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  • RIP Georges Lautner

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    24 janvier 1926 - 22 novembre 2013

     

    Georges Lautner est mort ce jour. Un des derniers réalisateurs de grands films populaires des années soixante à quatre-vingt, parmi lesquels, les inénarrables Tontons flingueurs et sa fausse vraie suite les Barbouzes (vraie puisqu'on reprend un peu les mêmes personnages et on recommence, fausse puisque ce n'est pas tiré d'un livre d'Albert Simonin, père de la "trilogie du Grisbi"), mais encore la série des Monocles (le précurseur d'OSS 117 version Dujardin !) et plusieurs Belmonderies. Il aura fait tourner Gabin dans le Pacha, après l'avoir écarté des Tontons flingueurs au profit de Lino Ventura, ce qui l'a propulsé au devant de la scène, après plusieurs apparitions remarquées au côté de Jean Gabin, justement.

    On sourira en repensant au Monocle rit jaune, avec l'apparition éclair de Lino Ventura, assez énervé dans le film, réponse à l'apparition de Paul Meurisse dans les Tontons, tout ça sous l'œilleton cinématographique de Lautner.

    Il aura même fait tourner un petit joueur de poker, chanteur hué dans le stades, dans la Maison assassinée en 1988. Une erreur de casting qui s'en sort tout de même bien, dans un film ma foi plutôt réussi.

    En bonus, la bande annonce des Tontons, excellente bande annonce, qui fait mouche ! Et qui, cinquante ans plus tard, ne manque pas de sel :

  • The Resident

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    Le retour des studios Hammer en 2011... un logo qui défile façon Marvel... Et Christopher Lee au générique, qu'est-ce que donne ce "Resident", en français "la Locataire" ?

    Il faut l'avouer d'entrée de jeu, pas grand chose. Ce film ne restera pas dans les mémoires, et la Hammer n'a pas dû faire beaucoup de bénefs avec cette histoire de locataire.

    Une jeune femme (Hilary Swank), en pleine rupture sentimentale, cherche un appart, et tombe sur un petit bijou en plein New York, un truc à tomber pour une bouchée de dollars. Le proprio (Jeffrey Dean Morgan) est sympa, en plus, alors Hilary n'hésite pas une seconde à lâcher une poignée de pain pour payer le loyer. Elle est chirurgien, ça aide. Un peu inquiétant, le grand-père du proprio (Christopher Lee himself) file un peu les pétoches, mais en fait... il est plutôt sympa.

    Vous le sentez venir gros comme un camion. Petit regard entre l'ascendant et le descendant, y a un des deux qui est un pervers et la pauvre nana va en faire les frais. Et on est seulement à neuf minutes du film...
    Le pot aux roses est assez vite dévoilé, il ne reste qu'à attendre sagement la fin du film pour en connaître le dénouement, évidemment, dans les dernières minutes.

    Une succession de clichés, ce film. La copine/collègue noire qui incite l'héroïne à baiser avec le proprio, la bande son grinçante et pleine de bruits qui font peur, l'ex-petit ami qui déboule, que l'héroïne découvre mort en tombant dessus dans un coin sombre, et un méchant qui meurt et qui ne meurt pas, et qui remeurt, qui est plus résistant qu'une armée entière... Evidemment.

    Et pourtant, malgré cette accumulation de points assez négatifs, j'ai regardé ce film sans déplaisir. On pense à un mélange entre Rosemary's Baby, Psychose et la série avortée 666 Park Avenue, mais sans aucun élément "fantastique". La psychologie déviante du proprio est réglée en trois lignes de dialogue avec l'aïeul. Pourquoi suis-je resté alors ?

    C'est bien filmé, c'est même assez joli. Le réalisateur, Antti Jokinen est finlandais. Marrant, Renny Harlin est producteur exécutif. Et vu qu'il est finlandais... Quelques vues extérieures, le pont de Brooklyn, et surtout, l'appartement de l'immeuble. Ici on ne va pas s'apesantir sur l'architecture extérieure du bâtiment, c'est surtout l'appartement en lui-même. Ben j'aimerais bien avoir le même. En fait, à voir ce film, j'aimerais bien habiter à New York ! C'est dire si ça rend bien à l'écran.
    Et puis, il y a Hilary. J'ai dû voir deux films avec elle, et elle ne m'avait pas trop fait grand chose... Mais là... elle est bien choucarde. Et Jokinen fait tout ce qu'il peut pour filmer son cul, ses nibards et son intimité. Sortie du bain, petite culotte pour aller se coucher, on voit même le renflement du ticket de métro pubien. Ils sont chauds les Finlandais !

    Reste donc un film vu et re-vu, mais sans prétention, et avec un intérieur charmant. 0/20 dans Mad Movies, mais 18/20 dans Campagne Décoration.

  • Oro - Cizia Zykë

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    Impressionnant Cizia Zykë, quand il apparait sur le plateau de Pivot, dans Apostrophes en 1985. Malgré un ton timide, on a du mal à passer à côté de son physique de méchant de film d'action des années 80. D'ailleurs, dans Oro, il est un bad guy à sa manière. En fait, c'est le Bennett de Commando. Il n'est pas mort, il a buté John Matrix entre les couilles, comme il lui avait promis, et il est parti en Amérique du Sud. Un nez cassé, une moustache virile, une chemise ouverte sur pépite montée en pendentif, une paire de bottes et un gros flingue. Et Zykë s'en sert, de son flingue. Il éloigne les importuns, calme les esprits et les arnaqueurs avec son gros calibre...

    Oro est le premier livre de Zykë, une sorte d'autobiographie sur ses aventures au Costa Rica, qui lui vaudra une lettre assez remontée de son ambassadeur en France, qui n'aime pas trop qu'on soit insultant envers son pays, ou un peu trop franc, c'est selon.
    Pour résumer l'histoire, Zykë, après avoir bourlingué, et traficoté dans la vente d'objets pré-colombiens (cherchés à la source, dans les sites et cimetières antiques), débarque avec sa copine en plein Costa Rica, pour tenter l'aventure de l'or. Adieu la belle vie, la mort prématurée de leur enfant les a obligés à changer d'air. Pas de bol, ils arrivent dans un bidonville, un monde de boue, d'alcool à brûler que les Ticos boivent comme du café, le bas de l'échelle du sous-prolétaire qui n'a rien et va se contenter de quelques paillettes d'or pour se payer de l'alcool... Un environnement dégénéré où Zykë est plus malin que les autres, forcément, et il va gravir les échelons, comme il gravit la montagne, pour finalement avoir sa propre concession, ses hommes, ses machines, ses bâtiments, tout ça géré à la baguette et au 357 magnum. Zykë n'éprouve aucune compassion pour les hommes et les femmes du cru. Il finira par renvoyer sa femme, pour lui épargner un univers trop sauvage (la jungle dont il sortira à moitié mort), et ne s'encombrera de conquêtes que le temps de les sauter et les enculer, pour mieux revenir à son but : faire fortune avec l'or. Une fortune dont il ne verra pas grand chose au final, enculé à son tour par des promoteurs véreux.
    Pourtant, si Zykë boit des limonades sur sa chaise en regardant bosser ses hommes, à leur tirer au-dessus de la tête quand ils ralentissent le rythme, et fume des pétards toute la journée, il reste un bad guy doué d'un certain sens de l'honneur. Et de la classe. L'argent, quand il en a, il le partage, ou il le dépense en casino et autres jeux. Il paye ses hommes, il soudoie du flic véreux pour s'assurer une aide future, ou pour dépanner un ami qui n'avait pourtant pas écouté ses conseils, chopé aux douanes avec de la drogue... et même envers ses ennemis, il reste généreux. Mais quand ceux-ci le trahissent, il leur fait passer le goût du couscous. Il canarde la maison de son voisin, tue ses porcs et les offre à bouffer à ses hommes...
    Mais tout de même, il ne bute personne. Allons bon. Zykë, s'il exagère ou romance des passages de son aventure, fait bien l'impasse sur des meurtres de sang froid... Même s'il a dû tuer pour se défendre, il est sûr qu'il l'a fait, et pas qu'une fois. Le Costa Rica des chercheurs d'or, c'est un enfer vert ponctué d'étincelles. Zykë répondait "on ne pose pas ce genre de question" à Pivot quand celui-ci lui demandait s'il avait tué. Une réponse qui en dit long...
    De Kersauson, sur le même plateau, ne la ramène pas trop quand on lui demande son avis. Il a senti de quelle eau est fait l'homme en face de lui...

    Oro, c'est l'aventure. Une plongée immersive dans l'aventure du chercheur d'or, dans la jungle, la boue, les moustiques. On s'y sent poisseux, rongé par la chiasse et l'humidité. Un carnet de bord au style nerveux, direct, sans concession, et pas dénué d'humour. L'aventure, ouais.

    L'interview de Zyke chez Pivot :

     

    Au hasard d'un vide-grenier, je suis tombé sur une adaptation bédé d'Oro, de 1992, en un tome, le suivant n'a je crois jamais été édité. L'histoire s'arrête au milieu d'Oro. Le style est assez crade, Zykë est ressemblant, et la laideur des Ticos, de la jungle est bien restranscrite. Assez anecdotique, il vaut mieux se concentrer sur le livre, plus complet, évidemment.

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