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La Crypte du Chat Roux - Page 5

  • Marre de ces groupes et ce public de merde

    Je l'ai déjà dit sur ce blog, je préfère encenser les bonnes choses plutôt que de m'attarder sur la médiocrité, et de m'en auto-alimenter, ce qui n'amène rien de bien constructif et ne procède pas d'une certaine élévation.

    Pourtant, je vais déroger ici à ce principe, et livrer ce qu'on pourrait considérer comme un billet d'humeur. Vous n'apprendrez rien, vous ne tirerez d'ici que du fiel.

    Récemment je suis allé à un concert où Belenos jouait sur l'affiche. J'aime ce groupe depuis quasiment 20 ans, et quand ils passent dans le coin, j'y vais toujours avec plaisir.
    Cette fois-ci j'avais en plus affaire avec le groupe, raison supplémentaire de faire des kilomètres, à une période plutôt chargée niveau kilomètres et concerts.

    Concerts pour lesquels je n'ai rien eu à redire. De bons groupes, un public correct et revoir les copains, ça fait de bonnes soirées. Je ne compte pas l'aspect rituel de certains concerts qui reste quelque chose de personnel et totalement subjectif.

    Bref, je vais à ce concert sans trop me presser, ne connaissant sur l'affiche que deux groupes, Belenos, et Suidakra. Je me souviens d'un album il y a plus de dix ans, sans grand intérêt alors pour ce dernier groupe. Pour le reste, découverte. J'avoue tout de même ne pas trop chercher à la découverte ce soir là, je n'ai rien cherché à propos de ces groupes avant d'aller voir, et pour être franc, je ne me souviens même pas du nom des groupes. Tant mieux en fait, ça m'évite de leur faire de la publicité, même mauvaise.

    Mauvaise surprise à l'arrivée, je ne reconnais personne, hormis une tête chauve avec laquelle j'ai peu souvent de discussions. Il faut dire que ce soir là, les régionaux ne sont pas au courant de ce concert quand ils ne sont pas à un autre concert plus loin, avec des têtes d'affiche plus underground et sélect.

    Il y a du monde dans cette salle où je n'ai pas mis les pieds depuis 2001 je crois. Malheureusement pour moi, je me rends très vite compte que ce monde, c'est le monde que je n'aime pas. Enfin, un des "mondes" que je n'aime pas. Une faune de métalleux que je ne vois jamais ailleurs. Pourtant, ils sont la face la plus visible de ce microcosme. Ce sont les mêmes abrutis qui vont au Hellfest et montrent leur cul à la caméra, se prennent pour des vikings, et ne tiennent pas la bière.
    Ils ont cette espèce d'uniformité des métalleux qui sont allés à un gros concert récemment et en ont ramené un tshirt qu'ils exhibent ici. Peu de recherche de goût personnel, ils sont jeunes aussi, forcément, mais ils m'emmerdent. Ils m'emmerdent parce qu'ils ne cherchent pas à aller plus loin, à se transcender comme j'ai pu le faire, et comme beaucoup d'autres l'ont fait (et ceux-là, je sais les reconnaitre). Y a également des vieux. Ils m'emmerdent aussi. A ne pas péter les plombs devant ce public de merdeux, devant ces groupes de connards prétentieux. D'ici peu d'années, quand je leur ressemblerai, je ne ferai plus d'effort pour me déplacer aux concerts, ou je ne viendrai qu'à l'heure du groupe qui m'intéresse. J'ai déjà l'habitude des concerts parkings, au moins j'y échange avec plaisir avec mes amis autour d'une bière. Une attitude que je condamnais, plus jeune, ce snobisme des métalleux, de ne pas soutenir la scène, leur scène, de ne pas se déplacer aux concerts.
    J'avais tort sur un point. On ne peut pas, on ne doit pas soutenir toute la scène. Il faut soutenir ce qui mérite d'être soutenu, et laisser les médiocres retourner à leurs fantasmes de gloire, mais seuls, dans leur chambre.

    Parlons en, de ces médiocres. J'ai raté le premier groupe seulement, et dû subir deux autres groupes (ou trois ?) avant que ça ne devienne intéressant.
    Pas de bol, c'était du "Pagan Metal". Pas le Pagan cher aux groupes slaves, nordiques, celui qui fait résonner le cri des loups dans une forêt sous la lune, qui fait revivre Perun, celui qui fait trembler la terre comme quand Wotan chevauche pour une chasse sauvage, non, hélas non.
    C'est le "Pagan Metal" moderne qui fait danser les filles. Du "tilouiti" au flutio, du "Ouhéïïïe !" beuglé par un guitariste en peau de bête. Un genre venu de Scandinavie, quand le Black Metal, noir comme la mort, avait presque tout dit, où l'héritage de haine s'est résumé à Storm, et décliné avec des instruments folk, mais où l'esprit sombre et païen a disparu. Pagan Metal... Folk Metal, plutôt. Et encore. Ca ressemble plus à du ska avec des grosses guitares qu'à des airs traditionnels électrifiés. Vint Amon Amarth, et l'esprit Death Metal, déjà dévoyé depuis bien longtemps, qui a intégré le Pagan, au meilleur moment, avec plus de marketing, que n'a pu le faire Unleashed. Et oui, le Death Metal est dévoyé depuis un bail. Y a un paquet de gros cons dans cette scène, le Black Metal a pas réussi à en compter autant. Mais c'est pas les mêmes gros cons. Dans le Black, les cons font semblant, prétendent être ce qu'ils ne sont pas, dans le Death, les cons ne se cachent pas, trop contents d'être cons. Quand en plus il faut compter sur le Grind Core, c'est la dose, énorme afflux de gros cons à casquettes. Au moins ils détestent le Black Metal pour son aura fachiste, enfin ils ont quand même bien infiltré le genre.

    Mais revenons à nos fameux groupes de ce concert. Un véritable supplice. Musicalement, c'est pas tellement mauvais, juste pas intéressant. Mais leurs putains de manières, et encore une fois, leur uniformité... J'avais déjà percuté à un concert de pseudo-Death Metal que les bassistes sont tous pareils. Moi qui ai grandi avec comme modèles Cliff Burton, Tom Araya, Lemmy ou encore Jeff Walker (qu'on excusait de porter des dreadlocks car il était le seul à en porter), j'ai du mal avec ces bassistes, qui jouent sur une cinq cordes, bien appliqués, avec une tenue haute de la basse, et pas sous les genoux, qui ne headbangent pas, de toute manière ils ont les cheveux courts. Des fois même ils portent une chemise, noire. Les mecs, on se demande s'ils écoutent vraiment du Metal, ou s'ils ont peur que des parents d'élèves découvrent que le prof d'Histoire (ou de musique) de leurs enfants joue dans un groupe de blousons noirs. Enfin, blousons noirs... ils font peur à personne. Ils cherchent d'ailleurs à faire peur à personne. Sauf peut-être à leurs ennemis. Un peu comme Mel Gibson dans Braveheart, ou Ragnar Lothbrok. Personne d'autre, hein, sauf peut-être à Jesus Christ, s'ils se souviennent d'avoir écouté Darkthrone quand ils avaient 14 ans. Mais c'est pas le genre de mecs qui va se battre contre des arabes à un match de foot. Y a peu de bagarreurs chez les profs, les agents d'assurance et les développeurs informatiques.
    Je parlais de Ragnar Lothbrok, de la série Vikings, excellente série s'il en est. Il est la nouvelle coqueluche des métalleux qui se prennent pour des vikings. Les métalleux se prennent pour des vikings depuis vingt ans, mais là ils ont un modèle largement plus cool pour s'identifier plutôt que Kirk Douglas ou Tony Curtis. Figurez-vous que j'en ai vus deux trois, qui avaient opté pour la coupe de cheveux Ragnar Lothbrok. Mais les gars avaient pas vraiment le même physique. Enfin.
    Y avait trois groupes, et chaque groupe avait son maquillage. Pas glam, pas black metal, mais pagan metal. Penser à Braveheart. Chaque groupe avait un maquillage particulier. Histoire de les reconnaître. Pas évident, hein, avec le même genre de bassiste, et le même genre de grande gueule de connard prétentieux qui fait le chant. Un de ces connards de chanteurs en particulier (les chanteurs sont souvent des connards prétentieux, qui harranguent la foule avec leur côté cool de mes deux) a beuglé "je veux voir un wall of death" en s'adressant au public.
    Tiens.
    Le "Wall of death".
    Le genre de merde qui fleurit dans les concerts, surtout en plein air, genre, allez... le Hellfest ! Pour ceux qui sont un peu largués, c'est un truc qui est sensé rappeler les joutes celtes, le public se sépare en deux, laissant la fosse vide (un peu comme Moïse avec la Mer rouge, voyez) et au signal, les deux côtés se rencontrent en courant, j'ai en tête une image d'Astérix et Obélix, mais dans leur tête ça doit plutôt être Highlander. Sauf que bon en vrai, ils se battent pas. Je sais pas trop ce qu'ils font. Dans le pogo on se bouscule, certains donnent des coups de coude, d'autres leur répondent avec les poings, mais là... Enfin c'est une connerie qui est arrivée récemment (depuis dix ans peut-être), certainement depuis Wacken et des groupes comme Amon Amarth. Ou alors, comme le "circle pit", depuis le Hard Core. Mon esprit un poil embrumé ne peut se souvenir si à ce fameux concert pagan, y a eu un circle pit. Mais bon, c'est quoi le rapport avec le Metal ? Y a jamais eu de circle pit à un concert d'Iron Maiden, ou de Slayer ! Slayer en 91 à Paris, ça pogotait, ça mettait des coups, mais ça faisait pas ce truc d'Astérix et Obélix ! Les gens se contentaient de secouer la tête au rythme de la grosse caisse, ils sautillaient pas sur place !
    Sautiller sur place, c'est un truc de neo Metal, qui est pas du Metal, mais une espèce de merde jouée par des coreux qui écoutent du Death Metal (le mélange Hard Core/Thrash ou Death existe et est largement plus respectable !).

    Or donc ce merdeux harangue la foule qui ne connait pas grand chose pour répondre avec autant d'énergie, et en profite pour faire un peu de pub maison : "voici un morceau qui va apparaître sur notre 4ème album qui va sortir dans quelques mois". 4ème album ? Vache ! Ils ont donc tant d'idées pour pondre 4 albums ?? Et bon, 4 albums, comment ça se fait que je n'ai jamais entendu parler d'eux ? J'admets que depuis quelques années j'ai ralenti pas mal la voilure, je ne suis plus autant à la recherche de la nouveauté, même pour les groupes français pour qui j'ai toujours eu une certaine attirance un peu chauvine (enfin bon vu toutes les merdes que j'ai pu écouter, j'en fais un peu moins de cas, mais y a un bon truc français qui sort, j'éprouve tout de même une certaine fierté), mais là, bizarre que ça me dise rien. Je vais voir aux stands, jeter un oeil en bas à droite ou à gauche de l'arrière du CD, zone où je repère le label, qui en général me donne un peu plus d'infos qu'un truc sorti de nulle part. Là, rien. Que dalle. Des albums auto-produits donc. C'est respectable, j'dis pas. Seulement bon... enregistrer un album à la maison, c'est devenu chose aisée maintenant, la technologie a vraiment avancé pour que ce soit accessible à à peu près tout le monde (moi je n'y suis jamais arrivé par contre, j'avoue ma nullité !). Et quand on peut enregistrer 5-6 chansons comme ça, et s'auto-éditer (idem, on peut faire tirer 100 ou 300 CDs de manière quasi-identique à un pressage pro, sans baisse de qualité), on peut en enquiller des albums. Des "albums", entre guillemets, parce que qui décide que c'est suffisamment bon pour faire un album ? pas un label en tout cas, puisque ce groupe s'en est affranchi.
    Mon sentiment perso et assez en défaveur de ce groupe de merde, histoire de vous situer mon niveau d'objectivité, est que ces "albums" sont en réalité des démos, et que le groupe, encouragé par des concerts de ce type là et des soirées bière bourrins, ne cherche pas à retravailler les chansons pour plus d'efficacité (je ne parle pas d'esthétisme artistique), mais propose juste les nouvelles livraisons de leurs merdes.
    Enfin je sais bien que c'est le format qui justifie la valeur d'une production, et pas son contenu réel (un CD vaut un CD, une K7 vaut une k7, un LP vaut plus cher qu'un LP ne valait il y a 5 ans, c'est quoi cette mode de faire des LPs simples à 20 euros ???).

    Un autre truc bien gonflant dans cette soirée spéciale, est le rapport musicien/public. J'avoue une certaine naïveté héritée de ma jeunesse où je mettais sur un piédestal les groupes, les musiciens, se détachant de la masse du public. Eux actifs, nous passifs. En gros, si un musicien passait dans la salle, on le repérait immédiatement comme mec du groupe, auréolé d'une certaine prestance, une aisance de vieux briscard qui est au-delà de. Et je ne parle pas juste du pass all access, dont se servent aussi les roadies, musiciens également, mais moins, et qui se font passer pour, histoire de baiser. Bref, un truc pour moi qui relève un peu du fantasme mais aussi de l'attrait, parce que des musiciens j'en ai cotoyés un paquet, et certains sont en dessous d'un simple mec du public. Mais y a ce côté qui fait mouiller les filles, et qui moi m'impressionne encore. Même si c'est moi au final qui en impressionne certains. Et, juste une anecdote qui n'a rien à voir, je m'étais retrouvé à un concert juste à côté du mec d'Agressor, groupe que j'ai beaucoup aimé musicalement et pour ce qu'il représentait, dans le trio de tête des groupes de Thrash français renommés hors des frontières. Ben j'ai pas vu d'aura, pas de mec impressionnant, en fait un pote m'a dit que le gars était juste à côté de moi pendant 15 minutes, et moi j'ai pas fait gaffe, je matais juste le concert.
    Ca n'en retire rien au talent du dit guitariste sudiste, mais j'ai depuis souvent assez fait l'expérience de ces groupes de merde (ici du folk metal, mais ça a pu être du mauvais Thrash, du mauvais Death, du mauvais Black), et y a un truc assez commun, c'est que les mecs de ces groupes sont suffisamment imbus d'eux-mêmes pour venir se pavaner après leur prestation désastreuse. On peut les reconnaître avec leur pass all access qui pendouille à leur cou, ou encore mieux, à leur ceinture, à brinquebaler comme une grosse paire de couilles portée fièrement. Mais là on les reconnaît au maquillage (black metal ou war paints) qu'ils conservent après concert, et font les allers retours incessants (j'étais sur le chemin, j'ai pu compter les allées et venues. Oui je me suis fait chier en attendant). Ou alors ils se démaquillent grossièrement pour qu'il en reste ET QUE CA SE VOIT. Un connard d'un groupe que j'ai raté se baladait toujours tranquillement en kilt. Ils étaient plusieurs dans tous ces groupes à porter un kilt d'ailleurs. Attention hein, moi quand je pense kilt je pense à Christophe Lambert, Mel Gibson, Sean Connery, ou un punk qui se dégueule dessus, enfin surtout des mecs qui ne sont pas ridicules et "portent" le kilt. Là... pfffff, une ablette en jupe, fier avec son espèce de trait noir qui lui barre les yeux, qui bouge la tête en marchant pour faire onduler les cheveux, sa copine qui traine derrière. Tous ces mecs, hormis le ridicule, ont un point commun, cet air béat du mec bien satisfait de lui. Fier de son concert et ouvert pour signer des autographes. Pitoyable.
    Ceci dit, y a bien un ou deux crétins dans le public pour lui taper dans le dos. Amicalement, évidemment, alors qu'un bon coup de latte aurait été mérité. Soyons francs, la majorité de ces musiciens a aussi envie de se faire sucer (pour ça que le crétin en kilt qui se trimballe sa copine... pourquoi ??) et il faut donc se faire reconnaître parmi les putes dans le public.

    On va me taxer d'affreux misogyne, mais tant pis. Les nanas dans le Metal, y a de quoi faire une étude sociologique. Que j'ai faite. Depuis une dizaine d'années, y a beaucoup plus de filles aux concerts, et je ne parle pas des nanas qui sont là pour garder le pull de leur copain qui est parti transpirer dans la fosse. Avant, sur un concert de 150 personnes, on pouvait compter une dizaine de nanas. Et déterminer leur niveau d'implication. Je suis un peu dur, mais moi le Metal, je rigole pas avec ça. Je pense vraiment que les wimps et posers devraient leaver le hall. Alors les imposteurs, j'aime pas trop. Et il se trouve que les filles sont souvent des imposteurs. Elles sont pas là pour la même chose que nous les mecs. Nous on est vraiment là pour le cuir, les clous, les chaines et la sueur. Ouais, et la musique. Elles, elles sont là pour l'expérience, pour le truc qui les fait mouiller, avant le prochain truc. Ca parait un peu dur ce que je dis, mais oh, eh, j'en ai vu défiler des gonzesses. Y en a pas beaucoup qui sont restées. Pour moi y a trois types de nanas dans le Metal : les die hard, que je considère comme mes égales, les nichons en plus (eh !) qui aiment ça, connaissent et seront là pour longtemps encore, souvent moches et imbaisables, mais qui ont le mérite de faire partie cette cour des miracles dont je suis également membre ; les cinglées (qu'on retrouve aussi dans la première catégorie), filles à problèmes, alcooliques, piliers de bistrots depuis trente ans qui sont là parce que y a du son et que ça leur plait, mais faut pas trop leur demander qui a joué de la batterie sur la démo de Morbid Angel ; et la catégorie la plus importante, appelons un chat un chat : les putes. Ca les chagrinera pas, dans 6 mois elles auront disparu, pour passer à autre chose. Entre temps, elles se seront tapées tous les copains, auront beuglé comme des veaux, fait un défilé de mode sans connaitre les groupes qu'elles arborent. Elles sont là pour un moment, pour se faire peur, quand elles auront compris que les métalleux restent des gros nounours qui se déguisent en vaches pour aller au Hellfest, elles iront se faire tirer par des Arabes ou des Gitans, hein. Ou iront bosser chez le juriste, avec jupe plissée, seul ce tatouage de pentacle dans le poignet, caché par un bracelet, leur fera rappeler leurs heures de débauche à la pause café avec les collègues.
    Mais bref je leur en veux pas à ces nanas, elles ont leur utilité, et chacun fait ce qu'il veut.
    Ce que je veux dire, c'est qu'à ce fameux concert, y en avait plein, des petites putes. J'avais déjà fait un concert "pagan" qui avait fait remuer tous les culs de filles, pour le coup, excitées sexuellement et totalement à l'aise dans ce milieu médiéval/Metal. Là c'était pas le même niveau. De la pute de compét, pas toujours majeure, au moins si les merdeux des groupes ont pas été trop cons, ils ont dû se vider les burnes.

    Heureusement pour moi, Belenos a fini par jouer. Et bien que leur image puisse coller à la soirée, tout le côté pagano-celte, la Bretagne, le nom, ils ont bien refroidi l'ambiance. C'est clair que musicalement, c'est pas la fête du slip. Et ca m'a fait franchement plaisir. En discutant avec la tête pensante du groupe après, on était d'accord. Il m'a même dit que d'habitude, aux concerts, ils font office de "gentils". C'est vrai que c'est pas Watain niveau bad boys d'opérette. Et là, ils ont fait office de "méchants", à l'écart des autres groupes, eh eh. Je suis heureux qu'ils aient cassé l'ambiance et fait se vider la salle (un de mes meilleurs souvenirs de la soirée est d'ailleurs le food truck hors de la salle, qui faisait des burgers véritablement excellents). Je me dis que les moins cons sont restés et ont eu, pour les plus "novices", un aperçu de ce qu'est le Pagan Metal, hérité du Black Metal (et pas du ska !). Une poignée aura le goût d'aller fouiller dans les arcanes noirs pour y rencontrer les beautés des abysses, c'est ce qui me rassure. Pas con, j'ai laissé des flyers avec femme à poil en visuel, c'est toujours plus aguichant. On verra si certains ont su suivre les cailloux pour les mener vers leur destinée...
    Et enfin Suidakra... Ici, pas de crétin en kilt qui appelle pendant trois heures pour que le public se rentre dedans, mais un groupe pro, pas ma tasse de thé, mais bon... un truc typiquement allemand. Une base carrée, Heavy Metal, et un thème un peu folklorique, mais pas tant que ça. Grave Digger en plus speed, quoi. Une fille qui faisait des apparitions pour chanter sur des refrains, très pro la nana, elle descendait de scène sur le côté quand c'était pas son tour. Mais bon... ces groupes là sont aussi responsables de toute cette merde, quand même, d'une certaine manière. Je me souviens de la nana qui tenait leur stand, la copine d'un des mecs certainement, vu son enthousiasme, une jolie fille, coupe au carrée un peu façon 90's (une Allemande, quoi), teinture rouge, et elle avait pas de culotte, dévoilant ainsi le fameux "ass crack" des artisans quand elle se baissait pour fouiller dans le merch. Je trouve ça attendrissant.

    Bref, si ce n'avait pas été pour Belenos, je serais resté chez moi. Et si une telle affiche se représente, je resterai chez moi, et je rejoindrai certainement le groupe "provocations hellfest ça suffit", car là aussi on touche à ce qu'il y a de plus détestable chez ces putains de métalleux. La fête à Neuneu version 666. Où comment se retrouvent les métalleux qui se bougent aux concerts d'habitude et économisent de l'essence en restant en France, sans aller en Allemagne, obligés de composer avec les crétins décrits ci-dessus, les cons qui se déguisent parce que c'est la fête (mais où c'est la fête dans le Heavy Metal ??? quel groupe demande à se déguiser ?? Môtley Crue paraissent déguisés ? Mais ils sont comme ça tous les jours de l'année !), les profs et autres inspecteurs des impôts qui d'habitude se cachent (de leurs collègues, de leur bonne femme) d'écouter du Metal et ce jour là sortent leur tshirt Iron Maiden et font la gueule de devoir payer un jour dans l'année une bière à 5 euros parce que c'est cher, mais qu'il fait trop chaud et leur bouteille d'évian est vide.

    Ces cons me font chier. Ce sont des chancres qui empoisonnent ce que j'aime.

  • Décès de Robert Maloubier

    bob maloubier.jpg

    Robert Maloubier, dit "Bob" est décédé le 20 avril 2015. Soldat et espion français, sa vie est digne d'un "J'ai Lu leur Aventure". Engagé dans le Service espionnage anglais pendant la guerre, il a échappé à la mort, mitraillé, pourchassé par les Allemands. Blessé, mais sauvé par l'immersion dans une eau froide, le type ne manque pas de chance, et de culot. Saboteur de ponts, d'usines, roi du cordeau détonateur, il devint après cela formateur des nageurs de combat... Une spécialisation qui l'a amené à rencontrer Cousteau, l'autre nageur du monde du silence (pour qui le couteau est beaucoup plus resté dans sa gaine, accrochée au mollet !)

    A se mettre sous la dent, quelques livres biographiques qui taisent certainement beaucoup de choses, espionnage oblige, et un film documentaire sorti il y a une paire d'années, extrêmement intéressant. On y apprend notamment qu'il vaut mieux se cacher au milieu d'un champ à découvert que dans un bosquet, parce que personne ne viendra vous trouver dans un champ !


    L'Espion Vous Salue Bien par zoxeacopate

  • SABBATH ASSEMBLY - Eno ot Derotser - ADDENDUM IMPORTANT

    Quelques mois après ma chronique de la K7 de Sabbath Assembly, un nouvel élément est arrivé à ma connaissance, qui change radicalement non pas la valeur musicale de cet enregistrement, mais la cause de son existence.

    Pour ceux qui ont lu ma chronique et veulent en savoir plus, rendez-vous sur la dite note, augmentée d'un addendum qui vous révèle l'entière vérité:

     

    SABBATH_ASSEMBLY_one_ot_derotser.JPG

  • Un requin-lutin préhistorique pêché au large de l'Australie

    Tiré du site Le Monde (source AFP)

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/03/03/un-requin-lutin-peche-au-large-de-l-australie_4586182_3244.html

     

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    Un requin-lutin, une espèce rare de requin préhistorique surnommé « l'Alien des abîmes », a été capturé au large de l'Australie et remis à un musée qui a montré mardi l'étrange animal.

    Vivant dans les grandes profondeurs, le requin-lutin a un nez aplati, un corps rose et flasque et des dents en forme de clou. Il mesure entre trois et quatre mètres de longueur à maturité.


    « Il est assez impressionnant. Il n'est pas hideux, il est beau », a assuré le responsable des collections de poissons de l'Australian Museum, Mark McGrouther. « Ce n'est pas courant d'en attraper un et il est d'ailleurs assez rare de croiser cet animal », a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait seulement du quatrième requin-lutin du musée.

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    Il a été capturé en janvier par un pêcheur près d'Eden, au large de la côte sud-est de l'Australie, à environ 200 mètres de profondeur. Le corps de l'animal, en excellent état, a été remis à ce musée de Sydney après un passage par un aquarium.

    Le requin-lutin est présent dans les océans Pacifique, Atlantique et Indien. Bien qu'on en sache peu sur cet animal, dont le nom scientifique est Mitsukurina owstoni, il est considéré comme un fossile vivant, datant de quelque 125 millions d'années.

    Le requin-lutin est doté d'une mâchoire étonnante qu'il déploie en avant dès qu'une proie est détectée puis qu'il rétracte sous son nez charnu en forme de pelle. « Il ratisse le fond sous-marin puis, quand il détecte un petit poisson, un calamar ou un crabe, il propulse sa mâchoire et attrape tout ce qui passe », a expliqué Mark McGrouther.

     

    J'ajouterai que ce requin a un gros pif et vu sous l'angle pris par les photos, je le nommerai plutôt de la dénomination latine Carcharodon "Carcharias Robertus Dalbanus".

     

  • Le Doggerland, terre engloutie

    Un article très intéressant tiré du National Geographic : http://www.nationalgeographic.fr/6308-comprendre-la-disparition-du-doggerland-pays-immerge-en-mer-du-nord/

     

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    copyright Robert Clark

     

    Sur les traces du Doggerland, pays immergé depuis 8 200 ans

    Depuis des décennies, des pêcheurs de la mer du Nord remontent dans leurs filets les traces d’un monde disparu. Aujourd’hui, les archéologues se posent une question d’actualité : qu’arrive-t-il aux habitants d’un pays qui disparaît sous les flots ?

    Personne ne voulut croire à un monde perdu quand ses vestiges commencèrent à remonter du fond de la mer du Nord.

    Les premières traces firent surface il y a un siècle et demi, lorsque les pêcheurs des côtes néerlandaises adoptèrent à grande échelle la technique du chalut à perche. Ils traînaient au fond de la mer des filets lestés, qu’ils remontaient grouillants de soles, de carrelets et d’autres poissons des profondeurs. Mais, parfois, une énorme défense tombait avec fracas sur le pont, ou bien les restes d’un aurochs, d’un rhinocéros laineux ou de quelque autre espèce éteinte.

    Des générations plus tard, Dick Mol, paléontologue amateur, persuada les pêcheurs de lui porter les ossements, accompagnés des coordonnées des lieux de découverte. En 1985, un capitaine lui rapporta une mâchoire humaine superbe­ment conservée, avec des molaires usées.

    Avec son coreligionnaire et ami Jan Glimmerveen, Mol la data au radiocarbone : 9 500 ans. L’individu avait donc vécu au Mésolithique, compris en Europe du Nord entre la fin de la dernière glaciation, voilà environ 12 000 ans, et l’avènement de l’agriculture, 6 000 ans plus tard.

    « Nous pensons que [cette mâchoire] provient d’une sépulture, avance Jan Glimmerveen, une sépulture demeurée intacte depuis que ce monde a disparu sous les eaux, il y après de 8000 ans.»

    L’histoire de cette terre submergée débute avec le recul des glaces. Il y a 18 000 ans, les mers autour de l’Europe du Nord étaient plus basses d’environ 122 m qu’auourd’hui. Le Royaume-Uni ne constituait pas une île mais la pointe nord-ouest et inhabitée de l’Europe.

    Des toundras gelées le séparaient du reste du continent. Tandis que la planète se réchauffait et que les glaces reculaient, cerfs, aurochs et sangliers s’avancèrent vers le nord et l’ouest. Les chasseurs les suivirent. Quittant les hautes terres de ce qui est à présent l’Europe continentale, ils se retrouvèrent dans une vaste plaine de basse altitude.

    Les archéologues l’appellent le Doggerland, d’après le Dogger Bank, vaste banc de sable de la mer du Nord parfois dangereux pour les navires. Ce territoire était jadis vu comme un pont terrestre et largement inhabité entre l’Europe continentale et le Royaume­-Uni actuels.

    De nos jours, on pense que le Doggerland fut peuplé par des hommes du Mésolithique, sans doute en grand nombre, jusqu’à ce que l’implacable montée des eaux ne les en chasse, des millénaires plus tard.

    Une époque de bouleversements climatiques et sociaux s’ensuivit. À la fin du Mésolithique, l’Europe avait perdu une portion substantielle de ses terres émergées et ressemblait beaucoup à ce qu’elle est aujourd’hui.

    Nombre de spécialistes considèrent désormais le Doggerland comme la clé pour comprendre le Mésolithique en Europe du Nord, et cette période elle­-même comme un âge susceptible de nous éclairer au moment où nous traversons une nouvelle phase de changements climatiques.

    Dirigée par Vince Gaffney, une équipe d’archéologues environnementaux de l’université de Birmingham nous a fourni une bonne idée de l’aspect de cette contrée disparue. En s’appuyant sur les données de relevés sismiques, ces chercheurs ont reconstitué numériquement près de 46 620 km2 du paysage submergé – une superficie supérieure à celle des Pays-Bas.

    Vince Gaffney est directeur de l’IBM Visual and Spatial Technology Centre de l’université de Birmingham. Là, il projette sur de gigantesques écrans couleur des images de la terra incognita.

    Le Rhin et la Tamise s’y rencontraient, se déversant vers le sud dans un fleuve qui coulait là où se trouve dorénavant la Manche. Tenant compte du climat de l’époque, peut-être plus chaud qu’aujourd’hui de quelques degrés seulement, les courbes sur l’écran symbolisent des collines légèrement ondulées, des vallées boisées, des marais luxuriants et des lagunes. « Cet endroit était un paradis pour les chasseurs-cueilleurs », assure Vince Gaffney.

    Avec la publication de la partie initiale de cette carte, en 2007, les archéologues ont pu « voir » pour la première fois le monde mésolithique, et même identifier des emplacements probables de peuplements.

    Avec l’espoir de les exhumer un jour. Pour l’heure, ces sites restent hors de portée, à cause des coûts de l’archéologie sous-marine et de la mauvaise visibilité régnant en mer du Nord. Mais les archéologues ont d’autres moyens pour découvrir qui étaient les habitants du Doggerland et comment ils réagirent à l’inexorable transgression de la mer.

    Il y a d’abord les trésors remontés par les pêcheurs. Glimmerveen a accumulé plus d’une centaine d’objets, outre la mâchoire humaine : os d’animaux portant des traces de dépeçage, outils en os et en bois de cerf, dont une hache ornée d’un motif en zigzag.

    Les lieux de ces trouvailles sont connus et, au fond de la mer, les objets s’écartent en général peu du point où l’érosion les libère. Glimmerveen est donc quasi sûr que nombre d’artefacts viennent d’une zone précise du sud de la mer du Nord, appelée De Stekels (« les épines ») par les Hollandais et hérissée de crêtes sous-marines : « Le ou les sites devaient être proches d’un réseau hydrographique. Peut-être ces gens vivaient-ils sur des dunes de rivière. »

    Une autre façon de comprendre les habitants du Doggerland consiste à fouiller aux alentours des sites intertidaux ou en eaux peu profondes, d’un âge similaire. Comme celui de Tybrind Vig, à quelques centaines de mètres de la côte d’une île danoise de la mer Baltique, dans les années 1970 et 1980.

    Il a livré les traces d’une culture de la pêche étonnamment avancée de la fin du Mésolithique, dont des pagaies de canot finement décorées et plusieurs canots minces et longs (l’un mesure plus de 9 m).

    Plus récemment, Harald Lübke et ses collègues du Centre d’archéologie balte et scandinave du Schleswig (Allemagne) ont fouillé plusieurs villages sous-marins, vieux de 8 800 à 5 500 ans, dans la baie de Wismar, le long de la côte balte allemande.

    Ces sites révèlent un changement de régime alimentaire de leurs habitants, passés de poissons d’eau douce à des espèces marines tandis que la montée de la mer transformait leur territoire. Au fil des siècles, les lacs intérieurs ceints de forêts firent place à des marais roseliers, à des fjords et, enfin, à l’actuelle baie ouverte.

    Même métamorphose à Goldcliff, le long de l’estuaire de la Severn (pays de Galles), que l’archéologue Martin Bell et son équipe de l’université de Reading fouillent depuis vingt et un ans. Au Mésolithique, le fleuve coulait dans une étroite vallée encaissée. Le niveau de la mer s’élevant, son cours déborda de la vallée, puis s’élargit, créant les contours de l’estuaire actuel.

    Un jour d’août, à Goldcliff, lors d’une marée exceptionnellement basse, je suis Bell et ses collègues à travers des vasières ruisselantes qui aspirent les semelles de nos chaussures. Nous passons devant d’énormes troncs noirs de chênes préhistoriques gisant conservés dans la boue. 

    Nous disposons de moins de deux heures avant que la marée ne remonte. Nous arrivons à une saillie ordinaire qui, il y a 8 000 ans, formait le bord d’une île. Un membre de l’équipe l’asperge d’eau à haute pression et, soudain, y apparaissent une série de vieilles empreintes – trente-neuf en tout –, laissées dans les deux sens par trois ou quatre individus tout du long. « Peut-être ont-ils quitté leur campement pour relever leurs nasses dans un chenal alentour », suggère Bell.

    À une époque, estime le chercheur, l’estuaire abritait de nombreux campements, chacun habité par un groupe familial élargi de peut-être dix individus. Ces campements n’étaient pas occupés en permanence.

    Le plus ancien aurait été submergé lors des plus hautes marées ; ses visiteurs étaient donc bien saisonniers et reconstruisaient leur camp un peu plus haut sur le versant à chaque fois qu’ils y retournaient.

    Et, chose étonnante, ils revinrent là pendant des siècles, voire des millénaires, retrouvant leur chemin à travers un paysage radicalement changé. Ils durent être témoins de l’engloutissement et de l’agonie de la forêt de chênes.

    « Il y eut probablement une époque où des chênes d’une taille colossale se dressaient, morts, dans les marais salés, explique Bell. Cela devait être un paysage étrange. »

    Été et automne étaient sans doute des saisons fastes le long de la côte, avec, dans les marais, des pâturages attirant des animaux sauvages que l’on pouvait chasser. La pêche était bonne, les noisettes et les baies abondaient.

    À d’autres périodes, les groupes gagnaient les hauteurs, suivant vraisemblablement les vallées des affluents de la Severn. Avec une culture uniquement orale, les individus âgés devaient être des dépositaires cruciaux de la connaissance de l’environnement, par exemple capables d’interpréter les migrations des oiseaux et de dire au groupe quand arrivait l’heure de partir pour la côte ou de prendre la direction de zones plus élevées.

    La découverte de très nombreux objets sur des superficies réduites suggère que les hommes du Mésolithique se réunissaient chaque année pour des manifestations sociales – peut-être au début de l’automne, lors de l’arrivée des phoques et de la montaison des saumons.

    Dans l’ouest du Royaume-Uni, ces rassemblements avaient lieu au sommet de falaises surplombant les terrains de chasse. Ils permettaient sans doute aux jeunes gens des divers groupes de trouver des partenaires et d’échanger des informations sur des réseaux de rivières situés au-delà du territoire de chaque groupe – qui devenaient vitales alors que la mer continuait à bouleverser le paysage.

    Au plus rapide, le niveau de la mer s’élevait de 1 ou 2 m par siècle. Mais l’inondation ne fut pas uniforme, du fait d’une topographie irrégulière. Aux basses altitudes du Doggerland, la montée des eaux changea les lacs intérieurs en estuaires.

    La reconstitution numérique de Gaffney montre que l’un d’entre eux en particulier, l’Outer Silver Pit, contient d’importants bancs de sable que seuls de violents courants de marée ont pu créer

    À un moment, ces courants rendirent sans doute dangereuse la traversée dans des canots en bois, pour constituer au bout du compte un obstacle permanent interdisant l’accès aux terrains de chasse autrefois familiers.

    Comment les chasseurs du Mésolithique, tellement en phase avec le rythme des saisons, s’adaptèrent-ils quand leur monde commença à disparaître ? Jim Leary, un archéologue travaillant pour English Heritage, s’est livré à une étude approfondie de la littérature ethnologique, en quête de parallèles avec les Inuits et d’autres chasseurs-cueilleurs modernes confrontés aux changements climatiques.

    Pour ceux qui, doués pour la pêche ou la construction de bateaux, surent tirer profit de la montée de la mer, les nouvelles ressources durent être une aubaine… pendant un temps. Mais il arriva finalement un stade où la perte du territoire effaça ces bénéfices substantiels.

    Les anciens des peuples du Mésolithique – ces « dépositaires de connaissances », comme les qualifie Leary – se seraient alors trouvés dans l’incapacité de lire les subtiles variations saisonnières dans le paysage et d’aider le groupe à s’organiser en conséquence.

    Coupés de leurs territoires de chasse, de pêche, ou même de leurs cimetières, ces gens durent éprouver un sentiment profond de déracinement, observe Leary, « tels des Inuits que la débâcle empêcherait de retourner chez eux ».

    « Il y aurait eu d’énormes mouvements de population, selon Clive Waddington, d’Archaeological Research Services Ltd., du Derbyshire. Les gens vivant dans ce qui est aujourd’hui la mer du Nord auraient été déplacés très rapidement. »

    Certains se dirigèrent vers le Royaume-­Uni. Les premières collines qu’ils aperçurent furent donc celles de sa côte nord­-est. Là, à Howick, dans le Northumberland, l’équipe de Waddington a découvert les restes d’une habitation reconstruite trois fois en 150 ans.

    Cette cabane, l’une des premières à attester un mode de vie sédentaire au Royaume-­Uni, date d’environ 7900 av. J.­C.
    Waddington voit dans son occupation répétée le signe d’un attachement croissant au territoire : les autochtones défendaient leurs foyers contre les vagues de réfugiés du Doggerland.

    « Nous savons quelle importance avaient les zones de pêche pour la subsistance de ces gens, explique Anders Fischer, archéologue à l’Agence danoise pour la culture. Si chaque génération voyait disparaître ses meilleures zones de pêche, il lui fallait en trouver de nouvelles, ce qui devait souvent causer des rivalités avec les groupes environnants. Dans des sociétés à la faible complexité sociale, où aucune autorité n’existait pour gérer les conflits, cela finissait probable­ ment dans la violence. »

    Il arriva cependant un moment où la mer épuisa la capacité de survie des habitants du Doggerland.

    Il y a quelque 8 200 ans, après des millénaires de montée progressive des océans, une libération massive d’eau d’un lac glaciaire géant d’Amérique du Nord, le lac Agassiz, engendra un bond du niveau des mers de plus de 60 cm.

    En ralentissant la circulation d’eau chaude dans l’Atlantique Nord, cet afflux d’eau glacée causa un brusque plongeon de la température. Des vents glacials battirent les côtes du Doggerland – s’il en restait.

    Vers la même époque, un glisse­ ment de terrain survint sur un fond marin, au large de la côte norvégienne. Ce « glissement de Storegga » provoqua un tsunami, qui inonda les littoraux de l’Europe du Nord.

    Puis, voilà environ 6 000 ans, un nouveau peuple venu du Sud débarqua sur les rivages très boisés des îles Britanniques. Il arriva à bord de bateaux, avec des ovins, du bétail et des céréales. Aujourd’hui, les descendants de ces premiers fermiers du Néolithique, quoique dotés de moyens bien plus avancés, voient à nouveau se profiler la menace d’une montée des eaux.

     Laura Spinney 

     

    Une carte plutôt parlante :

    western-europe-in-16000-bc.jpg

    et une carte des fonds marins qui montre bien le plateau et la vraisemblance d'un continent englouti :

    Carte_des_fonds_océanqiues_de_l_Atlantique_Nord.jpg

    A la lecture de ce passionnant article, on ne me retirera pas de la tête ce que je pressentais déjà. -8000 ans, on est pas loin des -12000 ans qui ont vu la Terre se métamorphoser après quelques cataclysmes.

    On peut logiquement se reposer la question de l'Atlantide, même si la terre immergée était peut-être plus une zone de forêt que le centre d'une civilisation en avance... et également Thulée, et l'Hyperborée...

    On relira Robert Howard avec plaisir et le sentiment que tout était déjà écrit là... Conan et Kull.

    Ou alors on va continuer de croire que ce sont les particules fines, les feux de cheminée et les diesels à Paris, le tri sélectif pas bien fait qui font modifier la planète. Il suffit de payer une taxe carbone et de respirer une fois sur deux pour sauver la planète.
    J'ai vu cette carte sur internet pour illustrer le Doggerland :

    dTocCxd.jpg

    On remarquera que le profil de la côte française reste le même que l'actuel. L'infographiste responsable de cette carte n'a pas de vision globale et est resté un peu paresseux pour le coup. C'est l'état d'esprit actuel, en fait. Pas de vision globale des choses. J'imagine que si c'est un Français qui a réalisé la carte, il a dû défiler en janvier en s'estimant "être Charlie".

  • Sept cavaliers - Jean Raspail

    Sept_cavaliers_jean_raspail.JPG

    "Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée". C'est ainsi que commence et termine ce livre de Jean Raspail. Dans un royaume imaginaire, à une époque mal définie, sept soldats quittent une ville à moitié abandonnée et chevauchent, presque sans but. Sans espoir.

    L'espoir, c'est le maître mot du livre. La Ville, capitale du margrave, n'est plus qu'une illusion fantoche, dans une réalité violente, où l'ordre n'existe plus que dans les derniers quartiers du patriarche. Ce dernier charge un lieutenant colonel d'aller voir ce qui se passe aux confins du royaume. Car ici, c'est la fin. La décadence, la dégénérescence complète. L'ordre a cessé. Plus rien n'est assuré. Les gens sont partis. Les jeunes sont sous l'influence de drogues.
    Le lieutenant colonel, Silve de Pikkendorff mobilise six hommes et ils quittent la Ville à cheval, pour chercher l'espoir, dans un monde de désespoir. Confrontée à la violence des pillards, les peuples séditieux, les ruines des villes jadis florissantes, la troupe va s'égrener lentement dans un voyage où personne ne compte les jours de la même manière, mais qui semble durer une éternité. A la dernière station de ce purgatoire, cette éternité devient réalité, une réalité de désespoir pour ceux qui la rencontrent.
    Entre temps, ceux qui espèrent ont quitté la troupe, laissant les autres dans leur voyage éternel.

    Voilà un livre qui semble désabusé, surtout dans sa toute fin. La margravie est un royaume inventé, qu'on placerait à l'Est de l'Europe, le nom de "margrave" venant du germain "mark graff", le comté de la frontière, de la marche. Marche de l'Europe germanique, qu'on imagine celle de l'Empire austro-hongrois, et les aventures de ces soldats pourraient débuter... en Ukraine actuelle, porte vers les tribus tchétchènes anciennement pacifiées et intégrées, porte vers les déserts du sud, porte vers les forêts du Nord.
    Quant à l'époque, les cavaliers aux beaux uniformes nous rappellent les uniformes du XIXème siècle, héritages napoléoniens, mais les chemins de fer existent, et les premières mitrailleuses également. On pourrait alors estimer à 1850 cette période du roman.

    Jean Raspail évoque un Empire au passé flamboyant mais tombé en pleine décadence, en pleine dégénérescence où l'Ordre n'existe plus pour la population, livrée à ses bas instincts. Un Empire qui s'écroule, dévasté par une guerre interne, mais à ses confins, la vie continue, et un nouvel ordre nait, les anciens royaumes reprennent vie.
    L'espoir, c'est là où l'Empire s'est écroulé, la jeunesse ne va pas reconstruire les reliefs du passé, mais va simplement construire quelque chose de nouveau.
    Les soldats, de tous âges, du cadet de 16 ans au vétéran qui a combattu il y a trente ans auprès du soldat poète devenu référence pour tout le monde, constatent la destruction et la désolation. Les plus anciens chercheront les fantômes, les plus jeunes deviendront les nouveaux seigneurs.