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La Crypte du Chat Roux - Page 4

  • Brigitte Lahaie, les films de culte

     

    Voici une belle initiative. Alors c'est euh, dans l'économie participative, euh, web deux foins zéro, euh, bon c'est les nouveaux mots pour dire que c'est un appel à projet intéressant. Un livre sur Brigitte Lahaie, sur son œuvre cinématographesque, qui curieusement, n'est consacrée au X que pour moitié seulement. On se souvient de ses apparitions chez Jean Rollin ou avec Alain Delon, ou encore ce presque caméo hommage dans Calvaire, mais qui savait qu'elle a tourné avec Christopher Lee ???

    Le concept de cet appel à projet est sympa, car on donne ce qu'on veut, et selon le montant, on a droit à des trucs différents. Du simple nom du contributeur qui a précommandé listé dans le bouquin, à être invité à bouffer avec Bribri et des gloires (hommes par contre) de l'époque, en passant par le disque vinyl, les chocolats, les Lego et l'intégrale des films de boule de la belle blonde.

    Concept doublement intéressant, car plus les mecs du projet récoltent de fonds, plus y en aura dans ce qu'on achète. Je ne sais pas combien ils mettent de leur poche, ça peut faire radin s'ils ne mettent rien, mais dans le genre étude de marché, ça se pose là ! La prise de risque est moindre, et le financement permet d'atteindre des paliers pour rajouter des choses en plus, réfléchies à l'avance.

    Moi, je vais cotiser pour le bouquin et le dvd.
    J'avoue que je préfère Marilyn Jess à Brigitte Lahaie, si on me demande de choisir entre les deux, laquelle actrice coquine je préfère, de cette période... j'ai "grandi" avec Brigitte comme le symbole de l'actrice de cul quand on en parlait à la télé, elle avait déjà la quarantaine, ce n'est que plus tard que j'ai découvert le joli petit lot qu'elle était alors, à son apogée dans le cinéma qui se regarde d'une main.
    Elle a continué dans sa voie, en assumant son métier passé, et pour ça, respect. Elle est un peu le double porno de Brigitte Bardot, une belle représentation de la Française, belle, sexy et libre.
    J'en pleurerais, tiens.

    Brigitte !!!!!

  • Azazel - Boris Akounine

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    Un nom russe, une couv représentant une peinture russe, que vient foutre Azazel là dedans ? Y aurait-il du rififi satanique chez l'ami Ivan ?

    Vers 1875, en Russie, à Petersbourg, un suicide parvient à l'administration policière. Un suicide guère étonnant à cette époque, la mode est au romantisme, et nombre d'étudiants succombent à cette passion échevelée et finissent leurs jours dans un élan romantique, qui laisse de beaux poèmes et une ambiance particulière.

    C'est bien cette ambiance qu'on retrouve dans ce livre. Le romantisme slave, la belle époque, pré-insurrectionnelle, où au romantisme lyrique se mêle le romantisme politique. Les premiers anarchistes rôdent. Vous noterez d'ailleurs le subtil jeu de mots de l'auteur sur son pseudonyme. Boris Akounine, Bakounine, théoricien de l'anarchisme... L'auteur est par ailleurs géorgien (tiens donc, comme Staline) mais habite à Moscou. Il reste un auteur slave.

    Et c'est cet esprit slave qu'on retrouve dans le livre. Attention, ce n'est ni Dostoïevski ni Gogol. C'est un contemporain qui ici se rapproche largement plus de... Conan Doyle ou Jean Ray !

    Car oui, derrière ce suicide, se cache une machination. Un agent peu gradé va mener l'enquête, de Petersbourg à Londres, en passant par Paris et Moscou, et découvrir une sombre machination, dans une entreprise qui dépasse les frontières.

    Azazel, justement, apporte la note fantastique et occulte, chère à Jean Ray et ses Harry Dickson. Le pot aux roses sera découvert, dans un quasi complot mondial, tissé comme une toile d'araignée, comme les tentacules d'une pieuvre, préfigurant la chute du monde moderne, et la première guerre mondiale.

    On est aussi très proche du Sherlock Holmes cinématographique de Guy Ritchie. Azazel est moins riche en steampunk, mais l'esprit est à la science et à cette période où tout devenait incroyablement possible, au travers de machineries complexes.

    Autant dire que le bouquin est un régal à lire. Malheureusement, je trouve que la fin est expédiée un poil rapidement. D'ailleurs, j'ai capté le truc à moitié de livre, moi qui d'habitude me laisse porter sans trop chercher à comprendre, pour apprécier le dénouement final. Ca doit être l'esprit des Holmes et Dickson qui finit par prendre sur moi... Nous noterons tout de même une fin qui n'est pas un happy end du tout, et renvoie encore une fois à cet esprit slave, que Sylvain Tesson rappelait au travers du "pofigisme" : "demain sera pire qu'aujourd'hui... alors laissez-nous boire maintenant".

    Azazel est un bon petit bouquin à lire, une version slave d'Harry Dickson, Sherlock Holmes ou encore Arsène Lupin, pour l'ambiance.

     

  • WE ARE FRENCH, FUCK YOU !

     

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    Oh, la belle compil. Sortie un 14 juillet, peut-être quelques petits malins se seront aventurés à la glisser au programmateur de musique du bal des pompiers, couleurs du drapeau à l'appui, en espérant pirater la prog désespérante, et se faire jeter comme des malpropres quand le pot aux roses fût découvert...

    We Are French, Fuck You, enfin une expression qui ne restera plus accolée à l'affligeant Gronibard, sorte de modèle de la déliquescence métalleuse française actuelle : Death Metal Grind et humour pipi caca. La même merde qui fait venir des gens déguisés au Hellfest, et qui empoisonne le milieu. Mêler humour attardé et musique, musique pour enfants attardés ? Tas de cons.

    Enfin ouf, cette compil échappe à cette chiasse ambiante. En préambule, le label Triumph ov Death, à l'origine du projet, évoque la compil Brutale Génération, sortie il y a vingt ans.
    Nouveau piège. Non, cette compil est difficilement comparable à Brutale Génération, deux CDs sensés comporter la puissance du Metal français alors, qui en fait se retrouva être une sacrée douche froide... Les morceaux de Mercyless et Massacra étaient dans la veine qui les a perdus, ne restaient au final que Loudblast avec un titre bof, et on ne retenait que Misanthrope, Agressor et Crusher, grosso modo. Ca fait léger. La "brutale génération" était surtout composée de Metal Core machin, un mélange Hard Core et Metal mal branlé, le genre de truc qui a donné le Neo Metal dans d'autres contrées, ici... juste un pétard mouillé.

    Alors non, ce n'est ni Gronibard, ni Brutale Core Générachionne. C'est largement mieux ! Déjà, y a Chris Moyen qui s'occupe de la pochette, et il est connu pour sauver les meubles de disques souvent pas top. Non ne me demandez pas la liste, vous la connaissez. Elle augmente chaque mois.

    Et puis les groupes. Ici, pas de merde core. Pas de groupes dans le giron du label, poussés par un département promo qui veut en mettre un max partout. Non, ici la sélection est fine et cool. Très orientée Death et Thrash, il n'y a pas de Black Metal de type conventionnel. On trouve des nouveaux groupes, et d'autres plus anciens. A vrai dire, à part Imperial, aucun groupe n'existait à la sortie de Brutale Génération.

    J'enfourne la première galette, et la leçon est prise. Jab, jab, crochet, uppercut, esquive et encore un crochet derrière l'oreille. Ca fait mal tout de suite. On commence par Temple of Baal, que j'avais un peu lâché j'avoue, et là, un morceau excellent, construit, intelligent, et terriblement efficace. Ritualization suit, avec une batterie ultra bourrine et on respire à peine. Affliction Gate sort le paquet également, ça continue avec Skelethal, et bloum, le fameux Killing Spree Pandemy (pain de mie ?) de Perversifier. La claque ultra speed. Manzer fait office de temps mort avant la reprise, c'est un morceau live, mais... "epic fail" comme disent les jeunes. Pris à part, le morceau est cool, mais les autres groupes ont des morceaux studios, ou tout du moins bien produits et là, ce live fait un peu tâche d'encre... Le Poitou ne le pardonnera pas à Shaxul... Du coup, Imperial s'en sort mieux derrière, malgré un son de guitare pas très audible. Heureusement que le sens du refrain des compères Skrow et Qojau vient corriger ça. N'empêche, légère déception. Surtout qu'après, Hexecutor arrive et chamboule tout. Ca sent clairement la testostérone et le biactol, les jeunots en ont à revendre, et leur Thrash Speed défonce tout. Ca sent le sperme et la chaussette ! On continue avec Morgue, que je ne connaissais pas, un truc ultra bourrin à la limite du grind, mais grind façon école anglaise, hein, pas la merde... enfin je me comprends. Y a presque même un certain côté indus, qui rapproche vraiment de la scène anglaise Napalm Death/Godflesh en gros. On souffle un peu avec Conviction, qui n'est autre qu'un side-project d'Amduscias de Temple of Baal, cité plus haut. Bof, j'adhère moyen, surtout à cause de la voix qui tente un peu de singer St Vitus, mais le coffre en moins, et du coup on reconnait le timbre français de la voix, et je bloque. A écouter à part, sur la longueur d'un album, peut-être. On sent des qualités, mais pour cette compil, c'est pas sa place. Du coup on craint pour Mourning Dawn, bien doom aussi, et à cheval avec le black, mais au final, le morceau passe très bien. Mieux même que le côté tradi de Conviction. Une excellent conclusion à ce premier CD.

    Tiens y a un livret dans ce double digipack. Chaque groupe est présenté. Et en anglais. En fait on est français, on vous emmerde, mais en anglais. Pour bien que vous compreniez. Ah, c'est aussi écrit en français sur l'autre tranche. Ca fait marrer les gens qui retournent le CD, d'ailleurs. C'est aussi la force de cette compil. De l'humour, mais juste ce qu'il faut. Le peu que je connais le label à l'origine du truc, il a quand même bien dû se retenir.

    Hop on enchaine, on redémarre avec Demonic Oath, la face death old school de Perversifier. Bien evil, bien old school, mais je préfère Perversifier, à choisir. Suit Cadaveric Fumes, le compagnon de split LP, avec du encore plus death old school, mais plus punk, avec une basse qui claque à mort. On continue dans le swedish worship, mais plutôt Grave comme idole, avec Torture Throne. Une intro parfaite, lourdingue, une guitare Husqvarna, et le papier peint se décolle à force de vibrations. Suit Fall of Seraphs, plus speed, plus moderne d'une certaine manière, mais efficace à mort et un batteur qui s'amuse comme un petit fou. A suivre ! On retombe dans la lourdeur avec Necroblood, qui renvoie aux heures les plus sombres d'un Revenge. Un poil trop mimétique d'ailleurs, c'est louche ! on notera le mixage par un certain Cam, certainement le néo-zélandais de Witchrist et Diocletian ! Le prochain groupe est américain ? Non, Flesh Eaters est bien français. On s'y serait cru ! Ca me rappelle un peu le Malevolent Creation et Massacre... Evil Spells, c'est pareil. C'est pas américain ? C'est pas Paul Speckman ? merde alors... Ah par contre The Seven Gates c'est français. Ca s'entend. Le chant putain... tout ce que j'aime pas. Y a pourtant Michel de Mutilated/Abyssals, mais ce type de chant... non quoi. Ca gâche le plaisir. Faut remarquer d'ailleurs que c'est le seul groupe de la compil qui a ce type de chant tellement français. Enfin, chant, growl, mais pas bon, quoi. Depuis Dominate de Morbid Angel, plein de gens s'y sont essayés, mais il n'y a qu'un David Vincent. Enfin, non, il y en a deux. Le gars des extra-terrestres aussi. Et puis certainement une pléthore d'homonymes, mais bref. Passons. Abjvration clot la compil avec levr death metal noir et evil, et levr manie de mettre des v partovt. Alors ovi, povr evx, l'inflvuence est svrtovt les grovpes mi-death mi-black, à la Crvciamentvm, Necros Christos et consorts. Pas mal pour le coup, reste à voir comment ils vont tenir sur la distance et la durée. Une remarque qui vaut aussi pour d'autres groupes, Thrash ou Death de la compil, qui souvent, pondent un truc d'enfer au début, plein de fougue, de hargne, et au bout d'un EP, un MLP, un LP, commencent à changer de style, ayant tout dit dans les premières sorties.

    Mais bref, cette compil est un excellent aperçu de ce qu'a la France à offrir comme groupes de qualité. Evidemment, il manque des groupes (j'aurai très bien vu Vortex of End par exemple) mais ça reste un 2CD, on est pas dans le cadre d'une Brutale Génération avec un label derrière qui pousse des groupes de merde, ni dans fourre-tout à la Sometimes Death is Better aux multiples volumes en 3 CD, véritables fourre-tout qui en 2015, avec le minitel et internet, n'auraient de toute manière plus de raison d'être.

    La seule question qu'on peut se poser est, comment ranger ce putain de livret dans le digipack sans que ça soit le bordel ?

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    La compil est dispo auprès du label Triumph ov Death ou ici : http://www.forgottenwisdomprod.com/fr/cds/5344-we-are-french-fuck-you-compilation-2cd.html

  • Le Cauchemar de Dracula

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    En ces funestes jours, à porter le deuil de Christopher Lee, un des meilleurs moyens de lui rendre hommage est de brûler un homme d'osier de 5 mètres de haut.

    Ne possédant pas la matière première à cet effet, je choisis plutôt de revoir un film avec cette grande asperge d'acteur. Ce sera le Cauchemar de Dracula, alias Horrors of Dracula, le premier film dans lequel Christopher Lee incarna le Comte, en 1958.

    Dans toute la série des Dracula Hammer (je ne parle pas de Regula, ni de Dracula père et fils), le comte transylvanien parle peu. Dans certains, il se contente même du strict minimum. Quelques apparitions silencieuses, des crocs en plastique et un froncement de sourcils.
    Ici, Dracula parle. Un peu. Mais pas longtemps. Juste histoire de ne pas se dévoiler trop. Mais lorsque le pot aux roses est découvert, Dracula est un chupador, il ne dit plus rien. Il balance ses longs membres, sa cape virevoltant derrière lui.

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    Ce Dracula reste un film typique de la Hammer. Terence Fisher à la réalisation, Christopher Lee et Peter Cushing à la distribution, il y a même Michael Gough qu'on retrouve quelques années plus tard dans le faux Hammer la Maison ensorcelée, et plus tard encore comme Alfred, le domestique du super détective Julien Lepers.

    On retrouve également la touche Hammer des années 50. Quelques décolletés, mais on n'est pas encore dans la débauche. Les décors de studio et la géographie comportent leur lot de clichés. Des habitants du village vêtus de gilets en peau de mouton, un château de Dracula proche de la frontière allemande, et une famille Harker vivant en Allemagne, pas très loin de la frontière également, oulà. Et puis un détail qui m'avait marqué la première fois que j'avais vu le film, et qui me fait toujours marrer à chaque vision, lors du combat Dracula/Van Helsing, la pile de livres renversée d'une table, les livres restent collés les uns aux autres... L'accessoire en papier mâché.

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    Hormis le ton complètement suranné du film, on apprécie la certaine sobriété de l'ensemble, les gestuelles toujours impériales de Cushing, les femmes élégantes, et l'allure de Christopher Lee dans son rôle de Dracula.
    Ce n'est pas le Hammer le plus réussi, ni le plus terrifiant, ni le plus gore, le Masque du Démon chroniqué ici-même est beaucoup plus réussi dans son esthétique et sa narration (bien que n'étant pas une production Hammer, ni même un film anglais !), mais il reste un classique, et on ne peut qu'espérer que, comme Dracula, Christopher Lee revienne dans un prochain épisode.

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  • ELECTRIC WIZARD - Time to die

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    Après un Black Masses un peu faiblard, doté de quelques bons riffs, mais un peu décalqué sur Witchcult today, Electric Wizard nous revient avec un album un peu plus rentre-dedans et moins... euh raffiné. Si l'on peut parler de raffiné pour Electric Wizard, cela va sans dire.

    Un album qui a pas l'air d'enthousiasmer les critiques du net, qui voient dans le groupe un truc qui n'en finit plus de décliner et de s'auto-parodier.
    C'est pas faux dans un sens, Electric Wizard fait du pur Electric Wizard. Et avec cet album, ils ont fait exactement ce que j'attendais. Alors je ne vais pas en dire beaucoup de mal, ça va même être l'inverse !

    Mon album préféré reste We live. Mélange de planant et de lourdeur qui vibre bien à en faire trembler les vitres des fenêtres... Un Dopethrone en plus cool. Ce Time to die se rapproche un peu de We live, niveau ambiances, mais alors, avec un gros marteau-piqueur pour frapper à la porte et entrer dans le duo de tête des meilleurs albums du groupe.

    Une énorme basse qui ronfle et qui matraque, et de la mélodie typique qui sait se laisser entendre, comme sur le titre éponyme, avec un petit synthé derrière qui nous rappelle irrémédiablement... Uncle Acid and the Deadbeats.
    Oui, Electric Wizard a été pendant un bon moment le leader de la scène stoner/doom, mais ils se sont fait coiffer au poteau par des petits nouveaux qui ont su apporter un peu de fraîcheur là dedans... C'est pas étonnant qu'Electric Wizard récupère un peu de ces sons actuels. Ils sont plus à piquer des sons qui datent, d'habitude... Evoquer Gainsbourg dans le livret de Black Masses (c'est vrai que sur Melody Nelson, on comprend ce qui a pu influencer quelques riffs), par exemple...

    Enfin là, s'ils rajoutent un peu de claviers ici et là, on reste dans du El Wiz pur jus, et comme je le disais, pile poil comme j'aime. I am nothing est la chanson type. Riff lancinant, voix plaintive, et agression avec basse bien en avant... Superbe, rien de moins.

    Il me semblait que l'ajout au line-up du mec de Satan's Satyrs était aussi la source d'un nouveau dynamisme, mais il apparait que l'album a été fait avant son arrivée. Doit-on y voir le même genre d'influence que les mecs de Ramesses avaient eu sur le groupe et sur ses sonorités ?

    Et puis, toujours ces intros, intermèdes avec passages tirés de films... "oh Satan, destroy those who love God", et ce formidable "this is a fifteen year old boy who also wanted to be special. Before hanging himself, he wrote on his body "I'm coming home master", and "satan lives", and "666"", juste avant de sortir un riff typique, et le pachyderme prend sa marche, lourde, lente, écrasante et chaloupée.

    Et comme toujours, ces thèmes repompés au cinéma bis, aux pulps, à la littérature horror et witchcraft, aux psychotropes. Chez moi ça marche toujours.

    I'm coming home, Master !

  • Le Masque du démon

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    Barbara Steele joue le rôle d'une sorcière que les autorités religieuses brûlent... Comme dans la Sorcière sanglante. Mais si on peut comparer les deux films sur la thématique globale, l'utilisation du noir et blanc... le Masque du Démon s'avère largement supérieur au premier film.

    En fait, le Masque du Démon est antérieur de quatre ans à la Sorcière sanglante. En 1960, les producteurs italiens veulent clairement concurrencer les films de la Hammer. Ici, tous les éléments sont au rendez-vous : une sorcière et son amant brûlés vifs (après que la sorcière se soit vue infliger le port du masque aux clous intérieurs, un masque posé à coups de masse !!!), qui lancent une malédiction pour les descendants de cette lignée moldave... Fin XIXème siècle, deux médecins font le trajet vers Moscou pour un congrès et se trouvent sur le chemin, à Mirgorod. Ils vont découvrir dans une forêt terrifiante le tombeau de la sorcière, et sans le vouloir, réveiller la malédiction. Morts qui se lèvent des tombes, vampirisme, passages secrets, calèche infernale, tous les éléments sont là pour faire un film qui, s'il ne transpire pas par son originalité, reste un film pas très loin du chef d'œuvre. Vraiment pas très loin. On peut même dire que c'est un chef d'œuvre.

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    En effet, le film est particulièrement réussi. Très vintage, d'une certaine manière, car tourné en studio, on reconnait aisément le côté "fake" des décors, les fonds peints, mais quelle ambiance !!! L'apparition de la princesse avec ses deux chiens, dans le cimetière abandonné et en ruines, l'amant qui sort de sa tombe... Voilà de superbes tableaux.

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    La production italienne a installé Mario Bava à la réalisation. S'il compose de superbes tableaux cinématographiques, il est également un as dans l'utilisation de la lumière. Les effets sont superbes. Le noir et blanc leur rend grâce. Il utilise la lumière et les jeux d'ombre pour créer les effets spéciaux. Ainsi, on verra l'héroïne ridée par la vieillesse retrouver sa jeunesse, par un habile effet de lumière et d'exposition. Un effet qui aujourd'hui est habituel et invariablement le fruit d'une retouche en CGI est ici une astuce de trucage comme le cinéma en connai(ssai)t.

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    Et bien que le film vienne concurrencer les productions Hammer, on sent la différence entre la maison anglaise et ce produit italien. Les effets spéciaux sont à la limite du gore. Insectes grouillants dans un crâne aux orbites vides, squelette qui tient encore quelques lambeaux de chair, faces lépreuses de vampires déments, on est plus proche de Lucio Fulci que de Terence Young. Gageons que pour l'époque, si le film avait été en couleur, les effets gore auraient défrayé la chronique... Il semble tout de même que quelques coupes aient été faites dans les diverses exploitations de ce film.

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    On retrouve également Barbara Steele, la papesse du genre, dans le rôle de la sorcière vampire et de sa descendante. Ce rôle la propulsera dans les productions de films d'horreur et l'inscrira comme star inconditionnelle des films du genre.

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    Un film qui reste un véritable chef d'œuvre de gothique macabre !!!!

     

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