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La Crypte du Chat Roux - Page 7

  • Teaser du futur blockbuster de Science-Fiction

    Eeeeeeeet oui, pas de nouvelles notes en novembre, c'est pas l'envie qui manque, mais le temps, enfin bref, on sait tous ce que c'est. Le blog n'est pas mort, mais ça n'avance pas très vite on va dire.

    Alors en attendant une note sur, allez, la biographie de Jean Gabin, l'étude sur la couleur bleue de Michel Pastoureau, une chronique du film the Curse of the Crimson Altar, voici le teaser d'un film de SF qui va renvoyer le nouveau Star Wars aux oubliettes.

    Ca promet en effets spéciaux, en 3D qui tue, et en haute définition qu'il faut passer un examen chez l'ophtalmo pour savoir si on est apte à se manger 43 millions de pixels dans la tronche. Et je vous parle pas de 5.1 THX lazer qui va vous redorer les cages à miel.

    Sans plus attendre, de quoi exciter les braquemards :

     

  • Voiture volante

    Ca y est, nous entrons véritablement dans l'an 2000, voici venir la voiture volante !!!

     

    Il ne reste plus que les combinaisons argentées, et les pilules qui ont les valeurs nutritives d'un repas, et nous serons en plein pied dans le vingt et unième siècle !!

    J'attends avec impatience le phazer pour se débarrasser des ennemis extra-terrestres !

  • Le mystère géologique de la forêt de Fontainebleau

    Voici un article que j'ai piqué - sans vergogne ! - sur un blog dont je ne souhaite pas faire de publicité en fait (édition de cette note au 06/01/2015). Le contenu initial n'étant pas la propriété du dit blog, je me permets de le recopier ici. En cas de litige, je virerai la note, à tout besoin.
    PS : certaines photos étant copyrightées, j'ai dû les retirer. Vous trouverez sur ce site http://www.fontainebleau-photo.com/ beaucoup de photos illustrant les infos dans cette note, ainsi que d'autres infos très complètes sur l'historique de la forêt.

     

    Sans le savoir, tous les dimanches, des milliers de promeneurs de la forêt de Fontainebleau passent peut-être devant les vestiges d’une civilisation inconnue. La forêt de Fontainebleau est l'une des plus grandes et plus belles forêts de France, elle s'étend sur 17 702 ha, auxquels il faut ajouter les 3 300 ha de la forêt domaniale des Trois Pignons. Entre les arbres et les rochers aux formes fantastiques, on peut sentir cette atmosphère magique. Le mystère de la forêt de Fontainebleau a fait l’objet d’une vive controverse. La question se pose toujours : Fontainebleau a-t-il été le centre d’une ancienne civilisation inconnue ?

     

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    "Celui qui ne croit pas à l'intelligence de la nature et des choses, celui qui ne croit pas au langage des pierres, du bois et de l'eau, est un être-matière borné dans ses perceptions et ses sensations subtiles ; il est irrémédiablement condamné à l'épais et au dehors."

    Robert Charroux

    La thèse du Petrimundo

     Cette citation est l'introduction d'un chapitre que Robert Charroux consacre à ce qu'il appelle le "Petrimundo", un monde pétrifié, très ancien, où la nature préfigure le monde vivant à travers une débauche de formes animales et humaines. Le Petrimundo c'est "le miracle des rochers zoomorphes et anthropomorphes de France, du Pérou, du Brésil et de Roumanie." On peut y ajouter aussi ceux de l'Inde ou d'Afrique.

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    Il est vrai que certains rochers ont parfois des formes singulières, où le promeneur ne peut s'empêcher de reconnaître des animaux ou des têtes humaines. Mais n'avons-nous pas tous joué à trouver des formes animales au hasard des nuages ? Un test psychologique célèbre, le test de la tache d'encre ou test de Rorschach, repose précisément sur la capacité d'association automatique qui nous pousse à reconnaître une forme familière dans un tracé dû au seul hasard.

    Certes, répondrait Charroux qui n'ignorait pas le phénomène. Mais le hasard a bon dos, s'il existe. Le hasard seul ne peut expliquer la profusion de formes animales qu'adoptent les rochers d'un certain lieu.

    "Plus que tous les autres, le site de Fontainebleau est un parc zoologique abritant une incroyable variété d'animaux. On y trouve, en pleine liberté, mais minéralisés en quelque sorte, des singes, des rhinocéros, des serpents volants, des oiseaux, des dinosaures, des crapauds, des félins, des agneaux, des ours, des hippopotames, des tortues, des cachalots, des otaries, des hiboux, des éléphants, etc. Et aussi un sphinx et des têtes humaines merveilleusement sculptées."

     

    Il est vrai qu'à parcourir le Val d'Apremont, les Gorges de Franchard (point culminant de la forêt), le massif des Trois-Pignons, le Bas-Bréau, ou d'autres lieux comme les environs de la Mare aux Fées sur la route de Bourron-Marlotte, on ne peut cacher son émerveillement. A chaque pas, un nouvel amas rocheux retient notre attention. Certains ensembles, juchés sur des hauteurs, figurent des châteaux héroïques. D'autres, abrupts et menaçants au flanc d'une pente raide, évoquent les titans et les géants antiques.

    Mais les plus étonnants sont rassemblés en ménagerie d'animaux immobiles. Comme par hasrd, ces lieux-là sont les plus puissants en terme géobiologique. Durant plusieurs années, Edith Guérin a étudié et photographié le site : "Est-ce l'effet du hasard si ces rochers insolites sont groupés comme s'ils avaient appartenu à d'anciens centres rituels, notamment dans les gorges et le chaos d'Apremont ?"

     

    Charroux tente de répondre :

    « Deux hypothèses peuvent expliquer le petrimundo de Fontainebleau : caprice de la nature et travail des hommes de la préhistoire. Incontestablement, la seconde proposition doit être éliminée, car le rocher, de grès très dur, porte encore son écorce naturelle, du temps où elle (sic) se solidifia à l'air libre, il y a environ trente millions d'années. La première proposition, a priori, n'est pas satisfaisante.

    Car le calcul des probabilités qui expliquerait les représentations zoomorphes les plus simples : otaries, serpents, tortues, n'autorise pas un caprice qui porterait sur l'enfantement de trois éléphants, avec leur trompe, leurs yeux, leur queue, leur corps et leurs pattes. Force est donc de revenir à la thèse de la volonté consciente de la Nature de procréer, c'est à dire de s'essayer à l'ébauche des formes futures de sa création la plus élaborée.

    C'est l'explication la plus rationnelle, quelle que soit son apparence incroyable et miraculeuse. Le petrimundo de Fontainebleau est, à notre point de vue, la manifestation de l'intelligence de la matière. »

    La thèse de Charroux paraît audacieuse, elle l'était moins à l'époque : n'oublions pas qu'il écrivait voilà cinquante ans. On mesure ainsi combien le concept de rationnel a évolué depuis cette époque de l'après-guerre. (En savoir plus)

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    Ancien centre civilisationnel ?

    Le passé géologique de la forêt reste assez mal connu. Son passé historique encore plus. Jusqu’à vers 1830, l’ensemble du massif n’était qu’une énorme tache blanche sur la carte de l’Ile-de-France. On ne fréquentait alors que les abords de l’antique « forêt de Bière », ancien nom du lieu. Même les brigands, qui échappaient là aux gendarmes royaux, hésitaient à s’enfoncer dans cette immense forêt.

    Des légendes circulaient sur des habitants mystérieux qui hantaient la forêt. On disait que le Grand Veneur ou le Chasseur Noir veillaient. Gare à qui les rencontrait sur son passage ! Ils étaient toujours accompagnés d’une meute de chiens diaboliques.

    Bien évidemment, ces légendes écartaient curieux et promeneurs, à une époque, où la nature et la faune qui l’habitait étaient méconnues et considérées comme dangereuses.


    Étude des grottes de Fontainebleau

    Ce que l’on sait c’est que pendant plusieurs dizaines de milliers d’années, des hommes ont habité certaines grottes de la forêt. Ils y ont tracé de nombreuses figures et des signes qui continuent à poser des problèmes aux préhistoriens.

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    Ces signes s’échelonneraient, selon J.-L. Baudet, le chercheur qui les a le mieux étudiés, sur une période qui couvre près de 30 000 ans, de l’interglaciaire riss-würm jusqu’à l’âge de fer. Les plus anciens signes sont très frustres : de simples lignes abstraites marquées dans le grès des rochers.

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    Les plus récents représentent des figures humaines ou animales, ainsi que des symboles plus élaborés, dont la signification exacte nous échappe. Les spécialistes ont noté une ressemblance entre plusieurs de ces figures et celles trouvées dans d’autres sites préhistoriques énigmatiques.

    Une écriture mystérieuse

    On a également trouvé quelques tombes néolithiques au cœur de Fontainebleau. L’une d’elles est surmontée de blocs en forme de gisants. S’agit-il de blocs naturels ou aménagés par l’homme ? Cette tombe a livré plusieurs petites sculptures de pierre. Elle a été fouillée au début des années 60 par le poète et archéologue amateur Robert Ganzo.

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    Les sculptures ont été contestées par les chercheurs officiels qui les considèrent comme de simples fantaisies de la nature. Pourtant, il est à souligner que d’autres vestiges néolithiques ont été mis au jour autour de Fontainebleau. De plus, certaines tablettes, retrouvées par R. Ganzo, dans une des tombes posent un problème archéologique considérable. En effet, ces tablettes étaient recouvertes d’idéogrammes qui évoquent irrésistiblement une écriture.

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    Quelques pétroglyphes du massif de Fontainebleau dessinés par Georges Nelh
     (Initiation à l’Art rupestre du Massif de Fontainebleau, 1988)

     


    10.jpgCe qui est officiellement impossible. L’écriture est née officiellement bien plus tard, au Proche-Orient. A notre connaissance, les premiers écrits sont apparus à Sumer vers 3 300 avant notre ère. On inscrivait des pictogrammes sur des tablettes d’argile. Vers 3000 avant notre ère, les signes se transformèrent en suites de traits : l’écriture cunéiforme.

     

    L'écriture Hittite pictographique a été créée aux environs de 1500 avant notre ère. Pourtant, il existe plusieurs autres exemples d’écritures préhistoriques, antérieures aux civilisations du Proche-Orient. L’énigme de Glozel, dans la haute Loire française, est une des plus controversées.

     

     


    11.jpgLes tablettes de Tartarie, datées de 4000 ans avant notre ère, sont un autre sujet de controverse. En effet, ces tablettes ont été retrouvées en Transylvanie. Cela laisserait donc supposer que l’écriture n’est pas née en Mésopotamie, berceau de la civilisation de Sumer, mais au cœur des steppes de l’Europe orientale.

    La communauté scientifique argue que la datation au carbone est tout simplement erronée.

    Il y a une certaine ressemblance entre les idéogrammes de Fontainebleau et les caractères laissés par la civilisation hittite.

    Faut-il pour autant faire des anciens habitants du massif de Fontainebleau les ancêtres des tribus qui sont parties coloniser l’Orient ?

     Ecriture hiéroglyphique hittite
     provenant de Karkemish
     (Ankara, Musée Hittite).
             Dinosoria

     

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    Tablette de Tartarie (Museum of History of Transylvania, Cluj-Napoca, Roumanie)

     

    Les rochers de Fontainebleau

    Ce sont sans doute les plus visibles et étranges vestiges du passé de Fontainebleau. Il est difficile de ne pas s’interroger sur leurs formes. Là encore, la question se pose : ces rochers ont-ils été taillés par l’homme ou par la nature ? On peut observer une exactitude figurative vraiment surprenante pour certains rochers. Certains reproduisent une otarie, un éléphant, des tortues géantes, un oiseau de proie …

    Est-ce l’érosion naturelle qui s’est exercée au long des millénaires sur les formations rocheuses en grès ? A notre connaissance, aucun de ces animaux, n’a évolué dans cette partie du monde, même à une époque lointaine. Mais que sait-on vraiment du passé de notre planète ?

    Nos ancêtres, dans les grottes, peignaient leur quotidien et les animaux qui les entouraient. Cette mystérieuse civilisation n’a-t-elle pas tout simplement voulu, elle aussi, retranscrire les animaux de la vie quotidienne ? Il y a un peu trop de coïncidences et de fantaisies de la nature dans toute cette affaire. Fontainebleau attend toujours que l’on veuille bien se pencher sur son passé.

    Peut-être qu’un jour, Fontainebleau deviendra le Stonehenge français.

    V. Battaglia (23.03.2006)

     

    Source

  • Les Gauloises blondes

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    Nom de dieu, mais qu'est-ce que j'ai regardé ??
    C'est quoi ce film, les Gauloises blondes ???
    Tu parles d'un nanar !!!

    Une espèce de Lutèce préhistorico-gaulois dans un décor plus petit que mon jardin (et encore, dans leur décor, l'herbe est tondue par endroits !), des éléments de décor rikiki, du genre une cahute à peine plus grande qu'une tente, et quand ils sont à l'intérieur, la surface au sol est démultipliée ! Je veux bien qu'avec la loi Carrez on compte pas tous les mètres carrés, mais là...
    Et cette pléiade d'acteurs, Roger Carel, Pierre Tornade, Jean Rougerie, Jackie Sardou, le mec des Frères ennemis, Gérard Hernandez...
    Et puis surtout cette histoire... qui est une succession de scénettes/gags d'un humour qui me sidèrent. Même moi ça me sidère, c'est vous dire !!!

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    Oui, les Gauloises blondes, le jeu de mot avec les clopes, c'est limite un leitmotiv pendant ce film... "on ne mégotte pas", "les Gauloises c'est pas bon pour la santé", "cette année on aura des Gauloises brunes"... et si c'était que ça...
    Bon, je crois avoir compris. Ce film ressemble un peu à ce qu'était Deux heures moins le quart avant Jésus Christ. Une adaptation cinématographique d'Astérix. Sauf qu'ici, on a pas Jean Yanne ni Coluche, mais les voix officielles d'Astérix et Obélix, Roger Carel et Pierre Tornade. Et le grand schtroumpf, avec Gérard Hernandez. Et au contraire du film de Jean Yanne, qui reprenait l'humour de Goscinny, à renforts d'anachronismes et de décalages, ici, on a un village gaulois (Lutèce, bordée d'une rivière de 2 mètres de large, le ruisseau qui passe à côté de chez moi est plus large), des personnages quasiment piqués de la bédé, comme le barde un peu homo, le forgeron, devenu ici une femme, le druide, le gaulois sagace (joué par Roger Carel), mais faudrait pas imaginer qu'on a Goscinny et Uderzo au scénario. Non, je ne sais pas qui on a en fait... Personne à mon avis. Ou si. Ca y est, j'ai tout compris. Ce sont des mecs au bistrot qui se sont lancés un pari de mecs bourrés, faire un film, dans l'arrière-cour du troquet, ils se sont cotisés pour se payer des acteurs au rabais, des perruques au magasin de farces et attrapes et ont tourné ce... truc. Ils ont écrit le scénario, c'est sûr, c'est du niveau d'un rade après plusieurs bouteilles de blanc limé, de Ricard, un vendredi soir vers 23 heures, dans ces eaux-là. Avec les petits jeunes au flipper qui rajoutent des blagues sur l'herbe qui fait rigoler.

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    Et puis en bons mecs bourrés, ils ont pensé à tout, et surtout à l'essentiel : des femmes à poil. Oh, pour ça, on est servi. C'est même grâce à ça que j'ai tenu jusqu'à la fin. Du nichon, on en a. Et là, je pense que l'essentiel du budget est passé là dedans, à trouver des nanas superbement nichonnées et galbées. J'imagine bien qu'ils ont fait passer le casting dans l'arrière-salle du bar, entre les fûts de bière, un vieux panneau Suze et le vélo du patron.

    Après tout, c'est normal, c'est une gauloiserie. Mais tous les clichés y passent, sur la gouaille gauloise. Ca date de 1988, ce qui est assez étonnant, j'aurais daté ça au début des années 80, coincé entre un Curé chez les nudistes et une autre merde dans le genre (non franchement désolé, les nanars, ça a son charme, mais de là à regarder les films en entier, faut pas plaisanter). Je sais même pas si à cette époque, en 88, il se faisait encore de ces films avec acteurs sur le retour et femmes à poil. Ils ont peut-être mis quelques années à récolter les fonds, au Balto...

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    Je ne vais pas résumer le film, ça sert à rien, la continuité est très relative, c'est juste une succession de vannes poussives et éculées. Et des nichons. Par contre, je ne pense pas que ce film puisse être fait de nos jours. Parce que les clients du bistrot sont morts d'une cirrhose depuis, et puis parce que tout de même, d'une certaine manière, les Gaulois ne passent pas pour des cons. Ils sont bagarreurs, râleurs, baiseurs, buveurs, rigolards et ils aiment leurs traditions... En plus il n'y a qu'un noir dans le film (source d'un jeu de mot dans la lignée du reste du métrage) et il a un rôle plus que mineur. Impensable en 2014.

    M'enfin, je ne retiendrai que les nichons dans ce film, et l'affiche, dessinée par Aslan, connu pour ses pin-ups dessinées de main de maître dans Lui.

  • L'Antéchrist est arrivé sur terre...

    ...et il est jurassien :

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    Gloire au prince de ce monde !

  • Les Seigneurs de la Combe perdue - Christian Delval

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    C'est bien rare que je lise un livre entier en une journée. Je ne suis hélas pas un gros lecteur, souvent, je décroche, et comme la journée je n'ai pas toujours l'occasion de lire, je lis surtout le soir, avant de m'endormir. Par pur réflexe pavlovien, si je lis en journée, je pique du nez !
    Mais pour cette fois, j'ai lu le bouquin en entier.
    Oh, évidemment il ne fait pas sept cent pages. Il en fait deux cent, et c'est écrit gros. J'aurais pu perdre un peu de temps à colorier les images, mais il n'y en avait pas...

    J'ai donc avalé cette histoire des Seigneurs de la Combe perdue. Ce n'est pas le premier Christian Delval que je lis, j'ai déjà lu ses Sacrés Tontons et ses Histoires montagnardes. Ici, on est tout de même assez proche de Sacrés Tontons.

    Pour vous situer, Christian Delval est un auteur haut Jurassien. Haut Jurassien, c'est pas simplement jurassien. Le haut Jura, c'est la montagne, celle qui pardonne pas. C'est pas un gars de la plaine, quoi. On est en pleine littérature de terroir. Plutôt éloigné de l'autre Jurassien célèbre, Bernard Clavel. On est beaucoup plus proche d'Henri Vincenot, qui chantait sa Bourgogne. Ici, Delval chante le haut Jura (quand il n'y fait pas des infidélités pour chanter la Haute Savoie), mais si Vincenot invite les gens à (re)découvrir la terre, Delval est plutôt du genre à sortir le fusil et faire bouffer la terre aux malotrus.

    Dans Sacrés Tontons, des petits vieux du haut Jura retapaient la santé du petit-fils amateur de drogues, et éloignaient les dealers qui venaient chercher leur pognon. Une sorte de La Horse écrit par le René Fallet de la Soupe aux choux, avec une fin un tantinet onirique, et plutôt royaliste à la Jean Raspail...

    Ici, le Barthélémy et le Ferdinand sont bien tranquilles dans leur hameau du Rosset, sur la commune de Longchaumois. Deux habitants pour trois baraques, tout va bien, le jeune René bien faire les foins de la parcelle de Barthélémy, ils fument leur pipe tranquillement, et chassent la vipère pour se faire une provision de gnôle pour l'hiver, avec le serpent qui fait joli dans la bouteille en plus d'agrémenter de son venin les vertus thérapeutiques du breuvage. Il fait bon, l'herbe ploie sous la brise, les mulots grattent la terre pour faire leur terrier, c'est la belle vie, jusqu'à...

    Jusqu'à ce que la maison vide soit rachetée et que l'équilibre cosmo-jurassien soit rompu ! Un avocat hollandais rachète la ruine pour en faire une maison de vacances, en grillageant tout le terrain, et en plaçant un maçon marseillais pour diriger les travaux. Adieu la tranquillité ! C'est sans compter sur le bon sens paysan, la malice du gang des seigneurs qui vont remettre un peu d'ordre dans ce chaos.

    On se marre bien avec ce livre truculent. Bon, faut avouer que les Marseillais, les Hollandais et les touristes s'en prennent un peu plein la gueule, et on sent le montagnard qui n'aime pas trop tout ce qui vit en deça de cinq cent mètres d'altitude. Par contre, les bonnes souches paysannes, qui aiment la terre et la travailler, qui aiment la nature, et bien l'auteur, il les aime bien. En fait, il aime pas les cons. Là, ils ont un peu les traits des populations sus-citées...

    Faut-il être jurassien pour apprécier Delval à sa juste mesure ? Pas forcément... faut connaître un peu le Jura, mais en fait, faut surtout connaître la montagne. Ca risque de ne pas parler du tout à un Normand habitué au béton, à l'eau et au ciel, tous de couleur grise de son bled, encore moinsse à un Marseillais...
    Personnellement, je suis bourguignon d'origine et jurassien depuis quinze ans, et j'apprécie Vincenot autant que Delval (ou Clavel dans ses romans terroir). Mais pour autant, j'apprécie la Sologne de Seignolle, et, euh... la Bretagne de Markale ? Alors bon. Qui aime la terre et la nature s'y retrouve !

    Essayez-vous à Christian Delval, vous ne serez pas déçus !