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Survival

  • Red Dawn

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    Devinez quoi ? Encore un remake !

    Et là c'est du lourd. L'Aube Rouge cristallisait les peurs des Ricains sous l'époque Reagan de la pire engeance qui ait existé au monde : les cocos. Les voir débarquer en pleine cambrousse, voilà ce qui les faisait flipper, une peur bien alimentée par la propagande d'Etat, faut l'avouer.
    Depuis, on avait eu droit à Invasion USA, avec Chuck Norris. L'aspect tragique du film de John Milius en prenait un coup, parce qu'au final, si les rouges attaquent les USA, un super héros est là pour les buter, et plus une bande de gamins qui doivent faire du camping dans les bois. Les consommateurs de KFC ont soufflé un bon coup avant de rattaquer un pilon de poulet dans le bucket géant.

    Le film de Milius, avec la musique de Poledouris, rappelait par moments le grand Conan. La prédominance de la nature, et des scènes de chevauchées rappelaient la patte du réalisateur, à son apogée dans Conan (oui j'adore ce film, c'est un grand film, pas un grand Conan, mais un grand film d'heroic fantasy !).

    Ca, c'était en 1984. Les Russes avaient le couteau entre les dents, et les sud Américains avaient les grenades dégoupillées, le chemin vers les USA était largement plus court et c'est pas trois Rangers au Texas qui les auraient arrêtés (alors qu'un ou deux porte avions et destroyers, pour peu que Steven Seagal y fasse la cuisine auraient pu arrêter une avancée russe, hein, évidemment). Mais en 2013 ? Enfin... le film a été initié en 2008, et serait sorti aux USA en 2011, après pas mal de retards, la boite de prod qui a plus de ronds, et un projet qui est un peu casse-gueule. C'est sûr, quand on voit qui sont les méchants du film...

    Les méchants ? Ben Red Dawn, ça reste l'Aube Rouge (et pas verte, les musulmans leur ont mis assez profond pourtant), mais les Russes, depuis la chute du mur, ils sont pas super expansionnistes (l'ont-ils d'ailleurs jamais été ? Aller jusqu'aux USA, allons...). Restent... les Chinois ! Et ouais, de bons communistes en paix avec le fait de gagner pleiiiiiin, mais alors pleeeeeeiiiiiiinnnnn de blé, mais une armée énorme, prête à conquérir le monde... géopolitiquement ça se tient, enfin, leur combat il est surtout sur le pétrole et les ressources énergétiques, et s'ils se bastonnent, ce sera contre les Indiens qui sont bien nombreux aussi et de plus en plus riches. Alors aller conquérir les USA... ils feraient quoi les petits Chinois dans leurs usines s'il n'y avait plus de gros Ricains consuméristes hein ? Vos achats sont nos emplois, sans déconner. Enfin les scénaristes yankees, ils pensent pas si loin. Encore en plus, les Chinois, ce sont aussi des clients des Américains, au niveau films... alors s'ils venaient à boycotter Hollywood, ça ferait du manque à gagner. Raison pour laquelle les producteurs auraient changé le scénario en post-prod pour changer deux mots dans le film et quelques stock-shots, pour que l'ennemi soit : nord-coréen !!! Pratique, non ? Mais vous inquiétez pas, les Russkofs sont pas loin, avec leurs têtes d'égorgeurs.

    Voilà un petit préambule pour ce film dont on ne vous parlera pas à la télé en France. La bande annonce VF en bas de cette chronique est canadienne. La sortie française n'est pas prévue si j'ai bien compris. En cette époque de mariage gay et de business juteux de mères porteuses, la virilité n'est pas de mise dans le pays de Jean Marais !
    Pourtant, de la virilité, y en a plein dans Red Dawn. En fait le film sépare les Américains en deux catégories : les virils, qui résistent, et les fiottes, qui se planquent, voire collaborent.

    Si en 1984 le seul noir du film (un prof) se faisait buter dans les cinq premières minutes, ici, le maire est noir. Et contrairement au flic blanc qui se sacrifiera pour enjoindre ses fils à libérer le pays, ce sale démocrate, cette espèce de figure d'Obama va lâchement survivre pour collaborer avec l'ennemi, mollement, mais il reste un putain de traître. Comme tous les démocrates (alors les démocrates noirs, je vous laisse deviner !).
    Les vrais héros, ils combattent. Guidés par un grand frère qui vient des Marines, que si on oublie à un moment, on se souvient de ce qu'il est parce qu'il a un gros tatouage USMC sur l'avant-bras, les ados élevés dans la douceur de vivre, ils vont buter des cerfs dans la forêt et boire leur sang, et si dans le monde de tous les jours ils sont un peu nuls (surtout au football américain), ils vont se révéler de vrais soldats fiers de se battre pour leur terre, leur pays. Contre ces sales rouges. Ou jaunes, vu que ce sont des Coréens-Chinois, enfin bref.

    Les codes du ciné en 2013 ont changé. L'apprentissage du tir au fusil de chasse est rapide, il emmène directement à la maîtrise du fusil mitrailleur et à l'attaque commando face à l'ennemi. Et le lance-roquettes, les doigts dans le pif, même des gonzesses savent s'en servir. C'est dire. Quant aux ennemis de la nation, les collaborateurs, des Américains communistes, sale race. "C'était inévitable" comme dit le héros. Ca les empêchera pas de se faire descendre commes les envahisseurs.

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    Ils sauvent l'Amérique, avec deux filles dans le groupe. Des Femen, certainement.

    Le film de 1984 suintait le changement un changement dans la vie de ces ados, une étape difficile, pour finalement un mode de vie qui collait encore à l'Amérique sauvage, celle des pionniers, qui avaient un flingue pour se défendre, là on sent le côté super héros, et que rien n'arrête. Même pas des Spetnatz. Faut dire que le héros, c'est Thor... et même le Marine vieux briscard machin, c'est un Watchmen. En 1984 on avait un danseur et un drogué, Patrick Swayze et Charlie Sheen. Là on a des super héros.

    Remake un peu inutile du point de vue géopolitique, mais qui rentre dans cette mode actuelle du survivalisme. The Walking Dead, les ennemis ce sont des zombies. Lost, on est perdu dans la jongle d'une île. Tout ça sans électricité. Mais dans ce remake, ils s'en accomodent vite. Trop vite d'ailleurs. Et parfois, ça colle pas. Ils passent de leur montagne (où ils circulent en bagnole aisément - helloooo les mecs, les hélicoptères, vous vous en souciez pas avec une voiture bleue en plus ??) à la ville sans soucis.
    C'est bourré de choses comme ça qui ne tiennent pas, mais au final, on se laisse porter par ces mecs qui défendent leur pays des sales envahisseurs rouges.

    Les Américains doivent être rassurés. Dans leur pays, si ça merde, des mecs courageux, des super héros vont libérer le pays. Le bucket de pilons est fini, il faut songer à retourner au KFC pour prendre un soda.
    En France, imaginons un film comme ça. Des jeunes se battent contre des envahisseurs pour libérer la France... faut que les envahisseurs aient des casques à pointe et parlent allemand, parce que sinon...

  • Le Territoire des Loups

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    En Alaska, un avion transportant des ouvriers s'écrase, pris dans une tempête. Les survivants du crash se regroupent, et font rapidement face à un ennemi terrifiant, le loup.
    De la poignée de survivants restant, se détache un chef, Liam Neeson, qui s'y connait bien en loups, puisqu'il les tue, pour protéger les ouvriers des attaques de ces canidés affamés.
    Malheureusement, ici, en pleine nature, les loups sont chez eux, et ils se paient une grosse fringale.
    Les proies à deux pattes vont bien en baver pour échaper à leurs tourmenteurs, et retrouver la civilisation, laissant derrière eux une carlingue éventrée dans un désert blanc, battu par les vents glacés.

    Une quête de survie, contre plusieurs ennemis, les loups, la nature, et parfois, les hommes eux-mêmes. Un pur survival, où tout est hostile à l'homme, qui ne bénéficie de rien, à part le feu, et la connaissance du mode de vie des loups. De vie, et de chasse. Braver le froid, les blessures, les attaques, en n'étant pas sûr qu'au final ça serve à grand chose... Avancer, ou mourir. En espérant mourir de froid plutôt que dévoré par les loups.

    Le Territoire des Loups est un film pessimiste. Presque perdu d'avance, tellement rien n'est en faveur des héros. Seul Liam Neeson est un acteur connu, les autres, des seconds rôles, qu'on ne retient pas. De la chair à canon, des destins raccourcis par la morsure du froid ou des canines. Pas de doute sur leur avenir.
    L'Alaska, terre gelée, ne laisse pas beaucoup d'espoir non plus. Entre le blizzard, les forêts sombres, et les rivières glaciales, les traces de civilisation sont rares.

    Hormis la présence des loups, le combat avec la nature m'a rappelé des films des années 70, le genre qui passait dans la Dernière Séance... des trekkings qui ressemblent à des rédemptions pour des gaillards du genre dur à cuire, exilés pour expier des secrets qui les rongent, et des accidents qui coûteront la vie à certains... et pourtant, l'équipée devra continuer son chemin. Ne pas se retourner sur le compagnon qui a disparu, emporté par la neige, les loups, les abysses...

    Ce film n'est pourtant pas une réussite complète, il y a quand même plusieurs aspects un peu exagérés, ou plutôt... amoindris. Le froid est rude, mais pas si incommodant que ça, à certains égards... les mecs dorment dans le froid et se réveillent, marchent dans le blizzard sans masque, juste en serrant les dents... et une chute dans une rivière glacée, il me semble qu'en moins d'une minute, le corps s'anesthésie et ne répond plus trop... et quand on en sort, on ne reste pas tout habillé...
    Enfin bref, on peut passer outre ces aspects (j'imagine que le spectateur moyen de Los Angeles ne doit pas voir beaucoup de vraie neige dans sa vie !), car le film est tout de même bien foutu.
    Si comme je le disais le film me fait penser aux survivals des années 70, ici, il n'y a pas de longs plans contemplatifs sur la nature, ça reste plutôt direct, et la fin reste très pessimiste.
    Le genre de film qui, quand c'est fini, on peut alors reprendre son souffle, et se dire "ouf, heureusement je suis bien à l'abri chez moi". Le film qui fait même regretter qu'il n'y ait pas une happy end, alors qu'on la regrette dans quantité d'autres...