Au détour d'une bourse aux disques, assez peu pourvue en pépites (et d'ailleurs, avec des disques vinyls de plus en plus cher, ce qui valait 5 euros est passé à 10 euros, et actuellement on est à 15 euros... Les CDs eux, se trouvent plus facilement à 5 euros, la tendance s'inverse ! Enfin, heureusement, parce que payer un CD 15 euros quand il s'agit d'un disque d'occas', y a de l'abus), je tombe sur le premier album de Saint Vitus, qui semble nickel. Ca arrive de tomber sur des perles, mais c'est rare, enfin sur cette bourse, c'est pas une bataille de chiffonniers, je suis le seul à m'attarder sur les disques Metal, il est 11 heures du mat', je suis le seul métalleux à écumer les bacs. J'imagine que vers 16h/17h, un autre métalleux se pointera et cherchera un CD de Pantera... Je digresse une fois encore. Bien, alors ce disque de Saint Vitus ? La pochette est un peu floue, tiens. Je sors le disque pour regarder l'étiquette, qui semble d'époque. Le vinyl est bleu. Allez, le disque rejoint ma sacoche, avec le premier Def Leppard et un bootleg de Black Sabbath avec des prises démos alternatives de leurs grands standards. Les temps sont durs, la crise, blabla. Bon, ce Saint Vitus est aussi un bootleg. Au moins le son est impeccable. Superbe, même. Bonne pioche donc.
J'avoue, j'étais pas très connaisseur de ce groupe. Tout au plus je savais que Wino, le sosie de Lemmy avait joué dedans, que le groupe avait piqué leur nom à une chanson de Black Sabbath. Réelle découverte donc, et ouahouh ! quelle découverte ! Saint Vitus, c'est Black Sabbath joué par Hellhammer et Black Flag. Du Doom Punk en quelque sorte. Du riff lourdingue de Iommi avec une attaque de médiator de Tom G. Warrior, et derrière, un batteur qui sait accélérer quand il faut, souvent avec un solo avec une tonne de flanger. Le chant de Reagers (plus tard remplacé par Wino) reste chanté mais ne rechigne pas sur quelques syllabes à devenir plus rauque, avant de revenir quasi cristallin et éthéré, Doom, quoi. White Magic/Black Magic en est un pur exemple :
Et sur Burial at Sea, une montée incroyable, une tempête de folie dans ce titre quasi-lovecraftien... Les rythmes de batterie ressemblent souvent à des tambours de guerre, le pas des pachydermes hérissés de lames, suivis des légions de guitaristes hippies sous acides... Et oui, car si le Doom institué par Black Sabbath faisait partie d'une époque où la liberté incluait aussi la drogue, Saint Vitus, en 1984 intègre les psychotropes comme élément primordial de leur musique. Mais même en restant sobre, cet album, putain qu'il est bon.