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  • La Révélation des Pyramides

    Voici un documentaire bourré d'informations, qui pourront sembler redondantes à tous les "Charroux & Bergier's maniacs", sans oublier les Marcel Homet, Serge Hutin, Denis Saurat et Louis Charpentier...

    Le secret révélé de la pyramide de Gizeh, de sa maçonnerie défiant les techniques de l'époque (des blocs de pierre monstrueusement lourds taillés à coups de boules de pierre et déplacés par des ouvriers en guenilles), vus uniquement sous le prisme d'archéologues littéraires mais pas ingénieurs en construction, à ses dimensions parfaites sous les aspects mathématique et géométrique, l'incroyable similitude avec les constructions sud américaines et de l'île de Paques, la stupéfiante position sur un axe équatorial des mégalithes les plus anciens de la Terre, les bafouillages et les sarcasmes d'égyptologues dépassés par la simple énumération des faits, et une prophécie qui ne nous impose comme conclusion que pour le 21 décembre à venir, vaut mieux aller faire un petit pélerinage par Gizeh et se confiner dans la chambre dite mortuaire de Kheops.

    Un reportage très bien tourné, bien que sur sa fin, le contenu de l'introduction très racoleur revienne en force, sur l'inéluctabilité du cataclysme... quand tout le raisonnement du (ou la ? - la voix off féminine évoque la sagesse maternelle éloignée de la superstition mystique et semble un argument à la neutralité de bonne foi) journaliste reste sur la valeur des faits, troublés il est vrai, mais s'acharne à garder un semblant d'objectivité, vient à être balayé par la conclusion cataclysmique, mais surtout par la solution à peine voilée de ces prodiges de technologie antédiluviens... les extra-terrestres. Car s'ils sont vite esquivés dans la théorie, presque au profit de races plus anciennes (argument répudié ironiquement par un universitaire), la voix off mentionne les peintures du Tassili comme celles du "Martien", et les "stellaires" de je ne sais plus quoi.
    On sent que l'explication de tout ça, tient bien à un peuple extraterrestre démiurge.

    Enfin bref, je ne suis guère plus d'accord avec Robert Charroux quand il les met à toutes les sauces comme réponse unique à tous les mystères.

    Matez tout de même ce reportage qui vous éclairera, et met en images ce que beaucoup de livres n'ont fait que décrire, certains avec des photographies mal reprographiées... Un régal.

  • Anno Dracula - Kim Newman

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    En 1888, à Londres, le comte Vlad Drakul, alias Dracula la praline, euh, la canine, pardon, a échappé aux pieux de Van Helsing. S'imposant à la cour de la reine Victoria, il parvient même à l'épouser. En cette fin de siècle, dans la jet-set, être un vampire, c'est bath. C'est in. Le fin du fin de la dernière mode. Evidemment, les besoins en hémoglobine étant ce qu'ils sont, l'atmosphère devient assez vite insalubre... les remugles de la Tamise sont une bouffée d'huiles essentielles, à côté de ça. Heureusement, dans l'ombre, un mystérieux inconnu décime les rangs des prostituées vampires...

    Voilà la trame du premier tome d'Anno Dracula. Le Baron Rouge Sang nous propulse un peu moins de trente ans plus tard, en pleine guerre mondiale, où s'affrontent dans les airs les nouveaux chevaliers, les as, contre des vampires ailés... Le troisième tome, le Jugement des Larmes nous renvoie fin des années 50, dans un monde un poil réconcilié, où les vampires gradent une place dans le gratin mondain, et où l'on rencontre des agents secrets vampires au service de sa gracieuse majesté...

    Le topo est clair. L'auteur Kim Newman place les vampires dans une époque, en mélangeant tous les protagonistes de la dite époque, dans un seul et même scénario. Un crossover gothique pour le premier tome, où Jack l'éventreur croise le Docteur Jekyll, collègue du Docteur Moreau... Ceux qui ont aimé la Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou même Van Helsing devraient apprécier cette grande réunion de famille... le côté comics en moins. Un crossover fin XIXe siècle qui pourrait sentir le réchauffé, le sujet est porteur, pourtant ça fonctionne. Transporté en 1918, le baron Richthofen est une créature ailée armée de mitrailleuses, chasseur dans des duels aériens avec les humains, et on y croise Edgar Poe, Mata Hari, Jules et Jim... qui est vampire, qui ne l'est pas, quels sont leurs rôles ? Tous en ont un. Et enfin, en 1959, quelle est la place des vampires dans Hollywood ? De quel côté se situe Orson Welles ? Et pourquoi Bond est-il un vampire ?
    Il semblerait qu'un nouvel épisode soit en cours d'écriture, "Johnny Alucard". Mais depuis la parution des trois premiers tomes, de 1999 à 2001, on peut se demander si celui-ci verra le jour.

    J'avais eu les deux premiers tomes il y a dix ans, lors de leur parution en poche. Vous avez bien compris que j'avais adoré, et dévoré ces romans bourrés de clins d'oeil à toute la littérature du genre, et à l'Histoire, recentrée autour de la possession du pouvoir par les vampires, uchronie complète, le pendant fantastique à Fatherland de Richard Harris où les nazis avaient finalement gagné... Quelques années plus tard, j'ai découvert l'existence du troisième tome, mais j'avoue avoir moins accroché sur celui-là... aurais-je dû relire les précédents pour me remettre dans le bain ? Est-ce que l'effet s'était émoussé ? Ou est-ce la période, a priori pas la plus romantique pour envoyer des vampires, dans un univers où justement le thème des vampires a été usé jusqu'à la corde au cinéma et dans la littérature ? Bah, Dracula 73 est quand même pas si mal, eh eh.
    Bon, j'aime prendre une oeuvre dans son ensemble, et malgré cette baisse de niveau, je reste sur une bonne impression, et vous conseille donc cette trilogie.

    Et quand on voit la tronche de Kim Newman (qui est un homme, ceux qui fantasmaient en pensant à Kim Wilde peuvent remballer), on comprend que les vampires, c'est vraiment son truc, à hauteur égale de son autre cheval de bataille, l'administration et la comptabilité.

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    Kim Newman, croisement de Brad Pitt et de Pierre Bellemare

  • Le saut de la mort

    Envieux des banquiers de Wall Street de 1929, d'autres banquiers du World Trade Center de 2001, et des cadres d'Orange, l'Autrichien Felix Baumgartner a fait péter le record de chute libre depuis 38 km de hauteur.
    Et en plus, il a survécu, atterrissant, les doigts dans le nez, dans le désert américain de Roswell (zone 51 ?).

    Ce qui est étonnant, c'est qu'il n'est pas le premier à sauter de si haut. Il est le premier aventurier, sponsorisé par une boisson énergisante au goût de bonbon (le thermos de café, ça a un sale goût qui plaît pas aux ados. Les cartels bossent en ce moment sur une héroïne au goût de Nutella, tout est histoire de marketing) qui plus est. Des Américains de la NASA, même des Français, ont fait des sauts similaires, d'un peu moins haut, et prévoient d'en faire, d'un peu plus haut.

    Tout ça pour dépasser le mur du son. Oui, l'homme a pu dépasser le mur du son, sans véhicule propulsé. Juste à la force de ses petits bras. Iron Man et Superman peuvent aller se coucher.
    Devant cette prouesse, ce désir mystique de dépasser les dieux, on ne peut que s'incliner. Icare est largement vengé (il n'a pas mesuré sa vitesse en chute libre, les ailes en feu), Will Coyote aussi. Baumgartner n'a pas fait de rond de poussière en touchant la terre.

    Les images sont spectaculaires. Mon sphincter anal s'est contracté en voyant la vidéo, le mec au bord du vide... et le plongeon. J'ai déjà peur quand je monte sur un tabouret... Je serais mort d'une crise cardiaque, à la place du mec. Ou alors... comme on est fatalement attiré par le vide (voyez le temps passé devant la télévision, ou les dernières élections - de ces dernières centaines d'années), aurais-je décidé d'ouvrir le parachute ? Le pas en avant détermine-t-il le suicide ? Ou est-ce le contact avec le sol, provoquant le décès, qui compte ? En tout cas, notre Autrichien a eu plus de 4 minutes pour se poser la question.

    Et ces images, je sens qu'on va les revoir prochainement... mais sur grand écran. Hollywood n'aurait pas rêvé mieux. J'imagine très certainement un agent secret américain échapper in extremis à un méchant, le genre au crâne rasé et au pull à col roulé noir, mercenaire et terroriste, et notre agent secret, à peine le temps de revêtir une combinaison, sauter de l'astronef avant qu'il n'explose... ouais, Tom Cruise irait très bien dans ce rôle... Parce que Roger Moore il est un peu aux fraises, pour nous faire un remake de Moonraker, avec sa combinaison jaune... Guettez le prochain Mission Impossible... après la varappe sur un building, c'est pas impossible que Tom Cruise se retrouve à la frontière de la stratosphère, avec des ennuis au cul...

     

  • Therion - Les Fleurs du Mal

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    Therion aime bien la France. Ils ont pas mal tourné dans le coin. Du coup, pour dire merci, ils se sont fendus d'un beau CD de reprises de chansons françaises.
    Rien de moins.
    Pour dire merci aux fans de Heavy Metal symphonique.
    Euh.

    Non en fait, outre le petit cadeau au public qui les suit, c'est surtout le père Johnsson qui s'est fait un petit plaisir (enfin à 75 000 euros le plaisir, selon l'intéressé). Fan de chanson française depuis des années, il a décidé son groupe à enregistrer une quinzaine de reprises, adaptées, et chantées en français, s'il vous plaît.

    Le goût des groupes de Metal pour la chanson plus classique, on ne peut pas dire que ce soit Therion qui ait inventé ça. On se souviendra des remerciements à Gainsbourg dans le dernier Electric Wizard (quand on écoute l'Histoire de Melody Nelson, on comprend mieux, faut pas s'en tenir à son horrible période des années 80-90), Mutiilation qui reprend My Way de Paul Anka (ou bien était-ce Sid Vicious ?), Death SS qui reprend du Adamo, et Alice Cooper qui reprend du Patrick Juvet (oups ! non, pour une fois, c'est bien l'inverse. J'ai peur dans la nuit sur l'air de Only women bleed), et même Manowar qui repompe un air de Victoire Scott sur Sons of Odin. Bon pour celui-là, ils se sont bien cachés les warriors united, mais justement, comme Therion reprend le titre en question, je les ai grillés.

    Mais bref, après avoir repris le chant des SS sur le Secret of the Runes et du Abba, logiquement Therion reprend des standards de chanson française, plus ou moins connus, à la sauce Therion. C'est important ça, "à la sauce Therion" hein. Puisque vu que je ne connais que trois chansons sur les seize du CD, je découvre le reste. Et il faut écouter les versions originales pour bien comprendre que Therion ne se contente pas de mettre des grosses guitares et de la batterie sur de la chanson de variété. Ils gardent l'essence de la mélodie, et du côté dark des chansons originales (quand il y en a). Il en ressort des titres, finalement dans la veine de Therion, sans vraiment le côté épique, même si l'orchestration classique apporte ce léger fumet à l'ensemble. Il est d'ailleurs indispensable quand ils reprennent Initiales BB, avec le passage piqué à Dvorak.
    Oui, les trois chansons que je connaissais auparavant, ce sont celles de Gainsbourg. Poupée de cire, Initiales BB et les Sucettes. Ca fait pas lourd, hein, mais en même temps, j'ai choisi ma voie, et ma voie est Heavy Metal (Heavy Metal is my way, comprenne qui pourra).
    Pour ces titres de Gainsbourg, ainsi que pour Claire Dixon, Therion met le turbo. Ce sont les morceaux les plus enlevés. Pour le reste, le rythme est beaucoup plus calme, et la voix n'est quasiment que celle de la soprano, l'autre chanteur fait de la figuration (sauf sur dis moi poupée, titre bien grave)
    Du coup, on n'a plus qu'une certitude : Sylvie Vartan faisait du Doom. Et les chanteuses yéyé exécutaient des perles d'art noir. Y a guère que François Feldman qui fait un peu bande à part. Putain François Feldman quoi. Et surtout un morceau de 1989, quand le reste repris par Therion se situe fin des années 60 et 70.

    Therion s'est fendu de deux clips (issus d'une même session) pour promouvoir l'album, mais ce sont les titres les plus rapides, et du coup pas forcément les plus représentatifs.

     On appréciera la séance S/M où Snowy Shaw se fait fouetter le dos...

  • The Cramps - Smell of Female

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    Par où commencer une petite chronique des Cramps ? Off the Bone ? A Date with Elvis ? Songs the Lord taught us ? Allez, ne choisissons pas dans cette liste, prenons plutôt un live. Smell of Female !!

    Smell of Female, un album qui flaire le bon goût. You got good taste, comme Lux Interior le répète dans la chanson. Alors pourquoi ce live ? Ben... juste parce que j'avais envie de l'écouter, et pas forcément de choisir le meilleur de, le chef d'oeuvre... C'est juste un album des Cramps. Une batterie toum ba toum ba, une guitare blindée de fuzz et en même temps bien rocailleuse, aux soli rock n'roll façon troisième partie de soirée, celle juste avant qu'on s'écroule dans le caniveau, une basse aux ordres, qui ne fait pas trop parler d'elle (surtout que sur ce disque, y a pas de basse !), et surtout ? la voix de dément de Lux Interior, oscillant toujours entre cantiques rock n'roll proprets, annonements répétés de trucs salaces, et hurlements de mec bon à enfermer. Pis cette guitariste, Poison Ivy, hein, qu'elle est choucarde hein...

    The Cramps c'est du rock déviant, dévoyé, qui, à l'époque du punk et des débuts du psycho, ils prenaient leur inspiration des années 50, les groupes rock improbables, les débuts de la surf music, et l'univers horrifique des films petits budgets bien Z tendance monstres à tentacules/extraterrestres à rayon laser/loups-garous avides d'étudiantes, les bandes dessinées à la EC Comics, et une bonne grosse dose de sexe, si possible avec des substances bien psychédéliques... Un univers de Horror Rock si l'on peut dire... une musique hyper sexuelle, avec ses pulsations rythmiques, ses cris de chimpanzé en rut, cette guitariste en petite tenue...

    Quant au son plus que garage, limite cave ! que le groupe a su imposer, que des groupes de Black Metal envient même, il vient directement du rock des 50/60's. J'avais chopé une émission de radio, "the Purple Kniff Show", animé par Lux Interior himself, qui d'ailleurs a été piratée et éditée en CD et LP, ma version numérique vient certainement de là... amateurs de trésors de la crypte, passez votre chemin avec vos pelles et vos sacs en toile de jute... enfin bref, le père Lux passait ses disques préférés, entrecoupés de quelques interventions à sa manière, delay sur une voix d'outre-tombe, halètements... et ouais, des groupes cultes, ou d'autres, obscurs enregistrements à petits budgets, un magma rock n'roll aux sonorités infernales, The Cramps n'ont eu qu'à se servir.

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