Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Drapeau noir flotte sur la Marmite

le-drapeau-noir-flotte-sur-la-marmite.jpg

Dans la banlieue parisienne, le petit monde des employés de la SNCF est un peu chamboulé par le prix attribué à Pierre Simonet pour sa maquette de bateau, réalisée en alumettes. Une idée germe dans l'esprit du chef Volabruque, à deux ans de la retraite : se reconvertir dans la pêche à la dorade, à Dieppe. Et c'est Simonet qui va lui construire ! Rien de moins !

Simonet est bien embêté, et se demande comment il va pouvoir faire ça. Il se rappelle d'un oncle, marin de carrière, qui pourrait l'aider, le commandant Victor Ploubaz. Le voilà invité à Villeneuve St Georges pour diriger les opérations...
Construire un Sloop Marconi en mettant les cheminots au boulot (je me rends bien compte de l'ironie de cette phrase), et ce, dans le jardin du pauvre Simonet qui s'écrase devant l'attitude bourrue et autoritaire du tonton.

Gabin le drapeau noir.jpg

Seulement... le tonton, il a été dans la marine... mais aux cuisines. La seule tempête qu'il a traversée, c'est celle d'une soupe à la tomate qui tourne ! Quand le bateau est construit, il va bien avoir du mal à faire encore illusion... et c'est pas ces putains de vis de sextan qui vont pouvoir le laisser berner son monde...

Gabin est évidemment Victor Ploubaz, le vieux loup de mer mythomane, entre le baron de l'écluse et Archimède le clochard, plein d'imagination, qui enveloppe son mensonge dans une gouaille qui tait les discussions. Avec Audiard au scénario et à la réalisation, c'est un festival. D'autant qu'on a une belle brochette d'acteurs et petits rôles tout autour : André Pousse avec une moustache, Jean Carmet, Claude Piéplu, Ginette Leclerc (qu'on retrouve dans le Cave se rebiffe, et le Corbeau de 1943, dans une jeunesse et un rôle tout à fait différent), et Jacques Marin, l'éternel second rôle habitué des films de Gabin. Il ne manquait plus que Noel Roquevert pour compléter le tableau. Rappelons aussi que le matériau originel, "il était un petit navire", est un bouquin de René Fallet... L'esprit est donc à la bonne humeur.
A la bonne humeur, et une réalisation assez classique, beaucoup moins foutraque que Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.

A l'époque, le film n'a pas eu un succès retentissant, dommage, car si on ne rit pas aux éclats, et on sent un peu le coup venir, le film est empreint d'une bonne humeur et d'un bon esprit, nous replongeant dans une époque encore une fois révolue, où les cheminots bossaient au rythme des locomotives, se tenaient les coudes entre collègues, le patron, même si un peu chahuté par les gars, n'était pas un salaud absolu, et proche des cheminots, et les gens étaient polis, pas comme maintenant avec leurs chewing gommes et leur rythme et blouse.

En bonus une entrevue avec Pierre Tchernia à la sortie du film, où l'on apprend l'origine du nom du film, et la provenance de la casquette de Gabin dans le film :


Jean Gabin le drapeau noir par mouche45

Les commentaires sont fermés.