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Hammer Films

  • Le Cauchemar de Dracula

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    En ces funestes jours, à porter le deuil de Christopher Lee, un des meilleurs moyens de lui rendre hommage est de brûler un homme d'osier de 5 mètres de haut.

    Ne possédant pas la matière première à cet effet, je choisis plutôt de revoir un film avec cette grande asperge d'acteur. Ce sera le Cauchemar de Dracula, alias Horrors of Dracula, le premier film dans lequel Christopher Lee incarna le Comte, en 1958.

    Dans toute la série des Dracula Hammer (je ne parle pas de Regula, ni de Dracula père et fils), le comte transylvanien parle peu. Dans certains, il se contente même du strict minimum. Quelques apparitions silencieuses, des crocs en plastique et un froncement de sourcils.
    Ici, Dracula parle. Un peu. Mais pas longtemps. Juste histoire de ne pas se dévoiler trop. Mais lorsque le pot aux roses est découvert, Dracula est un chupador, il ne dit plus rien. Il balance ses longs membres, sa cape virevoltant derrière lui.

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    Ce Dracula reste un film typique de la Hammer. Terence Fisher à la réalisation, Christopher Lee et Peter Cushing à la distribution, il y a même Michael Gough qu'on retrouve quelques années plus tard dans le faux Hammer la Maison ensorcelée, et plus tard encore comme Alfred, le domestique du super détective Julien Lepers.

    On retrouve également la touche Hammer des années 50. Quelques décolletés, mais on n'est pas encore dans la débauche. Les décors de studio et la géographie comportent leur lot de clichés. Des habitants du village vêtus de gilets en peau de mouton, un château de Dracula proche de la frontière allemande, et une famille Harker vivant en Allemagne, pas très loin de la frontière également, oulà. Et puis un détail qui m'avait marqué la première fois que j'avais vu le film, et qui me fait toujours marrer à chaque vision, lors du combat Dracula/Van Helsing, la pile de livres renversée d'une table, les livres restent collés les uns aux autres... L'accessoire en papier mâché.

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    Hormis le ton complètement suranné du film, on apprécie la certaine sobriété de l'ensemble, les gestuelles toujours impériales de Cushing, les femmes élégantes, et l'allure de Christopher Lee dans son rôle de Dracula.
    Ce n'est pas le Hammer le plus réussi, ni le plus terrifiant, ni le plus gore, le Masque du Démon chroniqué ici-même est beaucoup plus réussi dans son esthétique et sa narration (bien que n'étant pas une production Hammer, ni même un film anglais !), mais il reste un classique, et on ne peut qu'espérer que, comme Dracula, Christopher Lee revienne dans un prochain épisode.

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  • The Resident

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    Le retour des studios Hammer en 2011... un logo qui défile façon Marvel... Et Christopher Lee au générique, qu'est-ce que donne ce "Resident", en français "la Locataire" ?

    Il faut l'avouer d'entrée de jeu, pas grand chose. Ce film ne restera pas dans les mémoires, et la Hammer n'a pas dû faire beaucoup de bénefs avec cette histoire de locataire.

    Une jeune femme (Hilary Swank), en pleine rupture sentimentale, cherche un appart, et tombe sur un petit bijou en plein New York, un truc à tomber pour une bouchée de dollars. Le proprio (Jeffrey Dean Morgan) est sympa, en plus, alors Hilary n'hésite pas une seconde à lâcher une poignée de pain pour payer le loyer. Elle est chirurgien, ça aide. Un peu inquiétant, le grand-père du proprio (Christopher Lee himself) file un peu les pétoches, mais en fait... il est plutôt sympa.

    Vous le sentez venir gros comme un camion. Petit regard entre l'ascendant et le descendant, y a un des deux qui est un pervers et la pauvre nana va en faire les frais. Et on est seulement à neuf minutes du film...
    Le pot aux roses est assez vite dévoilé, il ne reste qu'à attendre sagement la fin du film pour en connaître le dénouement, évidemment, dans les dernières minutes.

    Une succession de clichés, ce film. La copine/collègue noire qui incite l'héroïne à baiser avec le proprio, la bande son grinçante et pleine de bruits qui font peur, l'ex-petit ami qui déboule, que l'héroïne découvre mort en tombant dessus dans un coin sombre, et un méchant qui meurt et qui ne meurt pas, et qui remeurt, qui est plus résistant qu'une armée entière... Evidemment.

    Et pourtant, malgré cette accumulation de points assez négatifs, j'ai regardé ce film sans déplaisir. On pense à un mélange entre Rosemary's Baby, Psychose et la série avortée 666 Park Avenue, mais sans aucun élément "fantastique". La psychologie déviante du proprio est réglée en trois lignes de dialogue avec l'aïeul. Pourquoi suis-je resté alors ?

    C'est bien filmé, c'est même assez joli. Le réalisateur, Antti Jokinen est finlandais. Marrant, Renny Harlin est producteur exécutif. Et vu qu'il est finlandais... Quelques vues extérieures, le pont de Brooklyn, et surtout, l'appartement de l'immeuble. Ici on ne va pas s'apesantir sur l'architecture extérieure du bâtiment, c'est surtout l'appartement en lui-même. Ben j'aimerais bien avoir le même. En fait, à voir ce film, j'aimerais bien habiter à New York ! C'est dire si ça rend bien à l'écran.
    Et puis, il y a Hilary. J'ai dû voir deux films avec elle, et elle ne m'avait pas trop fait grand chose... Mais là... elle est bien choucarde. Et Jokinen fait tout ce qu'il peut pour filmer son cul, ses nibards et son intimité. Sortie du bain, petite culotte pour aller se coucher, on voit même le renflement du ticket de métro pubien. Ils sont chauds les Finlandais !

    Reste donc un film vu et re-vu, mais sans prétention, et avec un intérieur charmant. 0/20 dans Mad Movies, mais 18/20 dans Campagne Décoration.

  • La Chair du Diable

    Un film de la Hammer rassemblant ses deux poulains, Peter Cushing, et Christopher Lee, dans un autre duo que celui de Van Helsing/Dracula, voilà qui est tentant !

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    Chaussez vos lunettes, je n'ai pas réussi à trouver d'images plus grosses.

    Rajoutons au casting Lorna Heilbron et son décolleté laiteux, il n'y a plus qu'à préparer un club sandwich, quelques verres de calvados, et s'enfoncer dans son fauteuil après avoir appuyé sur "lecture".

    Un vieux savant (Peter Cushing) peint une vision démoniaque, entre Bosch, Dali, et Rok de Sadistik Exekution, avec une espèce de démon à qui il manque un majeur, et une nuée de doigts... Il prévient son assistant qu'il a réussi à isoler une substance qui serait le diable lui-même... Il raconte alors son histoire.
    Quelques années auparavant, le professeur Emmanuel Hildern revenait alors à son manoir victorien avec le fruit de ses fouilles en Nouvelle Guinée, et retrouvait sa fille, qui pour tout dire, se faisait un peu chier à l'attendre.

    Sa découverte ? Un squelette d'hominidé, un géant, aux traits grotesques. Un individu retrouvé sous des couches où il avait auparavant retrouvé des ossements de néandertals (oui oui, des hommes de Néandertal en Papouasie, merci la Hammer Films, qui ne recule devant rien...). Un squelette enfoui sous 3000 ans de couches sédimentaires, ce qui correspond à une vieille légende guinéenne d'un homme pour le moins... méchant.
    Une expérience sur le squelette révèle qu'en le mouillant, la chair repousse ! Vite, le professeur Cushing coupe l'appendice digital du test, le majeur, dorénavant recouvert de chair et d'un ongle. Le professeur va faire des prélèvements sur ce membre qui ressemble furieusement à une grosse bite.

    Pendant ce temps, la fille du professeur en a marre d'attendre papounet à déjeuner, et surtout, elle aimerait bien aller dans la chambre de feu sa mère, qu'elle n'a quasi pas connu. Quand elle y arrive, elle découvre que maman était une danseuse de cabaret, pas très farouche, mais sujette à la folie, enfermée dans l'Institut clinique du frère du professeur Hildern, James Hildern, alias Christopher Lee !

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    A dangerous meeting

    Cette découverte dramatique de la jeune femme la laisse abattue et la folie va vite s'emparer d'elle. Le professeur Hildern, qui travaillait sur un sérum obtenu à partir des globules destructeurs de la b... du majeur coupé, va inoculer ce qu'il pense être un remède à la folie à sa fille.
    Et ben il s'est planté, parce que ça marche pas, et en plus les globules du monstre accélèrent la folie et la violence du sujet.

    Internée à son tour, c'est le frangin Hildern, de l'Institut, qui va s'intéresser aux travaux de son frère qu'il déteste. Il va lui chourer le squelette en gaffant comme un con, et en mouillant le bestiau. Comme aec un Mogwaï, ça fait pas un bon résultat...

    Bon. On attendait cette rencontre entre Cushing et Lee, et faut avouer que leur jeu est savoureux, mais en même temps, ce sont les seuls bons acteurs du film. Faut dire, le film est pas terrible terrible. C'est assez plan-plan, il ne se passe pas grand chose pendant une bonne partie, ça tourne souvent à vide, le montage est un peu mou. Heureusement disais-je, y a Cushing, qui doit être sur les plans pendant 90% du film. Lee est moins présent, encore une fois il a le rôle du mauvais personnage, qui lui va comme un gant. En dehors de ça, on reste quand même confortablement engoncé dans des décors victoriens de manoir anglais, entrecoupé de cachots, cellules pour les fous. Une scène de fiacre roulant dans la nuit, inévitable tout de même !
    La créature, recouverte de chair, fait monstrueusement cheapos, déjà sous forme de squelette, mais avec le latex par dessus, c'est pire.

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    Indiana Jones et le crâne de cristal euh La chair du diable

    Le réalisateur sauve les meubles en l'affublant d'une cape, ce qui permet de limiter l'exposition, et permet de ressortir le vieil effet de la silhouette encapuchonnée inquiétante, avec un projecteur derrière pour faire une belle ombre.
    Budget limité, un pur film Hammer, tourné au kilomètre, pour les livraisons à date fixe dans les épiceries, la Chair du Diable n'est vraiment pas un film exceptionnel.

    Et pourtant, je ne peux m'empêcher de le trouver sympathique.

     

  • Les Horreurs de Frankenstein

    Des rouflaquettes de compétition, des servantes au décolleté à réveiller un bataillon de caleçons de poilus centenaires, des châteaux gothiques à la décoration à peine effleurée par le XIXème siècle... Pas de doute, nous voici dans un film de la Hammer. Pas un chef d'oeuvre de la boite de production anglaise, d'ailleurs, un film un peu oublié, le genre qu'on retrouve dans la caverne des introuvables (si ça c'est pas clair...), mais tout de même, un petit film sympa.

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    La Hammer revisite le mythe de Frankenstein, à sa sauce, donc avec pas mal de cynisme, d'horreur, d'humour british ("quelque chose de moral... comme la fission de l'atome"), de misogynie décomplexée, et de petites perles ici et là. Victor Frankenstein est un élève doué, plus passionné par la science de l'anatomie que par les maths, qu'il maitrise, et que par les femmes. Il les prend, il les jette. Nan, son truc à lui, c'est le corps humain, il est Prométhée, il décèle le pouvoir qu'a l'homme à créer l'homme, ou le recréer, à défier la mort et Dieu... Il n'hésitera pas à se débarrasser de tous ceux qui l'empêchent d'atteindre son but. Père, amis, pékin moyen... Avec l'aide d'un profanateur de tombes (peut-être le personnage le plus poétique du film !), il va assembler les morceaux de son Frankenstein... et se sentir tel un maître, voire tel un père, devant sa créature. Tout juste agacé par ses congénères, sa servante, son cuisinier, son hôte, son ancien ami policier, il ne les regarde même plus, il s'en débarrasse au besoin. Jusqu'au dénouement final, assez vite expédié... mais finalement, un final n'a pas besoin de durer des heures pour finir... c'est plus un final, c'est une agonie !
    Mais ici, pas de place pour l'ennui. En 1h30, tout est dit, des ellipses du début du film introduisent les personnages et font avancer l'horloge pour arriver à l'histoire proprement dite, celle de la conception du monstre... Un peu de gore, du bras en mousse, du cerveau violet, mais surtout des mots qui remplacent des images. Malheureusement, on ne verra pas un nibard, d'aucune des jolies actrices dont les poitrines ne demandent qu'à sortir de ces corsages trop serrés.
    Pour l'anecdote, le monstre de Frankenstein est interprété par David Prowse, qui gagnera la reconnaissance galactique en incarnant Dark Vador 7 ans plus tard, mais bon pas de bol, un casque sur la tête et la voix de Thulsa Doom lui voleront la vedette...