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Occulte - Page 2

  • La Révélation des Pyramides

    Voici un documentaire bourré d'informations, qui pourront sembler redondantes à tous les "Charroux & Bergier's maniacs", sans oublier les Marcel Homet, Serge Hutin, Denis Saurat et Louis Charpentier...

    Le secret révélé de la pyramide de Gizeh, de sa maçonnerie défiant les techniques de l'époque (des blocs de pierre monstrueusement lourds taillés à coups de boules de pierre et déplacés par des ouvriers en guenilles), vus uniquement sous le prisme d'archéologues littéraires mais pas ingénieurs en construction, à ses dimensions parfaites sous les aspects mathématique et géométrique, l'incroyable similitude avec les constructions sud américaines et de l'île de Paques, la stupéfiante position sur un axe équatorial des mégalithes les plus anciens de la Terre, les bafouillages et les sarcasmes d'égyptologues dépassés par la simple énumération des faits, et une prophécie qui ne nous impose comme conclusion que pour le 21 décembre à venir, vaut mieux aller faire un petit pélerinage par Gizeh et se confiner dans la chambre dite mortuaire de Kheops.

    Un reportage très bien tourné, bien que sur sa fin, le contenu de l'introduction très racoleur revienne en force, sur l'inéluctabilité du cataclysme... quand tout le raisonnement du (ou la ? - la voix off féminine évoque la sagesse maternelle éloignée de la superstition mystique et semble un argument à la neutralité de bonne foi) journaliste reste sur la valeur des faits, troublés il est vrai, mais s'acharne à garder un semblant d'objectivité, vient à être balayé par la conclusion cataclysmique, mais surtout par la solution à peine voilée de ces prodiges de technologie antédiluviens... les extra-terrestres. Car s'ils sont vite esquivés dans la théorie, presque au profit de races plus anciennes (argument répudié ironiquement par un universitaire), la voix off mentionne les peintures du Tassili comme celles du "Martien", et les "stellaires" de je ne sais plus quoi.
    On sent que l'explication de tout ça, tient bien à un peuple extraterrestre démiurge.

    Enfin bref, je ne suis guère plus d'accord avec Robert Charroux quand il les met à toutes les sauces comme réponse unique à tous les mystères.

    Matez tout de même ce reportage qui vous éclairera, et met en images ce que beaucoup de livres n'ont fait que décrire, certains avec des photographies mal reprographiées... Un régal.

  • Therion - Les Fleurs du Mal

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    Therion aime bien la France. Ils ont pas mal tourné dans le coin. Du coup, pour dire merci, ils se sont fendus d'un beau CD de reprises de chansons françaises.
    Rien de moins.
    Pour dire merci aux fans de Heavy Metal symphonique.
    Euh.

    Non en fait, outre le petit cadeau au public qui les suit, c'est surtout le père Johnsson qui s'est fait un petit plaisir (enfin à 75 000 euros le plaisir, selon l'intéressé). Fan de chanson française depuis des années, il a décidé son groupe à enregistrer une quinzaine de reprises, adaptées, et chantées en français, s'il vous plaît.

    Le goût des groupes de Metal pour la chanson plus classique, on ne peut pas dire que ce soit Therion qui ait inventé ça. On se souviendra des remerciements à Gainsbourg dans le dernier Electric Wizard (quand on écoute l'Histoire de Melody Nelson, on comprend mieux, faut pas s'en tenir à son horrible période des années 80-90), Mutiilation qui reprend My Way de Paul Anka (ou bien était-ce Sid Vicious ?), Death SS qui reprend du Adamo, et Alice Cooper qui reprend du Patrick Juvet (oups ! non, pour une fois, c'est bien l'inverse. J'ai peur dans la nuit sur l'air de Only women bleed), et même Manowar qui repompe un air de Victoire Scott sur Sons of Odin. Bon pour celui-là, ils se sont bien cachés les warriors united, mais justement, comme Therion reprend le titre en question, je les ai grillés.

    Mais bref, après avoir repris le chant des SS sur le Secret of the Runes et du Abba, logiquement Therion reprend des standards de chanson française, plus ou moins connus, à la sauce Therion. C'est important ça, "à la sauce Therion" hein. Puisque vu que je ne connais que trois chansons sur les seize du CD, je découvre le reste. Et il faut écouter les versions originales pour bien comprendre que Therion ne se contente pas de mettre des grosses guitares et de la batterie sur de la chanson de variété. Ils gardent l'essence de la mélodie, et du côté dark des chansons originales (quand il y en a). Il en ressort des titres, finalement dans la veine de Therion, sans vraiment le côté épique, même si l'orchestration classique apporte ce léger fumet à l'ensemble. Il est d'ailleurs indispensable quand ils reprennent Initiales BB, avec le passage piqué à Dvorak.
    Oui, les trois chansons que je connaissais auparavant, ce sont celles de Gainsbourg. Poupée de cire, Initiales BB et les Sucettes. Ca fait pas lourd, hein, mais en même temps, j'ai choisi ma voie, et ma voie est Heavy Metal (Heavy Metal is my way, comprenne qui pourra).
    Pour ces titres de Gainsbourg, ainsi que pour Claire Dixon, Therion met le turbo. Ce sont les morceaux les plus enlevés. Pour le reste, le rythme est beaucoup plus calme, et la voix n'est quasiment que celle de la soprano, l'autre chanteur fait de la figuration (sauf sur dis moi poupée, titre bien grave)
    Du coup, on n'a plus qu'une certitude : Sylvie Vartan faisait du Doom. Et les chanteuses yéyé exécutaient des perles d'art noir. Y a guère que François Feldman qui fait un peu bande à part. Putain François Feldman quoi. Et surtout un morceau de 1989, quand le reste repris par Therion se situe fin des années 60 et 70.

    Therion s'est fendu de deux clips (issus d'une même session) pour promouvoir l'album, mais ce sont les titres les plus rapides, et du coup pas forcément les plus représentatifs.

     On appréciera la séance S/M où Snowy Shaw se fait fouetter le dos...

  • La Passion selon Satan - Jacques Sadoul

    On doit beaucoup à Jacques Sadoul, des anthologies érudites sur les pulps comme Weird Tales, Fantastic Stories, Unknown... qui nous ont révélé des grandes plumes comme d'autres secrets bien cachés, mais également des participations à la fabuleuse collection J'ai Lu l'Aventure Mystérieuse... Avec Jacques Bergier, il est un peu l'un des pionniers à avoir découvert et fait découvrir en France nombre d'auteurs de SF et d'Heroic Fantasy. Un demi-dieu, en somme. Un mec qui doit avoir une bibliothèque à se damner... M'étonnerait même pas qu'il apporte le parchemin et le stylet pour justement signer cette damnation...

    Pourtant il aujourd'hui est moins connu pour sa propre production romanesque fantastique... débutée par La Passion Selon Satan, écrite quand il avait 25 ans.

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    Un roman de jeunesse, qui pourtant est le début d'un "cycle" (j'ai horreur de cette appellation), complété des années plus tard. Heureusement, ce tome se lit sans suite immédiate.
    Roman de jeunesse, certainement car on sent les influences, et les hommages. Roman de jeunesse, mais roman documenté tout de même. La table des matières se découpe de manière planétaire, alchimique et ésotérique... L'alchimie, la magie, voilà le sujet du livre. En France, fin des années 50, une jeune fille, Josette, se suicide. Oui, Josette, bon ça change du bourgeois anglo-saxon dans une ville balnéaire de Nouvelle Angleterre, hein. Au travers de son journal intime, et celui de son curé de confesse, la première partie retrace son histoire, sa curieuse métamorphose, l'emprise qu'a le mystérieux Joachim Lodaüs, sorcier immortel régnant sur le domaine de R. sur Terre, et dans les enfers des Hautes Terres du Rêve.
    Une première partie qui est complètement dans une veine Lovecraft. L'Affaire Charles Dexter Ward, ça vous dit quelque chose ? L'hommage rendu par Sadoul.
    La deuxième partie est différente. Changement de personnage, et d'espace lieu et temps... Voici Didier, l'ami de Josette, aidée par le démon Mylène. Alors oui, Sadoul est resté français jusqu'au bout hein. 1960 en même temps.
    Pour cette deuxième partie, on rompt avec l'ambiance Lovecraft, bien qu'on le retrouve quelque peu avec les chats d'Ulthar. D'ailleurs, le compagnon du sorcier n'est autre qu'un chat échappé du monde des rêves ! Mais ce monde des rêves me rappelle largement plus l'univers dans lequel la Jirel de Joiry de Catherine L Moore est plongée !! Avec un gros soupçon d'Edgar Rice Burroughs, façon Pellucidar. Nos héros échappent d'un piège pour tomber dans un autre. Une sacrée aventure !
    La troisième partie se déroule dans un style épistolaire et narratif, en faisant intervenir deux jeunes femmes, Marthe et Hélène, ainsi qu'un ancien dieu typiquement lovecraftien...
    La quatrième partie dévoile la confrontation du bien contre le mal, et le rôle plus actif du sorcier, dans une quête onirique et magique...

    Evidemment ce premier jeune roman n'est pas un chef d'oeuvre, mais il se lit sans déplaisir, au contraire même ! On sent la jeunesse de l'auteur, mais également ses références, déjà citées, auxquelles j'ajoute le lapin d'Alice, ou plutôt de Lewis Carroll ! Une oeuvre très respectueuse de ces aînés, un bel hommage, et à replacer dans son contexte, Jacques Sadoul est resté dans cette branche au fil des années, celle du Fantastique, que nous affectionnons tant. Gloire !

    Argh... en même temps que la rédaction de cette chronique, quelques recherches rapides sur internet m'ont emmené vers une étude du livre un peu plus poussée que la mienne, par un type largement plus éminent... eh eh, je n'avais pas prévu de rédiger la chro de la même manière, toute ressemblance est donc... fortuite ! Mais les grands esprits se rencontrent, dirait-on, puisque les auteurs cités sont les mêmes...
    http://www.noosfere.net/Icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2146566245

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  • Contes macabres - Claude Seignolle


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    Deuxième rencontre avec Claude Seignolle, après la Malvenue, ce recueil de contes macabres, dans son édition chez Marabout de 1966 (!!), un tantinet défraîchie, mais ô combien vintage, une police de caractères pour la couv typique, et bien revenue à la mode.
    Ici nous avons plusieurs nouvelles relativement courtes, et une plus longue, le Matagot. Cette dernière traite d'une affaire de sorcellerie, une vengeance pour le moins tirée par les cheveux ! Un sorcier qui veut se venger d'un autre, en mettant à profit la location de sa maison à un écrivain, conteur de l'histoire. Si l'histoire peut amener son lot de frissons et d'horreur, la chute nous fait un esquisser un sourire d'ironie. L'ironie, voilà un des thèmes qui revient très souvent. Beaucoup de contes, d'historiettes apportent leur dénouement dans une morale des plus ironiques. Victimes de leurs "pouvoirs" surnaturels, les hommes et femmes paient leur relation avec les forces d'en bas.
    On peut distinguer deux types de contes. Les contes "paysans" et les contes "contemporains". Certaines histoires se déroulent dans la campagne, un brin intemporelle, et les autres se situent vers les années 60, du moins au vingtième siècle. Ceci dit, Seignolle recueillait les histoires des paysans, à l'aube d'un changement des mentalités, et communications. En 1960, les campagnes ressemblaient encore à celles du début du siècle...
    Toutes les histoires ne sont pas des chefs-d'oeuvre, mais toutes sont très bonnes, pour ne pas dire excellentes... Parmi elles, l'Isabelle, où un collectionneur d'art dégote un tableau avec une femme nue, qui sort de son cadre et rejoint l'homme dans son lit. Dans une ambiance limite gothique, entre Jean Ray et Lovecraft !!

    Et pour en avoir un peu plus, je fais écho au père Kurgan et son blog http://bouquinorium.hautetfort.com/ qui a retrouvé une vidéo de Claude Seignolle des 60's (d'ailleurs déjà référencée sur http://www.heresie.com/seignolle/, largement documenté sur le maître), pour le moins stupéfiante : http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPF11000066/claude-seignolle.fr.html





     

  • Devil's Rock

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    Juiin 1944. Un commando d'Anglais débarque sur l'île de Guernesey pour neutraliser un canon, en vue du débarquement. Les deux soldats proviennent de Nouvelle Zélande, et après avoir traversé un champ de mines qui a manqué de leur être fatal, ils investissent le bunker et posent la dynamite sur la pièce d'artillerie. Fin du film ? Ca aurait pu, si un soldat allemand n'était pas sorti dégueuler et réclamer de l'aide auprès de ses ennemis...
    Les deux hommes s'engouffrent alors dans le dédale de couloirs du bunker, et font de bien macabres découvertes... du sang, des soldats qui se sont suicidés, des corps en charpie...
    Un des anglo-kiwi se fera dessouder par l'unique survivant allemand, un colonel au regard dément, et son partenaire sera fait prisonnier.
    Le soldat allié sent son heure venue quand surviennent des hurlements de femme... Le colonel change d'attitude... cette femme, en réalité un démon, la cause de cette dispersion de tripaille...
    Le colonel est en fait un membre du "Germanorden" (l'amicale des anciens de l'Ahneherbe a posé son veto ?) et il dirige des recherches sur les armes mythologiques... Après avoir découvert un ancien grimoire sur l'île, il a invoqué le démon...
    Voilà, je vous ai bien grillé une bonne partie du film, pour le reste... à vous de voir ! 
    Il faut avouer, que depuis Peter Jackson, la Nouvelle Zélande n'avait pas engendré beaucoup de films gores, et Devil's Rock ne souffrira pas la comparaison. Y a du gore, mais peu d'effets spéciaux, peu d'action gore. Et surtout, c'est la réalisation qui pêche. C'est lent. C'est peu rythmé... Ca colle à l'aspect oppressant de la scène dans le labyrinthe de béton, les couloirs du bunker, mais c'est un passage qui dure 5 minutes... Egalement, une fois entrés dans le bunker, toute l'action s'y passe. Le temps s'arrête, en quelque sorte. Malgré tout, la réalisation manque un peu de rythme sur les séquences d'action. On ne décroche pourtant pas du film, grâce à l'intrusion de l'occulte dans le conflit militaire.
    Comme je le disais plus haut, le film s'appuie sur le service très particulier de l'Ahneherbe (rebaptisé Germanorden, avec une touche de romantisme en plus, puisque ce n'est pas Hitler qui créa cet institut, mais Himmler), mêlant donc occultisme satanique médiéval (un grimoire écrit en latin et en mauvais français...) et nazisme. On sent de la part du réalisateur et du scénariste un hommage vibrant à la littérature et au cinéma qui a abordé le sujet, en mentionnant "la lance sacrée, [...] sur le point de conquérir l'arche de l'alliance, [...] essayé de réveiller les grands Anciens"... Indiana Jones et Hellboy apprécieront le clin d'oeil !! De même, les symboles magiques sont précis et l'énumération de noms de démons est plus complète que ce qu'on est habitué à voir dans d'autres films.
    Voilà qui ravit l'amateur de toutes ces thématiques !! Le fan de pulp !!!
    Au final, Devil's Rock est un petit film sans guère de prétention, pas super réussi non plus, mais qui a le mérite d'aborder des thèmes sympatoches et de rester très honnête !

  • La Malvenue - Claude Seignolle

    Campagne solognote, quelque part fin XIXe siècle, ou début XXe, ou même avant, l'époque important peu au final, le monde paysan ayant peu bougé durant des siècles... Une fille de ferme, Jeanne, qu'une cicatrice au front peine à enlaidir, recueille une braise dans son sabot et va foutre le feu à une grosse botte de foin... un acte insensé, mû par une voix maléfique... Jeanne va accuser un  manoeuvre, et dans sa chambre, caresser une étrange pierre qu'elle a trouvée... Une pierre, fragment d'une statue de visage... 18 ans plus tôt, le père déterrait cette tête en pierre après avoir retourné son champ... Une statue enterrée, une déesse maléfique qui va hanter la mesnie jusqu'à l'irrémédiable...
    Claude Seignolle nous plonge dans une fresque paysanno-française, à la Bernard Clavel (ou tout autre écrivain régionaliste), une existence liée au soleil comme les comptait Henri Vincenot, mâtinée de fantastique païen à la Lovecraft, voire Robert Howard ! Cette statue, gauloise, ou provenant d'un peuple présent avant les Celtes ? enterrée dans la campagne, c'est tout un univers païen qui se révèle à nous. Une vouivre de granit, un culte ancien, non pas dans la lande anglaise, ou dans un port d'Amérique, mais bien dans notre bonne vieille terre de France ! Si Claude Seignolle est à l'aise dans le roman paysan régional, il n'intègre pas l'élément fantastique juste pour donner une autre couleur au livre. Non il sait aussi s'y prendre pour créer cet environnement fantastique, donner vie à ces bouts de pierre, rendre effrayants ces visions, fantômes, ces lapins à la tête putréfiée et aux corps dévorés par les vers... Un véritable régal de fantastique, avec de forts relents de paganisme.
    L'édition que j'ai trouvée, chez Marabout, est complétée de plusieurs autres nouvelles, moins longues, moins marquantes peut-être que ce chef d'oeuvre, mais tout aussi bonnardes. Entre la farce macabro-paysanne, l'histoire de loup garou, avec un monologue du loup démon dévoreur d'hommes, un véritable sonnet à Satan !!