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La Crypte du Chat Roux - Page 5

  • Décès de Robert Maloubier

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    Robert Maloubier, dit "Bob" est décédé le 20 avril 2015. Soldat et espion français, sa vie est digne d'un "J'ai Lu leur Aventure". Engagé dans le Service espionnage anglais pendant la guerre, il a échappé à la mort, mitraillé, pourchassé par les Allemands. Blessé, mais sauvé par l'immersion dans une eau froide, le type ne manque pas de chance, et de culot. Saboteur de ponts, d'usines, roi du cordeau détonateur, il devint après cela formateur des nageurs de combat... Une spécialisation qui l'a amené à rencontrer Cousteau, l'autre nageur du monde du silence (pour qui le couteau est beaucoup plus resté dans sa gaine, accrochée au mollet !)

    A se mettre sous la dent, quelques livres biographiques qui taisent certainement beaucoup de choses, espionnage oblige, et un film documentaire sorti il y a une paire d'années, extrêmement intéressant. On y apprend notamment qu'il vaut mieux se cacher au milieu d'un champ à découvert que dans un bosquet, parce que personne ne viendra vous trouver dans un champ !


    L'Espion Vous Salue Bien par zoxeacopate

  • SABBATH ASSEMBLY - Eno ot Derotser - ADDENDUM IMPORTANT

    Quelques mois après ma chronique de la K7 de Sabbath Assembly, un nouvel élément est arrivé à ma connaissance, qui change radicalement non pas la valeur musicale de cet enregistrement, mais la cause de son existence.

    Pour ceux qui ont lu ma chronique et veulent en savoir plus, rendez-vous sur la dite note, augmentée d'un addendum qui vous révèle l'entière vérité:

     

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  • Un requin-lutin préhistorique pêché au large de l'Australie

    Tiré du site Le Monde (source AFP)

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/03/un-requin-lutin-peche-au-large-de-l-australie_4586182_3244.html

     

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    Un requin-lutin, une espèce rare de requin préhistorique surnommé « l'Alien des abîmes », a été capturé au large de l'Australie et remis à un musée qui a montré mardi l'étrange animal.

    Vivant dans les grandes profondeurs, le requin-lutin a un nez aplati, un corps rose et flasque et des dents en forme de clou. Il mesure entre trois et quatre mètres de longueur à maturité.


    « Il est assez impressionnant. Il n'est pas hideux, il est beau », a assuré le responsable des collections de poissons de l'Australian Museum, Mark McGrouther. « Ce n'est pas courant d'en attraper un et il est d'ailleurs assez rare de croiser cet animal », a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait seulement du quatrième requin-lutin du musée.

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    Il a été capturé en janvier par un pêcheur près d'Eden, au large de la côte sud-est de l'Australie, à environ 200 mètres de profondeur. Le corps de l'animal, en excellent état, a été remis à ce musée de Sydney après un passage par un aquarium.

    Le requin-lutin est présent dans les océans Pacifique, Atlantique et Indien. Bien qu'on en sache peu sur cet animal, dont le nom scientifique est Mitsukurina owstoni, il est considéré comme un fossile vivant, datant de quelque 125 millions d'années.

    Le requin-lutin est doté d'une mâchoire étonnante qu'il déploie en avant dès qu'une proie est détectée puis qu'il rétracte sous son nez charnu en forme de pelle. « Il ratisse le fond sous-marin puis, quand il détecte un petit poisson, un calamar ou un crabe, il propulse sa mâchoire et attrape tout ce qui passe », a expliqué Mark McGrouther.

     

    J'ajouterai que ce requin a un gros pif et vu sous l'angle pris par les photos, je le nommerai plutôt de la dénomination latine Carcharodon "Carcharias Robertus Dalbanus".

     

  • Le Doggerland, terre engloutie

    Un article très intéressant tiré du National Geographic : http://www.nationalgeographic.fr/6308-comprendre-la-disparition-du-doggerland-pays-immerge-en-mer-du-nord/

     

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    copyright Robert Clark

     

    Sur les traces du Doggerland, pays immergé depuis 8 200 ans

    Depuis des décennies, des pêcheurs de la mer du Nord remontent dans leurs filets les traces d’un monde disparu. Aujourd’hui, les archéologues se posent une question d’actualité : qu’arrive-t-il aux habitants d’un pays qui disparaît sous les flots ?

    Personne ne voulut croire à un monde perdu quand ses vestiges commencèrent à remonter du fond de la mer du Nord.

    Les premières traces firent surface il y a un siècle et demi, lorsque les pêcheurs des côtes néerlandaises adoptèrent à grande échelle la technique du chalut à perche. Ils traînaient au fond de la mer des filets lestés, qu’ils remontaient grouillants de soles, de carrelets et d’autres poissons des profondeurs. Mais, parfois, une énorme défense tombait avec fracas sur le pont, ou bien les restes d’un aurochs, d’un rhinocéros laineux ou de quelque autre espèce éteinte.

    Des générations plus tard, Dick Mol, paléontologue amateur, persuada les pêcheurs de lui porter les ossements, accompagnés des coordonnées des lieux de découverte. En 1985, un capitaine lui rapporta une mâchoire humaine superbe­ment conservée, avec des molaires usées.

    Avec son coreligionnaire et ami Jan Glimmerveen, Mol la data au radiocarbone : 9 500 ans. L’individu avait donc vécu au Mésolithique, compris en Europe du Nord entre la fin de la dernière glaciation, voilà environ 12 000 ans, et l’avènement de l’agriculture, 6 000 ans plus tard.

    « Nous pensons que [cette mâchoire] provient d’une sépulture, avance Jan Glimmerveen, une sépulture demeurée intacte depuis que ce monde a disparu sous les eaux, il y après de 8000 ans.»

    L’histoire de cette terre submergée débute avec le recul des glaces. Il y a 18 000 ans, les mers autour de l’Europe du Nord étaient plus basses d’environ 122 m qu’auourd’hui. Le Royaume-Uni ne constituait pas une île mais la pointe nord-ouest et inhabitée de l’Europe.

    Des toundras gelées le séparaient du reste du continent. Tandis que la planète se réchauffait et que les glaces reculaient, cerfs, aurochs et sangliers s’avancèrent vers le nord et l’ouest. Les chasseurs les suivirent. Quittant les hautes terres de ce qui est à présent l’Europe continentale, ils se retrouvèrent dans une vaste plaine de basse altitude.

    Les archéologues l’appellent le Doggerland, d’après le Dogger Bank, vaste banc de sable de la mer du Nord parfois dangereux pour les navires. Ce territoire était jadis vu comme un pont terrestre et largement inhabité entre l’Europe continentale et le Royaume­-Uni actuels.

    De nos jours, on pense que le Doggerland fut peuplé par des hommes du Mésolithique, sans doute en grand nombre, jusqu’à ce que l’implacable montée des eaux ne les en chasse, des millénaires plus tard.

    Une époque de bouleversements climatiques et sociaux s’ensuivit. À la fin du Mésolithique, l’Europe avait perdu une portion substantielle de ses terres émergées et ressemblait beaucoup à ce qu’elle est aujourd’hui.

    Nombre de spécialistes considèrent désormais le Doggerland comme la clé pour comprendre le Mésolithique en Europe du Nord, et cette période elle­-même comme un âge susceptible de nous éclairer au moment où nous traversons une nouvelle phase de changements climatiques.

    Dirigée par Vince Gaffney, une équipe d’archéologues environnementaux de l’université de Birmingham nous a fourni une bonne idée de l’aspect de cette contrée disparue. En s’appuyant sur les données de relevés sismiques, ces chercheurs ont reconstitué numériquement près de 46 620 km2 du paysage submergé – une superficie supérieure à celle des Pays-Bas.

    Vince Gaffney est directeur de l’IBM Visual and Spatial Technology Centre de l’université de Birmingham. Là, il projette sur de gigantesques écrans couleur des images de la terra incognita.

    Le Rhin et la Tamise s’y rencontraient, se déversant vers le sud dans un fleuve qui coulait là où se trouve dorénavant la Manche. Tenant compte du climat de l’époque, peut-être plus chaud qu’aujourd’hui de quelques degrés seulement, les courbes sur l’écran symbolisent des collines légèrement ondulées, des vallées boisées, des marais luxuriants et des lagunes. « Cet endroit était un paradis pour les chasseurs-cueilleurs », assure Vince Gaffney.

    Avec la publication de la partie initiale de cette carte, en 2007, les archéologues ont pu « voir » pour la première fois le monde mésolithique, et même identifier des emplacements probables de peuplements.

    Avec l’espoir de les exhumer un jour. Pour l’heure, ces sites restent hors de portée, à cause des coûts de l’archéologie sous-marine et de la mauvaise visibilité régnant en mer du Nord. Mais les archéologues ont d’autres moyens pour découvrir qui étaient les habitants du Doggerland et comment ils réagirent à l’inexorable transgression de la mer.

    Il y a d’abord les trésors remontés par les pêcheurs. Glimmerveen a accumulé plus d’une centaine d’objets, outre la mâchoire humaine : os d’animaux portant des traces de dépeçage, outils en os et en bois de cerf, dont une hache ornée d’un motif en zigzag.

    Les lieux de ces trouvailles sont connus et, au fond de la mer, les objets s’écartent en général peu du point où l’érosion les libère. Glimmerveen est donc quasi sûr que nombre d’artefacts viennent d’une zone précise du sud de la mer du Nord, appelée De Stekels (« les épines ») par les Hollandais et hérissée de crêtes sous-marines : « Le ou les sites devaient être proches d’un réseau hydrographique. Peut-être ces gens vivaient-ils sur des dunes de rivière. »

    Une autre façon de comprendre les habitants du Doggerland consiste à fouiller aux alentours des sites intertidaux ou en eaux peu profondes, d’un âge similaire. Comme celui de Tybrind Vig, à quelques centaines de mètres de la côte d’une île danoise de la mer Baltique, dans les années 1970 et 1980.

    Il a livré les traces d’une culture de la pêche étonnamment avancée de la fin du Mésolithique, dont des pagaies de canot finement décorées et plusieurs canots minces et longs (l’un mesure plus de 9 m).

    Plus récemment, Harald Lübke et ses collègues du Centre d’archéologie balte et scandinave du Schleswig (Allemagne) ont fouillé plusieurs villages sous-marins, vieux de 8 800 à 5 500 ans, dans la baie de Wismar, le long de la côte balte allemande.

    Ces sites révèlent un changement de régime alimentaire de leurs habitants, passés de poissons d’eau douce à des espèces marines tandis que la montée de la mer transformait leur territoire. Au fil des siècles, les lacs intérieurs ceints de forêts firent place à des marais roseliers, à des fjords et, enfin, à l’actuelle baie ouverte.

    Même métamorphose à Goldcliff, le long de l’estuaire de la Severn (pays de Galles), que l’archéologue Martin Bell et son équipe de l’université de Reading fouillent depuis vingt et un ans. Au Mésolithique, le fleuve coulait dans une étroite vallée encaissée. Le niveau de la mer s’élevant, son cours déborda de la vallée, puis s’élargit, créant les contours de l’estuaire actuel.

    Un jour d’août, à Goldcliff, lors d’une marée exceptionnellement basse, je suis Bell et ses collègues à travers des vasières ruisselantes qui aspirent les semelles de nos chaussures. Nous passons devant d’énormes troncs noirs de chênes préhistoriques gisant conservés dans la boue. 

    Nous disposons de moins de deux heures avant que la marée ne remonte. Nous arrivons à une saillie ordinaire qui, il y a 8 000 ans, formait le bord d’une île. Un membre de l’équipe l’asperge d’eau à haute pression et, soudain, y apparaissent une série de vieilles empreintes – trente-neuf en tout –, laissées dans les deux sens par trois ou quatre individus tout du long. « Peut-être ont-ils quitté leur campement pour relever leurs nasses dans un chenal alentour », suggère Bell.

    À une époque, estime le chercheur, l’estuaire abritait de nombreux campements, chacun habité par un groupe familial élargi de peut-être dix individus. Ces campements n’étaient pas occupés en permanence.

    Le plus ancien aurait été submergé lors des plus hautes marées ; ses visiteurs étaient donc bien saisonniers et reconstruisaient leur camp un peu plus haut sur le versant à chaque fois qu’ils y retournaient.

    Et, chose étonnante, ils revinrent là pendant des siècles, voire des millénaires, retrouvant leur chemin à travers un paysage radicalement changé. Ils durent être témoins de l’engloutissement et de l’agonie de la forêt de chênes.

    « Il y eut probablement une époque où des chênes d’une taille colossale se dressaient, morts, dans les marais salés, explique Bell. Cela devait être un paysage étrange. »

    Été et automne étaient sans doute des saisons fastes le long de la côte, avec, dans les marais, des pâturages attirant des animaux sauvages que l’on pouvait chasser. La pêche était bonne, les noisettes et les baies abondaient.

    À d’autres périodes, les groupes gagnaient les hauteurs, suivant vraisemblablement les vallées des affluents de la Severn. Avec une culture uniquement orale, les individus âgés devaient être des dépositaires cruciaux de la connaissance de l’environnement, par exemple capables d’interpréter les migrations des oiseaux et de dire au groupe quand arrivait l’heure de partir pour la côte ou de prendre la direction de zones plus élevées.

    La découverte de très nombreux objets sur des superficies réduites suggère que les hommes du Mésolithique se réunissaient chaque année pour des manifestations sociales – peut-être au début de l’automne, lors de l’arrivée des phoques et de la montaison des saumons.

    Dans l’ouest du Royaume-Uni, ces rassemblements avaient lieu au sommet de falaises surplombant les terrains de chasse. Ils permettaient sans doute aux jeunes gens des divers groupes de trouver des partenaires et d’échanger des informations sur des réseaux de rivières situés au-delà du territoire de chaque groupe – qui devenaient vitales alors que la mer continuait à bouleverser le paysage.

    Au plus rapide, le niveau de la mer s’élevait de 1 ou 2 m par siècle. Mais l’inondation ne fut pas uniforme, du fait d’une topographie irrégulière. Aux basses altitudes du Doggerland, la montée des eaux changea les lacs intérieurs en estuaires.

    La reconstitution numérique de Gaffney montre que l’un d’entre eux en particulier, l’Outer Silver Pit, contient d’importants bancs de sable que seuls de violents courants de marée ont pu créer

    À un moment, ces courants rendirent sans doute dangereuse la traversée dans des canots en bois, pour constituer au bout du compte un obstacle permanent interdisant l’accès aux terrains de chasse autrefois familiers.

    Comment les chasseurs du Mésolithique, tellement en phase avec le rythme des saisons, s’adaptèrent-ils quand leur monde commença à disparaître ? Jim Leary, un archéologue travaillant pour English Heritage, s’est livré à une étude approfondie de la littérature ethnologique, en quête de parallèles avec les Inuits et d’autres chasseurs-cueilleurs modernes confrontés aux changements climatiques.

    Pour ceux qui, doués pour la pêche ou la construction de bateaux, surent tirer profit de la montée de la mer, les nouvelles ressources durent être une aubaine… pendant un temps. Mais il arriva finalement un stade où la perte du territoire effaça ces bénéfices substantiels.

    Les anciens des peuples du Mésolithique – ces « dépositaires de connaissances », comme les qualifie Leary – se seraient alors trouvés dans l’incapacité de lire les subtiles variations saisonnières dans le paysage et d’aider le groupe à s’organiser en conséquence.

    Coupés de leurs territoires de chasse, de pêche, ou même de leurs cimetières, ces gens durent éprouver un sentiment profond de déracinement, observe Leary, « tels des Inuits que la débâcle empêcherait de retourner chez eux ».

    « Il y aurait eu d’énormes mouvements de population, selon Clive Waddington, d’Archaeological Research Services Ltd., du Derbyshire. Les gens vivant dans ce qui est aujourd’hui la mer du Nord auraient été déplacés très rapidement. »

    Certains se dirigèrent vers le Royaume-­Uni. Les premières collines qu’ils aperçurent furent donc celles de sa côte nord­-est. Là, à Howick, dans le Northumberland, l’équipe de Waddington a découvert les restes d’une habitation reconstruite trois fois en 150 ans.

    Cette cabane, l’une des premières à attester un mode de vie sédentaire au Royaume-­Uni, date d’environ 7900 av. J.­C.
    Waddington voit dans son occupation répétée le signe d’un attachement croissant au territoire : les autochtones défendaient leurs foyers contre les vagues de réfugiés du Doggerland.

    « Nous savons quelle importance avaient les zones de pêche pour la subsistance de ces gens, explique Anders Fischer, archéologue à l’Agence danoise pour la culture. Si chaque génération voyait disparaître ses meilleures zones de pêche, il lui fallait en trouver de nouvelles, ce qui devait souvent causer des rivalités avec les groupes environnants. Dans des sociétés à la faible complexité sociale, où aucune autorité n’existait pour gérer les conflits, cela finissait probable­ ment dans la violence. »

    Il arriva cependant un moment où la mer épuisa la capacité de survie des habitants du Doggerland.

    Il y a quelque 8 200 ans, après des millénaires de montée progressive des océans, une libération massive d’eau d’un lac glaciaire géant d’Amérique du Nord, le lac Agassiz, engendra un bond du niveau des mers de plus de 60 cm.

    En ralentissant la circulation d’eau chaude dans l’Atlantique Nord, cet afflux d’eau glacée causa un brusque plongeon de la température. Des vents glacials battirent les côtes du Doggerland – s’il en restait.

    Vers la même époque, un glisse­ ment de terrain survint sur un fond marin, au large de la côte norvégienne. Ce « glissement de Storegga » provoqua un tsunami, qui inonda les littoraux de l’Europe du Nord.

    Puis, voilà environ 6 000 ans, un nouveau peuple venu du Sud débarqua sur les rivages très boisés des îles Britanniques. Il arriva à bord de bateaux, avec des ovins, du bétail et des céréales. Aujourd’hui, les descendants de ces premiers fermiers du Néolithique, quoique dotés de moyens bien plus avancés, voient à nouveau se profiler la menace d’une montée des eaux.

     Laura Spinney 

     

    Une carte plutôt parlante :

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    et une carte des fonds marins qui montre bien le plateau et la vraisemblance d'un continent englouti :

    Carte_des_fonds_océanqiues_de_l_Atlantique_Nord.jpg

    A la lecture de ce passionnant article, on ne me retirera pas de la tête ce que je pressentais déjà. -8000 ans, on est pas loin des -12000 ans qui ont vu la Terre se métamorphoser après quelques cataclysmes.

    On peut logiquement se reposer la question de l'Atlantide, même si la terre immergée était peut-être plus une zone de forêt que le centre d'une civilisation en avance... et également Thulée, et l'Hyperborée...

    On relira Robert Howard avec plaisir et le sentiment que tout était déjà écrit là... Conan et Kull.

    Ou alors on va continuer de croire que ce sont les particules fines, les feux de cheminée et les diesels à Paris, le tri sélectif pas bien fait qui font modifier la planète. Il suffit de payer une taxe carbone et de respirer une fois sur deux pour sauver la planète.
    J'ai vu cette carte sur internet pour illustrer le Doggerland :

    dTocCxd.jpg

    On remarquera que le profil de la côte française reste le même que l'actuel. L'infographiste responsable de cette carte n'a pas de vision globale et est resté un peu paresseux pour le coup. C'est l'état d'esprit actuel, en fait. Pas de vision globale des choses. J'imagine que si c'est un Français qui a réalisé la carte, il a dû défiler en janvier en s'estimant "être Charlie".

  • Sept cavaliers - Jean Raspail

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    "Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée". C'est ainsi que commence et termine ce livre de Jean Raspail. Dans un royaume imaginaire, à une époque mal définie, sept soldats quittent une ville à moitié abandonnée et chevauchent, presque sans but. Sans espoir.

    L'espoir, c'est le maître mot du livre. La Ville, capitale du margrave, n'est plus qu'une illusion fantoche, dans une réalité violente, où l'ordre n'existe plus que dans les derniers quartiers du patriarche. Ce dernier charge un lieutenant colonel d'aller voir ce qui se passe aux confins du royaume. Car ici, c'est la fin. La décadence, la dégénérescence complète. L'ordre a cessé. Plus rien n'est assuré. Les gens sont partis. Les jeunes sont sous l'influence de drogues.
    Le lieutenant colonel, Silve de Pikkendorff mobilise six hommes et ils quittent la Ville à cheval, pour chercher l'espoir, dans un monde de désespoir. Confrontée à la violence des pillards, les peuples séditieux, les ruines des villes jadis florissantes, la troupe va s'égrener lentement dans un voyage où personne ne compte les jours de la même manière, mais qui semble durer une éternité. A la dernière station de ce purgatoire, cette éternité devient réalité, une réalité de désespoir pour ceux qui la rencontrent.
    Entre temps, ceux qui espèrent ont quitté la troupe, laissant les autres dans leur voyage éternel.

    Voilà un livre qui semble désabusé, surtout dans sa toute fin. La margravie est un royaume inventé, qu'on placerait à l'Est de l'Europe, le nom de "margrave" venant du germain "mark graff", le comté de la frontière, de la marche. Marche de l'Europe germanique, qu'on imagine celle de l'Empire austro-hongrois, et les aventures de ces soldats pourraient débuter... en Ukraine actuelle, porte vers les tribus tchétchènes anciennement pacifiées et intégrées, porte vers les déserts du sud, porte vers les forêts du Nord.
    Quant à l'époque, les cavaliers aux beaux uniformes nous rappellent les uniformes du XIXème siècle, héritages napoléoniens, mais les chemins de fer existent, et les premières mitrailleuses également. On pourrait alors estimer à 1850 cette période du roman.

    Jean Raspail évoque un Empire au passé flamboyant mais tombé en pleine décadence, en pleine dégénérescence où l'Ordre n'existe plus pour la population, livrée à ses bas instincts. Un Empire qui s'écroule, dévasté par une guerre interne, mais à ses confins, la vie continue, et un nouvel ordre nait, les anciens royaumes reprennent vie.
    L'espoir, c'est là où l'Empire s'est écroulé, la jeunesse ne va pas reconstruire les reliefs du passé, mais va simplement construire quelque chose de nouveau.
    Les soldats, de tous âges, du cadet de 16 ans au vétéran qui a combattu il y a trente ans auprès du soldat poète devenu référence pour tout le monde, constatent la destruction et la désolation. Les plus anciens chercheront les fantômes, les plus jeunes deviendront les nouveaux seigneurs.

  • The Salvation

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    Le cinéma scandinave change de période, oublie les Vikings et s'attaque aux cow-boys... Plutôt exotique ! Un western danois... L'histoire de deux frères danois. Dans un western américain, deux frères danois, ce seraient deux personnages de second ordre, comme deux crétins alcooliques du côté des bad guys, ou deux vieux chercheurs d'or à moitié fous... au mieux un maréchal ferrand qui ne parle pas beaucoup. Mais là les Danois sont aux commandes du film, et leurs héros sont danois. Normal.

    En 1871, 7 ans après avoir quitté le Danemark, deux frères, anciens soldats, accueillent la femme et le fils de Jon à la gare d'une petite ville de l'Ouest en plein développement. Dans la diligence qui les emmène vers le trou déserté qui sert à Jon et à son frère de résidence, des mecs louches embarquent et un drame effroyable survient. Jon est éjecté par les bandits et retrouve dans les traces de la diligence son fils mort, et sa femme, violée et achevée. L'ancien soldat se venge promptement et part enterrer ses morts.

    Maldonne, l'un des deux salopards est le frère du caïd local et il allait le rejoindre à sa sortie de prison. Un caïd, ancien soldat lui aussi, rendu dément par le massacre des Indiens qu'il a perpétré, et il n'hésite pas à répandre le sang en représailles. Jon se fait capturer, vendu par les habitants de la ville. Son frère le sauvera, mais n'en réchappera pas. Jon fera le ménage, dans un monde sauvage et dégueulasse, sous fond d'expropriations et de corruption, pour laisser place à des champs de pétrole.

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    The Salvation me fait penser à cet autre film scandinave : Dagmar l'âme des Vikings. Un film court (1h28 générique compris), peu de fioritures, et une action brutale qui entraine une vengeance. Un Rape & Revenge scandinave, en gros. Mais il me fait également, et surtout penser à un western de Clint Eastwood des années 70. genre l'Homme des hautes Plaines ou Josey Wales. Un Ouest américain sauvage, dépouillé, où la civilisation a du mal à s'imposer, et la brutalité incontrôlable de riches bandits, servis par les autorités locales.

    Somme toute, un scénario pas très original. Mais un film fort bien exécuté. Avec une sécheresse et une froideur dans le traitement. Les gens meurent, sans fioritures. On les venge. On passe à autre chose. Il n'y a pas d'éclats d'émotions.

    Hormis cette efficacité filmique, qu'est-ce qui fait de The Salvation un bon film ? Ses acteurs. Jon est joué par le Danois le plus international du moment : Mads Mikkelsen, à qui on oppose un Jeffrey Dean Morgan (vu dans Watchmen et Red Dawn) très proche d'un Powers Boothe des années 70. Et dans les seconds rôles, et c'est là qu'on voit que c'est un film danois car ils sont largement plus ouverts que les Américains : Eric Cantona !!!!! Yeah !!!! En méchant, corse et teigneux ! Et puis, la meilleure actrice actuelle : Eva Green ! Encore une fois dans un rôle ultra torturé, une pute balafrée et muette, la langue coupée par des Indiens qui l'ont enlevée quand elle était enfant.

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    Un casting réduit, mais sympa, et relevé également par Jonathan Pryce, nom qui ne vous dit peut-être rien, mais une tête bien connue de rôle de salope des films ricains de ces vingt dernières années. Et un autre Danois, Mikael Persbrandt, qu'on retrouve sous les traits de Beorn dans la Désolation de Smaug.
    Pas de surprise donc avec ce casting, chaque acteur est fidèle aux rôles qu'il s'est forgés auparavant.

    Je reviens quand même sur Eva Green, ah !!! Magnifique enfant. Cette actrice est vraiment l'actrice du moment, qu'on retrouve toujours dans des rôles dont on se souvient. A croire qu'elle ne choisit que ce genre de films, et pour ça, chapeau mademoiselle, elle est un peu la Christophe Lambert ou la Nicolas Cage féminine. Euh, comparaison un peu maladroite, mais je me souviens d'une interview de Cage à qui on demandait pourquoi il jouait dans des nanars, séries B fantastiques. Il répondit qu'il aimait ça. Comme Christophe Lambert qui n'a pas besoin de faire des films pour bouffer. S'il joue dans un film, c'est parce qu'il a envie. Et quels films... Ghost Rider 2, LA rencontre entre Lambert et Cage !!! Le film est à chier, mais ce crossover d'acteurs !!! Et ben Eva Green c'est pareil. Sauf que le niveau est peut-être plus sélect, mais merde, la suite de 300, Sin City 2, Dark Shadows (où l'on croirait qu'elle est doublée par sa mère en version française, tant la voix est proche de Marlène Jobert !), Camelot et Penny Dreadful, série incroyable où elle pique largement la vedette à Timothy Dalton et les autres acteurs, un festival Eva Green où elle y va à fond, et encore une fois, nous fait profiter de ses formes superbes.

    Les Danois ont été fort avisés de lui donner un rôle !