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  • Interview de Jacques Bergier

    Tiré de la revue Kadath* numéro 5 (a priori 1973 ? je n'ai pas pu retrouver le pdf original)

     

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    Rencontre avec un magicien

    KADATH. L’ORTF a diffusé, voici quelques mois, le film tiré du livre d’Erich von Däniken, « Souvenirs du futur ». Dans le débat qui a suivi, vous vous êtes violemment heurté à ceux que le téléspectateur croyait être de votre bord. A tel point que pour certains, votre attitude d’avocat du diable était parfaitement incompréhensible. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

    JACQUES BERGIER. Oui, j’ai fait tout un scandale en me disputant avec Charroux et von Däniken, parce que, selon moi, ils y vont un peu fort ! Remarquez, il y a pire. Ganzo, qui à part ça est un poète et un sculpteur de talent, est venu me voir un jour. Il avait trouvé une civilisation disparue en Forêt de Fontainebleau. Il m’apportait des traces de cette civilisation, dont une plaque en céramique, où étaient gravées les lettres mystiques « W » et « C ». Evidemment, là... Non, je crois que l’attitude de votre revue est la bonne. Car enfin, je veux bien qu’on puisse déplacer de petits objets par la force de la volonté, mais pas déplacer les statues de l’île de Pâques, qui pèsent des dizaines de tonnes. Il y a tout de même la conservation de l’énergie ! A la limite, on ne peut pas avoir plus d’énergie qu’il n’y en a dans le corps humain. Mais surtout, le problème véritable et qui, à mon avis, n’a pas encore été posé, c’est ce que j’appelle le problème des intermédiaires. Autrement dit, moi je veux bien que les statues de l’île de Pâques ou le grand menhir de Locmariaquer aient été mis en place par antigravitation... cela, je veux bien. Mais avant d’arriver à l’antigravitation, il faut passer par des étapes : l’électricité, la machine à vapeur, etc., peut-être considérées d’une façon tout à tait différente, mais néanmoins analogue.
    Or, on ne trouve pas de machine à laver fossile, ni de locomotive fossile, rien !

    K. Précisément, à propos de machines à laver, vous parlez dans « Le livre de l’inexplicable » de l’objet de Coso. Ne pourrait-il s’agir d’une forme de « machine à laver fossile », disons un résidu technique ?

    J.B. Certainement ! Mais un résidu technique de qui ? L’objet de Coso a l’air d’être un générateur électromagnétique, vieux de 75.000 ans. Mais on n’arrive pas à cela sans intermédiaire... De plus, il a été découvert dans un coin où on a fouillé pas mal dans les débris « techniques » : à l’époque de cet objet, les gens n’ont pas le feu, ils ont tout juste des outils de silex. Une fois de plus, les intermédiaires manquent. Alors, évidemment, on peut proposer, comme je l’ai fait dans « Les extra-terrestres dans l’histoire », que ces objets — qui sont en nombre limité : la machine d’Anticythère, l’objet de Coso, etc. —, ont été apportés à travers l’espace, ou même à travers le temps. Seulement, si vous voulez, c’est de la mythologie de science-fiction ou de bande dessinée ; c’est remplacer une mythologie par une autre. L’hypothèse n’est pas toujours très convaincante. Il me paraît difficile de croire que si des extraterrestres nous ont visités, on n’ait pas observé leurs instruments ou quelque chose d’analogue, maintenant que nous sommes dans le cosmos.
    Vous me direz qu’il y a des alignements sur la lune, dont vous parlez dans votre numéro deux, qui sont réellement curieux. Ça ne résout tout de même pas en masse le problème terrestre. Prenez les gigantesques dalles de Baalbeck. Elles ont été découpées, il y a des traces de scie. Si c’étaient des extraterrestres, ils l’auraient au moins découpée au laser ou au chalumeau atomique !... A mon avis, il faudrait en archéologie — ce que je ne prétends pas être —, un Pasteur ou un Darwin. Il nous faut une hypothèse réellement folle, comme l’évolution des espèces ou la transmission des maladies par des microbes.

    K. Nous publions des extraits d’anciens textes sacrés. Vous les connaissez, bien sûr, mais pensez-vous que l’étude des livres dits « mythiques » peut fournir d’autres renseignements ?

    J.B. Sûrement. Tenez, il y a un livre maudit qui vient de paraître et dont je croyais moi-même qu’il était mythique. C’est le « Livre des trois imposteurs », les soi-disant imposteurs étant Mahomet, Moïse et Jésus. Le livre en question, il y a à peu près trois cents personnes qui ont été brûlées depuis le XIVe siècle, pour l’avoir possédé. Même Sprague de Camp avait dit qu’il était mythique et je n’en avais pas parlé dans « Les livres maudits ». Eh bien, les Russes en ont retrouvé un exemplaire, des étrangers l’ont racheté tout de suite et en ont publié des reproductions. Ce qui démontre une fois de plus que tous les mythes ne sont pas des mythes. Prenez le Nécronomicon, par exemple. C’est une production romancée d’El Alach, qui a été mis à mort par les musulmans au IXe siècle, pour « communications avec le dehors » : c’est dans les attendus. Alhazred est inventé par Lovecraft, mais El Alach, sur qui Alhazred a été copié, est authentique... L’Ecole Centrale de Paris me propose de mettre des fonds à ma disposition, sous forme d’heures d’ordinateur, afin d’y introduire toutes ces choses là et de voir s’il n’y a pas de correspondances. Savez-vous, par exemple, que j’ai trouvé dans un livre italien sur les Etrusques, paru bien après la mort de Lovecraft, le nom de Cthulhu, un de ses Grands Anciens. Or, cela avait été découvert en 1942, et jamais signalé avant. Il serait vraiment intéressant de reprendre tout cela par ordinateur. Il serait intéressant aussi que les gens ne gardent pas indéfiniment leurs secrets. D’autant plus que, trop souvent, il me semble que ce sont des secrets primaires. Prenez la quête du Graal: à mon avis, il est absurde de rechercher un Graal matériel qu’on puisse tenir entre ses mains. Il s’agit plutôt d’une force, d’une atmosphère, d’une idée. Remarquez, les Allemands l’ont fait. Pendant l’occupation, ils ont retourné les Pyrénées à la recherche du Graal. Ceci étant dit, il y a certainement quelque chose dans l’idée même, il y a par exemple l’Ordre du Graal, qui est quelque part, qui conserve un certain ordre des choses, et dont on parle de temps en temps...

    K. Parlant d’une autre difficulté pour obtenir des renseignements, comment faites-vous pour vérifier les informations en provenance des pays communistes ?

    J.B. Je reçois constamment des trucs des Soviétiques, et ce qui est bien, c’est qu’ils restent malgré tout prudents et n’inventent pas trop de choses. Ce qui est plus difficile, c’est d’établir des contacts avec les Chinois, car ils ont une pensée absolument différente. Ils ont digéré le marxisme, ils en ont sorti une espèce de néo-religion absolument incompréhensible. Mais là, il existe des choses très curieuses. Par exemple, je leur ai posé une question qui m’intrigue beaucoup, pourquoi est-ce nous qui avons inventé le magnétomètre, la machine à vapeur ou les avions, et pas eux, puisqu’ils avaient tous les éléments en main. Ils avaient des expériences de laboratoire et tout, et puis brusquement, ils ont cessé d’inventer le progrès technologique. En un siècle ou deux, c’était fini, alors qu’avant cela, ils avaient des séismographes, des boussoles magnétiques, l’imprimerie, les fusées. On a des traces de tout cela, des masses de volumes à l’Unesco, y compris des points où ils étaient en avance sur nous : le miroir magique qui transmettait des images d’un coin à l’autre, l’alchimie (ils fabriquaient des bronzes d’aluminium), et puis plus rien... Alors, la thèse officielle, celle de Needham, est une thèse marxiste. Il prétend que, parce qu’en Chine il n’y avait pas de prolétariat à proprement parler, il n’y avait pas de lutte de classes, donc pas de moteur de progrès. Bon, moi je veux bien. Mais quand j’en ai parlé à des Chinois, ils m’ont répondu : « C’est un imbécile érudit. La réalité, c’est que les liens avec les Immortels ont été coupés ». Alors je leur ai demandé si on ne peut en savoir plus. « Oh ! nous allons publier », disent-ils. Ils ont peut-être publié, mais on ne reçoit rien ! De même, ils ont déclaré à un moment donné avoir identifié des inscriptions dans le roc, représentant des engins volants qui dateraient de 43.000 ans. J’espérais les voir avec nous à une conférence internationale de savants en mai 70 à New York, mais au dernier moment, on a reçu une belle lettre sur parchemin, disant que, comme on avait invité les délégués de Formose, ils ne viendraient pas.

    K. Revenons à nos propos du début. Parmi les « hypothèses folles » que vous avancez, il y a celle d’une civilisation de « plasmoïdes ».

    J.B. Oui, mais ce seraient aussi des extraterrestres. Evidemment, il y a tout de même la possibilité difficilement concevable, d’une civilisation tellement différente, qu’on en retrouve des objets sans savoir ce que c’est.

    K. Pourrait-il y avoir une civilisation tellement différente, que nous ne réussirions jamais à en trouver de traces ?

    J.B. Il est extrêmement difficile de concevoir quelque chose qui ne laisse aucune trace, étant donné la finesse de nos moyens d’investigation. Vous savez qu’on mesure la vitesse du vent d’il y a 30.000 ans, par les variations dans les isotopes d’oxygène. Alors, que dire d’une centrale de cent mégawatts, même si elle utilisait des énergies cosmiques ? J’ai un grand ami, qui s’appelle François Bordes, et est un paléontologue extrêmement distingué, mais aussi un grand auteur de sciencefiction, sous le pseudonyme de Francis Carsac.
    Bordes n’est pas du tout d’accord avec mes idées, et il m’a envoyé l’autre jour un travail qu’il avait fait publier dans « La revue du Quaternaire ». Il a retrouvé en Dordogne des traces de campements d’il y a 20.000 ans, avec les trous des piquets de tente. Et il m’a dit : « Si je retrouve des piquets de tente vieux de 20.000 ans, je trouverai bien une locomotive ou une machine à laver ! » Ou alors, il faut en revenir à René Guénon. J’ai fait récemment un effort d’impartialité pour évaluer Guénon. Il m’avait beaucoup irrité par son racisme, par son insolence, par sa façon de dire : « je n’ai pas à donner de références, c’est moi, l’initié, qui parle », ce qui est toujours extrêmement gênant.
    Je n’aime pas les gens qui ne donnent pas de références. Mais malgré tout, j’ai relu à peu près tout Guénon. Eh bien, il y a là des choses curieuses, et en particulier la référence constante au fait que la géographie de la terre ne serait pas totalement connue, qu’il y aurait une géographie sacrée, et des pays, voire même des continents autres que ceux que nous connaissons. Il a une autre idée qui paraît très intéressante, c’est celle de la « cristallisation ». C’est-à-dire que, selon lui, les lois naturelles ont changé, dans un passé très récent, mettons cent mille ans. Et plus on remonte vers le passé, plus la nature est malléable et obéirait à la simple volonté humaine. Eh bien, rien que ça expliquerait pas mal de choses, des monuments géants et ainsi de suite. Il a peut-être vingt ou trente idées folles comme ça, qui mériteraient d’être réexaminées de sang-froid. Personnellement, je n’y crois pas. Mais Guénon, c’est un point de vue qui mériterait d’être décrit dans KADATH en tant qu’hypothèse folle, à condition de bien dire que cela n’engage pas la rédaction.

    K. Certains articles de KADATH vous ont-ils déjà rappelé l’une ou l’autre de ces « hypothèses folles» ?

    J.B. Oui. Prenez, par exemple, dans le numéro deux, ces sites de Mohenjo-Daro et l’île de Pâques, qui sont séparés par une trop grande distance pour que l’alphabet ait pu être communiqué. Je réponds : Oui..., par des moyens naturels ! Mais s’ils étaient télépathes ? Car cela peut aller assez loin. Imaginez un chamane de Sibérie, dans son climat glacé, qui communique par télépathie avec un sorcier de l’Amazonie, et qui voit autour de lui un monde abondant, avec de beaux fruits partout, le soleil luisant et de la végétation luxuriante. Il invente le paradis... Pendant ce temps-là, l’autre qui a une vision de ces terrains glacés, il invente l’enfer. Cela mériterait d’être exploré. Voir, par exemple, s’il y a une correspondance sérieuse entre les hiéroglyphes de l’île de Pâques et ceux de Mohenjo-Daro, et si oui, émettre cette hypothèse. Ce serait de la télépathie, non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps, puisqu’il y a une différence de combien de siècles ? Mais là, au moins, ce serait une hypothèse ouverte. Je le répète : si on ne fait pas une percée en partant des idées réellement folles, eh bien, on restera indéfiniment où on est. J’ai l’impression que la science officielle va un jour avoir un coup dur, et sera obligée de faire une révision déchirante de ce qu’on croit savoir, car sinon, on ne s’en tirera jamais.

    K. C’est votre conclusion ?

    J.B. Oui. Je dirige actuellement, chez Albin Michel, deux collections. L’une, intitulée « Les chemins de l’impossible », marche très bien. L’autre est une collection scientifique, « Science parlante », et ça n’a pas pris du tout. Le public a l’air d’être indifférent, sinon hostile, envers la science. C’est un phénomène général, et je me demande s’il n’est pas explicable par l’attitude insolente que prend la science. Après tout, les savants sont des fonctionnaires payés par le contribuable, et quand on leur pose une question sur quelque chose qui intéresse le public : les civilisations disparues, les extraterrestres ou autre chose, ils traitent les gens d’imbéciles et répondent par des injures. Alors, j’ai l’impression que le public le leur rend bien...

    (propos recueillis par I. Verheyden et P. Ferryn)

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    * La revue Kadath est une revue belge fondée en 1973 pour traiter du réalisme fantastique, cher à Bergier, et Charroux pour les plus connus. La revue existe toujours, et les fascicules récents sont commandables, les plus anciens sont à télécharger en pdf. Les sommaires des numéros récents sont à consulter sur le site, avec les contacts pour commander :
    http://www.kadath.be/

     

  • Starship Troopers Invasion

    Voici un nouvel épisode de Starship Troopers, après le film à gros budget, la suite au format téléfilm, l'autre suite qui se voulait une vraie suite du premier, et maintenant... l'épisode en images de synthèse.

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    Les images de synthèse étant déjà une large part de Starship Troopers, ça ne pose donc pas vraiment de problèmes... Alors, plutôt Beowulf ou plutôt Arthur et les Minimoys ? et bien plutôt Final Fantasy, ou encore Space Battleship Yamoto pour être précis (bien que ce film, j'ai zappé avant la fin, trop chiant pour l'occidental que je suis).
    C'est un studio japonais qui a réalisé cet épisode de Starship Troopers, sur une production... Casper Van Dien. Et oui, l'acteur a pas eu l'air de détester le concept, après avoir joué dans les épisodes 1 et 3, il produit le quatrième, et son personnage de Rico y est présent (mais ce n'est pas la voix de Van Dien).
    En fait, on retrouve les trois personnages principaux du film originel. Rico, passé général, Ibanez, la capitaine de vaisseau, et Jenkins, le télépathe avec son manteau qui faisait très nazi.
    Les visages ont tout de même un peu changé. Rico est couturé de partout, borgne, et ne ressemble plus à Van Dien (au mieux il ressemble à l'acteur de Spartacus. C'est à dire qu'on se souvient pas de sa tronche), Ibanez n'a pas les traits de la belle Denise Richards, mais là, plutôt d'une latine américaine (blanche).

    L'action se situe plusieurs années après l'épisode 3, Rico est général, Jenkins est devenu ministre... mais les insectes sont toujours là. Et contrairement à la chanson des Inconnus, les insectes ne sont pas nos amis.
    Une mine est infectée, sur un bout de rocher, et une équipe nettoie tout ça. Pourtant, Ibanez se voit dépossédée de son vaisseau, par le mystérieux Jenkins. Elle rejoint un autre vaisseau, l'Alesia, qui au final viendra porter secours au premier vaisseau, qui ne répond plus au contact... On se doute un peu de ce qui se passe, avec Jenkins et ses coups fourrés, et un vaisseau où flottent des cadavres, à la gravitation désactivée... et une grosse bébête...
    Oui on se doute bien de ce qui va se passer. Le scénario est pas très intéressant, ici c'est surtout l'aspect space marines qui nous intéresse. D'ailleurs... les Troopers ont un look très Space Marine, avec un exosquelette propice aux missions dans l'espace. Ca mitraille sec, les insectes explosent, les Troopers se font transpercer... du Starship Troopers pur jus.

    Le fait que ce soit en images de synthèse permet d'aller plus loin dans le mitraillage, les cadavres qui explosent, les vaisseaux spatiaux, et les décors intérieurs. Pourtant, c'est pas tout le temps réussi. Si les textures des armures, des armes sont bien réussies (et encore j'ai pas regardé ça sur une grosse télé HD boule ray machin chose), les visages sont plus lissés, et des fois les corps sont un peu trop stylisés... façon manga. Bah ouais, équipe japonaise hein. Et ça se sent aussi au travers de certains mouvements et expressions. Mais une fois immergée dans le film, on n'y pense plus trop.
    Et qui dit Starship Troopers, dit nichons et érotisme latent. Bon, on a droit à deux paires de loches et un fessier. Contrat rempli. Bon après c'est de l'image de synthèse hein, c'est pas super excitant (un dessin animé a davantage de portée à élever la témpérature du calcif, ceci dit).

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    Ca te branche, on s'en paye une tranche ?


    Malheureusement, sur l'aspect "Voulez-vous en savoir plus ?" typique de Verhoeven (cf Robocop), avec ses films de propagande, publicités à but patriotique, là, que dalle. On est dans un quasi huis clos, qui rappellera beaucoup plus Aliens, en fait. Même la reine des insectes a un design qui nous rappelle la fameuse "pute" de Ripley.

    Passons maintenant au point qui tue dans le film. Le vaisseau est entrainé vers la Terre pour s'y écraser, et en pleine zone habitée... je vous le donne en mille, Paris. Oui, on voit la tour Eiffel. Resituons l'action. L'alien a pris le contrôle, et le vaisseau file vers la Terre, il entre dans l'atmosphère et on peut voir des villes, car il fait nuit, et au sol, il y a des lumières. Quelques minutes plus tard, le vaisseau manque de s'écraser sur Paris, arrivant à redresser in extremis... Encore quelques instants, et le vaisseau atterrit un peu en catastrophe... dans des montagnes enneigées. Et il fait jour. Euh ??? Donc si on comprend bien le vaisseau atterrit à l'ouest de Paris, dans une zone montagneuse... oulà... si on cherche bien, on pourrait se dire que ce sont les highlands écossais ? Mais vu qu'il fait jour, ça colle pas niveau méridiens... Eh eh. Bah on a l'habitude de la géographie assez hasardeuse des films, surtout en France (parce qu'on arrive plus à calculer la distance et le temps...).

    Alors quoi au final ? Eh bien j'ai trouvé que c'était un épisode sympa, qui n'apporte pas grand chose au concept global de Starship Troopers, mais qui est assez plaisant. Difficile de ne pas penser à Pitch Black, dont le troisième épisode devait être réalisé en images de synthèse, et on mettra de côté Animatrix, qui lui, ne servait à rien (et les Clone Wars ? Eh eh, dommage qu'ils soient trop timorés et pour un public plus jeune encore que les films, sinon j'avoue que j'aime bien).
    Si Starship Troopers peut encore être décliné en films de cette manière, je ne dis pas non !

  • C'est dans la Poche ! - Jacques Sadoul

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    Je connaissais Jacques Sadoul anthologiste, écrivain, fan de science-fiction, directeur de collection... Mais je méconnaissais son rôle chez J'ai Lu !
    Mon ami Kurgan, revenu d'entre les morts il y a peu, m'a prêté la biographie de Sadoul, dénichée dans quelque puces ou vide-grenier...

    La biographie d'un directeur de collection chez J'ai Lu, ça peut faire peur. Qu'est-ce qu'un mec comme ça a à raconter ? Les interminables réunions où le patron appelle ses subalternes "coco" et demande à Martine de nous préparer un petit café, voulez-vous ? Les palabres pour que finalement Nadine de Rotschild cède les droits de ses bouquins à pas trop cher, afin que les lectrices puissent savoir comment une strip-teaseuse peut arriver à plier correctement du linge de maison ?

    Ben non. Sadoul n'est pas un type qui est sorti d'une école de commerce et qui résonne en marketing et en résultats, en statistiques et en cibles de segmentation.

    Tout au long du bouquin, on se dit que Sadoul arrive là un peu par hasard, ou plutôt par chance (il aime bien ces deux termes). Fan de science-fiction, de bandes dessinées, il s'intéresse, et finit toujours par tomber sur quelqu'un qui croit en lui et le place quelque part... Et là où il est, il arrive à imposer ses passions. Revenons sur la chance... Sadoul a quand même eu la chance émérite de rencontrer Jacques Bergier (les anecdotes sont excellentes) et de devenir son quasi-héritier, et beaucoup d'auteurs de SF lors de rencontres à l'étranger... Tisser de vrais liens avec des auteurs trop ravis d'être publiés en France...

    Sadoul est entré chez J'ai Lu, et on lui doit pas mal de réalisations... qu'elles fussent liées à la SF, ou non. La hantise des vide-greniers et bourses aux livres, Guy des Cars en format poche, c'est de la faute à Sadoul. Barbara Cartland, c'est Sadoul aussi. Mais les collections de SF, Fantasy, c'est lui aussi, et son abnégation. Plus étonnant encore, la collection Librio, c'est lui. Je ne savais même pas que c'était une sous-division de J'ai Lu... Au final, vu les volumes que je possède de cette collection... des Sherlock Holmes, des Jean Ray, des Lovecraft, Machen, Verne... ouais ben ça colle !
    Encore plus incroyable, Sadoul était crypto membre (présent au bureau, mais pas dans l'ours) de Fluide Glacial dans les premières années ! Décidément ce type était partout...

    Une vie professionnelle bien remplie, et riche en rencontres et en idées... Dans la biographie, Sadoul nous raconte comment il a acquis des victoires, des auteurs qui ont fonctionné, d'autres moins, comment le format de poche a su plaire aux lecteurs, pas aux critiques, des fois moins aux auteurs, qui en ont payé le prix quand ils passèrent chez des éditeurs plus classiques... Sadoul n'a pas sa langue dans sa poche et n'hésite pas à lâcher quelques vérités sur certains auteurs ou personnes du milieu littéraire. Au point de vue du monde de l'édition, c'est très intéressant. Intéressant de savoir comment ça marche, enfin comment ça marchait il y a 40, 30, 20 ans, et les facilités et difficultés rencontrées alors... J'ai l'impression qu'il s'agit d'un âge d'or révolu... que les dizaines de milliers d'exemplaires vendus d'un titre semblent inaccessibles pour un écrivain de maintenant (de SF, hein, il y a encore de beaux jours pour les romanciers à l'eau de rose).

    Quand Sadoul s'attarde sur son activité d'écrivain, c'est toujours aussi passionnant. Passion... Oui la Passion selon Satan, son premier livre que j'ai chroniqué dans ce blog... enfin, une version révisée, car Sadoul l'a réécrit entièrement des années plus tard... Ce premier tome des chroniques de R., quand il a été publié, atteint le chiffre record de 92 ventes ! Une belle carte de visite, néanmoins car elle lui ouvrit des portes ici et là, et un succès littéraire au Portugal. Rien de moins.

    Il nous parle également de sa fille Barbara, élevée aux pulps Weird Tales de la collection de papa, spécialiste ès vampires et loups garous, qui publie également des anthologies chez Librio... Un cahier central de photos la représente en compagnie de Christopher Lee... Décidément...

    Bref, ce livre est une mine d'informations, d'anecdotes, de révélations sur non seulement des publications liées au genre fantastique, SF, mais à l'édition même, sur la seconde partie du XXe siècle. Le tout dans un style clair, souvent teinté d'humour et toujours de sincérité (je ne retiendrai pas le blog SF d'un merdeux qui après avoir encensé le bouquin et l'homme, lâche un "le style littéraire est sans intérêt, voire mal écrit", le type même du con qui se prend pour un critique, limite un écrivain lui-même. Va donc, eh connard !), un livre à lire absolument.

    Et dernière anecdote, chose incroyable, Sadoul avait présenté le manuscrit de sa bio à J'ai Lu, qui l'a d'abord rejeté ! Après 30 au service de la boîte, c'est un peu fort de café. Mauvais choix, restriction marketing, ou peur du contenu qui égratigne quelques anciennes gloires, littéraires et internes de J'ai Lu ? En tout cas, la réédition que j'ai lue (hi hi, quand même chapeau le mec qui a trouvé le nom) a bel et bien été sortie par J'ai Lu.

  • Le Château des Carpathes - Jules Verne

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    Il est des livres assez curieux... Jules Verne qui intitule un roman "le Château des Carpathes"... on pense tout de suite qu'il aura surfé (Jules Verne qui surfe... bah, Abraham Lincoln chassait bien les vampires) sur le succès du livre de Bram Stoker. Seulement... le roman de Verne paraît en 1892, Dracula, 5 ans plus tard. Amusant, non ? Surtout quand l'on sait que le livre de Verne appréhende plutôt pas mal la légende des vampires, en plaçant son action au coeur des Carpathes, dans un château isolé, abandonné par un noble qui ne serait pas revenu de ses errances au travers du monde... (ou alors on ne peut plus se fier à Wikipedia sur les dates de parution des ouvrages)
    Verne n'hésite pas d'ailleurs à donner un ton fantastique, gothique à son récit, après avoir situé historiquement et topologiquement (au mètre près, on sent la recherche préparatoire minutieuse), en énumérant les stryges, balauri, revenants et autres créatures du Chort (ou Tchort), le diable slave. Un terrain propice à un repère de vampires.

    Dans cette province transylvane, un berger, au détour de l'achat d'une longue-vue effectué auprès d'un camelot, aperçoit ce que ses pourtant bons yeux ne purent voir. De la fumée s'échappant de l'ancien château des Gortz, bâtiment pourtant déserté. Après un conciliabule au village, une première équipée sera menée pour tirer l'affaire au clair, et prendre sur le fait des vagabonds qui y auraient élu domicile. Hélas ! cette aventure sera funeste, laissant quasi pour mort l'un des deux courageux (l'autre l'étant d'ailleurs beaucoup moins).

    Une deuxième équipée repartira pourtant. Le comte de Telek, de passage au village à ce moment, ira au château, avec son fidèle Rotzko, espérant ainsi noyer son chagrin de la mort de sa bien aimée, morte parce qu'il estime être la faute du baron de Gortz. Nul doute qu'il verra le fantôme de sa fiancée le hanter, là haut...

    Jusqu'ici, on se croirait dans une intrigue d'affaire de vampire... Et bien non... Jules Verne reste dans ce qu'il sait faire le mieux... de l'aventure épicée de progrès technologique... Le dénouement nous rappelle fatalement du Jean Ray, ce qui aurait pu être une histoire d'Harry Dickson lui-même ! La science au service des malfaiteurs, à simuler ce que des autochtones arriérés considérassent comme de la sorcellerie !
    Une intrigue à la Jean Ray, mais Verne conserve une fin gothique et romantique.
    Il serait intéressant de connaître ce qui a fait qu'à cette époque, des années 1890, deux auteurs s'intéressèrent au mythe magique des châteaux transylvaniens, quels auteurs, quel club littéraire commun, ou... quelle loge maçonnique les conduisirent à de telles inspirations ?

  • Origine du mot "picte"

    Je reprends pour cette note un article paru sur le blog Le Chemin sous les Buis, fort intéressant sur les racines du terme "picte", qui semble être attribué à tort à un terme latin, plutôt qu'indo-européen.
    L'article in extenso :

    Fureur guerrière

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    Sur ce Chemin j’écrivais il y a quelques mois « Il est dit sur le site de l’ Arbre Celtique qu’on a fait du Picton un homme “peint” ou “tatoué”, à l’instar des Pictes d’Ecosse, en se basant sur une racine latine ce qui est quand même un peu désobligeant et pas tout à fait satisfaisant … c’est pourquoi il pourrait être préférable d’y voir un “furieux” … malheureusement l’auteur de la notule ne donne pas la racine sur laquelle il se base ce qui fait qu’on est un peu en peine pour expliquer cette traduction …»

    Et puis, tout récemment je suis tombé sur un bouquin que je cherchais depuis un certain temps à trouver d’occase, à un prix abordable : « Les noms d’origine gauloise. La Gaule des combats », par Jacques Lacroix. Absolument passionnant, la Revue des études anciennes en parle comme d’ « une véritable mine, où l’on trouve beaucoup plus que ce que l’on va y chercher ». Et c’est tout à fait vrai ! Ainsi, page 177 :

    ” L’idée de fureur guerrière se montre spécialement dans l’appellation de quelques États et tribus dont nous gardons le souvenir linguistique.

    POITIERS et le POITOU conservent en leur nom l’ethnique des Pictavi (ou Pictones). Ils se seraient dénommés les « Furieux », « Ceux-qui-expriment-leur-colère [au combat] » (racine indo-européenne *peik-, forme adjectivale *pik-to-, « hostile », « furieux ») ; on peut traduire aussi les « Démons », car cette appellation doit avoir eu « une connotation infernale » : on en rapproche le lituanien piktul, « diable ».”

    http://lecheminsouslesbuis.wordpress.com/2012/07/19/fureur-guerriere/

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    J'ajouterai, dans un complément scientifique à cet article, qu'il ne faut pas confondre le terme "Peik", avec le mot "Peck" qui signifie "nain" (source : Willow)

    peck.jpg
    Illustration d'un peck. A ne pas confondre avec un hobbit

     

    Ce nouvel éclairage du peuple picte nous rappelle tout de même les Berserkers nordiques (ou Ulfhedners, les premiers revêtant les oripeaux des ours, ceux-ci des loups), qui se jetaient sur l'ennemi avec fureur, dans un état second, dévastateurs et insensibles à la douleur.

     

    Le livre en question, que je compte bien me procurer, et dont je vous invite à faire de même :

    gaule des combats.jpg