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  • Mauvaise chute pour Sylvain Tesson

     

    Une pensée pour l'écrivain et aventurier Sylvain Tesson qui, victime d'une mauvaise chute en escalade, est plongé dans un coma artificiel.
    La Crypte, fan de son livre Dans les forêts de Sibérie, ne peut que lui souhaiter de se tirer de ce mauvais pas, sans séquelles, pour continuer à vivre l'aventure de sa propre vie, et nous en conter les moments épiques.

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    © JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

     

    L'écrivain-voyageur Sylvain Tesson, 42 ans, a été hospitalisé à Annecy dans la nuit de mercredi à jeudi, victime d'un sévère traumatisme crânien après une chute en escaladant la façade d'une maison à Chamonix, a indiqué vendredi son éditeur Gallimard. Fan d'escalade, l'auteur de Dans les forêts de Sibérie (Gallimard), prix Médicis de l'essai en 2011, séjournait à Chamonix (Haute-Savoie) dans le chalet de son ami l'écrivain Jean-Christophe Rufin, qui a prévenu l'éditeur. "Son état est stable ce vendredi, mais c'est grave. Il a fait une chute d'une dizaine de mètres", a précisé Jean-Christophe Rufin.

    "On est sous le choc"

    Grand bourlingueur à travers le monde, Sylvain Tesson, fils du journaliste Philippe Tesson, est aussi un passionné d'escalade d'immeubles et d'autres monuments. Il s'est ainsi déjà confronté à la tour Eiffel et à Notre-Dame de Paris, indique Le Nouvel Observateur sur son site. "Sylvain a voulu faire un peu d'escalade sur une façade de chalet comme il le fait souvent. Et il est mal tombé", a confié à l'AFP Christophe Raylat, directeur opérationnel des éditions Guérin à Chamonix. "C'était en sortant du restaurant, où il fêtait la remise de son manuscrit aux éditions Guérin", l'un des autres éditeurs de l'écrivain-voyageur, maison spécialisée dans les récits d'alpinisme. Selon lui, Sylvain Tesson est plongé dans un coma artificiel et sa famille devrait communiquer prochainement sur son état de santé.

    Le manuscrit remis à Guérin est un récit de voyage en side-car sur les traces de la retraite de Russie. Il doit sortir le 22 janvier. "On est sous le choc. Nous n'avons pas encore pris de décision sur un éventuel report", a relevé Christophe Raylat. Sylvain Tesson est "costaud physiquement et mentalement", a ajouté Christophe Raylat, qui a déjà fait de la montagne avec l'écrivain. Son père et ses soeurs étaient vendredi à son chevet.

    Consacré par le public avec Dans les forêts de Sibérie, finaliste en 2011 des prix Renaudot, Médicis et Femina, Sylvain Tesson, dévoreur de kilomètres à pied, à cheval ou à vélo, racontait dans ce livre comment il avait posé son sac pendant six mois dans une cabane de 9 m2, perdue sur la rive occidentale du lac Baïkal.

    source AFP

  • Le Rouge est mis - Auguste le Breton

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    Louis Bertain, dit le Blond, fait partie d'une bande qui attaquent quelques convoyeurs pour piquer de l'oseille. Il est entouré de Raymond, dit le Matelot, Pepito, le gitan et Fredo, dit Keskidi, souvenir de son époque aux Amériques où, n'entravant pas ce que disaient les Amerloques, il demandait "qu'est-ce qu'y dit ?" à son associé, et le surnom lui était resté. Le Blond la ramène pas trop, les flics l'ont pas dans le collimateur. Il fait ses coups d'éclat, sans qu'on sache qui chercher. C'est sans compter Pepito qui a la gâchette facile. Alors quand ils braquent un fourgon sur la route de Dourdan, les chauffeurs sont liquidés, deux motards de la police qui les filaient y passent aussi, et un couple de fermiers est envoyé ad patres. Les flics sont sur les dents et trouvent vite les suspects...
    Pas de chance, Pierre, le frère de Louis s'est fait gauler par les flics en repartant de chez sa poule. Interdiction de séjour à Paris, il aurait dû prendre patience, mais l'amour... les flics aimeraient bien qu'il balance. Et comme il entend une conversation entre Louis et le gitan sur l'attaque du fourgon, il a ses p'tits nerfs qui craquent quand il lit dans le journal le compte-rendu de l'expédition. De là à balancer les copains ?

    Un petit polar classique de la part d'Auguste le Breton, à qui l'on doit (entre autres) la série des Rififi à... et le Clan des Siciliens, Razzia sur la Schnouf, eux aussi adaptés à l'écran. Polar classique certes, mais écrit en argot, avec quelques indications utiles pour comprendre certaines locutions issues du sabir gitan ! Peut-être tombées en désuétude depuis... C'est le cas de beaucoup d'expressions, mais elles sont bien plus savoureuses que l'argot du ghetto des rigolos d'aujourd'hui !
    Le style me rappelle un peu Albert Simonin et son Touchez pas au grisbi ! plus violent et dur que le film...

    Ce livre a été porté à l'écran, comme les deux précédemment cités. Avec Jean Gabin dans le rôle titre, évidemment. Et, coïncidence, c'est quand je termine la dernière page du livre que je me dis que je reverrais bien le film, eh bien deux jours plus tard, il passe à la télé. Formidable !

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    Plutôt sympa ce blog, j'arrive à caser Jean Gabin dans une chronique d'un bouquin, on joint l'utile à l'agréable !

    Si le bouquin date de 1954, le film date de 1957. Le film ressemble par moments à une adaptation fidèle du bouquin, mais édulcore certains passages, ou les transforme. Au casting, on retrouve les fidèles de Gabin : Lino Ventura, Paul Frankeur, Albert Dinan et même Jacques Marin, en éternel troisième rôle, et cette fois, sans moustache ! On reconnaît en tout cas sa voix typique (toute une aventure à retrouver tous les doublages de films et de dessins animés qu'il a réalisés !). Apparaissent au casting également deux jeunes premiers, promis à une longue carrière : Jean-Pierre Mocky et Annie Girardot !

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    Comme je l'ai dit, le film reprend la trame du livre dans les grandes largeurs. Quelques aménagements ont été réalisés pour que le héros soit plus gabinisé. Dans le livre, il doit avoir une trentaine d'années. Ouch, en 1957, Jean Gabin a 53 ans ! Et de simple voyou avec un beau costard qui distribue les pascals à tout va, il devient voyou avec une affaire en couverture, histoire de râler sur le coût de la vie. Il est patron d'un garage. Il y a une inévitable scène où Gabin bouffe dans un restau, mais la scène est vite terminée. On voit apparaître quelques chevaux, une grande passion de Gabin. Les scènes de violence sont amenuisées également. On est tout de même en 1957, quand quelqu'un se mange une bastos, il se tient le bide, et glisse sur le sol en en faisant des caisses. C'est comme ça. Malgré tout, on échappe à plusieurs morts du bouquin, et la principale scène violente, de l'attaque du fourgon, alterne passages épiques (les motards qui se font tuer en pleine course, on se croirait dans Mad Max !) et contrechamps timides, quand les fermiers se font dézinguer. Gabin a un geste de surprise à chaque meurtre, et essaie de retenir Pepito. Dans le livre il s'en fout. Mais le film est différent... D'ailleurs les motards ne meurent pas. "- Son casque lui a certainement sauvé la vie. - Et le premier ? - Il s'en tirera".

    A côté de ça, le langage est plutôt vert. Ca parle argot, mais moins que dans le bouquin. Gabin traite la fiancée de son frère de salope, et lui file une tarte. Faut dire, dans cet univers de la pègre, les femmes sont souvent des putes, ou d'anciennes michetonneuses. Y a même une scène calquée du livre, où un homosexuel qui s'est fait ramasser par les flics passe un message à Gabin, en roulant des yeux et en prenant des manières. Une "lope" comme on les appelait alors. Gabin lui file cent sacs pour qu'il aille "s'acheter une nouvelle pochette". Venant d'un gars qui trainait trop près d'un édicule... Je laisse les plus jeunes chercher la signification de tout ça dans un dictionnaire, eh eh. Les thuriféraires actuels de la sodomie placée au rang de style de vie à être accepté et loué par tous doivent en faire une syncope, ah ah !

    Et notons, si le film reste fidèle au livre dans sa fin, que c'est une des rares fois où le personnage joué par Jean Gabin meurt...

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  • L'objet maléfique - BR Bruss

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    Deuxième rencontre avec B.R Bruss, après son fantastique Bourg envoûté (relisez la chronique, une des premières de la Crypte !). Et encore une fois, un récit dans cette collection de chez Fleuve Noir, "récit étrange et fantastique" (ou "collection horizons de l'au-delà"), avec ces maquettes bandantes, typiques des années 70, avec photo ou dessin psychedelic horror et la police de caractère qui va avec...

    Bon, pour cet Objet maléfique, encore une fois, il ne faut pas trop s'attacher à l'illustration de la couverture. Ici, point de fantômes zombies fraîchement (ou vertement) sortis de la tombe. Et c'est pas le flemmard qui a pondu la quatrième de couverture qui nous en apprend plus avec ce texte laconique : "Ouvrage fantastique qui de par son titre et son auteur se passe d'avertissement... A lire pour les amateurs d'angoisse et de sensations violentes".
    Tu parles que le mec était à la bourre et a torché ça en moins de deux !

    Revenons alors au cœur du bouquin. Un bouquin écrit par BR Bruss, mais qui aurait pu être signé Claude Seignolle... Dans un hameau assez isolé, des meurtres restent inexpliqués aux yeux des gendarmes... mais pas des habitants qui se souviennent des anciens qui racontaient cette série de meurtres, il y a cent cinquante ans, et parlaient du "piroulet" avant de se signer. Le "piroulet", cet objet maléfique qui fait apparaître des visions démoniaques à qui le tient... un objet qui leur susurre de tuer, et tuer encore...

    Un objet qui possède la personne qui le tient, on se croirait dans la Malvenue de Seignolle. Des visions cauchemardesques, dans un environnement rural isolé, presque intemporel (même si les quelques voitures et cyclomoteurs nous rappellent la seconde moitié du vingtième siècle, proche encore du dix-neuvième, dans les campagnes reculées !), et le rôle d'une rebouteuse, considérée comme sorcière et bouc-émissaire aux yeux des villageois...

    Un récit assez court, qui se lit d'une traite. Alors certes, ce n'est pas du Seignolle, mais bien du BR Bruss, il n'y a pas ce trait poétique de la campagne païenne cher à Seignolle, et le côté science-fiction ressort dans la description de l'objet et de la créature qui apparait : un homme vert (même si c'est très réducteur et le récit laisse imaginer autre chose qu'un petit martien !). On ne sait pas d'où vient l'objet, et si pour Seignolle il aurait été un ancien artefact issu d'une civilisation disparue, ou un ancien dieu, avec BR Bruss on penche plus pour l'origine extra-terrestre.

    Mais bref, que les fans de Seignolle se jettent sur ce livre, et les fans de BR Bruss le relisent !