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La Crypte du Chat Roux - Page 4

  • Azazel - Boris Akounine

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    Un nom russe, une couv représentant une peinture russe, que vient foutre Azazel là dedans ? Y aurait-il du rififi satanique chez l'ami Ivan ?

    Vers 1875, en Russie, à Petersbourg, un suicide parvient à l'administration policière. Un suicide guère étonnant à cette époque, la mode est au romantisme, et nombre d'étudiants succombent à cette passion échevelée et finissent leurs jours dans un élan romantique, qui laisse de beaux poèmes et une ambiance particulière.

    C'est bien cette ambiance qu'on retrouve dans ce livre. Le romantisme slave, la belle époque, pré-insurrectionnelle, où au romantisme lyrique se mêle le romantisme politique. Les premiers anarchistes rôdent. Vous noterez d'ailleurs le subtil jeu de mots de l'auteur sur son pseudonyme. Boris Akounine, Bakounine, théoricien de l'anarchisme... L'auteur est par ailleurs géorgien (tiens donc, comme Staline) mais habite à Moscou. Il reste un auteur slave.

    Et c'est cet esprit slave qu'on retrouve dans le livre. Attention, ce n'est ni Dostoïevski ni Gogol. C'est un contemporain qui ici se rapproche largement plus de... Conan Doyle ou Jean Ray !

    Car oui, derrière ce suicide, se cache une machination. Un agent peu gradé va mener l'enquête, de Petersbourg à Londres, en passant par Paris et Moscou, et découvrir une sombre machination, dans une entreprise qui dépasse les frontières.

    Azazel, justement, apporte la note fantastique et occulte, chère à Jean Ray et ses Harry Dickson. Le pot aux roses sera découvert, dans un quasi complot mondial, tissé comme une toile d'araignée, comme les tentacules d'une pieuvre, préfigurant la chute du monde moderne, et la première guerre mondiale.

    On est aussi très proche du Sherlock Holmes cinématographique de Guy Ritchie. Azazel est moins riche en steampunk, mais l'esprit est à la science et à cette période où tout devenait incroyablement possible, au travers de machineries complexes.

    Autant dire que le bouquin est un régal à lire. Malheureusement, je trouve que la fin est expédiée un poil rapidement. D'ailleurs, j'ai capté le truc à moitié de livre, moi qui d'habitude me laisse porter sans trop chercher à comprendre, pour apprécier le dénouement final. Ca doit être l'esprit des Holmes et Dickson qui finit par prendre sur moi... Nous noterons tout de même une fin qui n'est pas un happy end du tout, et renvoie encore une fois à cet esprit slave, que Sylvain Tesson rappelait au travers du "pofigisme" : "demain sera pire qu'aujourd'hui... alors laissez-nous boire maintenant".

    Azazel est un bon petit bouquin à lire, une version slave d'Harry Dickson, Sherlock Holmes ou encore Arsène Lupin, pour l'ambiance.

     

  • WE ARE FRENCH, FUCK YOU !

     

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    Oh, la belle compil. Sortie un 14 juillet, peut-être quelques petits malins se seront aventurés à la glisser au programmateur de musique du bal des pompiers, couleurs du drapeau à l'appui, en espérant pirater la prog désespérante, et se faire jeter comme des malpropres quand le pot aux roses fût découvert...

    We Are French, Fuck You, enfin une expression qui ne restera plus accolée à l'affligeant Gronibard, sorte de modèle de la déliquescence métalleuse française actuelle : Death Metal Grind et humour pipi caca. La même merde qui fait venir des gens déguisés au Hellfest, et qui empoisonne le milieu. Mêler humour attardé et musique, musique pour enfants attardés ? Tas de cons.

    Enfin ouf, cette compil échappe à cette chiasse ambiante. En préambule, le label Triumph ov Death, à l'origine du projet, évoque la compil Brutale Génération, sortie il y a vingt ans.
    Nouveau piège. Non, cette compil est difficilement comparable à Brutale Génération, deux CDs sensés comporter la puissance du Metal français alors, qui en fait se retrouva être une sacrée douche froide... Les morceaux de Mercyless et Massacra étaient dans la veine qui les a perdus, ne restaient au final que Loudblast avec un titre bof, et on ne retenait que Misanthrope, Agressor et Crusher, grosso modo. Ca fait léger. La "brutale génération" était surtout composée de Metal Core machin, un mélange Hard Core et Metal mal branlé, le genre de truc qui a donné le Neo Metal dans d'autres contrées, ici... juste un pétard mouillé.

    Alors non, ce n'est ni Gronibard, ni Brutale Core Générachionne. C'est largement mieux ! Déjà, y a Chris Moyen qui s'occupe de la pochette, et il est connu pour sauver les meubles de disques souvent pas top. Non ne me demandez pas la liste, vous la connaissez. Elle augmente chaque mois.

    Et puis les groupes. Ici, pas de merde core. Pas de groupes dans le giron du label, poussés par un département promo qui veut en mettre un max partout. Non, ici la sélection est fine et cool. Très orientée Death et Thrash, il n'y a pas de Black Metal de type conventionnel. On trouve des nouveaux groupes, et d'autres plus anciens. A vrai dire, à part Imperial, aucun groupe n'existait à la sortie de Brutale Génération.

    J'enfourne la première galette, et la leçon est prise. Jab, jab, crochet, uppercut, esquive et encore un crochet derrière l'oreille. Ca fait mal tout de suite. On commence par Temple of Baal, que j'avais un peu lâché j'avoue, et là, un morceau excellent, construit, intelligent, et terriblement efficace. Ritualization suit, avec une batterie ultra bourrine et on respire à peine. Affliction Gate sort le paquet également, ça continue avec Skelethal, et bloum, le fameux Killing Spree Pandemy (pain de mie ?) de Perversifier. La claque ultra speed. Manzer fait office de temps mort avant la reprise, c'est un morceau live, mais... "epic fail" comme disent les jeunes. Pris à part, le morceau est cool, mais les autres groupes ont des morceaux studios, ou tout du moins bien produits et là, ce live fait un peu tâche d'encre... Le Poitou ne le pardonnera pas à Shaxul... Du coup, Imperial s'en sort mieux derrière, malgré un son de guitare pas très audible. Heureusement que le sens du refrain des compères Skrow et Qojau vient corriger ça. N'empêche, légère déception. Surtout qu'après, Hexecutor arrive et chamboule tout. Ca sent clairement la testostérone et le biactol, les jeunots en ont à revendre, et leur Thrash Speed défonce tout. Ca sent le sperme et la chaussette ! On continue avec Morgue, que je ne connaissais pas, un truc ultra bourrin à la limite du grind, mais grind façon école anglaise, hein, pas la merde... enfin je me comprends. Y a presque même un certain côté indus, qui rapproche vraiment de la scène anglaise Napalm Death/Godflesh en gros. On souffle un peu avec Conviction, qui n'est autre qu'un side-project d'Amduscias de Temple of Baal, cité plus haut. Bof, j'adhère moyen, surtout à cause de la voix qui tente un peu de singer St Vitus, mais le coffre en moins, et du coup on reconnait le timbre français de la voix, et je bloque. A écouter à part, sur la longueur d'un album, peut-être. On sent des qualités, mais pour cette compil, c'est pas sa place. Du coup on craint pour Mourning Dawn, bien doom aussi, et à cheval avec le black, mais au final, le morceau passe très bien. Mieux même que le côté tradi de Conviction. Une excellent conclusion à ce premier CD.

    Tiens y a un livret dans ce double digipack. Chaque groupe est présenté. Et en anglais. En fait on est français, on vous emmerde, mais en anglais. Pour bien que vous compreniez. Ah, c'est aussi écrit en français sur l'autre tranche. Ca fait marrer les gens qui retournent le CD, d'ailleurs. C'est aussi la force de cette compil. De l'humour, mais juste ce qu'il faut. Le peu que je connais le label à l'origine du truc, il a quand même bien dû se retenir.

    Hop on enchaine, on redémarre avec Demonic Oath, la face death old school de Perversifier. Bien evil, bien old school, mais je préfère Perversifier, à choisir. Suit Cadaveric Fumes, le compagnon de split LP, avec du encore plus death old school, mais plus punk, avec une basse qui claque à mort. On continue dans le swedish worship, mais plutôt Grave comme idole, avec Torture Throne. Une intro parfaite, lourdingue, une guitare Husqvarna, et le papier peint se décolle à force de vibrations. Suit Fall of Seraphs, plus speed, plus moderne d'une certaine manière, mais efficace à mort et un batteur qui s'amuse comme un petit fou. A suivre ! On retombe dans la lourdeur avec Necroblood, qui renvoie aux heures les plus sombres d'un Revenge. Un poil trop mimétique d'ailleurs, c'est louche ! on notera le mixage par un certain Cam, certainement le néo-zélandais de Witchrist et Diocletian ! Le prochain groupe est américain ? Non, Flesh Eaters est bien français. On s'y serait cru ! Ca me rappelle un peu le Malevolent Creation et Massacre... Evil Spells, c'est pareil. C'est pas américain ? C'est pas Paul Speckman ? merde alors... Ah par contre The Seven Gates c'est français. Ca s'entend. Le chant putain... tout ce que j'aime pas. Y a pourtant Michel de Mutilated/Abyssals, mais ce type de chant... non quoi. Ca gâche le plaisir. Faut remarquer d'ailleurs que c'est le seul groupe de la compil qui a ce type de chant tellement français. Enfin, chant, growl, mais pas bon, quoi. Depuis Dominate de Morbid Angel, plein de gens s'y sont essayés, mais il n'y a qu'un David Vincent. Enfin, non, il y en a deux. Le gars des extra-terrestres aussi. Et puis certainement une pléthore d'homonymes, mais bref. Passons. Abjvration clot la compil avec levr death metal noir et evil, et levr manie de mettre des v partovt. Alors ovi, povr evx, l'inflvuence est svrtovt les grovpes mi-death mi-black, à la Crvciamentvm, Necros Christos et consorts. Pas mal pour le coup, reste à voir comment ils vont tenir sur la distance et la durée. Une remarque qui vaut aussi pour d'autres groupes, Thrash ou Death de la compil, qui souvent, pondent un truc d'enfer au début, plein de fougue, de hargne, et au bout d'un EP, un MLP, un LP, commencent à changer de style, ayant tout dit dans les premières sorties.

    Mais bref, cette compil est un excellent aperçu de ce qu'a la France à offrir comme groupes de qualité. Evidemment, il manque des groupes (j'aurai très bien vu Vortex of End par exemple) mais ça reste un 2CD, on est pas dans le cadre d'une Brutale Génération avec un label derrière qui pousse des groupes de merde, ni dans fourre-tout à la Sometimes Death is Better aux multiples volumes en 3 CD, véritables fourre-tout qui en 2015, avec le minitel et internet, n'auraient de toute manière plus de raison d'être.

    La seule question qu'on peut se poser est, comment ranger ce putain de livret dans le digipack sans que ça soit le bordel ?

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    La compil est dispo auprès du label Triumph ov Death ou ici : http://www.forgottenwisdomprod.com/fr/cds/5344-we-are-french-fuck-you-compilation-2cd.html

  • Le Cauchemar de Dracula

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    En ces funestes jours, à porter le deuil de Christopher Lee, un des meilleurs moyens de lui rendre hommage est de brûler un homme d'osier de 5 mètres de haut.

    Ne possédant pas la matière première à cet effet, je choisis plutôt de revoir un film avec cette grande asperge d'acteur. Ce sera le Cauchemar de Dracula, alias Horrors of Dracula, le premier film dans lequel Christopher Lee incarna le Comte, en 1958.

    Dans toute la série des Dracula Hammer (je ne parle pas de Regula, ni de Dracula père et fils), le comte transylvanien parle peu. Dans certains, il se contente même du strict minimum. Quelques apparitions silencieuses, des crocs en plastique et un froncement de sourcils.
    Ici, Dracula parle. Un peu. Mais pas longtemps. Juste histoire de ne pas se dévoiler trop. Mais lorsque le pot aux roses est découvert, Dracula est un chupador, il ne dit plus rien. Il balance ses longs membres, sa cape virevoltant derrière lui.

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    Ce Dracula reste un film typique de la Hammer. Terence Fisher à la réalisation, Christopher Lee et Peter Cushing à la distribution, il y a même Michael Gough qu'on retrouve quelques années plus tard dans le faux Hammer la Maison ensorcelée, et plus tard encore comme Alfred, le domestique du super détective Julien Lepers.

    On retrouve également la touche Hammer des années 50. Quelques décolletés, mais on n'est pas encore dans la débauche. Les décors de studio et la géographie comportent leur lot de clichés. Des habitants du village vêtus de gilets en peau de mouton, un château de Dracula proche de la frontière allemande, et une famille Harker vivant en Allemagne, pas très loin de la frontière également, oulà. Et puis un détail qui m'avait marqué la première fois que j'avais vu le film, et qui me fait toujours marrer à chaque vision, lors du combat Dracula/Van Helsing, la pile de livres renversée d'une table, les livres restent collés les uns aux autres... L'accessoire en papier mâché.

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    Hormis le ton complètement suranné du film, on apprécie la certaine sobriété de l'ensemble, les gestuelles toujours impériales de Cushing, les femmes élégantes, et l'allure de Christopher Lee dans son rôle de Dracula.
    Ce n'est pas le Hammer le plus réussi, ni le plus terrifiant, ni le plus gore, le Masque du Démon chroniqué ici-même est beaucoup plus réussi dans son esthétique et sa narration (bien que n'étant pas une production Hammer, ni même un film anglais !), mais il reste un classique, et on ne peut qu'espérer que, comme Dracula, Christopher Lee revienne dans un prochain épisode.

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  • ELECTRIC WIZARD - Time to die

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    Après un Black Masses un peu faiblard, doté de quelques bons riffs, mais un peu décalqué sur Witchcult today, Electric Wizard nous revient avec un album un peu plus rentre-dedans et moins... euh raffiné. Si l'on peut parler de raffiné pour Electric Wizard, cela va sans dire.

    Un album qui a pas l'air d'enthousiasmer les critiques du net, qui voient dans le groupe un truc qui n'en finit plus de décliner et de s'auto-parodier.
    C'est pas faux dans un sens, Electric Wizard fait du pur Electric Wizard. Et avec cet album, ils ont fait exactement ce que j'attendais. Alors je ne vais pas en dire beaucoup de mal, ça va même être l'inverse !

    Mon album préféré reste We live. Mélange de planant et de lourdeur qui vibre bien à en faire trembler les vitres des fenêtres... Un Dopethrone en plus cool. Ce Time to die se rapproche un peu de We live, niveau ambiances, mais alors, avec un gros marteau-piqueur pour frapper à la porte et entrer dans le duo de tête des meilleurs albums du groupe.

    Une énorme basse qui ronfle et qui matraque, et de la mélodie typique qui sait se laisser entendre, comme sur le titre éponyme, avec un petit synthé derrière qui nous rappelle irrémédiablement... Uncle Acid and the Deadbeats.
    Oui, Electric Wizard a été pendant un bon moment le leader de la scène stoner/doom, mais ils se sont fait coiffer au poteau par des petits nouveaux qui ont su apporter un peu de fraîcheur là dedans... C'est pas étonnant qu'Electric Wizard récupère un peu de ces sons actuels. Ils sont plus à piquer des sons qui datent, d'habitude... Evoquer Gainsbourg dans le livret de Black Masses (c'est vrai que sur Melody Nelson, on comprend ce qui a pu influencer quelques riffs), par exemple...

    Enfin là, s'ils rajoutent un peu de claviers ici et là, on reste dans du El Wiz pur jus, et comme je le disais, pile poil comme j'aime. I am nothing est la chanson type. Riff lancinant, voix plaintive, et agression avec basse bien en avant... Superbe, rien de moins.

    Il me semblait que l'ajout au line-up du mec de Satan's Satyrs était aussi la source d'un nouveau dynamisme, mais il apparait que l'album a été fait avant son arrivée. Doit-on y voir le même genre d'influence que les mecs de Ramesses avaient eu sur le groupe et sur ses sonorités ?

    Et puis, toujours ces intros, intermèdes avec passages tirés de films... "oh Satan, destroy those who love God", et ce formidable "this is a fifteen year old boy who also wanted to be special. Before hanging himself, he wrote on his body "I'm coming home master", and "satan lives", and "666"", juste avant de sortir un riff typique, et le pachyderme prend sa marche, lourde, lente, écrasante et chaloupée.

    Et comme toujours, ces thèmes repompés au cinéma bis, aux pulps, à la littérature horror et witchcraft, aux psychotropes. Chez moi ça marche toujours.

    I'm coming home, Master !

  • Le Masque du démon

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    Barbara Steele joue le rôle d'une sorcière que les autorités religieuses brûlent... Comme dans la Sorcière sanglante. Mais si on peut comparer les deux films sur la thématique globale, l'utilisation du noir et blanc... le Masque du Démon s'avère largement supérieur au premier film.

    En fait, le Masque du Démon est antérieur de quatre ans à la Sorcière sanglante. En 1960, les producteurs italiens veulent clairement concurrencer les films de la Hammer. Ici, tous les éléments sont au rendez-vous : une sorcière et son amant brûlés vifs (après que la sorcière se soit vue infliger le port du masque aux clous intérieurs, un masque posé à coups de masse !!!), qui lancent une malédiction pour les descendants de cette lignée moldave... Fin XIXème siècle, deux médecins font le trajet vers Moscou pour un congrès et se trouvent sur le chemin, à Mirgorod. Ils vont découvrir dans une forêt terrifiante le tombeau de la sorcière, et sans le vouloir, réveiller la malédiction. Morts qui se lèvent des tombes, vampirisme, passages secrets, calèche infernale, tous les éléments sont là pour faire un film qui, s'il ne transpire pas par son originalité, reste un film pas très loin du chef d'œuvre. Vraiment pas très loin. On peut même dire que c'est un chef d'œuvre.

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    En effet, le film est particulièrement réussi. Très vintage, d'une certaine manière, car tourné en studio, on reconnait aisément le côté "fake" des décors, les fonds peints, mais quelle ambiance !!! L'apparition de la princesse avec ses deux chiens, dans le cimetière abandonné et en ruines, l'amant qui sort de sa tombe... Voilà de superbes tableaux.

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    La production italienne a installé Mario Bava à la réalisation. S'il compose de superbes tableaux cinématographiques, il est également un as dans l'utilisation de la lumière. Les effets sont superbes. Le noir et blanc leur rend grâce. Il utilise la lumière et les jeux d'ombre pour créer les effets spéciaux. Ainsi, on verra l'héroïne ridée par la vieillesse retrouver sa jeunesse, par un habile effet de lumière et d'exposition. Un effet qui aujourd'hui est habituel et invariablement le fruit d'une retouche en CGI est ici une astuce de trucage comme le cinéma en connai(ssai)t.

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    Et bien que le film vienne concurrencer les productions Hammer, on sent la différence entre la maison anglaise et ce produit italien. Les effets spéciaux sont à la limite du gore. Insectes grouillants dans un crâne aux orbites vides, squelette qui tient encore quelques lambeaux de chair, faces lépreuses de vampires déments, on est plus proche de Lucio Fulci que de Terence Young. Gageons que pour l'époque, si le film avait été en couleur, les effets gore auraient défrayé la chronique... Il semble tout de même que quelques coupes aient été faites dans les diverses exploitations de ce film.

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    On retrouve également Barbara Steele, la papesse du genre, dans le rôle de la sorcière vampire et de sa descendante. Ce rôle la propulsera dans les productions de films d'horreur et l'inscrira comme star inconditionnelle des films du genre.

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    Un film qui reste un véritable chef d'œuvre de gothique macabre !!!!

     

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  • Marre de ces groupes et ce public de merde

    Je l'ai déjà dit sur ce blog, je préfère encenser les bonnes choses plutôt que de m'attarder sur la médiocrité, et de m'en auto-alimenter, ce qui n'amène rien de bien constructif et ne procède pas d'une certaine élévation.

    Pourtant, je vais déroger ici à ce principe, et livrer ce qu'on pourrait considérer comme un billet d'humeur. Vous n'apprendrez rien, vous ne tirerez d'ici que du fiel.

    Récemment je suis allé à un concert où Belenos jouait sur l'affiche. J'aime ce groupe depuis quasiment 20 ans, et quand ils passent dans le coin, j'y vais toujours avec plaisir.
    Cette fois-ci j'avais en plus affaire avec le groupe, raison supplémentaire de faire des kilomètres, à une période plutôt chargée niveau kilomètres et concerts.

    Concerts pour lesquels je n'ai rien eu à redire. De bons groupes, un public correct et revoir les copains, ça fait de bonnes soirées. Je ne compte pas l'aspect rituel de certains concerts qui reste quelque chose de personnel et totalement subjectif.

    Bref, je vais à ce concert sans trop me presser, ne connaissant sur l'affiche que deux groupes, Belenos, et Suidakra. Je me souviens d'un album il y a plus de dix ans, sans grand intérêt alors pour ce dernier groupe. Pour le reste, découverte. J'avoue tout de même ne pas trop chercher à la découverte ce soir là, je n'ai rien cherché à propos de ces groupes avant d'aller voir, et pour être franc, je ne me souviens même pas du nom des groupes. Tant mieux en fait, ça m'évite de leur faire de la publicité, même mauvaise.

    Mauvaise surprise à l'arrivée, je ne reconnais personne, hormis une tête chauve avec laquelle j'ai peu souvent de discussions. Il faut dire que ce soir là, les régionaux ne sont pas au courant de ce concert quand ils ne sont pas à un autre concert plus loin, avec des têtes d'affiche plus underground et sélect.

    Il y a du monde dans cette salle où je n'ai pas mis les pieds depuis 2001 je crois. Malheureusement pour moi, je me rends très vite compte que ce monde, c'est le monde que je n'aime pas. Enfin, un des "mondes" que je n'aime pas. Une faune de métalleux que je ne vois jamais ailleurs. Pourtant, ils sont la face la plus visible de ce microcosme. Ce sont les mêmes abrutis qui vont au Hellfest et montrent leur cul à la caméra, se prennent pour des vikings, et ne tiennent pas la bière.
    Ils ont cette espèce d'uniformité des métalleux qui sont allés à un gros concert récemment et en ont ramené un tshirt qu'ils exhibent ici. Peu de recherche de goût personnel, ils sont jeunes aussi, forcément, mais ils m'emmerdent. Ils m'emmerdent parce qu'ils ne cherchent pas à aller plus loin, à se transcender comme j'ai pu le faire, et comme beaucoup d'autres l'ont fait (et ceux-là, je sais les reconnaitre). Y a également des vieux. Ils m'emmerdent aussi. A ne pas péter les plombs devant ce public de merdeux, devant ces groupes de connards prétentieux. D'ici peu d'années, quand je leur ressemblerai, je ne ferai plus d'effort pour me déplacer aux concerts, ou je ne viendrai qu'à l'heure du groupe qui m'intéresse. J'ai déjà l'habitude des concerts parkings, au moins j'y échange avec plaisir avec mes amis autour d'une bière. Une attitude que je condamnais, plus jeune, ce snobisme des métalleux, de ne pas soutenir la scène, leur scène, de ne pas se déplacer aux concerts.
    J'avais tort sur un point. On ne peut pas, on ne doit pas soutenir toute la scène. Il faut soutenir ce qui mérite d'être soutenu, et laisser les médiocres retourner à leurs fantasmes de gloire, mais seuls, dans leur chambre.

    Parlons en, de ces médiocres. J'ai raté le premier groupe seulement, et dû subir deux autres groupes (ou trois ?) avant que ça ne devienne intéressant.
    Pas de bol, c'était du "Pagan Metal". Pas le Pagan cher aux groupes slaves, nordiques, celui qui fait résonner le cri des loups dans une forêt sous la lune, qui fait revivre Perun, celui qui fait trembler la terre comme quand Wotan chevauche pour une chasse sauvage, non, hélas non.
    C'est le "Pagan Metal" moderne qui fait danser les filles. Du "tilouiti" au flutio, du "Ouhéïïïe !" beuglé par un guitariste en peau de bête. Un genre venu de Scandinavie, quand le Black Metal, noir comme la mort, avait presque tout dit, où l'héritage de haine s'est résumé à Storm, et décliné avec des instruments folk, mais où l'esprit sombre et païen a disparu. Pagan Metal... Folk Metal, plutôt. Et encore. Ca ressemble plus à du ska avec des grosses guitares qu'à des airs traditionnels électrifiés. Vint Amon Amarth, et l'esprit Death Metal, déjà dévoyé depuis bien longtemps, qui a intégré le Pagan, au meilleur moment, avec plus de marketing, que n'a pu le faire Unleashed. Et oui, le Death Metal est dévoyé depuis un bail. Y a un paquet de gros cons dans cette scène, le Black Metal a pas réussi à en compter autant. Mais c'est pas les mêmes gros cons. Dans le Black, les cons font semblant, prétendent être ce qu'ils ne sont pas, dans le Death, les cons ne se cachent pas, trop contents d'être cons. Quand en plus il faut compter sur le Grind Core, c'est la dose, énorme afflux de gros cons à casquettes. Au moins ils détestent le Black Metal pour son aura fachiste, enfin ils ont quand même bien infiltré le genre.

    Mais revenons à nos fameux groupes de ce concert. Un véritable supplice. Musicalement, c'est pas tellement mauvais, juste pas intéressant. Mais leurs putains de manières, et encore une fois, leur uniformité... J'avais déjà percuté à un concert de pseudo-Death Metal que les bassistes sont tous pareils. Moi qui ai grandi avec comme modèles Cliff Burton, Tom Araya, Lemmy ou encore Jeff Walker (qu'on excusait de porter des dreadlocks car il était le seul à en porter), j'ai du mal avec ces bassistes, qui jouent sur une cinq cordes, bien appliqués, avec une tenue haute de la basse, et pas sous les genoux, qui ne headbangent pas, de toute manière ils ont les cheveux courts. Des fois même ils portent une chemise, noire. Les mecs, on se demande s'ils écoutent vraiment du Metal, ou s'ils ont peur que des parents d'élèves découvrent que le prof d'Histoire (ou de musique) de leurs enfants joue dans un groupe de blousons noirs. Enfin, blousons noirs... ils font peur à personne. Ils cherchent d'ailleurs à faire peur à personne. Sauf peut-être à leurs ennemis. Un peu comme Mel Gibson dans Braveheart, ou Ragnar Lothbrok. Personne d'autre, hein, sauf peut-être à Jesus Christ, s'ils se souviennent d'avoir écouté Darkthrone quand ils avaient 14 ans. Mais c'est pas le genre de mecs qui va se battre contre des arabes à un match de foot. Y a peu de bagarreurs chez les profs, les agents d'assurance et les développeurs informatiques.
    Je parlais de Ragnar Lothbrok, de la série Vikings, excellente série s'il en est. Il est la nouvelle coqueluche des métalleux qui se prennent pour des vikings. Les métalleux se prennent pour des vikings depuis vingt ans, mais là ils ont un modèle largement plus cool pour s'identifier plutôt que Kirk Douglas ou Tony Curtis. Figurez-vous que j'en ai vus deux trois, qui avaient opté pour la coupe de cheveux Ragnar Lothbrok. Mais les gars avaient pas vraiment le même physique. Enfin.
    Y avait trois groupes, et chaque groupe avait son maquillage. Pas glam, pas black metal, mais pagan metal. Penser à Braveheart. Chaque groupe avait un maquillage particulier. Histoire de les reconnaître. Pas évident, hein, avec le même genre de bassiste, et le même genre de grande gueule de connard prétentieux qui fait le chant. Un de ces connards de chanteurs en particulier (les chanteurs sont souvent des connards prétentieux, qui harranguent la foule avec leur côté cool de mes deux) a beuglé "je veux voir un wall of death" en s'adressant au public.
    Tiens.
    Le "Wall of death".
    Le genre de merde qui fleurit dans les concerts, surtout en plein air, genre, allez... le Hellfest ! Pour ceux qui sont un peu largués, c'est un truc qui est sensé rappeler les joutes celtes, le public se sépare en deux, laissant la fosse vide (un peu comme Moïse avec la Mer rouge, voyez) et au signal, les deux côtés se rencontrent en courant, j'ai en tête une image d'Astérix et Obélix, mais dans leur tête ça doit plutôt être Highlander. Sauf que bon en vrai, ils se battent pas. Je sais pas trop ce qu'ils font. Dans le pogo on se bouscule, certains donnent des coups de coude, d'autres leur répondent avec les poings, mais là... Enfin c'est une connerie qui est arrivée récemment (depuis dix ans peut-être), certainement depuis Wacken et des groupes comme Amon Amarth. Ou alors, comme le "circle pit", depuis le Hard Core. Mon esprit un poil embrumé ne peut se souvenir si à ce fameux concert pagan, y a eu un circle pit. Mais bon, c'est quoi le rapport avec le Metal ? Y a jamais eu de circle pit à un concert d'Iron Maiden, ou de Slayer ! Slayer en 91 à Paris, ça pogotait, ça mettait des coups, mais ça faisait pas ce truc d'Astérix et Obélix ! Les gens se contentaient de secouer la tête au rythme de la grosse caisse, ils sautillaient pas sur place !
    Sautiller sur place, c'est un truc de neo Metal, qui est pas du Metal, mais une espèce de merde jouée par des coreux qui écoutent du Death Metal (le mélange Hard Core/Thrash ou Death existe et est largement plus respectable !).

    Or donc ce merdeux harangue la foule qui ne connait pas grand chose pour répondre avec autant d'énergie, et en profite pour faire un peu de pub maison : "voici un morceau qui va apparaître sur notre 4ème album qui va sortir dans quelques mois". 4ème album ? Vache ! Ils ont donc tant d'idées pour pondre 4 albums ?? Et bon, 4 albums, comment ça se fait que je n'ai jamais entendu parler d'eux ? J'admets que depuis quelques années j'ai ralenti pas mal la voilure, je ne suis plus autant à la recherche de la nouveauté, même pour les groupes français pour qui j'ai toujours eu une certaine attirance un peu chauvine (enfin bon vu toutes les merdes que j'ai pu écouter, j'en fais un peu moins de cas, mais y a un bon truc français qui sort, j'éprouve tout de même une certaine fierté), mais là, bizarre que ça me dise rien. Je vais voir aux stands, jeter un oeil en bas à droite ou à gauche de l'arrière du CD, zone où je repère le label, qui en général me donne un peu plus d'infos qu'un truc sorti de nulle part. Là, rien. Que dalle. Des albums auto-produits donc. C'est respectable, j'dis pas. Seulement bon... enregistrer un album à la maison, c'est devenu chose aisée maintenant, la technologie a vraiment avancé pour que ce soit accessible à à peu près tout le monde (moi je n'y suis jamais arrivé par contre, j'avoue ma nullité !). Et quand on peut enregistrer 5-6 chansons comme ça, et s'auto-éditer (idem, on peut faire tirer 100 ou 300 CDs de manière quasi-identique à un pressage pro, sans baisse de qualité), on peut en enquiller des albums. Des "albums", entre guillemets, parce que qui décide que c'est suffisamment bon pour faire un album ? pas un label en tout cas, puisque ce groupe s'en est affranchi.
    Mon sentiment perso et assez en défaveur de ce groupe de merde, histoire de vous situer mon niveau d'objectivité, est que ces "albums" sont en réalité des démos, et que le groupe, encouragé par des concerts de ce type là et des soirées bière bourrins, ne cherche pas à retravailler les chansons pour plus d'efficacité (je ne parle pas d'esthétisme artistique), mais propose juste les nouvelles livraisons de leurs merdes.
    Enfin je sais bien que c'est le format qui justifie la valeur d'une production, et pas son contenu réel (un CD vaut un CD, une K7 vaut une k7, un LP vaut plus cher qu'un LP ne valait il y a 5 ans, c'est quoi cette mode de faire des LPs simples à 20 euros ???).

    Un autre truc bien gonflant dans cette soirée spéciale, est le rapport musicien/public. J'avoue une certaine naïveté héritée de ma jeunesse où je mettais sur un piédestal les groupes, les musiciens, se détachant de la masse du public. Eux actifs, nous passifs. En gros, si un musicien passait dans la salle, on le repérait immédiatement comme mec du groupe, auréolé d'une certaine prestance, une aisance de vieux briscard qui est au-delà de. Et je ne parle pas juste du pass all access, dont se servent aussi les roadies, musiciens également, mais moins, et qui se font passer pour, histoire de baiser. Bref, un truc pour moi qui relève un peu du fantasme mais aussi de l'attrait, parce que des musiciens j'en ai cotoyés un paquet, et certains sont en dessous d'un simple mec du public. Mais y a ce côté qui fait mouiller les filles, et qui moi m'impressionne encore. Même si c'est moi au final qui en impressionne certains. Et, juste une anecdote qui n'a rien à voir, je m'étais retrouvé à un concert juste à côté du mec d'Agressor, groupe que j'ai beaucoup aimé musicalement et pour ce qu'il représentait, dans le trio de tête des groupes de Thrash français renommés hors des frontières. Ben j'ai pas vu d'aura, pas de mec impressionnant, en fait un pote m'a dit que le gars était juste à côté de moi pendant 15 minutes, et moi j'ai pas fait gaffe, je matais juste le concert.
    Ca n'en retire rien au talent du dit guitariste sudiste, mais j'ai depuis souvent assez fait l'expérience de ces groupes de merde (ici du folk metal, mais ça a pu être du mauvais Thrash, du mauvais Death, du mauvais Black), et y a un truc assez commun, c'est que les mecs de ces groupes sont suffisamment imbus d'eux-mêmes pour venir se pavaner après leur prestation désastreuse. On peut les reconnaître avec leur pass all access qui pendouille à leur cou, ou encore mieux, à leur ceinture, à brinquebaler comme une grosse paire de couilles portée fièrement. Mais là on les reconnaît au maquillage (black metal ou war paints) qu'ils conservent après concert, et font les allers retours incessants (j'étais sur le chemin, j'ai pu compter les allées et venues. Oui je me suis fait chier en attendant). Ou alors ils se démaquillent grossièrement pour qu'il en reste ET QUE CA SE VOIT. Un connard d'un groupe que j'ai raté se baladait toujours tranquillement en kilt. Ils étaient plusieurs dans tous ces groupes à porter un kilt d'ailleurs. Attention hein, moi quand je pense kilt je pense à Christophe Lambert, Mel Gibson, Sean Connery, ou un punk qui se dégueule dessus, enfin surtout des mecs qui ne sont pas ridicules et "portent" le kilt. Là... pfffff, une ablette en jupe, fier avec son espèce de trait noir qui lui barre les yeux, qui bouge la tête en marchant pour faire onduler les cheveux, sa copine qui traine derrière. Tous ces mecs, hormis le ridicule, ont un point commun, cet air béat du mec bien satisfait de lui. Fier de son concert et ouvert pour signer des autographes. Pitoyable.
    Ceci dit, y a bien un ou deux crétins dans le public pour lui taper dans le dos. Amicalement, évidemment, alors qu'un bon coup de latte aurait été mérité. Soyons francs, la majorité de ces musiciens a aussi envie de se faire sucer (pour ça que le crétin en kilt qui se trimballe sa copine... pourquoi ??) et il faut donc se faire reconnaître parmi les putes dans le public.

    On va me taxer d'affreux misogyne, mais tant pis. Les nanas dans le Metal, y a de quoi faire une étude sociologique. Que j'ai faite. Depuis une dizaine d'années, y a beaucoup plus de filles aux concerts, et je ne parle pas des nanas qui sont là pour garder le pull de leur copain qui est parti transpirer dans la fosse. Avant, sur un concert de 150 personnes, on pouvait compter une dizaine de nanas. Et déterminer leur niveau d'implication. Je suis un peu dur, mais moi le Metal, je rigole pas avec ça. Je pense vraiment que les wimps et posers devraient leaver le hall. Alors les imposteurs, j'aime pas trop. Et il se trouve que les filles sont souvent des imposteurs. Elles sont pas là pour la même chose que nous les mecs. Nous on est vraiment là pour le cuir, les clous, les chaines et la sueur. Ouais, et la musique. Elles, elles sont là pour l'expérience, pour le truc qui les fait mouiller, avant le prochain truc. Ca parait un peu dur ce que je dis, mais oh, eh, j'en ai vu défiler des gonzesses. Y en a pas beaucoup qui sont restées. Pour moi y a trois types de nanas dans le Metal : les die hard, que je considère comme mes égales, les nichons en plus (eh !) qui aiment ça, connaissent et seront là pour longtemps encore, souvent moches et imbaisables, mais qui ont le mérite de faire partie cette cour des miracles dont je suis également membre ; les cinglées (qu'on retrouve aussi dans la première catégorie), filles à problèmes, alcooliques, piliers de bistrots depuis trente ans qui sont là parce que y a du son et que ça leur plait, mais faut pas trop leur demander qui a joué de la batterie sur la démo de Morbid Angel ; et la catégorie la plus importante, appelons un chat un chat : les putes. Ca les chagrinera pas, dans 6 mois elles auront disparu, pour passer à autre chose. Entre temps, elles se seront tapées tous les copains, auront beuglé comme des veaux, fait un défilé de mode sans connaitre les groupes qu'elles arborent. Elles sont là pour un moment, pour se faire peur, quand elles auront compris que les métalleux restent des gros nounours qui se déguisent en vaches pour aller au Hellfest, elles iront se faire tirer par des Arabes ou des Gitans, hein. Ou iront bosser chez le juriste, avec jupe plissée, seul ce tatouage de pentacle dans le poignet, caché par un bracelet, leur fera rappeler leurs heures de débauche à la pause café avec les collègues.
    Mais bref je leur en veux pas à ces nanas, elles ont leur utilité, et chacun fait ce qu'il veut.
    Ce que je veux dire, c'est qu'à ce fameux concert, y en avait plein, des petites putes. J'avais déjà fait un concert "pagan" qui avait fait remuer tous les culs de filles, pour le coup, excitées sexuellement et totalement à l'aise dans ce milieu médiéval/Metal. Là c'était pas le même niveau. De la pute de compét, pas toujours majeure, au moins si les merdeux des groupes ont pas été trop cons, ils ont dû se vider les burnes.

    Heureusement pour moi, Belenos a fini par jouer. Et bien que leur image puisse coller à la soirée, tout le côté pagano-celte, la Bretagne, le nom, ils ont bien refroidi l'ambiance. C'est clair que musicalement, c'est pas la fête du slip. Et ca m'a fait franchement plaisir. En discutant avec la tête pensante du groupe après, on était d'accord. Il m'a même dit que d'habitude, aux concerts, ils font office de "gentils". C'est vrai que c'est pas Watain niveau bad boys d'opérette. Et là, ils ont fait office de "méchants", à l'écart des autres groupes, eh eh. Je suis heureux qu'ils aient cassé l'ambiance et fait se vider la salle (un de mes meilleurs souvenirs de la soirée est d'ailleurs le food truck hors de la salle, qui faisait des burgers véritablement excellents). Je me dis que les moins cons sont restés et ont eu, pour les plus "novices", un aperçu de ce qu'est le Pagan Metal, hérité du Black Metal (et pas du ska !). Une poignée aura le goût d'aller fouiller dans les arcanes noirs pour y rencontrer les beautés des abysses, c'est ce qui me rassure. Pas con, j'ai laissé des flyers avec femme à poil en visuel, c'est toujours plus aguichant. On verra si certains ont su suivre les cailloux pour les mener vers leur destinée...
    Et enfin Suidakra... Ici, pas de crétin en kilt qui appelle pendant trois heures pour que le public se rentre dedans, mais un groupe pro, pas ma tasse de thé, mais bon... un truc typiquement allemand. Une base carrée, Heavy Metal, et un thème un peu folklorique, mais pas tant que ça. Grave Digger en plus speed, quoi. Une fille qui faisait des apparitions pour chanter sur des refrains, très pro la nana, elle descendait de scène sur le côté quand c'était pas son tour. Mais bon... ces groupes là sont aussi responsables de toute cette merde, quand même, d'une certaine manière. Je me souviens de la nana qui tenait leur stand, la copine d'un des mecs certainement, vu son enthousiasme, une jolie fille, coupe au carrée un peu façon 90's (une Allemande, quoi), teinture rouge, et elle avait pas de culotte, dévoilant ainsi le fameux "ass crack" des artisans quand elle se baissait pour fouiller dans le merch. Je trouve ça attendrissant.

    Bref, si ce n'avait pas été pour Belenos, je serais resté chez moi. Et si une telle affiche se représente, je resterai chez moi, et je rejoindrai certainement le groupe "provocations hellfest ça suffit", car là aussi on touche à ce qu'il y a de plus détestable chez ces putains de métalleux. La fête à Neuneu version 666. Où comment se retrouvent les métalleux qui se bougent aux concerts d'habitude et économisent de l'essence en restant en France, sans aller en Allemagne, obligés de composer avec les crétins décrits ci-dessus, les cons qui se déguisent parce que c'est la fête (mais où c'est la fête dans le Heavy Metal ??? quel groupe demande à se déguiser ?? Môtley Crue paraissent déguisés ? Mais ils sont comme ça tous les jours de l'année !), les profs et autres inspecteurs des impôts qui d'habitude se cachent (de leurs collègues, de leur bonne femme) d'écouter du Metal et ce jour là sortent leur tshirt Iron Maiden et font la gueule de devoir payer un jour dans l'année une bière à 5 euros parce que c'est cher, mais qu'il fait trop chaud et leur bouteille d'évian est vide.

    Ces cons me font chier. Ce sont des chancres qui empoisonnent ce que j'aime.