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John Carter

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Je vous avais parlé il y a quelques mois d'une adaptation cinéma du héros d'Edgar Riz Burroughs, John Carter, en priant les quatre Vents que ce ne soit pas un désastre... Mais après avoir vu la dernière adaptation en date de Conan, j'avais peu d'espoir... surtout quand Disney pose son logo énorme sur l'affiche...
A quoi fallait-il s'attendre ? Un truc avec peu de violence, mais un montage ultra speed qui ne laisse rien comprendre de l'histoire, à vous filer la gerbe tellement ça bouge, tourne et qu'on sait plus où on est, un sidekick à grelots, l'inévitable gosse qui fout tout le monde dans la merde tout le long du film, gosse qu'il aurait fallu tout simplement laisser crever dans son coin tout de suite plutôt qu'il ne complique les choses ? Et je ne parle pas des quotas ethniques, trahissant le matériau originel vers un révisionnisme de la diversité ?

Ben non, finalement. Il s'avère que John Carter (de Mars, puisque le film s'appelle comme ça) est une très très bonne surprise. Une surprise de classicisme. Une surprise de sobriété. Enfin bon, on est dans de la SF/Fantasy, et y a du pognon dans ce film. 250 millions de dollars. Ricains, hein, pas CFA. Alors ouais ça se voit. Vu que la moitié est en CGI, les habitants à quatres bras, les vaisseaux spatiaux, une partie des paysages, des décors... C'est super bien fait. Et en plus y a un charme rétro dans les designs, les mécanismes... c'est limite du steampunk heroic fantasy martien quoi. Les designers et réalisateurs ont collé à l'esprit vintage du truc, et pour ça, on a juste envie de leur faire un bisou sur le front pour les remercier. Possible que les spectateurs d'aujourd'hui, élevés aux Transformers et autres trucs tous speeds s'emmerdent devant ce John Carter, qui a un nom même pas trop cool quoi, un super héros qui a un nom de médecin urgentiste ? Un ancien soldat confédéré qui veut juste trouver de l'or ?
Seulement voilà, ce héros aujourd'hui centenaire, il fonctionne plutôt bien. Alors oui, l'histoire peut paraître un peu désuette, les enjeux évidents, les situations déjà vues, et la réalisation manquer de folie, mais quoi merde. C'est classique, mais avec la liberté de l'informatique, le carcan des effets spéciaux écarté, c'est la vision normale des choses, sans vouloir à tout prix en foutre plein la vue. 
La trame elle-même est fidèle à l'esprit de Burroughs, c'est à dire une suite d'aventures qui s'enchaine. Pas de repos. Un danger écarté, une nouvelle action arrive. Bon, le héros a quand même un peu le temps de souffler, contrairement à son cousin David Innes du cycle de Pellucidar, qui n'a pas le temps d'aller pisser qu'il en tombe tout le temps, des péripéties.

Le film dure plus de deux heures, mais on ne s'ennuie pas un instant. On en oublie même le charisme pas folichon de l'acteur principal, on peut même se concentrer sur les nichons de la princesse de Barsoom. Pas vraiment de sidekick, le monstre/chien y fait office, mais reste largement supportable, et surprise... pas de gamin. Pas d'horrible chiard !!!! Même la gonzesse ne fait pas gaffe sur gaffe, elle sait se défendre... Non, franchement rien à redire ! Du Disney pour adultes !

Et puis les scénaristes ont quand même réservé un bel hommage à ER Burroughs, en lui attribuant un rôle, celui du neveu de John Carter. Petite astuce de scénario, et hommage respecteux.

A la vision de John Carter, on n'est pas ébloui. On a juste un vrai bon film de science-fiction retro/heroic fantasy. Mais en plus d'avoir un bon film, on a un film respectueux et presque anachronique. Pas étonnant qu'il ait fait un flop, mais les fans de pulp ont certainement réservé l'édition prestige en DVD...

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