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La Horse

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Il fait bon vivre en 1970 dans le bocage normand. Des terres, des vaches, un corps de ferme, Jean Gabin mène sa famille en bon patriarche qu'il est. Il est un peu vieux jeu, un peu méprisant du beau-fils, la pièce rapportée, il sourit pas souvent, mais bon.
Seulement, on est en 70 et les jeunes, ils ont pas fait la guerre, ils ont des cheveux longs et ils rêvent que de coca cola et de vie facile... alors quand le petit-fils de Jean Gabin fait une connerie, ça la fout mal. Ouaip, il déconne avec la drogue. La horse, comme dit Bien Phu, l'ancien de la guerre d'Indo, qui a vu des copains succomber à ce mal enjôleur, la horse, le cheval... l'héroïne.
Alors quand le gamin il oublie un peu de payer aux truands ce qu'il leur doit... les truands, ils sont comme Pizza Hut, ils viennent chez toi. Ca joue le margoulin, mais pas de bol, ils tombent sur Jean Gabin. Jean Gabin, le bizness, la gue-dro, le blé, les putes, il en a un peu rien à foutre, c'est pas ça qui va traire les vaches. Alors en plus quand le Parigot il vient le menacer, ni une ni deux, Jean Gabin il défouraille à sec. Une bastos à sanglier à 5 mètres, le dealer, il est high in the sky.
Fin de l'histoire.
Seulement... les bad guys, on leur doit du blé, et en plus ils ont un gus sur le carreau. Ils laissent pas tomber comme ça. Ils vont venir à plusieurs cette fois... Et ça va y aller de l'intimidation. Incendie dans la grange à foin, rodéo avec les vaches qui vont en calter de trouille... jusqu'à l'irréparable... la petite-fille de Jean Gabin (dans le film, Auguste Maroilleur) va tâter du mandrin de voyou et de la paluche de repris de justice, pendant que les bons paysans sont à sortir leurs vaches affolées des étangs. Jean Gabin, il desserre pas les dents. Il encaisse sans broncher. Et tant pis si la famille accepte pas. Jean Gabin, il sait qu'il n'y a qu'une seule issue à tout ça. Et les grenades de Bien Phu, elles vont pas être de trop. Déjà qu'il a collé le petit-fils à la cave, pour pas qu'il fasse de connerie...
Dans un final à la Horde Sauvage, Jean Gabin et les siens vont dessouder du soudard, au fusil de chasse et la grenade... et les gendarmes dans tout ça ? Pas vu pas pris, Jean Gabin il déroge pas à sa règle de bon paysan.
La Horse, c'est un film qui mélange un monde qui prend fin, celui de la paysannerie, des traditions, et de Jean Gabin, d'ailleurs, qui a égayé les cinoches depuis 30 ans, et qui arrive un peu en fin de course. C'est l'aube d'un nouveau monde, moderne, implacable, cruel, les nouveaux voyous, la drogue partout, même dans le trou du cul de la Normandie... La confrontation de ces deux mondes, du Charles Bronson à la française.

Commentaires

  • Oh oui... sacré film que cette "Horse" là !
    Et morbleu... que ceux qui aiment ( quoique... comment ne pas aimer !?! )...
    Que ceux qui aiment ( donc ) n'hésitent pas à enchaîner avec "L'Affaire Dominici", où Gabin, toujours dans le rôle du vieux patriarche campagnard ( accusé par la justice - et sa famille - du massacre de trois Anglais sur les bords d'une route à proximité de sa propriété ), livrera très certainement ( 3 ans après La Horse ) l'une des plus belles composition possible dans le style !
    Puis... à se faire ( dans la foulée ) le par trop méconnu "Canicule" ( d'Yves Boisset / 1984 ), sorte d'étrange western rural ( façon "série noire" ) avec le grand Lee Marvin dans le rôle d'un gangster américain "vieille école" aux prises avec toute une bande de paysans franchouillards bien déglingués, interprétés par Jean Carmet, Victor Lanoux, Henri Guybet, Miou-Miou, Bernadette Lafont ( dans le rôle d'une nympho' bien allumée ! ) et autres Jean-Claude Dreyfus...
    Dialogues d'Audiard et grand grand moment de cinéma !!!

  • Hum hum, Canicule, j'avais jamais su de quoi il en retournait... A voir donc. Le pitch me fait penser à la Traque, avec Léotard, Constentin, Marielle, Bideau... Du bon survival redneck made in France... à suivre dans une prochaine note !

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