou la scène un peu trop osée du film que l'on regardait, quelques images de Mad Max 2, l'enfant sauvage sur le capot, en quête de cette cartouche, les battements de coeur, et la surprise de la gueule de Wes, punk hurlant, et puis zapping de mon père. Argh !! Quelques années plus tard, je pus enfin voir le film en intégralité, et il reste encore un film phare pour moi.
    Du coup, ben j'ai lu le bouquin.

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    Vous pouvez lire sur la couv "scénario de George Miller & Terry Hayes", mais c'est surtout le "adaptation de Philippe Manoeuvre" qu'il faut retenir. Le Philippe Manoeuvre d'il y a 30 ans, hein, quand avec son pote Dionnet il était un chantre de la culture SF, bédé, musique rock avec du Metal dedans, pas l'espèce de rebelle sur le retour comme il apparait aujourd'hui... Adaptation, oui, enfin peut-être il a eu le scénar entre les mains, mais pour le coup, cette "novelisation", le gazier décrit le film comme il se déroule. Il a dû avoir une version en VHS à l'époque, pour pouvoir regarder et écrire en même temps ! A une époque où l'on peut faire une pause de l'image sur son ordinateur, d'une copie DVD promo en direction des journalistes, copie qui irrémédiablement finit sur les réseaux internet, se replonger en 1983 pour s'imaginer comment Manoeuvre a fait pour rédiger cette adaptation... Une autre époque quoi.
    Alors oui, pas de surprise. Le livre se lit quasi d'une traite, et pas besoin de s'imaginer grand chose, les images du film reviennent à chaque page.

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    Les seuls éléments qui vont au-delà de la simple évocation d'images, et c'est peut-être du fait que Manoeuvre a pu avoir le scénario en main, sont l'introduction, qui renvoie vers le destin de Fifi, ancien chef chauve de Max et amoureux des plantes, dans un univers où la guerre nucléaire a créé des mutants, et une description plus complètes des différentes bandes de sauvages qui ont rejoint Humungus. Les Iroquois, les Amocheurs Fous, les Gay Racleurs, ralliés à la cause de "l'Ayatollah des Rock and Rolleurs" (??? faut-il voir un rapport avec l'Ayatollah du Rock n'Roll, Mario Van Peebles dans le Maître de Guerre de et avec Clint Eastwood ???)

    Manoeuvre appuie aussi le côté barbare des méchants en les décrivant comme complètement drogués par du speed et autres amphéts... Touche "personnelle", connaissant la bête... Mais c'est vrai que ça ne fait qu'accentuer la psychologie des bad guys, comme dirait l'autre, c'est pas faux.
    Enfin, Manoeuvre approfondit la psychologie de Max en lui rappelant son passé, celui de flic, et le sort de sa femme et de son fils, qui l'ont conduit à une errance amnésique sur la route. Des éléments qui aident le lecteur qui n'aurait pas vu le premier film.
    Malgré tout, cet anti héros n'a guère besoin qu'on explicite son passé, il se suffit à lui-même. Il est le guerrier de la route ! Rien d'autre n'importe. 

    L'édition illustrée J'ai Lu inclut pas mal de photos tirées du film, en noir et blanc, sur une ou deux pages, de superbes illustrations d'un film culte. Il n'y pas grand chose à dire de plus !!!! Le bouquin n'apporte rien, mais ça reste un plaisir à lire, ça ne donne qu'une envie, faire péter le DVD et se remater cette putain de scène d'assaut sur le camion citerne !!! Mad Max !!!!!!

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