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Science Fiction - Page 2

  • RIP Richard Matheson

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    20/02/1926 - 23/06/2013

     

    L'écrivain et scénariste Richard Matheson est décédé le 23 juin... Auteur prolifique (environ 200 nouvelles), il est autant, voire plus connu pour les films réalisés sur ses scénarios, que ses écrits. Je suis une légende, Duel, l'Homme qui rétrécit ont été adaptés de ses romans, et il a été au scénario de pas mal d'adaptations cinématographiques, de Poe (la Chute de la Maison Usher, le Corbeau), et même de Denis Weatlhey car on retrouve Matheson au scénario des Vierges de Satan avec Christopher Lee dans le rôle du Duc de Richleau.
    Il a été également à l'origine de plusieurs histoires mises en scène dans la série la Quatrième Dimension.

    Un auteur incontournable qui vient de nous quitter...

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  • Red Dawn

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    Devinez quoi ? Encore un remake !

    Et là c'est du lourd. L'Aube Rouge cristallisait les peurs des Ricains sous l'époque Reagan de la pire engeance qui ait existé au monde : les cocos. Les voir débarquer en pleine cambrousse, voilà ce qui les faisait flipper, une peur bien alimentée par la propagande d'Etat, faut l'avouer.
    Depuis, on avait eu droit à Invasion USA, avec Chuck Norris. L'aspect tragique du film de John Milius en prenait un coup, parce qu'au final, si les rouges attaquent les USA, un super héros est là pour les buter, et plus une bande de gamins qui doivent faire du camping dans les bois. Les consommateurs de KFC ont soufflé un bon coup avant de rattaquer un pilon de poulet dans le bucket géant.

    Le film de Milius, avec la musique de Poledouris, rappelait par moments le grand Conan. La prédominance de la nature, et des scènes de chevauchées rappelaient la patte du réalisateur, à son apogée dans Conan (oui j'adore ce film, c'est un grand film, pas un grand Conan, mais un grand film d'heroic fantasy !).

    Ca, c'était en 1984. Les Russes avaient le couteau entre les dents, et les sud Américains avaient les grenades dégoupillées, le chemin vers les USA était largement plus court et c'est pas trois Rangers au Texas qui les auraient arrêtés (alors qu'un ou deux porte avions et destroyers, pour peu que Steven Seagal y fasse la cuisine auraient pu arrêter une avancée russe, hein, évidemment). Mais en 2013 ? Enfin... le film a été initié en 2008, et serait sorti aux USA en 2011, après pas mal de retards, la boite de prod qui a plus de ronds, et un projet qui est un peu casse-gueule. C'est sûr, quand on voit qui sont les méchants du film...

    Les méchants ? Ben Red Dawn, ça reste l'Aube Rouge (et pas verte, les musulmans leur ont mis assez profond pourtant), mais les Russes, depuis la chute du mur, ils sont pas super expansionnistes (l'ont-ils d'ailleurs jamais été ? Aller jusqu'aux USA, allons...). Restent... les Chinois ! Et ouais, de bons communistes en paix avec le fait de gagner pleiiiiiin, mais alors pleeeeeeiiiiiiinnnnn de blé, mais une armée énorme, prête à conquérir le monde... géopolitiquement ça se tient, enfin, leur combat il est surtout sur le pétrole et les ressources énergétiques, et s'ils se bastonnent, ce sera contre les Indiens qui sont bien nombreux aussi et de plus en plus riches. Alors aller conquérir les USA... ils feraient quoi les petits Chinois dans leurs usines s'il n'y avait plus de gros Ricains consuméristes hein ? Vos achats sont nos emplois, sans déconner. Enfin les scénaristes yankees, ils pensent pas si loin. Encore en plus, les Chinois, ce sont aussi des clients des Américains, au niveau films... alors s'ils venaient à boycotter Hollywood, ça ferait du manque à gagner. Raison pour laquelle les producteurs auraient changé le scénario en post-prod pour changer deux mots dans le film et quelques stock-shots, pour que l'ennemi soit : nord-coréen !!! Pratique, non ? Mais vous inquiétez pas, les Russkofs sont pas loin, avec leurs têtes d'égorgeurs.

    Voilà un petit préambule pour ce film dont on ne vous parlera pas à la télé en France. La bande annonce VF en bas de cette chronique est canadienne. La sortie française n'est pas prévue si j'ai bien compris. En cette époque de mariage gay et de business juteux de mères porteuses, la virilité n'est pas de mise dans le pays de Jean Marais !
    Pourtant, de la virilité, y en a plein dans Red Dawn. En fait le film sépare les Américains en deux catégories : les virils, qui résistent, et les fiottes, qui se planquent, voire collaborent.

    Si en 1984 le seul noir du film (un prof) se faisait buter dans les cinq premières minutes, ici, le maire est noir. Et contrairement au flic blanc qui se sacrifiera pour enjoindre ses fils à libérer le pays, ce sale démocrate, cette espèce de figure d'Obama va lâchement survivre pour collaborer avec l'ennemi, mollement, mais il reste un putain de traître. Comme tous les démocrates (alors les démocrates noirs, je vous laisse deviner !).
    Les vrais héros, ils combattent. Guidés par un grand frère qui vient des Marines, que si on oublie à un moment, on se souvient de ce qu'il est parce qu'il a un gros tatouage USMC sur l'avant-bras, les ados élevés dans la douceur de vivre, ils vont buter des cerfs dans la forêt et boire leur sang, et si dans le monde de tous les jours ils sont un peu nuls (surtout au football américain), ils vont se révéler de vrais soldats fiers de se battre pour leur terre, leur pays. Contre ces sales rouges. Ou jaunes, vu que ce sont des Coréens-Chinois, enfin bref.

    Les codes du ciné en 2013 ont changé. L'apprentissage du tir au fusil de chasse est rapide, il emmène directement à la maîtrise du fusil mitrailleur et à l'attaque commando face à l'ennemi. Et le lance-roquettes, les doigts dans le pif, même des gonzesses savent s'en servir. C'est dire. Quant aux ennemis de la nation, les collaborateurs, des Américains communistes, sale race. "C'était inévitable" comme dit le héros. Ca les empêchera pas de se faire descendre commes les envahisseurs.

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    Ils sauvent l'Amérique, avec deux filles dans le groupe. Des Femen, certainement.

    Le film de 1984 suintait le changement un changement dans la vie de ces ados, une étape difficile, pour finalement un mode de vie qui collait encore à l'Amérique sauvage, celle des pionniers, qui avaient un flingue pour se défendre, là on sent le côté super héros, et que rien n'arrête. Même pas des Spetnatz. Faut dire que le héros, c'est Thor... et même le Marine vieux briscard machin, c'est un Watchmen. En 1984 on avait un danseur et un drogué, Patrick Swayze et Charlie Sheen. Là on a des super héros.

    Remake un peu inutile du point de vue géopolitique, mais qui rentre dans cette mode actuelle du survivalisme. The Walking Dead, les ennemis ce sont des zombies. Lost, on est perdu dans la jongle d'une île. Tout ça sans électricité. Mais dans ce remake, ils s'en accomodent vite. Trop vite d'ailleurs. Et parfois, ça colle pas. Ils passent de leur montagne (où ils circulent en bagnole aisément - helloooo les mecs, les hélicoptères, vous vous en souciez pas avec une voiture bleue en plus ??) à la ville sans soucis.
    C'est bourré de choses comme ça qui ne tiennent pas, mais au final, on se laisse porter par ces mecs qui défendent leur pays des sales envahisseurs rouges.

    Les Américains doivent être rassurés. Dans leur pays, si ça merde, des mecs courageux, des super héros vont libérer le pays. Le bucket de pilons est fini, il faut songer à retourner au KFC pour prendre un soda.
    En France, imaginons un film comme ça. Des jeunes se battent contre des envahisseurs pour libérer la France... faut que les envahisseurs aient des casques à pointe et parlent allemand, parce que sinon...

  • Adieu Jacques Sadoul

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    Jacques Sadoul nous a quittés pour rejoindre les Hautes Terres du Rêve, le 18 janvier dernier.

    Il avait 78 ans, dont beaucoup d'années passées au service de la science-fiction.

    Il a longtemps dirigé la collection J'ai Lu et créé la collection Librio à 10F (entre autres choses).

    Pour en savoir plus sur lui : http://lacrypteduchatroux.hautetfort.com/archive/2012/08/22/c-est-dans-la-poche-jacques-sadoul.html

    Merci à lui pour tous ces livres.

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  • Total Recall

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    Ils ont osé... ils l'ont fait... faire une faute à Emile Zola. Ne mettre qu'un L à Zolla. Monsieur Manatane qui ne s'est pas remis de ça, ne se remettrait pas de ce remake de Total Recall. Je ne m'en remets toujours pas.
    Pourquoi détruire un tel chef d'oeuvre ? Un film d'une rare violence, subversif et qui a marqué les esprits ? Pourquoi le remplacer par un bête "actioner" avec une moule fade dans le rôle titre ?? Colin Farrell est bon dans des films comme In Bruges, mais là... on a envie d'y mettre des claques.

    Bon, quoi t'est-ce alors que ce Total Recall 2012 ? Un remake. Et pour justifier une telle entreprise, le scénario du film de 1990 (largement retouché d'ailleurs, au fil des ans, depuis l'achat par Schwarzy du projet tiré d'une nouvelle de Philip K. Dick) est modifié, mais franchement... j'ai pas compris. Le contexte est mentionné dans l'introduction, exit Mars, maintenant ça se passe entre la Fédération Britannique et la colonie d'Australie. Merde ils se sont rendus compte que le Commonwealth c'était fini ? Bon du coup on va dire que l'Australie c'est Mars, là bas aussi la terre est rouge, mais pas de bol, on n'en verra jamais la couleur. J'ai pas compris où l'action du film se passait d'ailleurs, puisque, supposant que les bidonvilles exigus où tout le monde s'entasse était l'Australie, en deux coups de métro, on trouve un Londres avec un Big Ben eclipsé par les gratte-ciels et autres autoroutes surélevées.
    J'ai envie de dire : on s'en fout. Mais le problème, c'est qu'on se fout un peu de tout dans ce film. Parce que l'histoire on la connaît. Ils ont même gardé les noms des personnages du premier film, et la trame scénaristique. Doug Quaid est ouvrier, il a un copain (qui est noir cette fois, quota rempli, merci, au revoir), et sa femme elle est un peu chaudasse, mais surtout assez sadique. Le méchant Cohaagen veut du mal à la colonie, et Doug a bien envie de s'en payer une tranche, pas avec une nana à trois nichons, mais avec du souvenir en silicone, du fake, il va faire un petit tour chez Rekall pour oublier son quotidien, et comprendre pourquoi il rêve de trucs bizarres.

    A partir de son entrée chez Rekall, on oublie le film original. Ici on entre dans un autre film, entre Die Hard 4 (du même réalisateur, d'ailleurs, qui case aussi sa femme Kate Beckinsale et nous fait profiter des plans sur son joli fessier et Bill Nighy, manquait plus que quelques lycans et on était bon pour un Total Underworld) et I, Robot, avec tout ce bordel technologique, voitures aéroglisseurs, robots flics... Dès lors que Doug Quaid veut devenir un agent secret, ça ne fait que défourailler, tomber, se faire mal mais se relever, sauter sur des trucs qui bougent, et échapper à la mort. Programme sympa, mais franchement... on se fait limite chier, quoi. Le personnage de Michael Ironside étant fusionné avec celui de Sharon Stone, Kate Beckinsale apparait donc plus de temps dans le film, et faut reconnaître que son mari sait plutôt bien l'intégrer dans le film. Dans le rôle de la salope sadique et pas sympa, mais ultra bonnasse, loin de la candeur ingénue vampirique d'Underworld, elle s'en sort haut la main. L'autre nana, Jessica Biel, ben elle s'accorde bien avec Merlu Farrell. Fade à mort. Et quand à Cohaagen, Bryan Cranston, il a plus le physique de son rôle de père de Malcom que de celui de Breaking Bad. Limite si j'attendais qu'il glisse sur une peau de banane.

    Alors oui y a de l'action, mais du too much, du n'importe quoi, souvenez-vous de John Mc Lane qui fait la guerre contre un avion Harrier ? Ici c'est pareil pendant une heure. Les décors futuristes pourraient être sympas, mais vraiment trop peu exploités, dommage.

    Maintenant, puisque le film s'appelle Total Recall, on pouvait légitimement s'attendre à quelques reprises, ou clins d'oeil, après tout, le réalisateur a dû voir le film avant, c'est pas comme s'il faisait un remake d'un film des années 20, qu'il aurait vu seulement après avoir signé le contrat, pour voir ce dont il s'agissait.

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    Ci-dessus, un argument marketing qui tombe à plat. Réel ? Imaginaire ? Total Recall 2012 reprend les codes de Total Recall 1990, pour qui on se pose toujours la question, et qui demandait de revoir le film pour avancer dans ce débat, mais ici, on s'en fout. On ne se pose plus jamais la question, dès la scène chez Rekall.

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    L'autre élément indispensable à Total Recall : les 3 nichons. Ils y sont, ne vous fiez pas au bandeau de pudeur de la photo ci-dessus, c'est une photo lors de la promo. Dans le film on les voit bel et bien. C'est le seul élément mutant du film. D'ailleurs... pourquoi cette nana a 3 nibards ? Il n'y pas de mutants, on n'est pas sur Mars, il n'est jamais question de mutation dans le film... On ne peut qu'extrapoler que dans le futur, il sera possible de se faire greffer un troisième nibard, pour peu qu'on en ait envie. Enfin dans le futur... Je pense que d'ici 10 ans c'est jouable.

    La scène de la douane, beaucoup moins inventive niveau effets spéciaux, nous fait un faux rappel de la grosse bonne femme, puisqu'une autre grosse bonne femme s'y trouve, venant pour "deux semaines" elle aussi. Mais ce n'est pas Cabillaud Farrell déguisé...

    Lors d'un combat sur un ascenseur, Flétan Farrell va aussi se retrouver avec le bras arraché d'un adversaire qui n'a pas vu le couperet arriver...

    Quant à la violence, elle est beaucoup moins cruelle et gore. Il y a certes quelques quidams victimes de tirs collatéraux, mais rien d'aussi cynique et cruel que dans le film de Verhoeven. Et pour le gore, ben vous repasserez.

    Y a pas grand chose d'autre à dire sur ce film, une bonne grosse déception prévue déjà depuis la bande annonce, qui ne fait que se confirmer à sa vision, et laisse un goût amer sur la qualité générale des films actuels. Préférez plutôt Repo Men qui est beaucoup plus proche de Total Recall que ce film ci.

  • Prometheus

    Attention ! avant de lire cette chronique, veillez à avoir déjà vu le film, ou ne rien en avoir à foutre. Je vais développer des détails qui dévoilent l'intrigue, et pourraient vous ruiner votre plaisir. Merci de votre attention.

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    Prometheus, chacun le sait, est le film de Ridley Scott faisant figure de "préquelle" à Alien. 33 ans après ce film culte, autant dire que les attentes et l'excitation étaient fortes, pour beaucoup de fans. Ne faisant pas partie de la génération qui a découvert Alien au ciné, j'ai même vu Aliens en VHS avant de voir le premier film, j'avoue bien volontiers ne pas avoir eu d'attente particulière, me doutant bien qu'en 2012, il n'y a pas beaucoup de films qui réussissent à me marquer de manière indélébile, encore moins de films hollywoodiens. C'est donc l'esprit vierge que je me suis lancé dans ce Prometheus, après avoir lu quelques avis ici et là, en général assez déçus.
    Pourquoi déçus ? Peut-être parce que le film, s'il est une préquelle d'Alien, n'est pas une génèse de la bestiole proprement dite, quoique.

    Résumons le film en quelques lignes : plusieurs années avant les évènements se déroulant dans le Nostromo, en Ecosse des archéologues découvrent des peintures datant de -35 000 ans représentant un homme solaire, et un alignement de planètes, qui ne fait que confirmer ce qui a été découvert sur d'autres continents. Il y a bien eu des extraterrestres sur Terre, des "ingénieurs", qui ont apporté le savoir.
    L'avantage d'être dans le futur, c'est que, puisqu'on a décodé ce putain de schéma de planètes et qu'on sait où elles sont, on peut y aller, car on a des vaisseaux spatiaux, bien plus confortables que ces 4L de l'espace que sont les Soyouz et autres Challenger à sièges en skaï qui te ruinent le dos au bout d'un million de kilomètres.
    Une équipe hétéroclite d'archéologues, géologues, biologistes, mercenaires et un putain de robot, équipe financée par le magnat Weyland, se rend donc sur la planète convoitée. Elle y découvrira des choses incroyables, dures à décoder et comprendre (sauf quand on est un putain de robot). Des statues, des trucs qui ressemblent à des urnes funéraires, et des ingénieurs géants morts. Et de la vie... qui coûtera bien évidemment la vie à l'équipage.

    Ce qu'il faut remarquer, dès les premières images du film, c'est que c'est beau. Beaux paysages terriens, mais également de la planète machin, et les effets spéciaux sont de toute beauté. Ils ont mis le paquet là dessus. Ridley Scott reprend les codes du premier Alien, mais à la sauce 2012. Le vaisseau a globalement ces mêmes couloirs blancs immaculés, mais les appareils de contrôle tiennent plus de l'Ipad perfectionné que de l'ordinateur à bandes. Le design du vaisseau est plus classe que le Nostromo cependant. Ca se tient, le Nostromo est un convoyeur, il est un chalutier philippin à côté du yacht affrété par Weyland.
    Hormis la découverte du "temple" des ingénieurs qui rappelle la découverte des oeufs par l'infortunée équipe du Nostromo, un autre passage nous remet dans la tête des souvenirs de petite culotte... L'héroïne, jouée par Noomi Rapace, qui se retrouve en petite tenue à l'occasion d'une césarienne improvisée. Ici, la demoiselle porte une espèce de culotte/pagne/bande, sur les seins également, qui pourrait rappeler la bande Velpo. Quand elle se plante un sédatif dans la cuisse, on ne m'empêchera pas de penser que Scott cadre et s'attarde un peu sur le plan juste pour le plaisir de filmer la motte de Noomi.

    Mais en dehors de ces détails, j'ai bien l'impression que Ridley Scott est resté fixé dans le passé. En effet, l'introduction du film présente un ingénieur sur Terre, dans un paysage assez dévasté, mais où une cascade gronde. L'extraterrestre se désape et apparait un E.T grand, musclé, au visage glabre, une créature entre un dessin de Moebius et une sculpture d'Arno Breker, sur un fond peint par Siudmak. Un disque dans le ciel apparait comme son vaisseau, cette scène renvoie complètement à la SF des années 70 pour son aspect graphique, comme on a pu le voir dans les Metal Hurlant, les couvs de bouquins SF, et autres douceurs éditées chez les Humanoïdes Associés.
    Remarquons aussi que les designs sont en décalage avec ceux de Giger. Le Suisse n'étant pas associé à ce film, les designs proviennent d'une autre équipe, et parfois on peut trouver qu'il y a un décalage entre le côté pur et bleu des Ingénieurs, et leur combinaison, casque et intérieur du vaisseau qui sont les créations de Giger.

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    Quant à la découverte des peintures rupestres présentant un homme solaire et des planètes, là, on renvoie directement à Jacques Bergier et surtout Robert Charroux, qui auraient bien aimé voir ce film, s'ils étaient encore vivants. Toute une littérature des années 60 à 70.
    Ridley Scott renvoie vers cette vision de la SF, c'est certain.

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    Non il ne s'agit pas des grottes du Tassili, mais bien d'un film

    Le film, contrairement à Alien, n'est pas terrifiant. Il n'y a pas de frissons, pas cette goutte de sueur qui coule dans le dos pour se loger entre les fesses, comme quand Ripley chassait la bestiole dans les corridors. Il n'y pas de moment de tension réellement, même quand Noomi se retire une bestiole du ventre, ou n'a plus que quelques secondes pour atteindre des capsules d'oxygène. L'action, soutenue, passe, mais ce n'est pas Alien.
    C'est peut-être ça d'ailleurs qui a déplu à tant de monde. Ca n'est pas Alien. Ca n'est pas un remake (hormis quelques scènes, comme je l'ai dit, et la duplicité de ce putain de robot), et ce n'est pas une clarification de qui sont les xénomorphes, de quelle planète ils viennent, qu'est ce qu'ils mangent au petit déjeuner, et comment la reine fait pour être fécondée.
    Enfin on en apprend l'essentiel, mais le gros du film, c'est les ingénieurs. Et le titre du film porte la solution. C'est le nom du vaisseau spatial, okay, mais c'est la solution. Je vous la livre ici, vous êtes prévenus, si vous n'avez pas vu le film.
    Les ingénieurs se sont installés sur une planète pour mettre au point une arme puissante. Les urnes sont des éprouvettes contenant une matière noire vivante (hi hi ça me rappelle le symbiote de Venom !) qui peut s'avérer très dangereuse. Une arme qui finalement s'est retournée contre les ingénieurs, qui ont voulu porter le feu, et se sont brûlés les ailes. Des ingénieurs, qu'on imagine super sympas, mais quand un de ces géants sort de son sarcophage, il n'est franchement pas très sympa avec les êtres humains. D'ailleurs, pourquoi étaient-ils venus sur terre ? Pourquoi le dernier s'est-il suicidé plutôt que de foutre le camp ? L'homme est-il une création des extraterrestres, un bidouillage scientifique, ou une arme, comme le sont les xénomorphes ?
    Ah les xénomorphes... Il n'y en a pas dans le film. Il y a un ersatz de face hugger, plutôt un prémice, sorte de serpent mais qui remplit la même fonction. Et la bestiole que porte Noomi dans son bide, provient de la fornication avec un être humain infecté par la matière noire. Une sorte de pieuvre cthuluesque inédite. Une pieuvre qui va mettre ses oeufs dans le corps d'un ingénieur, et il en ressortira un prototype de xénomorphe... Séquence finale que les déçus devaient attendre depuis le début du film... Mais l'on sait depuis les études scientifiques rendues publiques sous le nom de "Aliens vs Predator" que le xénomorphe prend sa forme en partie par celle de son hôte. Le xénomorphe n'est qu'une version métisse dont le look dépend de ses hôtes, et de son ascendance.
    On peut donc déterminer que l'Alien est à la base cette matière noire. Quand elle coule sur le sol, elle devient liquide et l'espèce de pré-face hugger/serpent en jaillit. La question est : est-ce la transformation première de la matière noire, créée au contact de la pierre, ou est-elle issue d'un croisement déjà effectué ?
    Les ingénieurs sont les Prométhée, ils ont créé ce monstre, et il leur en a coûté la vie.
    L'autre Prométhée, c'est Weyland, que tout ça intéresse. En savait-il plus sur les ingénieurs et leur création quand il a dépêché l'expédition ? Aliens Vs Predator et même le jeu vidéo (qui n'est pas si mal !!) le laissent à penser... Weyland, complètement croulant, veut continuer à vivre. Il veut les technologies.

    Bon, si moi le film m'a plu, tant sur l'aspect graphique que conceptuel, il y a quand même des passages qui ne tiennent pas vraiment debout. Enfin, des erreurs sur lesquelles il vaut mieux ne pas trop s'attarder, sinon le film peut être gâché... Le géologue et le biologiste qui laissent tomber l'expédition pour rentrer au chaud dans le vaisseau, et se perdent... alors que le géologue a lancé des boules scanners qui détaillent le labyrinthe en envoyant une cartographie 3D au vaisseau... il n'a pas une version mobile sur son Iphone 50 ? Et puisqu'ils peuvent communiquer avec le vaisseau par radio, même si la réception est pas top (enfin chez moi dès qu'il pleut, la TNT c'est pire hein), pourquoi ne demandent-ils pas leur chemin ?
    Lorsqu'elle veut se faire avorter, Noomi se barre en vitesse (tout en se tenant le ventre) de la pièce où le robot et le chirurgien veulent l'y garder. Ils ne la rattraperont jamais. Pourquoi ? C'est bien la peine de faire des expériences pour que le cobaye décide de jouir de sa propre personne. Dans quel monde on vit ? Arrivée au module de chirurgie autonome qui coûte la peau des roustons, propriété exclusive du commandant Charlize Theron, Noomi demande une césarienne. "Désolé, cette machine ne fait pas ça, elle ne traite que les hommes". Ah ! Ben c'est con ça, Charlize Theron est une femme. Elle n'avait pas dû s'en servir. Mais pour la garantie elle repassera. Ceci dit... comme Weyland est sur le vaisseau, passager clandestin dont personne ne semblait se douter... peut-être le module était prévu pour lui (puisque Charlize est sa fille en fait. Le mec a l'air d'avoir 100 ans, mais il avait dû prendre du viagra quand il avait 70 ans).
    Puisqu'on parle de Weyland, d'ailleurs. C'est l'acteur Guy Pearce qui incarne le rôle (Lance Henriksen n'était pas libre ?), sous une tonne de maquillage, pour paraître vieux. Mais pourquoi ne pas avoir pris un acteur âgé ?? Parce que les acteurs américains âgés ont l'air d'avoir 25 ans ? Pas faux, mais prenez Tommy Lee Jones, dans Men In Black 3, il a l'air d'avoir 90 ans et une maladie dégénérescente qui fait lui fondre le visage... Bon Weyland apparait jeune dans les trailers de Prometheus, qu'on peut trouver sur internet, qui apportent quelques explications, notamment sur le fait qu'en 2080 il y aura des putains de robot qui seront en tous points identiques aux hommes (si je vis assez vieux jusque là, j'aimerais surtout savoir si on portera tous des combinaisons brillantes, si on mangera des pilules qui équivalent à un poulet rôti (avec le goût, svp) et surtout si on aura des voitures qui volent ! Et un système qui pourra m'éviter d'avoir à me faire livrer des stères de bois pour préparer l'hiver). Mais bref, pourquoi ne pas avoir deux acteurs, un Weyland jeune, et un Weyland vieux ? Parce que les effets spéciaux les plus ratés du film, sont ceux du visage du vieux Weyland.

    Mais bref. Je salue Ridley Scott d'avoir modifié le projet pour ne pas avoir un bête film sur les xénomorphes, mais pour avoir fait un film de SF à grand spectacle, et remis au goût du jour les codes visuels de la SF pulp des années 70.

  • Starship Troopers Invasion

    Voici un nouvel épisode de Starship Troopers, après le film à gros budget, la suite au format téléfilm, l'autre suite qui se voulait une vraie suite du premier, et maintenant... l'épisode en images de synthèse.

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    Les images de synthèse étant déjà une large part de Starship Troopers, ça ne pose donc pas vraiment de problèmes... Alors, plutôt Beowulf ou plutôt Arthur et les Minimoys ? et bien plutôt Final Fantasy, ou encore Space Battleship Yamoto pour être précis (bien que ce film, j'ai zappé avant la fin, trop chiant pour l'occidental que je suis).
    C'est un studio japonais qui a réalisé cet épisode de Starship Troopers, sur une production... Casper Van Dien. Et oui, l'acteur a pas eu l'air de détester le concept, après avoir joué dans les épisodes 1 et 3, il produit le quatrième, et son personnage de Rico y est présent (mais ce n'est pas la voix de Van Dien).
    En fait, on retrouve les trois personnages principaux du film originel. Rico, passé général, Ibanez, la capitaine de vaisseau, et Jenkins, le télépathe avec son manteau qui faisait très nazi.
    Les visages ont tout de même un peu changé. Rico est couturé de partout, borgne, et ne ressemble plus à Van Dien (au mieux il ressemble à l'acteur de Spartacus. C'est à dire qu'on se souvient pas de sa tronche), Ibanez n'a pas les traits de la belle Denise Richards, mais là, plutôt d'une latine américaine (blanche).

    L'action se situe plusieurs années après l'épisode 3, Rico est général, Jenkins est devenu ministre... mais les insectes sont toujours là. Et contrairement à la chanson des Inconnus, les insectes ne sont pas nos amis.
    Une mine est infectée, sur un bout de rocher, et une équipe nettoie tout ça. Pourtant, Ibanez se voit dépossédée de son vaisseau, par le mystérieux Jenkins. Elle rejoint un autre vaisseau, l'Alesia, qui au final viendra porter secours au premier vaisseau, qui ne répond plus au contact... On se doute un peu de ce qui se passe, avec Jenkins et ses coups fourrés, et un vaisseau où flottent des cadavres, à la gravitation désactivée... et une grosse bébête...
    Oui on se doute bien de ce qui va se passer. Le scénario est pas très intéressant, ici c'est surtout l'aspect space marines qui nous intéresse. D'ailleurs... les Troopers ont un look très Space Marine, avec un exosquelette propice aux missions dans l'espace. Ca mitraille sec, les insectes explosent, les Troopers se font transpercer... du Starship Troopers pur jus.

    Le fait que ce soit en images de synthèse permet d'aller plus loin dans le mitraillage, les cadavres qui explosent, les vaisseaux spatiaux, et les décors intérieurs. Pourtant, c'est pas tout le temps réussi. Si les textures des armures, des armes sont bien réussies (et encore j'ai pas regardé ça sur une grosse télé HD boule ray machin chose), les visages sont plus lissés, et des fois les corps sont un peu trop stylisés... façon manga. Bah ouais, équipe japonaise hein. Et ça se sent aussi au travers de certains mouvements et expressions. Mais une fois immergée dans le film, on n'y pense plus trop.
    Et qui dit Starship Troopers, dit nichons et érotisme latent. Bon, on a droit à deux paires de loches et un fessier. Contrat rempli. Bon après c'est de l'image de synthèse hein, c'est pas super excitant (un dessin animé a davantage de portée à élever la témpérature du calcif, ceci dit).

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    Ca te branche, on s'en paye une tranche ?


    Malheureusement, sur l'aspect "Voulez-vous en savoir plus ?" typique de Verhoeven (cf Robocop), avec ses films de propagande, publicités à but patriotique, là, que dalle. On est dans un quasi huis clos, qui rappellera beaucoup plus Aliens, en fait. Même la reine des insectes a un design qui nous rappelle la fameuse "pute" de Ripley.

    Passons maintenant au point qui tue dans le film. Le vaisseau est entrainé vers la Terre pour s'y écraser, et en pleine zone habitée... je vous le donne en mille, Paris. Oui, on voit la tour Eiffel. Resituons l'action. L'alien a pris le contrôle, et le vaisseau file vers la Terre, il entre dans l'atmosphère et on peut voir des villes, car il fait nuit, et au sol, il y a des lumières. Quelques minutes plus tard, le vaisseau manque de s'écraser sur Paris, arrivant à redresser in extremis... Encore quelques instants, et le vaisseau atterrit un peu en catastrophe... dans des montagnes enneigées. Et il fait jour. Euh ??? Donc si on comprend bien le vaisseau atterrit à l'ouest de Paris, dans une zone montagneuse... oulà... si on cherche bien, on pourrait se dire que ce sont les highlands écossais ? Mais vu qu'il fait jour, ça colle pas niveau méridiens... Eh eh. Bah on a l'habitude de la géographie assez hasardeuse des films, surtout en France (parce qu'on arrive plus à calculer la distance et le temps...).

    Alors quoi au final ? Eh bien j'ai trouvé que c'était un épisode sympa, qui n'apporte pas grand chose au concept global de Starship Troopers, mais qui est assez plaisant. Difficile de ne pas penser à Pitch Black, dont le troisième épisode devait être réalisé en images de synthèse, et on mettra de côté Animatrix, qui lui, ne servait à rien (et les Clone Wars ? Eh eh, dommage qu'ils soient trop timorés et pour un public plus jeune encore que les films, sinon j'avoue que j'aime bien).
    Si Starship Troopers peut encore être décliné en films de cette manière, je ne dis pas non !