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Total Recall

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Ils ont osé... ils l'ont fait... faire une faute à Emile Zola. Ne mettre qu'un L à Zolla. Monsieur Manatane qui ne s'est pas remis de ça, ne se remettrait pas de ce remake de Total Recall. Je ne m'en remets toujours pas.
Pourquoi détruire un tel chef d'oeuvre ? Un film d'une rare violence, subversif et qui a marqué les esprits ? Pourquoi le remplacer par un bête "actioner" avec une moule fade dans le rôle titre ?? Colin Farrell est bon dans des films comme In Bruges, mais là... on a envie d'y mettre des claques.

Bon, quoi t'est-ce alors que ce Total Recall 2012 ? Un remake. Et pour justifier une telle entreprise, le scénario du film de 1990 (largement retouché d'ailleurs, au fil des ans, depuis l'achat par Schwarzy du projet tiré d'une nouvelle de Philip K. Dick) est modifié, mais franchement... j'ai pas compris. Le contexte est mentionné dans l'introduction, exit Mars, maintenant ça se passe entre la Fédération Britannique et la colonie d'Australie. Merde ils se sont rendus compte que le Commonwealth c'était fini ? Bon du coup on va dire que l'Australie c'est Mars, là bas aussi la terre est rouge, mais pas de bol, on n'en verra jamais la couleur. J'ai pas compris où l'action du film se passait d'ailleurs, puisque, supposant que les bidonvilles exigus où tout le monde s'entasse était l'Australie, en deux coups de métro, on trouve un Londres avec un Big Ben eclipsé par les gratte-ciels et autres autoroutes surélevées.
J'ai envie de dire : on s'en fout. Mais le problème, c'est qu'on se fout un peu de tout dans ce film. Parce que l'histoire on la connaît. Ils ont même gardé les noms des personnages du premier film, et la trame scénaristique. Doug Quaid est ouvrier, il a un copain (qui est noir cette fois, quota rempli, merci, au revoir), et sa femme elle est un peu chaudasse, mais surtout assez sadique. Le méchant Cohaagen veut du mal à la colonie, et Doug a bien envie de s'en payer une tranche, pas avec une nana à trois nichons, mais avec du souvenir en silicone, du fake, il va faire un petit tour chez Rekall pour oublier son quotidien, et comprendre pourquoi il rêve de trucs bizarres.

A partir de son entrée chez Rekall, on oublie le film original. Ici on entre dans un autre film, entre Die Hard 4 (du même réalisateur, d'ailleurs, qui case aussi sa femme Kate Beckinsale et nous fait profiter des plans sur son joli fessier et Bill Nighy, manquait plus que quelques lycans et on était bon pour un Total Underworld) et I, Robot, avec tout ce bordel technologique, voitures aéroglisseurs, robots flics... Dès lors que Doug Quaid veut devenir un agent secret, ça ne fait que défourailler, tomber, se faire mal mais se relever, sauter sur des trucs qui bougent, et échapper à la mort. Programme sympa, mais franchement... on se fait limite chier, quoi. Le personnage de Michael Ironside étant fusionné avec celui de Sharon Stone, Kate Beckinsale apparait donc plus de temps dans le film, et faut reconnaître que son mari sait plutôt bien l'intégrer dans le film. Dans le rôle de la salope sadique et pas sympa, mais ultra bonnasse, loin de la candeur ingénue vampirique d'Underworld, elle s'en sort haut la main. L'autre nana, Jessica Biel, ben elle s'accorde bien avec Merlu Farrell. Fade à mort. Et quand à Cohaagen, Bryan Cranston, il a plus le physique de son rôle de père de Malcom que de celui de Breaking Bad. Limite si j'attendais qu'il glisse sur une peau de banane.

Alors oui y a de l'action, mais du too much, du n'importe quoi, souvenez-vous de John Mc Lane qui fait la guerre contre un avion Harrier ? Ici c'est pareil pendant une heure. Les décors futuristes pourraient être sympas, mais vraiment trop peu exploités, dommage.

Maintenant, puisque le film s'appelle Total Recall, on pouvait légitimement s'attendre à quelques reprises, ou clins d'oeil, après tout, le réalisateur a dû voir le film avant, c'est pas comme s'il faisait un remake d'un film des années 20, qu'il aurait vu seulement après avoir signé le contrat, pour voir ce dont il s'agissait.

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Ci-dessus, un argument marketing qui tombe à plat. Réel ? Imaginaire ? Total Recall 2012 reprend les codes de Total Recall 1990, pour qui on se pose toujours la question, et qui demandait de revoir le film pour avancer dans ce débat, mais ici, on s'en fout. On ne se pose plus jamais la question, dès la scène chez Rekall.

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L'autre élément indispensable à Total Recall : les 3 nichons. Ils y sont, ne vous fiez pas au bandeau de pudeur de la photo ci-dessus, c'est une photo lors de la promo. Dans le film on les voit bel et bien. C'est le seul élément mutant du film. D'ailleurs... pourquoi cette nana a 3 nibards ? Il n'y pas de mutants, on n'est pas sur Mars, il n'est jamais question de mutation dans le film... On ne peut qu'extrapoler que dans le futur, il sera possible de se faire greffer un troisième nibard, pour peu qu'on en ait envie. Enfin dans le futur... Je pense que d'ici 10 ans c'est jouable.

La scène de la douane, beaucoup moins inventive niveau effets spéciaux, nous fait un faux rappel de la grosse bonne femme, puisqu'une autre grosse bonne femme s'y trouve, venant pour "deux semaines" elle aussi. Mais ce n'est pas Cabillaud Farrell déguisé...

Lors d'un combat sur un ascenseur, Flétan Farrell va aussi se retrouver avec le bras arraché d'un adversaire qui n'a pas vu le couperet arriver...

Quant à la violence, elle est beaucoup moins cruelle et gore. Il y a certes quelques quidams victimes de tirs collatéraux, mais rien d'aussi cynique et cruel que dans le film de Verhoeven. Et pour le gore, ben vous repasserez.

Y a pas grand chose d'autre à dire sur ce film, une bonne grosse déception prévue déjà depuis la bande annonce, qui ne fait que se confirmer à sa vision, et laisse un goût amer sur la qualité générale des films actuels. Préférez plutôt Repo Men qui est beaucoup plus proche de Total Recall que ce film ci.

Commentaires

  • Ha ha, ce film commet l'exploit de faire l'unanimité contre lui.

    Le truc c'est que le film de Verhoeven était déja tellement ultime et définitif qu'en faire un remake serait forcément une entreprise casse-gueule et au final inutile.

    Ce que tu en dis ne fait que confirmer mon pressentiment : impossible pour un blockbuster de 2012 de garder l'aura subversive du premier film. Et pourtant c'était pas le film le plus hard de Verhoeven ! Starship Troopers ou Robocop sont encore plus jusqu'au boutistes je trouve.

    Enfin bon, ça ne fera qu'un film culte de plus salopé par un remake minable.

    Pour ce qui est du scénar celui de 1990 extrapolait énormément sur la nouvelle qui s'arrêtait en gros là où le film commençait (de mémoire elle ne fait que quelques pages). Mais on retrouvait bien l'esprit de Philip K Dick je trouve, avec ce coté parano, les va-et-viens incessants entre rêve et réalité... Là, à en juger la bande-annonce c'est un film d'action idiot qui se prend bien trop au sérieux (putain, ces dialogues cultes, Michael Ironside en méchant crétin et haineux, Schwarzie et son talent inimitable pour buter des bad boys à coup de vannes... et puis Benny, y'a pas Benny dans le remake ? Benny et son bras dépliable, et ses sept gosses ha ha ha).

  • "qu'est-il arrivé au petit dernier ?"
    et ouais, et attends de voir le remake de Robocop...
    J'ai du mal à comprendre la stratégie d'Hollywood, vu la piètre qualité, ce ne sont pas des films qu'on retourne voir, ou qu'on achète en masse en DVD, leurs films coûtent cher, ils en sortent beaucoup, pour toujours occuper la place, mais derrière qu'est-ce qu'ils gagnent vraiment ? A peine de quoi rembourser avec les entrées, des DVDs bradés rapidement, des ventes à différentes TV mondiales pour combien d'argent ? Ou je sous estime le poids de tout ça, ou ils ont des moyens qui remontent aux magnats de la finance, ou alors ils sont au bout et font tout ce qu'ils peuvent pour générer de l'argent, sans regard de ce qui est dépensé...

  • Ha ha, "faut bien que je les nourrisse".

    Ils prévoient un remake de Robocop ? Je ne savais pas et en même temps, vu qu'ils revisitent par des remakes ou des séquels/prequels tout le patrimoine des films d'action plus ou moins subversifs des années 80/90 c'était à prévoir... Ca promet.

    Effectivement tu pointes là quelque chose de surprenant. Encore, ces films seraient bons. édulcorés, mais bons. Soit. Mais là en plus ils sont nuls !
    Après faut voir qui est visé par ce type de film. Sans doute pas les amateurs d'actioners et les fans des originaux. Par contre ça peut tout à fait convenir à un public collégien, non ? Ceci dit vu qu'ils payent pas le ciné et téléchargent à mort je sais pas si ça ramène tant de recettes que ça.

    Par contre, vu le nombre de plus en plus important de pubs déguisées dans les films ça laisse une idée de qui finance vraiment les films. Rien que dans le dernier James Bond, on doit voir deux ou trois fois en gros plan le téléphone "sony ericsson xperia"...

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