Je reprends pour cette note un article paru sur le blog Le Chemin sous les Buis, fort intéressant sur les racines du terme "picte", qui semble être attribué à tort à un terme latin, plutôt qu'indo-européen.
L'article in extenso :
Fureur guerrière
Sur ce Chemin j’écrivais il y a quelques mois « Il est dit sur le site de l’ Arbre Celtique qu’on a fait du Picton un homme “peint” ou “tatoué”, à l’instar des Pictes d’Ecosse, en se basant sur une racine latine ce qui est quand même un peu désobligeant et pas tout à fait satisfaisant … c’est pourquoi il pourrait être préférable d’y voir un “furieux” … malheureusement l’auteur de la notule ne donne pas la racine sur laquelle il se base ce qui fait qu’on est un peu en peine pour expliquer cette traduction …»
Et puis, tout récemment je suis tombé sur un bouquin que je cherchais depuis un certain temps à trouver d’occase, à un prix abordable : « Les noms d’origine gauloise. La Gaule des combats », par Jacques Lacroix. Absolument passionnant, la Revue des études anciennes en parle comme d’ « une véritable mine, où l’on trouve beaucoup plus que ce que l’on va y chercher ». Et c’est tout à fait vrai ! Ainsi, page 177 :
” L’idée de fureur guerrière se montre spécialement dans l’appellation de quelques États et tribus dont nous gardons le souvenir linguistique.
POITIERS et le POITOU conservent en leur nom l’ethnique des Pictavi (ou Pictones). Ils se seraient dénommés les « Furieux », « Ceux-qui-expriment-leur-colère [au combat] » (racine indo-européenne *peik-, forme adjectivale *pik-to-, « hostile », « furieux ») ; on peut traduire aussi les « Démons », car cette appellation doit avoir eu « une connotation infernale » : on en rapproche le lituanien piktul, « diable ».”
http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2012/07/19/fureur-guerriere/
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J'ajouterai, dans un complément scientifique à cet article, qu'il ne faut pas confondre le terme "Peik", avec le mot "Peck" qui signifie "nain" (source : Willow)
Illustration d'un peck. A ne pas confondre avec un hobbit
Ce nouvel éclairage du peuple picte nous rappelle tout de même les Berserkers nordiques (ou Ulfhedners, les premiers revêtant les oripeaux des ours, ceux-ci des loups), qui se jetaient sur l'ennemi avec fureur, dans un état second, dévastateurs et insensibles à la douleur.
Le livre en question, que je compte bien me procurer, et dont je vous invite à faire de même :