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Fantastique - Page 2

  • Les Archives de Jules de Grandin - Seabury Quinn

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    Le nom de Seabury Quinn n'est pas inconnu des lecteurs de Weird Tales, du moins, les fans de ce magazine, on aura pu lire une nouvelle dans Les Meilleurs Récits de Weird Tales du regretté Sadoul, et voir le nom revenir plusieurs fois dans les influences diverses des jeunes écrivains publiés dans les pulps de l'époque.

    Seabury Quinn, dont personne ne semble s'être posé la question si c'est un pseudonyme, non mais "Seabury", enselevi dans la mer ?? Ca fleure bon le Lovecraft ça ! Tout un programme ! Mister Quinn donc, est connu pour son héros, Jules de Grandin. Un Français avec une petite moustache, tour à tour professeur, policier, envoyé aux Etats-Unis, flanqué de son fidèle ami et faire-valoir Docteur Trowbridge, résoud des enquêtes qui dépassent complètement les policiers, comme ce fieffé Irlandais de Costello, qui hésite peu avant d'aller demander de l'aide à ce détective... Le trio nous fait évidemment penser au Holmes de Conan Doyle, avec quelques subtilités en plus. Le fait qu'il soit français et moustachu, s'exprimant souvent dans sa langue natale, avec des jurons comme "nom d'un fusil !" et mon préféré : "nom d'un chou-fleur !" nous rappellera Hercule Poirot, créé quelques années avant les aventures de Grandin (dont les nouvelles paraîtront à partir de 1925), et l'aspect fantastique, voire occulte, nous renvoie à Harry Dickson lui-même.

    Toutefois, la différence avec Harry Dickson est que l'aspect fantastique n'est pas qu'un simple tour de passe-passe dont les ficelles sont dévoilées à la fin. Ici, quand il y a un fantôme, c'est bien un fantôme, idem pour un mort-vivant... et de Grandin n'est pas qu'un détective qui pérore pour finir par siroter un thé dans un fauteuil cosy. Il n'hésite pas à tailler dans le vif, à se battre contre un énorme serpent, contre un mort-vivant, contre des ghoules... Doté d'une solide connaissance de l'occulte, il saisit vite la nature du mal à combattre, et se montre très persuasif à trouver les armes qui vont l'épauler.

    Dans cette collection de nouvelles, la trame est assez souvent la même. Un nouveau drame, une enquête, l'élément fantastique, de Grandin disparait, revient les bras chargés d'armes magiques ou pas, défait le mal, et explique tranquillement à ce benêt de Trowbridge, narrateur des histoires, le pourquoi du comment.

    Les histoires sont assez croustillantes, peu avares de détails morbides sur les meurtres et sur les créatures cauchemardesques. Pour 1925, c'est presque osé. Signe d'une époque, de Grandin est un poil misogyne avec les femmes des enquêtes, eh eh. Et surtout, assez bourrin dans la résolution des affaires. Est-ce parce que l'auteur est américain ? En tout cas on retrouvera ce goût pour la résolution brutale des crimes chez Robert Howard, avec ses héros Steve Harrison et autres Costigan et Gordon.

    Jules de Grandin, un vrai plaisir, à peine suranné, de littérature pulp !!

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  • John dies at the End

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    Eh bien, je finissais par croire qu'il n'y avait plus de nouveaux films, mais que des remakes, ou des "sequels", genre Fast & Furious 5. Qui est bien rigolo, faut l'avouer, éloigné du trip jacky tuning du premier, et limite réalisé par Michael Bay.

    Je digresse d'entrée de jeu. Non, ici on parle du dernier film de Don Coscarelli, John dies at the End, titre, je vous l'annonce tout de suite, trompeur. Je spoile un brin, mais promis, j'en ferai pas plus parce que c'est dur de ne pas dévoiler le truc.
    Le truc, oui, ce film est un truc. Un bidule complètement cinglé, qui marche pas droit, mais qui au final est excellent. On passe de narration flash back à narration au présent, retour flash back mais qui n'a pas de rapport avec le premier flash back... Un peu bordélique, mais surtout, il faudrait ne rien avoir lu sur ce film pour mieux l'apprécier.

    Evidemment, si vous lisez ces lignes sans l'avoir vu au préalable, soit vous vous moquez de ma recommandation, soit vous mettez la Crypte en favori pour y revenir après avoir vu le film.

    Pour faire simple, ce film, c'est une espèce de Supernatural (la série) réécrit par William S. Burroughs. Du surnaturel dopé aux champignons hallucinogènes. Y a pas de machine à écrire qui se transforme en anus qui parle comme dans le Festin Nu, mais on est pas loin. Une poignée de porte qui se transforme en bite...
    John, qui n'est pas le héros principal, et son pote Dave, qui est le héros principal, prennent de la sauce Soja. En intraveineuse. Dur de tremper les sushi là dedans, mais en fait c'est le nom d'une drogue... vivante. Un peu comme si la merde noire de Prometheus rentrait dans une seringue, quoi. Sous les effets de la drogue, un autre monde s'ouvre. Plusieurs, même. On serait pas surpris d'arriver dans les Hautes Terres du Rêve de Sadoul, ou les terres désolées de Phantasm.
    Un combat contre les forces du mal qui rappellerait presque Buffy contre les vampires.

    C'est dire si Coscarelli s'en donne à coeur joie de nous balancer ce n'importe quoi gore, toujours à la limite de la comédie, et du film fantastique. Mais avouons qu'avec les espèces de Beavis et Butthead comme héros, c'est souvent amusant. La scène du hot dog téléphone est excellente. Ou celle du chien qui conduit la voiture...
    Un film un poil atypique, et souvent fauché. Beaucoup de scènes hors champ, pour alléger le budget, ou des effets numériques souvent dignes d'une série télé. Avec Coscarelli, on est habitué à l'économie de moyens. Bubba Ho-Tep se passe en majeure partie dans une chambre d'hospice, hein.
    Au niveau des acteurs, deux inconnus, mais des seconds rôles plus croustillants... Paul Giametti vu dans 50 000 films, Clancy Brown (le Kurgan !!), Doug Jones (le poisson bleu de Hellboy ! sans maquillage il ressemble à Sheldon Cooper !) et même le thanatopracteur de Phantasm dans un passage proprement excellent.

    Mais je ne veux pas gâcher votre plaisir, je n'en dirai pas plus !

  • Dredd

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    On continue la mode des remake. Après Total Recall, Judge Dredd. Ou plutôt Dredd, tout court.
    Dans le précédent cas, le remake avait peu de sens. Les souvenirs de Mars se sont transformés en salade de crevettes pas fraîche à Djerba.
    Mais là, quand on voit le film de base, on se dit qu'on ne pouvait que faire mieux. Faut avouer, le Judge Dredd avec Stallone, c'est nul. Lui qui revenait de loin (Arrête ou ma mère va tirer, l'Embrouille est dans le sac) avec Cliffhanger, Demolition Man, a choisi la pente sablonneuse, et y a foncé les fesses les premières et en toussant, histoire de dilater les sphincters. Judge Dredd ressemble plus à un remake made in Hollywood d'Accion Mutante de l'Espagnol Alex de la Iglesia que d'une adaptation du comics bien réac. Mais faut dire, en 1995, les super héros étaient bien ringards, ils n'étaient guère plus qu'un support pour faire des figurines pour les gosses. Seulement, si ça marchait pour Batman, Judge Dredd c'est autre chose... pas vraiment fait pour les gosses. En plus, c'est anglais à la base, pas ricain.
    Grosse erreur, donc, ce Judge Dredd, qui gardait son casque juste le temps de remplir la bande annonce, le reste du temps, c'était Stallone la vedette.

    Eh ben pour une fois, le remake est un poil plus proche du matériau d'origine. Dans Dredd, Karl Urban qui joue le rôle du juge, il ne retire pas son casque une seule fois. Faut vraiment savoir que c'est Karl Urban. Mais on s'en fout, faut avouer. Cette absence de visage, d'émotion, ça le rend limite un personnage secondaire. Qui serait le perso principal alors ? Sa stagiaire ? Mouaif. La cheftaine des méchants, la terrible Ma-Ma ? Ahhhhhh peut-être bien. Là, c'est Lena Headey (une Sarah Connor chronique, femme des chocolats Leonidas, reine qui aime un peu trop son frère dans un jeu de trônes), cicatrices sur la gueule, yeux au charbon, mèches de cheveux courts, pour tout dire, super choucarde, mais hélas pas super crédible en méchante en chef.

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    Et pourtant, elle est belle, oh ouais.

    Non. Le vrai héros du film, c'est la violence. Dredd est juge, juré, et bourreau. Et il chaume pas le bourreau. Les sentencés le sont pas par hasard non plus, ils remplissent leur quota de meurtres, et c'est sanglant et craspouec.

    Dredd, accompagné de sa stagiaire (vous savez, 3 jours dans l'année, les classes de troisième se retrouvent à votre boulot. Ils sont plantés sur une chaise, et se font chier, ils vous font chier parce que vous devez leur montrer votre boulot, et de fait, vous pouvez pas aller sur internet pour faire autre chose que bosser... une torture pour tout le monde, un consensus impossible à trouver, sachant que la stagiaire boutonneuse est la fille du boss, et c'est dans votre putain de service qu'on l'a collée. Bah imaginez vous que pour Dredd, c'est pareil. Et comme il est sur le terrain, il peut pas l'envoyer faire un café), va chercher des suspects dans un immeuble, un mega-immeuble de 200 étages, qui va s'avérer un véritable piège. Y a plein de méchants là dedans qui vont avoir pour ordre de traquer les flics et les buter. L'immeuble étant prévu pour les attaques atomiques, les portes, les fenêtres vont se fermer. Va falloir lutter pour survivre. Blain disait "y a de la monnaie à rendre", tu m'étonnes.

    Le reste, c'est de la violence. Pas la peine de détailler, vous en aurez pour votre argent (dans le cas où vous payeriez).

    Ma chronique pourrait s'arrêter là, d'ailleurs il n'y aurait pas vraiment lieu que j'en fasse une, non, c'est maintenant que ça devient intéressant.
    Ce Dredd est en fait un remake d'un autre film, presque d'un troisième, les voici :

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    The Raid Redemption : Des flics assiègent un immeuble rempli de truands, et d'habitants qui se calfeutrent dans leurs appartements. Certains cacheront pendant un petit laps de temps les flics. Le chef des méchants a une vision d'ensemble grâce à des caméras, et bloque les flics pour ne pas qu'ils s'échappent. Il parle à tout le monde via un système de micro et hauts-parleurs. Dans un étage élevé, des chimistes fabriquent de la drogue. Un flic pourri met des bâtons dans les roues des gentils. Ca canarde sec.

    Dredd : Deux juges se retrouvent dans un immeuble rempli de truands, et d'habitants qui se calfeutrent dans leurs appartements. Certains cacheront pendant un petit laps de temps les flics. La chef des méchants a une vision d'ensemble grâce à des caméras, et bloque les flics pour ne pas qu'ils s'échappent. Elle parle à tout le monde via un système de micro et hauts-parleurs. Dans un étage élevé, des chimistes fabriquent de la drogue. Des juges pourris mettent des bâtons dans les roues des gentils. Ca canarde sec.

    Punisher War Zone : le héros est un anti-héros qui ne desserre pas les dents. Il ne fait aucune pitié et descend les méchants sans égard pour leur crédit immobilier en cours. Le chef des méchants a des vilaines cicatrices au visage. Ca canarde sec.

    Dredd : le héros est un anti-héros qui ne desserre pas les dents. Il ne fait aucune pitié et descend les méchants sans égard pour leur crédit immobilier en cours. La chef des méchants a des vilaines cicatrices au visage. Ca canarde sec.

    Vous remarquerez également sur les affiches de ces trois films que le héros écarte les bras virilement et tient un ou deux flingues.

    Ce Dredd est pas mal, mais bon, on sent que les scénaristes n'ont plus vraiment d'imagination... Les remakes déguisés...

     

  • Anno Dracula - Kim Newman

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    En 1888, à Londres, le comte Vlad Drakul, alias Dracula la praline, euh, la canine, pardon, a échappé aux pieux de Van Helsing. S'imposant à la cour de la reine Victoria, il parvient même à l'épouser. En cette fin de siècle, dans la jet-set, être un vampire, c'est bath. C'est in. Le fin du fin de la dernière mode. Evidemment, les besoins en hémoglobine étant ce qu'ils sont, l'atmosphère devient assez vite insalubre... les remugles de la Tamise sont une bouffée d'huiles essentielles, à côté de ça. Heureusement, dans l'ombre, un mystérieux inconnu décime les rangs des prostituées vampires...

    Voilà la trame du premier tome d'Anno Dracula. Le Baron Rouge Sang nous propulse un peu moins de trente ans plus tard, en pleine guerre mondiale, où s'affrontent dans les airs les nouveaux chevaliers, les as, contre des vampires ailés... Le troisième tome, le Jugement des Larmes nous renvoie fin des années 50, dans un monde un poil réconcilié, où les vampires gradent une place dans le gratin mondain, et où l'on rencontre des agents secrets vampires au service de sa gracieuse majesté...

    Le topo est clair. L'auteur Kim Newman place les vampires dans une époque, en mélangeant tous les protagonistes de la dite époque, dans un seul et même scénario. Un crossover gothique pour le premier tome, où Jack l'éventreur croise le Docteur Jekyll, collègue du Docteur Moreau... Ceux qui ont aimé la Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou même Van Helsing devraient apprécier cette grande réunion de famille... le côté comics en moins. Un crossover fin XIXe siècle qui pourrait sentir le réchauffé, le sujet est porteur, pourtant ça fonctionne. Transporté en 1918, le baron Richthofen est une créature ailée armée de mitrailleuses, chasseur dans des duels aériens avec les humains, et on y croise Edgar Poe, Mata Hari, Jules et Jim... qui est vampire, qui ne l'est pas, quels sont leurs rôles ? Tous en ont un. Et enfin, en 1959, quelle est la place des vampires dans Hollywood ? De quel côté se situe Orson Welles ? Et pourquoi Bond est-il un vampire ?
    Il semblerait qu'un nouvel épisode soit en cours d'écriture, "Johnny Alucard". Mais depuis la parution des trois premiers tomes, de 1999 à 2001, on peut se demander si celui-ci verra le jour.

    J'avais eu les deux premiers tomes il y a dix ans, lors de leur parution en poche. Vous avez bien compris que j'avais adoré, et dévoré ces romans bourrés de clins d'oeil à toute la littérature du genre, et à l'Histoire, recentrée autour de la possession du pouvoir par les vampires, uchronie complète, le pendant fantastique à Fatherland de Richard Harris où les nazis avaient finalement gagné... Quelques années plus tard, j'ai découvert l'existence du troisième tome, mais j'avoue avoir moins accroché sur celui-là... aurais-je dû relire les précédents pour me remettre dans le bain ? Est-ce que l'effet s'était émoussé ? Ou est-ce la période, a priori pas la plus romantique pour envoyer des vampires, dans un univers où justement le thème des vampires a été usé jusqu'à la corde au cinéma et dans la littérature ? Bah, Dracula 73 est quand même pas si mal, eh eh.
    Bon, j'aime prendre une oeuvre dans son ensemble, et malgré cette baisse de niveau, je reste sur une bonne impression, et vous conseille donc cette trilogie.

    Et quand on voit la tronche de Kim Newman (qui est un homme, ceux qui fantasmaient en pensant à Kim Wilde peuvent remballer), on comprend que les vampires, c'est vraiment son truc, à hauteur égale de son autre cheval de bataille, l'administration et la comptabilité.

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    Kim Newman, croisement de Brad Pitt et de Pierre Bellemare

  • La Chair du Diable

    Un film de la Hammer rassemblant ses deux poulains, Peter Cushing, et Christopher Lee, dans un autre duo que celui de Van Helsing/Dracula, voilà qui est tentant !

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    Chaussez vos lunettes, je n'ai pas réussi à trouver d'images plus grosses.

    Rajoutons au casting Lorna Heilbron et son décolleté laiteux, il n'y a plus qu'à préparer un club sandwich, quelques verres de calvados, et s'enfoncer dans son fauteuil après avoir appuyé sur "lecture".

    Un vieux savant (Peter Cushing) peint une vision démoniaque, entre Bosch, Dali, et Rok de Sadistik Exekution, avec une espèce de démon à qui il manque un majeur, et une nuée de doigts... Il prévient son assistant qu'il a réussi à isoler une substance qui serait le diable lui-même... Il raconte alors son histoire.
    Quelques années auparavant, le professeur Emmanuel Hildern revenait alors à son manoir victorien avec le fruit de ses fouilles en Nouvelle Guinée, et retrouvait sa fille, qui pour tout dire, se faisait un peu chier à l'attendre.

    Sa découverte ? Un squelette d'hominidé, un géant, aux traits grotesques. Un individu retrouvé sous des couches où il avait auparavant retrouvé des ossements de néandertals (oui oui, des hommes de Néandertal en Papouasie, merci la Hammer Films, qui ne recule devant rien...). Un squelette enfoui sous 3000 ans de couches sédimentaires, ce qui correspond à une vieille légende guinéenne d'un homme pour le moins... méchant.
    Une expérience sur le squelette révèle qu'en le mouillant, la chair repousse ! Vite, le professeur Cushing coupe l'appendice digital du test, le majeur, dorénavant recouvert de chair et d'un ongle. Le professeur va faire des prélèvements sur ce membre qui ressemble furieusement à une grosse bite.

    Pendant ce temps, la fille du professeur en a marre d'attendre papounet à déjeuner, et surtout, elle aimerait bien aller dans la chambre de feu sa mère, qu'elle n'a quasi pas connu. Quand elle y arrive, elle découvre que maman était une danseuse de cabaret, pas très farouche, mais sujette à la folie, enfermée dans l'Institut clinique du frère du professeur Hildern, James Hildern, alias Christopher Lee !

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    A dangerous meeting

    Cette découverte dramatique de la jeune femme la laisse abattue et la folie va vite s'emparer d'elle. Le professeur Hildern, qui travaillait sur un sérum obtenu à partir des globules destructeurs de la b... du majeur coupé, va inoculer ce qu'il pense être un remède à la folie à sa fille.
    Et ben il s'est planté, parce que ça marche pas, et en plus les globules du monstre accélèrent la folie et la violence du sujet.

    Internée à son tour, c'est le frangin Hildern, de l'Institut, qui va s'intéresser aux travaux de son frère qu'il déteste. Il va lui chourer le squelette en gaffant comme un con, et en mouillant le bestiau. Comme aec un Mogwaï, ça fait pas un bon résultat...

    Bon. On attendait cette rencontre entre Cushing et Lee, et faut avouer que leur jeu est savoureux, mais en même temps, ce sont les seuls bons acteurs du film. Faut dire, le film est pas terrible terrible. C'est assez plan-plan, il ne se passe pas grand chose pendant une bonne partie, ça tourne souvent à vide, le montage est un peu mou. Heureusement disais-je, y a Cushing, qui doit être sur les plans pendant 90% du film. Lee est moins présent, encore une fois il a le rôle du mauvais personnage, qui lui va comme un gant. En dehors de ça, on reste quand même confortablement engoncé dans des décors victoriens de manoir anglais, entrecoupé de cachots, cellules pour les fous. Une scène de fiacre roulant dans la nuit, inévitable tout de même !
    La créature, recouverte de chair, fait monstrueusement cheapos, déjà sous forme de squelette, mais avec le latex par dessus, c'est pire.

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    Indiana Jones et le crâne de cristal euh La chair du diable

    Le réalisateur sauve les meubles en l'affublant d'une cape, ce qui permet de limiter l'exposition, et permet de ressortir le vieil effet de la silhouette encapuchonnée inquiétante, avec un projecteur derrière pour faire une belle ombre.
    Budget limité, un pur film Hammer, tourné au kilomètre, pour les livraisons à date fixe dans les épiceries, la Chair du Diable n'est vraiment pas un film exceptionnel.

    Et pourtant, je ne peux m'empêcher de le trouver sympathique.

     

  • 20 000 siècles sous les mers

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    Dans ma précédente note sur Richard Nolane, je m'étonnais de ne pas être tombé sur lui auparavant... Depuis, j'ai bien du mal à déscotcher de ses multiples blogs. Je me suis même laissé tenter par cette bande dessinée, dont le tome 2 est sorti fin mars. Une série en deux tomes, c'est plus que tentant !! Les séries ayant tendance à ne jamais finir, une histoire complète en seulement deux tomes, je dis banco !

    20 000 siècles sous les mers fait partie de la collection 1800, chez Soleil. Et avec Nolane à la machine à écrire, ça promet ! Imaginez que quelques années après la disparition du capitaine Nemo et de son Nautilus, le professeur Aronnax retrouve le forban, bien vivant... il va l'emmener à bord de son nouveau submersible et lui contera ce qui s'est réellement passé dans le maelström, une version différente de celle de M. Verne. Il se trouve que Nemo a été transposé en Antarctique, par une faille dimensionnelle ? ou la théorie de la Terre creuse s'est avérée juste ? Toujours est-il que depuis, Nemo a d'horribles visions, qui ne sont pas terriennes. La nouvelle équipe va retrouver un trésor immergé, gardé par d'hideuses créatures aquatiques... Le but étant de vaincre Cthulhu !

    Vous ne rêvez pas... un crossover Jules Verne/Howard Phillips Lovecraft !! L'idée est fort bien amenée, et la proximité des époques tombe plutôt bien ! Le scénario est bien ficelé. On a vite compris que Cthulhu se cache derrière tout ça (l'introduction révèle des sectateurs humanoïdo-amphibiens), mais c'est réellement bien foutu. Et je ne compte pas toutes les références historiques, pulp, science-fictionnesques disséminées ici et là, dans le texte, et également dans les images. Qui dit bédé dit forcément dessins, et je trouve que c'est souvent ce qui pêche dans le roman graphique, un dessin mal adapté... Ici, ça pourrait être le cas, mais au final, ça passe plutôt bien. Les traits de Patrick Dumas s'adaptent assez aux différents décors et abominations. Je trouve tout de même que certains traits de visage manquent parfois de caractère, ou d'émotion. Egalement, certaines scènes d'action manquent un peu de mouvement. Autant je suis bon public sur un texte, autant sur du dessin, mon jugement peut être plus tranché. Reste qu'une fois habitué au style, on s'y fait et on dévore cette histoire passionnante !
    Avec une seule envie, relire Jules Verne et Lovecraft.
    Et aussi tenter les autres séries comme Sherlock Holmes et les vampires de Londres, et les Grands Anciens.

    Sans compter l'envie de revenir très bientôt sur Nolane et sa production, adepte du crossover issu de la culture pulp et du réalisme fantastique, érudit dans ces matières...

    (et pour mes lecteurs désireux de savoir à quoi ressemble le style de Monsieur Dumas, voici quelques clichés issus d'un appareil qui semble bientôt rendre l'âme. Minolta Z1, petit bridge bien sympa aux couleurs saturées, qui m'aura laissé tout de même des centaines de jolis souvenirs...)

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