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Science Fiction - Page 3

  • C'est dans la Poche ! - Jacques Sadoul

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    Je connaissais Jacques Sadoul anthologiste, écrivain, fan de science-fiction, directeur de collection... Mais je méconnaissais son rôle chez J'ai Lu !
    Mon ami Kurgan, revenu d'entre les morts il y a peu, m'a prêté la biographie de Sadoul, dénichée dans quelque puces ou vide-grenier...

    La biographie d'un directeur de collection chez J'ai Lu, ça peut faire peur. Qu'est-ce qu'un mec comme ça a à raconter ? Les interminables réunions où le patron appelle ses subalternes "coco" et demande à Martine de nous préparer un petit café, voulez-vous ? Les palabres pour que finalement Nadine de Rotschild cède les droits de ses bouquins à pas trop cher, afin que les lectrices puissent savoir comment une strip-teaseuse peut arriver à plier correctement du linge de maison ?

    Ben non. Sadoul n'est pas un type qui est sorti d'une école de commerce et qui résonne en marketing et en résultats, en statistiques et en cibles de segmentation.

    Tout au long du bouquin, on se dit que Sadoul arrive là un peu par hasard, ou plutôt par chance (il aime bien ces deux termes). Fan de science-fiction, de bandes dessinées, il s'intéresse, et finit toujours par tomber sur quelqu'un qui croit en lui et le place quelque part... Et là où il est, il arrive à imposer ses passions. Revenons sur la chance... Sadoul a quand même eu la chance émérite de rencontrer Jacques Bergier (les anecdotes sont excellentes) et de devenir son quasi-héritier, et beaucoup d'auteurs de SF lors de rencontres à l'étranger... Tisser de vrais liens avec des auteurs trop ravis d'être publiés en France...

    Sadoul est entré chez J'ai Lu, et on lui doit pas mal de réalisations... qu'elles fussent liées à la SF, ou non. La hantise des vide-greniers et bourses aux livres, Guy des Cars en format poche, c'est de la faute à Sadoul. Barbara Cartland, c'est Sadoul aussi. Mais les collections de SF, Fantasy, c'est lui aussi, et son abnégation. Plus étonnant encore, la collection Librio, c'est lui. Je ne savais même pas que c'était une sous-division de J'ai Lu... Au final, vu les volumes que je possède de cette collection... des Sherlock Holmes, des Jean Ray, des Lovecraft, Machen, Verne... ouais ben ça colle !
    Encore plus incroyable, Sadoul était crypto membre (présent au bureau, mais pas dans l'ours) de Fluide Glacial dans les premières années ! Décidément ce type était partout...

    Une vie professionnelle bien remplie, et riche en rencontres et en idées... Dans la biographie, Sadoul nous raconte comment il a acquis des victoires, des auteurs qui ont fonctionné, d'autres moins, comment le format de poche a su plaire aux lecteurs, pas aux critiques, des fois moins aux auteurs, qui en ont payé le prix quand ils passèrent chez des éditeurs plus classiques... Sadoul n'a pas sa langue dans sa poche et n'hésite pas à lâcher quelques vérités sur certains auteurs ou personnes du milieu littéraire. Au point de vue du monde de l'édition, c'est très intéressant. Intéressant de savoir comment ça marche, enfin comment ça marchait il y a 40, 30, 20 ans, et les facilités et difficultés rencontrées alors... J'ai l'impression qu'il s'agit d'un âge d'or révolu... que les dizaines de milliers d'exemplaires vendus d'un titre semblent inaccessibles pour un écrivain de maintenant (de SF, hein, il y a encore de beaux jours pour les romanciers à l'eau de rose).

    Quand Sadoul s'attarde sur son activité d'écrivain, c'est toujours aussi passionnant. Passion... Oui la Passion selon Satan, son premier livre que j'ai chroniqué dans ce blog... enfin, une version révisée, car Sadoul l'a réécrit entièrement des années plus tard... Ce premier tome des chroniques de R., quand il a été publié, atteint le chiffre record de 92 ventes ! Une belle carte de visite, néanmoins car elle lui ouvrit des portes ici et là, et un succès littéraire au Portugal. Rien de moins.

    Il nous parle également de sa fille Barbara, élevée aux pulps Weird Tales de la collection de papa, spécialiste ès vampires et loups garous, qui publie également des anthologies chez Librio... Un cahier central de photos la représente en compagnie de Christopher Lee... Décidément...

    Bref, ce livre est une mine d'informations, d'anecdotes, de révélations sur non seulement des publications liées au genre fantastique, SF, mais à l'édition même, sur la seconde partie du XXe siècle. Le tout dans un style clair, souvent teinté d'humour et toujours de sincérité (je ne retiendrai pas le blog SF d'un merdeux qui après avoir encensé le bouquin et l'homme, lâche un "le style littéraire est sans intérêt, voire mal écrit", le type même du con qui se prend pour un critique, limite un écrivain lui-même. Va donc, eh connard !), un livre à lire absolument.

    Et dernière anecdote, chose incroyable, Sadoul avait présenté le manuscrit de sa bio à J'ai Lu, qui l'a d'abord rejeté ! Après 30 au service de la boîte, c'est un peu fort de café. Mauvais choix, restriction marketing, ou peur du contenu qui égratigne quelques anciennes gloires, littéraires et internes de J'ai Lu ? En tout cas, la réédition que j'ai lue (hi hi, quand même chapeau le mec qui a trouvé le nom) a bel et bien été sortie par J'ai Lu.

  • Raoul Fulgurex - Tronchet & Gelli

    Tronchet n'est pas que l'inventeur génial du désespérant Jean-Claude Tergal, véritable loser en qui les hommes se retrouvent tous. Non, il est également le père du mirifique Raymond Calbuth (bien que ce soit plutôt Calbuth, le père de Tronchet, niveau référence) et de Sacré Jésus. Mais en dehors de ces oeuvres où il est à la fois scénariste et dessinateur, il a également participé, au scénario, à ce qui nous intéresse aujourd'hui, Raoul Fulgurex, en duo avec Gelli (inconnu au bataillon pour moi, désolé).

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    Raoul Fulgurex, un nom qui sonne très héros français des années 50. C'est normal. Et qui sonne aussi un peu ringardos, c'est normal aussi. Raoul a la gueule du héros, les biscotos, il sait porter le flingue, comme un héros 100% français entre Super Dupont et Capitaine Sauvin (aka le Poisson chinois !), mais il est ultra gaffeur, comme tout bon héros de Tronchet.

    Mais que fait-il, ce Raoul, dans la vie ? Il est membre de l'administration. Celle qui veille au grain, afin que tout se passe bien... dans la bédé et la fiction. Et ouais. Il s'agirait pas que Tintin rate son rendez-vous sur un quai, en quête de boîtes de crabe... Y a des agents de contrôle, un bureau de vérification scénaristique rattaché à l'administration de l'imaginaire. Alors quand Raoul Fulgurex tombe amoureux d'une héroïne, vous savez, le genre eurasienne, engoncée dans une robe de soie, à la merci d'un Fu Manchu traficant d'opium... le contrôleur d'intrigues de troisième échelon va pas laisser passer ça, au risque de perdre sa place. Et qui plus outre, va dévoiler un complot !

    Ca va vite devenir un beau bordel quand un méchant, Wang-Ho le Sanguinaire va assassiner des héros, dresser King Kong à un attentat super-hérosicide. Oulà, ce néologisme est pas très heureux, m'enfin vous avez compris. Et vous avez compris que le grain de sable dans ce prépuce d'une nuit d'été sur la plage, c'est Raoul Fulgurex !

    La bédé s'étale sur trois tomes, et le dernier tome semble marquer une fin... finale (oui bon ça va), sans appeler à un prochain épisode. Ceci dit, ça date de 1995 pour la troisième, on peut dire sans trop de crainte que c'est bouclé ad vitam aeternam...
    C'est un vrai régal, qui part d'une super idée, ces fonctionnaires délégués à la surveillance scénaristique... Ca me fait penser à une autre oeuvre de Tronchet, Houppeland, que j'avais feuilletée jadis, où la bonne humeur était obligatoire, sanctionnée par des fonctionnaires : "alors camarade, on ne souhaite pas joyeux Noël ?", eh eh, oui ça rappelle autre chose, hein. Bref, cet univers permet surtout le crossover des séries, fictions, comme je l'affectionne particulièrement... croiser King Kong et Superman, et les révoltés du Bounty et Tintin... surtout Tintin d'ailleurs. On sent l'influence sur Tronchet. Beaucoup beaucoup de renvois vers l'oeuvre de Hergé en fait.

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    Une relecture impertinente d'ailleurs, Tintin préfère picoler, fumer des clopes et se taper des putes chinoises, que de suivre les ordres scénaristiques ! On en redemande, eh eh !

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  • Richard D. Nolane

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    Un de mes lecteurs me demandait tantôt : "tu connais Richard D. Nolane ?" Ben non. C'est le gars sur la photo du dessus. Bon, un petit tour sur son blog "Millénaire" http://millenaire.blogspot.com/ et ah !!! Hormis avoir le bon goût de fumer la pipe, ce monsieur est des plus actifs dans le monde de la SF, de l'Heroic Fantasy, bref, de la culture pulp, puisqu'il a écrit plusieurs dizaines d'épisodes de Blade, scénarisé des épisodes BD d'Harry Dickson, a été directeur de collection chez Garancière... et on ne compte plus ses participations à divers ouvrages, sur Jacques Bergier, la cryptozoologie...
    Trois petit points. Enfin, trois petits points. Je devrais plutôt taper trois points d'exclamation !!! (dont acte !!! et rebelotte)
    Comment ai-je pu passer à côté ? Il est possible que je sois tombé sur son nom au détour d'une revue, d'un site internet, mais sans vraiment m'y attacher... quel manquement à mon éthique ! Merde alors !

    Passons à son blog... Que vois-je dans les thèmes ? Quelqu'un qui parle de Derleth, BR Bruss, Churchward, Heuvelmanns, Charroux, Robert Howard, Weird Tales, sans compter l'inénarrable Lovecraft et autres têtes connues. Et non seulement il en parle dans son beulog, mais en sus il participe, outre ses activités d'auteur à part entière, à des ouvrages sur certains, comme par exemple Jacques Bergier !!!! (dont la couverture avec son portrait, redessiné par dessus une photo, on aurait préféré les traits que lui ont prêté Hergé ou Franquin !!). Le saint homme !
    Non mais merde quoi. Quand j'ai décidé de créer ce blog, j'avais fait quelques recherches sur le net, et je n'avais rien trouvé de très probant, et là, que vois-je ? Exactement ce que je cherchais (même si un peu plus de texte autre que très informatif eût été le bienvenu), et y a même une liste de liens qui font rêver. Ca fait du bien de se sentir moins seul.

  • De peur que les ténèbres... - Lyon Sprague de Camp

    Il est de bon ton actuellement de cracher sur Sprague de Camp. Pour le mal qu'il a fait à l'oeuvre de Robert Howard. Ouais, il a établi une "collaboration posthume" avec REH, continué des histoires, transformé des aventures d'El Borak ou Vulmea en épisodes de Conan, il a dénaturé le Cimmérien devant le travail de Two Gun Bob, en plus du travail de sape et de censure de Weird Tales. Sprague de Camp est responsable de la diffusion et la propagation d'un Conan génétiquement modifié. Si depuis les magazines pulp, les noms de Conan et Robert Howard sont connus, c'est de la faute de De Camp. Si on connait Conan, c'est sa faute. Faute partagée avec François Truchaud aussi, devenue la deuxième personne à abattre (enfin, il est passé en premier, vu que De Camp est mort en 2000). Truchaud qui a traduit à la va-vite et quelque peu modifié le sens d'histoires, déjà corrompues par l'odieux de Camp, qui je le rappelle, est le fautif en chef, si Robert Howard ne fait pas partie des auteurs oubliés de littérature pulp (hormis de quelques geeks zineux qui eussent fait vivoter le nom dans leurs publications), ça reste la faute de De Camp.
    Bien bien bien. Ben moi, je lui en veux pas tant que ça, quand même. Pour les raisons citées ci-dessus (pareil pour François Truchaud, pauvre vieux, il a dû en traduire, du bouquin, quand on passe son temps penché sur son écritoir, payé à coups de lance-pierre, les erreurs, ça arrive), et également, parce que de Camp, il n'a pas fait que mettre son nom en dessous de celui de REH sur les couvertures (et juste le sien sur les chèques), il a aussi livré quelques oeuvres personnelles. Et ce soir, j'ai envie de vous parler de "De peur que les ténèbres...", roman de science-fiction, mais largement orienté heroic fantasy.
    Archéologue américain sur le terrain à Rome peu avant la seconde guerre mondiale, Padway tombe malencontreusement dans un trou. Non, en fait, une faille. Temporelle. Le voici projeté 1400 ans dans le passé ! Dans un empire romain en pleine décadence, assailli par les hordes de barbares venues du Nord.
    Notre archéologue a un sacré avantage... il parle la langue (le latin) et a la bonne idée de connaître le passé, et donc ce qui va arriver... Il va réussir à s'imposer chef de cette bande de décadents et va refaire l'Histoire... empêcher ou contrer les attaques, établir de nouvelles bases, établir le siège du gouvernement à Florence, remettre un peu d'ordre dans tout ce bordel, et se servir de ce que les siècles précédents (ou plutôt, en 500 après JC, futurs !) lui ont enseigné. Il va réinventer le télégraphe comme moyen de communication rapide, et, assez peu fan du chianti ou du lambrusco, distiller son propre whisky. Qui n'a pas rêvé d'être projeté dans le passé à une période incroyable, et changer le cours de l'Histoire en adaptant quelques techniques modernes pour s'assurer la victoire ?
    De peur que les ténèbres... se lit avec plaisir et le sourire aux lèvres, l'auteur instillant tout de même quelques doses d'humour dans le sujet.
    A mon goût plus réussi que le cycle de Zei, de Camp signe ici certainement son chef d'oeuvre (en même temps, j'ai pas tout lu, donc je vous livre une formule à l'emporte-pièce, ne m'en veuillez pas), et ses détracteurs devraient lire ce roman, car à n'en pas douter, 95% d'entre eux n'ont jamais rien lu de de Camp qui ne contienne pas "Conan" dans le titre...

  • Cowboys & Aliens

    Quelque part dans le désert du sud des Etats Unis, un cowboy se réveille. Il a une plaie à l'abdomen, et un bracelet bizarre. Il ne se souvient de rien. Après quelques péripéties d'un cow-boy moyen, le v'là qui boit un coup au saloon. Evidemment il est recherché, et le shériff du coin l'arrête. A ce moment là, des lumières bizarres s'allument sur la colline. 30 secondes plus tard, c'est un déferlement d'explosions, de lumières bleues, et d'engins volant relativement mal identifiés. On a eu les cow-boys, voici les extra-terrestres. Contrat rempli. Evidemment, le bracelet bizarre va se révéler d'une grande utilité. Il permet de dégommer les chasseurs aliens, et d'aller traquer les aliens qui capturent les gens innocents. Une troupe de cow-boys va partir à la rescousse de leurs proches, et au passage foutre une dérouillée aux aliens.
    Le reste du film ? Tout est dit.
    cowboys.jpgLa trame du film est même plus simple que celle d'Outlander, qui nous collait un alien en plein village viking (mais passé l'aspect Valérian du début du film, on était dans une revisitation de Beowulf et Grendel...). Ici, le cadre, c'est le Far West, et le film fonctionne mieux qu'Outlander, parce que le Far West, c'est un sujet maîtrisé par les Ricains, bien mieux que le film de Vikings... Ca d'une part.
    D'autre part, c'est que pour un film qui sent la série B, voire la série Z à plein nez, on bénéficie d'une équipe première catégorie. Jon Favreau à la réalisation (Iron Man, et ça se sent au niveau des SFX, on dirait que les vaisseaux et gadgets aliens sortent de chez Stark Industries, par contre les Aliens sont pas terribles), et au casting... Daniel Craig (James Bond), Harrison Ford (Indiana Solo), sans oublier Clancy Brown (le Kurgan ! Pathfinder, Starship Troopers), Olivia Wilde (Dr House, l'an 0 des débuts difficiles), Walton Goggins (The Shield, Justified) et aussi le gamin qui fait voeu de silence dans Little Miss Sunshine, et la copine mexicaine de Kenny Powers...
    Un casting série A pour un film de série B ?? Ca laissait craindre une grosse merde signée Hollywood, de la SF pour décérébrés, avec tout plein de sentiments... Eh ben non. Même pas. Bon okay, on a une fin très film de cow-boys, à la Lucky Luke, mais entre temps... les héros sont plutôt des bad guys (avec un bon fond quand même), des persos sont éliminés sans guère de fioritures, la romance est très brève.... et y a même pas de quota de noirs dans le film. Y a même pas de fin ouverte pour faire une suite, comme c'est le cas dans 90% des films.
    Alors pour une fois, on ne boude pas son plaisir. Un concept pas vendeur à la base, et on ne se retrouve pas avec une drouille réalisée par SyFy, y a pas de quoi se plaindre !
    Par contre Harrison Ford, déjà dans Indy 4 il avait du mal, mais là il commence vraiment à sucrer les fraises. C'est moche de vieillir.