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Film - Page 6

  • Prometheus

    Attention ! avant de lire cette chronique, veillez à avoir déjà vu le film, ou ne rien en avoir à foutre. Je vais développer des détails qui dévoilent l'intrigue, et pourraient vous ruiner votre plaisir. Merci de votre attention.

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    Prometheus, chacun le sait, est le film de Ridley Scott faisant figure de "préquelle" à Alien. 33 ans après ce film culte, autant dire que les attentes et l'excitation étaient fortes, pour beaucoup de fans. Ne faisant pas partie de la génération qui a découvert Alien au ciné, j'ai même vu Aliens en VHS avant de voir le premier film, j'avoue bien volontiers ne pas avoir eu d'attente particulière, me doutant bien qu'en 2012, il n'y a pas beaucoup de films qui réussissent à me marquer de manière indélébile, encore moins de films hollywoodiens. C'est donc l'esprit vierge que je me suis lancé dans ce Prometheus, après avoir lu quelques avis ici et là, en général assez déçus.
    Pourquoi déçus ? Peut-être parce que le film, s'il est une préquelle d'Alien, n'est pas une génèse de la bestiole proprement dite, quoique.

    Résumons le film en quelques lignes : plusieurs années avant les évènements se déroulant dans le Nostromo, en Ecosse des archéologues découvrent des peintures datant de -35 000 ans représentant un homme solaire, et un alignement de planètes, qui ne fait que confirmer ce qui a été découvert sur d'autres continents. Il y a bien eu des extraterrestres sur Terre, des "ingénieurs", qui ont apporté le savoir.
    L'avantage d'être dans le futur, c'est que, puisqu'on a décodé ce putain de schéma de planètes et qu'on sait où elles sont, on peut y aller, car on a des vaisseaux spatiaux, bien plus confortables que ces 4L de l'espace que sont les Soyouz et autres Challenger à sièges en skaï qui te ruinent le dos au bout d'un million de kilomètres.
    Une équipe hétéroclite d'archéologues, géologues, biologistes, mercenaires et un putain de robot, équipe financée par le magnat Weyland, se rend donc sur la planète convoitée. Elle y découvrira des choses incroyables, dures à décoder et comprendre (sauf quand on est un putain de robot). Des statues, des trucs qui ressemblent à des urnes funéraires, et des ingénieurs géants morts. Et de la vie... qui coûtera bien évidemment la vie à l'équipage.

    Ce qu'il faut remarquer, dès les premières images du film, c'est que c'est beau. Beaux paysages terriens, mais également de la planète machin, et les effets spéciaux sont de toute beauté. Ils ont mis le paquet là dessus. Ridley Scott reprend les codes du premier Alien, mais à la sauce 2012. Le vaisseau a globalement ces mêmes couloirs blancs immaculés, mais les appareils de contrôle tiennent plus de l'Ipad perfectionné que de l'ordinateur à bandes. Le design du vaisseau est plus classe que le Nostromo cependant. Ca se tient, le Nostromo est un convoyeur, il est un chalutier philippin à côté du yacht affrété par Weyland.
    Hormis la découverte du "temple" des ingénieurs qui rappelle la découverte des oeufs par l'infortunée équipe du Nostromo, un autre passage nous remet dans la tête des souvenirs de petite culotte... L'héroïne, jouée par Noomi Rapace, qui se retrouve en petite tenue à l'occasion d'une césarienne improvisée. Ici, la demoiselle porte une espèce de culotte/pagne/bande, sur les seins également, qui pourrait rappeler la bande Velpo. Quand elle se plante un sédatif dans la cuisse, on ne m'empêchera pas de penser que Scott cadre et s'attarde un peu sur le plan juste pour le plaisir de filmer la motte de Noomi.

    Mais en dehors de ces détails, j'ai bien l'impression que Ridley Scott est resté fixé dans le passé. En effet, l'introduction du film présente un ingénieur sur Terre, dans un paysage assez dévasté, mais où une cascade gronde. L'extraterrestre se désape et apparait un E.T grand, musclé, au visage glabre, une créature entre un dessin de Moebius et une sculpture d'Arno Breker, sur un fond peint par Siudmak. Un disque dans le ciel apparait comme son vaisseau, cette scène renvoie complètement à la SF des années 70 pour son aspect graphique, comme on a pu le voir dans les Metal Hurlant, les couvs de bouquins SF, et autres douceurs éditées chez les Humanoïdes Associés.
    Remarquons aussi que les designs sont en décalage avec ceux de Giger. Le Suisse n'étant pas associé à ce film, les designs proviennent d'une autre équipe, et parfois on peut trouver qu'il y a un décalage entre le côté pur et bleu des Ingénieurs, et leur combinaison, casque et intérieur du vaisseau qui sont les créations de Giger.

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    Quant à la découverte des peintures rupestres présentant un homme solaire et des planètes, là, on renvoie directement à Jacques Bergier et surtout Robert Charroux, qui auraient bien aimé voir ce film, s'ils étaient encore vivants. Toute une littérature des années 60 à 70.
    Ridley Scott renvoie vers cette vision de la SF, c'est certain.

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    Non il ne s'agit pas des grottes du Tassili, mais bien d'un film

    Le film, contrairement à Alien, n'est pas terrifiant. Il n'y a pas de frissons, pas cette goutte de sueur qui coule dans le dos pour se loger entre les fesses, comme quand Ripley chassait la bestiole dans les corridors. Il n'y pas de moment de tension réellement, même quand Noomi se retire une bestiole du ventre, ou n'a plus que quelques secondes pour atteindre des capsules d'oxygène. L'action, soutenue, passe, mais ce n'est pas Alien.
    C'est peut-être ça d'ailleurs qui a déplu à tant de monde. Ca n'est pas Alien. Ca n'est pas un remake (hormis quelques scènes, comme je l'ai dit, et la duplicité de ce putain de robot), et ce n'est pas une clarification de qui sont les xénomorphes, de quelle planète ils viennent, qu'est ce qu'ils mangent au petit déjeuner, et comment la reine fait pour être fécondée.
    Enfin on en apprend l'essentiel, mais le gros du film, c'est les ingénieurs. Et le titre du film porte la solution. C'est le nom du vaisseau spatial, okay, mais c'est la solution. Je vous la livre ici, vous êtes prévenus, si vous n'avez pas vu le film.
    Les ingénieurs se sont installés sur une planète pour mettre au point une arme puissante. Les urnes sont des éprouvettes contenant une matière noire vivante (hi hi ça me rappelle le symbiote de Venom !) qui peut s'avérer très dangereuse. Une arme qui finalement s'est retournée contre les ingénieurs, qui ont voulu porter le feu, et se sont brûlés les ailes. Des ingénieurs, qu'on imagine super sympas, mais quand un de ces géants sort de son sarcophage, il n'est franchement pas très sympa avec les êtres humains. D'ailleurs, pourquoi étaient-ils venus sur terre ? Pourquoi le dernier s'est-il suicidé plutôt que de foutre le camp ? L'homme est-il une création des extraterrestres, un bidouillage scientifique, ou une arme, comme le sont les xénomorphes ?
    Ah les xénomorphes... Il n'y en a pas dans le film. Il y a un ersatz de face hugger, plutôt un prémice, sorte de serpent mais qui remplit la même fonction. Et la bestiole que porte Noomi dans son bide, provient de la fornication avec un être humain infecté par la matière noire. Une sorte de pieuvre cthuluesque inédite. Une pieuvre qui va mettre ses oeufs dans le corps d'un ingénieur, et il en ressortira un prototype de xénomorphe... Séquence finale que les déçus devaient attendre depuis le début du film... Mais l'on sait depuis les études scientifiques rendues publiques sous le nom de "Aliens vs Predator" que le xénomorphe prend sa forme en partie par celle de son hôte. Le xénomorphe n'est qu'une version métisse dont le look dépend de ses hôtes, et de son ascendance.
    On peut donc déterminer que l'Alien est à la base cette matière noire. Quand elle coule sur le sol, elle devient liquide et l'espèce de pré-face hugger/serpent en jaillit. La question est : est-ce la transformation première de la matière noire, créée au contact de la pierre, ou est-elle issue d'un croisement déjà effectué ?
    Les ingénieurs sont les Prométhée, ils ont créé ce monstre, et il leur en a coûté la vie.
    L'autre Prométhée, c'est Weyland, que tout ça intéresse. En savait-il plus sur les ingénieurs et leur création quand il a dépêché l'expédition ? Aliens Vs Predator et même le jeu vidéo (qui n'est pas si mal !!) le laissent à penser... Weyland, complètement croulant, veut continuer à vivre. Il veut les technologies.

    Bon, si moi le film m'a plu, tant sur l'aspect graphique que conceptuel, il y a quand même des passages qui ne tiennent pas vraiment debout. Enfin, des erreurs sur lesquelles il vaut mieux ne pas trop s'attarder, sinon le film peut être gâché... Le géologue et le biologiste qui laissent tomber l'expédition pour rentrer au chaud dans le vaisseau, et se perdent... alors que le géologue a lancé des boules scanners qui détaillent le labyrinthe en envoyant une cartographie 3D au vaisseau... il n'a pas une version mobile sur son Iphone 50 ? Et puisqu'ils peuvent communiquer avec le vaisseau par radio, même si la réception est pas top (enfin chez moi dès qu'il pleut, la TNT c'est pire hein), pourquoi ne demandent-ils pas leur chemin ?
    Lorsqu'elle veut se faire avorter, Noomi se barre en vitesse (tout en se tenant le ventre) de la pièce où le robot et le chirurgien veulent l'y garder. Ils ne la rattraperont jamais. Pourquoi ? C'est bien la peine de faire des expériences pour que le cobaye décide de jouir de sa propre personne. Dans quel monde on vit ? Arrivée au module de chirurgie autonome qui coûte la peau des roustons, propriété exclusive du commandant Charlize Theron, Noomi demande une césarienne. "Désolé, cette machine ne fait pas ça, elle ne traite que les hommes". Ah ! Ben c'est con ça, Charlize Theron est une femme. Elle n'avait pas dû s'en servir. Mais pour la garantie elle repassera. Ceci dit... comme Weyland est sur le vaisseau, passager clandestin dont personne ne semblait se douter... peut-être le module était prévu pour lui (puisque Charlize est sa fille en fait. Le mec a l'air d'avoir 100 ans, mais il avait dû prendre du viagra quand il avait 70 ans).
    Puisqu'on parle de Weyland, d'ailleurs. C'est l'acteur Guy Pearce qui incarne le rôle (Lance Henriksen n'était pas libre ?), sous une tonne de maquillage, pour paraître vieux. Mais pourquoi ne pas avoir pris un acteur âgé ?? Parce que les acteurs américains âgés ont l'air d'avoir 25 ans ? Pas faux, mais prenez Tommy Lee Jones, dans Men In Black 3, il a l'air d'avoir 90 ans et une maladie dégénérescente qui fait lui fondre le visage... Bon Weyland apparait jeune dans les trailers de Prometheus, qu'on peut trouver sur internet, qui apportent quelques explications, notamment sur le fait qu'en 2080 il y aura des putains de robot qui seront en tous points identiques aux hommes (si je vis assez vieux jusque là, j'aimerais surtout savoir si on portera tous des combinaisons brillantes, si on mangera des pilules qui équivalent à un poulet rôti (avec le goût, svp) et surtout si on aura des voitures qui volent ! Et un système qui pourra m'éviter d'avoir à me faire livrer des stères de bois pour préparer l'hiver). Mais bref, pourquoi ne pas avoir deux acteurs, un Weyland jeune, et un Weyland vieux ? Parce que les effets spéciaux les plus ratés du film, sont ceux du visage du vieux Weyland.

    Mais bref. Je salue Ridley Scott d'avoir modifié le projet pour ne pas avoir un bête film sur les xénomorphes, mais pour avoir fait un film de SF à grand spectacle, et remis au goût du jour les codes visuels de la SF pulp des années 70.

  • Le Tonnerre de Dieu - Bernard Clavel

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    Léandre Brassac est un paysan sur le déclin, qui aime venir à Lyon pour écluser des godets. Dans le présent bistro, on lui présente Simone, une gagneuse. Brassac a beau avoir l'esprit étourdi par l'alcool, il a l'oeil qui frise, et il embarque la jeune fille, mais pas dans sa chambrette. Non il l'emmène chez lui.
    Chez lui, à Loire. Simone se laisse emmener, comme avec n'importe quel client, elle ne fait plus attention malgré son jeune âge dans la profession. Mais quand elle se retrouve après plusieurs heures de train dans un coin de campagne où elle n'a guère l'habitude d'aller, loin des troquets où elle cherche ses michés de la nuit, elle perd ses repères.
    La femme de Brassac l'attend, sans rien dire. La jeune fille, qui est la narratrice du roman, à la première personne, ne sait pas trop quoi faire, mais elle se laisse guider. Après tout, Brassac a de la gouaille mais il n'est pas méchant. Et il a payé. Elle passe la nuit dans un bon lit, aux draps frais et parfumés. Elle se souvient d'une autre vie, quand petite fille, chez sa grand-mère les draps avaient la même odeur.
    Et puis Brassac a des chiens qu'il chérit. Un homme qui aime les bêtes... et sa femme qui ne dit toujours pas grand chose et ne la juge pas, avec son corsage insolent. Simone veut partir, mais la femme de Brassac préfère qu'elle attende son retour, avant de les quitter. Le fourneau est chaud, on n'est pas si mal ici, alors Simone reste. Et Simone va vraiment rester et s'installer. Devenir la fille que Léandre et Marie n'ont pu avoir. Et même si Brassac a l'alcool un peu bougon, voire carrément insultant pour sa femme au ventre stérile, il reste un homme bon, un homme qui lâche les chiens sur le souteneur Marcel, revenu chercher son outil de travail.
    Il fait aussi découvrir à Simone la terre, les paysages, le vent qui souffle en haut de la vallée. Ce pays dur, mais où l'on se sent vivre, plus que dans les rades enfumés de la capitale des Gaules.
    Quand Simone fait la connaissance de Roger, le voisin, l'amour naîtra, et leur union apportera au couple Brassac ce qu'il leur aura toujours manqué.

    Le Tonnerre de Dieu est un roman assez court (125 pages en poche !) de Bernard Clavel, lors de sa période lyonnaise, en 1958. Une fresque de vie, des paysans sur leur terre, opposés à la grande ville, un couple à qui il manque des enfants, et une jeune femme, devenue pute par la force des choses, après que son unique parent a décédé. Finalement, loin du progrès, de la civilisation dégénérée, le bonheur revit...

    Vous aurez noté sur la photo de couverture, le visage de Jean Gabin. Car oui, ce roman de Clavel a été adapté pour le cinéma, avec monsieur Moncorgé dans le rôle de Brassac. Ni une ni deux, après avoir terminé le roman, je suis parti en quête du film.

    Le film de 1965, réalisé par Denys de la Patelière, reprend la trame générale du livre, mais se permet plusieurs adaptations. Le cadre change. Ici, on est à Nantes, et non plus Lyon. Brassac, s'il arpente les bistros en quête de mines qui lui font oublier (un peu) sa misanthropie, reste un vétérinaire reconnu, et en plus de ça, châtelain rentier, le père ayant racheté des vignes au bon moment. On est loin du paysan de Clavel qui survit plus qu'il ne vit.
    La jeune prostituée, Simone, est jouée par Michèle Mercier (Mireille Darc n'était pas libre ???), et son mac, Robert Hossein (le couple de la série des Angélique, tout s'explique !). Si le cadre change, la trame reste donc la même, mais le scénariste déborde dans la psychologie de Brassac, en lui donnant un ton plus politique. Enfin, plus anarchiste, disons. Brassac est un bourgeois rentier misanthrope, et ami d'enfance d'un ministre, avec qui il ne se gêne pas pour exprimer ses opinions sur la France : "y a eu la grande Peste de l'an mille, mais tu vas voir la grande Merde de l'an 2000 !".
    Brassac joute également de réthorique avec le curé du village, et avec les gendarmes. Un rôle pour Gabin, qui nous rappelle ses interprétations du Gentleman d'Epsom, du Baron de l'Ecluse, et dans ses diatribes les plus avinées, le père Péjat des Vieux de la Vieille, grimaces à l'appui.
    Sa femme dans le film devient une Allemande, résignée elle aussi, mais aux traits moins burinés par l'effort que dans le livre.
    La romance avec Roger est elle aussi plus développée. Le jeune ouvrier devient propriétaire terrien, ancien militaire d'Indo, mais blindé de pognon. Le scénario lui invente même une soeur, qui servira la bonne morale contre la petite prostituée, croqueuse de diamants, cliché pour faire durer la sauce avant le mariage des amoureux...
    Mais ne vous inquiétez pas, la trame reste la même, jusqu'à sa fin.

    Peut-être un film assez mineur de Gabin, mais où il incarne le rôle parfaitement, rappelant ici et là d'autres films, mais après tout, Gabin jouait Gabin.

  • Starship Troopers Invasion

    Voici un nouvel épisode de Starship Troopers, après le film à gros budget, la suite au format téléfilm, l'autre suite qui se voulait une vraie suite du premier, et maintenant... l'épisode en images de synthèse.

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    Les images de synthèse étant déjà une large part de Starship Troopers, ça ne pose donc pas vraiment de problèmes... Alors, plutôt Beowulf ou plutôt Arthur et les Minimoys ? et bien plutôt Final Fantasy, ou encore Space Battleship Yamoto pour être précis (bien que ce film, j'ai zappé avant la fin, trop chiant pour l'occidental que je suis).
    C'est un studio japonais qui a réalisé cet épisode de Starship Troopers, sur une production... Casper Van Dien. Et oui, l'acteur a pas eu l'air de détester le concept, après avoir joué dans les épisodes 1 et 3, il produit le quatrième, et son personnage de Rico y est présent (mais ce n'est pas la voix de Van Dien).
    En fait, on retrouve les trois personnages principaux du film originel. Rico, passé général, Ibanez, la capitaine de vaisseau, et Jenkins, le télépathe avec son manteau qui faisait très nazi.
    Les visages ont tout de même un peu changé. Rico est couturé de partout, borgne, et ne ressemble plus à Van Dien (au mieux il ressemble à l'acteur de Spartacus. C'est à dire qu'on se souvient pas de sa tronche), Ibanez n'a pas les traits de la belle Denise Richards, mais là, plutôt d'une latine américaine (blanche).

    L'action se situe plusieurs années après l'épisode 3, Rico est général, Jenkins est devenu ministre... mais les insectes sont toujours là. Et contrairement à la chanson des Inconnus, les insectes ne sont pas nos amis.
    Une mine est infectée, sur un bout de rocher, et une équipe nettoie tout ça. Pourtant, Ibanez se voit dépossédée de son vaisseau, par le mystérieux Jenkins. Elle rejoint un autre vaisseau, l'Alesia, qui au final viendra porter secours au premier vaisseau, qui ne répond plus au contact... On se doute un peu de ce qui se passe, avec Jenkins et ses coups fourrés, et un vaisseau où flottent des cadavres, à la gravitation désactivée... et une grosse bébête...
    Oui on se doute bien de ce qui va se passer. Le scénario est pas très intéressant, ici c'est surtout l'aspect space marines qui nous intéresse. D'ailleurs... les Troopers ont un look très Space Marine, avec un exosquelette propice aux missions dans l'espace. Ca mitraille sec, les insectes explosent, les Troopers se font transpercer... du Starship Troopers pur jus.

    Le fait que ce soit en images de synthèse permet d'aller plus loin dans le mitraillage, les cadavres qui explosent, les vaisseaux spatiaux, et les décors intérieurs. Pourtant, c'est pas tout le temps réussi. Si les textures des armures, des armes sont bien réussies (et encore j'ai pas regardé ça sur une grosse télé HD boule ray machin chose), les visages sont plus lissés, et des fois les corps sont un peu trop stylisés... façon manga. Bah ouais, équipe japonaise hein. Et ça se sent aussi au travers de certains mouvements et expressions. Mais une fois immergée dans le film, on n'y pense plus trop.
    Et qui dit Starship Troopers, dit nichons et érotisme latent. Bon, on a droit à deux paires de loches et un fessier. Contrat rempli. Bon après c'est de l'image de synthèse hein, c'est pas super excitant (un dessin animé a davantage de portée à élever la témpérature du calcif, ceci dit).

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    Ca te branche, on s'en paye une tranche ?


    Malheureusement, sur l'aspect "Voulez-vous en savoir plus ?" typique de Verhoeven (cf Robocop), avec ses films de propagande, publicités à but patriotique, là, que dalle. On est dans un quasi huis clos, qui rappellera beaucoup plus Aliens, en fait. Même la reine des insectes a un design qui nous rappelle la fameuse "pute" de Ripley.

    Passons maintenant au point qui tue dans le film. Le vaisseau est entrainé vers la Terre pour s'y écraser, et en pleine zone habitée... je vous le donne en mille, Paris. Oui, on voit la tour Eiffel. Resituons l'action. L'alien a pris le contrôle, et le vaisseau file vers la Terre, il entre dans l'atmosphère et on peut voir des villes, car il fait nuit, et au sol, il y a des lumières. Quelques minutes plus tard, le vaisseau manque de s'écraser sur Paris, arrivant à redresser in extremis... Encore quelques instants, et le vaisseau atterrit un peu en catastrophe... dans des montagnes enneigées. Et il fait jour. Euh ??? Donc si on comprend bien le vaisseau atterrit à l'ouest de Paris, dans une zone montagneuse... oulà... si on cherche bien, on pourrait se dire que ce sont les highlands écossais ? Mais vu qu'il fait jour, ça colle pas niveau méridiens... Eh eh. Bah on a l'habitude de la géographie assez hasardeuse des films, surtout en France (parce qu'on arrive plus à calculer la distance et le temps...).

    Alors quoi au final ? Eh bien j'ai trouvé que c'était un épisode sympa, qui n'apporte pas grand chose au concept global de Starship Troopers, mais qui est assez plaisant. Difficile de ne pas penser à Pitch Black, dont le troisième épisode devait être réalisé en images de synthèse, et on mettra de côté Animatrix, qui lui, ne servait à rien (et les Clone Wars ? Eh eh, dommage qu'ils soient trop timorés et pour un public plus jeune encore que les films, sinon j'avoue que j'aime bien).
    Si Starship Troopers peut encore être décliné en films de cette manière, je ne dis pas non !

  • Repo Man

    Repo Man.jpg

    Oulà. Maté ce film totalement par hasard, et... what the fuck ?
    Voilà, c'est ça, c'est un film "what the fuck ?", ou wtf pour les intimes.

    Un film de 1984, avec le deuxième fils de Martin Sheen, Emilio Estevez, doublé en français par Luq Hamet... j'ai dit banco.
    Otto est un jeune punk qui bosse dans une épicerie tenue par un vieux con, il finit vite par se barrer, et erre dans la vie, ses parents étant hypnotisés par un télévangéliste, et il traine avec des punks, dans des gros pogos sur fond de musique punk H/C. Un mec lui propose un job innocent, qui est en fait un job de recouvreur, voler les bagnoles des gens qui ont pas payé leurs traites. Otto, à contrecoeur, prend le job, et quitte son milieu de punks délinquants sans avenir, même si c'est un sale boulot, il s'extirpe, on va dire. Faut le dire vite, mais bref.

    Jusqu'ici, rien de bien what the fuck, me direz-vous. Ce film n'est pas vraiment une comédie, malgré quelques situations, et l'apparition à plusieurs reprises des punks avant, ou après que le héros arrive à un endroit. Un peu fantaisiste, mais pas what the fuck. Non, le what the fuck, c'est la trame secondaire, qui va finir par se mélanger à la trame principale... une voiture conduite par un borgne louche (vous noterez l'effet imprévu de ma phrase, car j'étais tenté d'écrire "chelou" puis me suis repris en me disant que de jeunes enfants pouvaient me lire, et que putain, faut leur donner le bon exemple à ces accidents de capotes), avec dans son coffre un truc bien zarb, plein de radiations, qui atomise sur place les inconscients qui ouvrent le dit coffre, ne laissant que leurs godillots. Comme ce punk dont il ne reste que les rangeots fumantes, plan qui m'a rappelé Street Trash ! Et finalement, la bagnole devient un bien convoité des Repo Men, qui vont vite se retrouver confrontés avec des agents de la CIA en costard et lunettes noires, dirigés par une cheftaine avec une main super bizarre en fer (ou aluminium) !! A partir de ce moment, c'est la foire à la saucisse, du grand n'importe quoi, plus rien n'est sérieux, et la fin est... high in the sky. Non mais what the fuck ??

    Ajoutons à ce petit bijou de surréalisme quelques scènes où ça bavasse pas mal, le genre que Tarantino aime bien, justement, et une bande originale ultra punk rock... Black Flag, Circle Jerks (qui font une apparition d'ailleurs), Suicidal Tendencies (le titre Institutionalized, tu m'étonnes qu'il est de bon aloi celui-ci), Iggy Pop... Un film très ancré en 84, mais qui mélange film normal et film fantastique Z (faut voir les effets spéciaux, s'il l'a vu, Ed Wood a dû se branler sous sa jupe) avec un casting pourtant classieux (Estevez et Harry Dean Stanton, la première victime de l'intrus du Nostromo), et ça c'est pas courant...

  • Frontière(s)

    frontières.jpg

    Bon... dans la Crypte, j'avais décidé de ne parler que de bons trucs, et ne pas perdre de temps avec l'inutile, mais là... difficile de ne pas me défouler.

    Alors Frontière(s), c'est un film français de genre, le genre patibulaire mais presque. Des racailles qui se retrouvent aux prises avec de dangereux bouseux. Comme Sheïtan, quoi, mais en pire. En pire, parce que franchement, c'est gratiné.

    Pourtant dès le début, on est prévenu. Le logo Europacorp, on sait vers quoi on va, de la bonne débilité. Mais à ce point ! Ah putain je ne m'en remets pas.

    2007. En pleine ère Sarkofacho, le film prend un tournant politique super vite. Intro avec images de CRS qui tabassent de pauvres manifestants qui n'ont que de l'amour et de l'idéal à donner. Un monde au bord du gouffre, car la France risque de passer aux mains de l'extrême droite, celle qui donne pas de subventions aux associations. Sortez les barricades, les mecs.
    Des racailles font un coup pour du pognon. Leur chef est super méchant avec les flics, il leur tire dessus et en marave un, limite le bute à coups de crosse. Le chanmé quoi. Zyva. Ah euh il est blanc lui merde. Un de ses potes est mortellement blessé, il voulait pas faire le coup. Le dénommé Sami mourra à l'hôpital. Le chef de la bande s'enfuira avec Yasmine, la nana enceinte qui suit un peu le groupe... les deux autres lascars, Tom, un blanc avec les cheveux peroxydés comme le mec de Silmarils (mais dix ans plus tôt, non mais franchement quoi qui se fait encore péroxyder les cheveux ???) et Farid, un autre qui suit plus qu'il n'agit, prennent de l'avance sur leurs potes pour se retrouver à la frontière et partager le magot. Ils vont s'arrêter dans un hôtel chez les bouseux.
    Là on a compris que les racailles, elles sont pas crédibles. Tous les "issus de la diversité", ce sont de braves gars/fille, et les blancos eux ce sont de sacrés enculés de leur mère zyva. En plus ils jouent mal. Enfin bon.

    Nos deux enrichissements pour la France arrivent à l'hôtel miteux, avec deux salopes au comptoir. Elles ont l'air chaudes. Normal, les bouseux ils connaissent pas les vrais mecs de la téci yo. Allez hop au pieu, ça va niquer, la blonde a un tatouage d'aigle nazi dans le dos, tiens. Retour à la réception, et le frangin arrive. Un facho. Ca se voit rien qu'à sa gueule, parce qu'en fait il ressemble trop à un facho quoi. Puis y a un autre gars, on dirait un flic, et un flic facho. Enfin les flics sont tous des fachos, donc bon. Les deux mecs issus des quartiers populaires ont compris que ça sent le roussi pour eux. Baston et ils se barrent en bagnole, poursuite, accident et ils se retrouvent dans un puits de mine.
    Et les deux autres, le chef de bande et la nana, arrivent enfin à l'hôtel où ils s'étaient donnés rendez-vous. Ils tombent dans le piège et se retrouvent en mauvaise posture aussi. On découvre toute cette famille de tarés, croisement entre une certaine famille du Texas, et les Deschiens. Voilà où on en est... Ce film se veut Massacre à la Tronçonneuse chez les ploucs. Et des ploucs... nazis ! Ah oui, parce que facho c'était pour la mise en bouche. Et là, c'était déjà pas très réussi, mais ça tourne à la farce complète. Et ce qui coince, c'est que ça se prend au sérieux !!! Y a une espèce de patriarche nazi, un vieil Allemand qui se reproduit avec ses enfants, ou des gens qui deviennent ses enfants, et le mec, qui en réalité n'est pas allemand pour un sou, balance des phrases en allemand comme ça. Genre des phrases choc. "Meine Ehre heisst Treue". Avec une prononciation assez aléatoire. Et dans la famille provinciale nazie, tous les clichés du film d'horreur y passent. La vieille mère qui a un trou pour respirer et qui arrive pas à se nourrir (après on sait plus ce qu'elle devient), le gros chauve qui saigne les porcs (et les hommes, car nos provinciaux nazis sont cannibales !) et qui est pas finaud, la fille déguisée en fillette et qui est à moitié autiste...
    Bon heureusement ils butent les racailles, on comprend pas trop pourquoi ils passent des heures à les entraver, ou les préparer, juste pour les finir avec une balle dans la tête, et gardent la beurette pour la reproduction.
    On touche encore un point de débilité puisque la fille n'est pas "pure", comme ils disent, mais ils la gardent quand même.

    S'en suit le survival, rape and revenge sans le viol, de la fille qui va buter toute cette gentille famille franco-allemande, une famille issue de la diversité de l'union européenne... Quel gâchis. En fait on s'en fout un peu de ce que devient la beurette, c'est juste débile, filmé pas top, mais bon, les séquences gores sont sympas. Vues et revues, mais sympas.

    On s'est dit qu'avec le papi nazi on avait touché le fond, mais non, y a la fin. Une fois que la fille a fait le ménage, elle part en bagnole (bon je vous nique la fin, l'intrigue, mais on s'en fout, hein) et écoute... la radio qui nous apprend que l'extrême droite a pris le pouvoir. La fille en chiale encore plus, tiens. Et hop, barrage de gendarmes !!! On ne sait pas si ils vont la flinguer ou lui porter secours, mais vu le discours, on sent que les mecs vont la crucifier sur place, PARCE QUE C'EST DES NAZIS PUTAIN DE MERDE !
    En 2007, un véritable appel à voter Ségolène.

    Non mais franchement, ce film est ridicule. D'une mauvaise foi exemplaire, et raté sur plein d'aspects. Et ce côté donneur de leçons qui mélange tout... Pfffffff.

    Allez tiens, un peu d'espoir dans ce monde de brutes :

  • La Chair du Diable

    Un film de la Hammer rassemblant ses deux poulains, Peter Cushing, et Christopher Lee, dans un autre duo que celui de Van Helsing/Dracula, voilà qui est tentant !

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    Chaussez vos lunettes, je n'ai pas réussi à trouver d'images plus grosses.

    Rajoutons au casting Lorna Heilbron et son décolleté laiteux, il n'y a plus qu'à préparer un club sandwich, quelques verres de calvados, et s'enfoncer dans son fauteuil après avoir appuyé sur "lecture".

    Un vieux savant (Peter Cushing) peint une vision démoniaque, entre Bosch, Dali, et Rok de Sadistik Exekution, avec une espèce de démon à qui il manque un majeur, et une nuée de doigts... Il prévient son assistant qu'il a réussi à isoler une substance qui serait le diable lui-même... Il raconte alors son histoire.
    Quelques années auparavant, le professeur Emmanuel Hildern revenait alors à son manoir victorien avec le fruit de ses fouilles en Nouvelle Guinée, et retrouvait sa fille, qui pour tout dire, se faisait un peu chier à l'attendre.

    Sa découverte ? Un squelette d'hominidé, un géant, aux traits grotesques. Un individu retrouvé sous des couches où il avait auparavant retrouvé des ossements de néandertals (oui oui, des hommes de Néandertal en Papouasie, merci la Hammer Films, qui ne recule devant rien...). Un squelette enfoui sous 3000 ans de couches sédimentaires, ce qui correspond à une vieille légende guinéenne d'un homme pour le moins... méchant.
    Une expérience sur le squelette révèle qu'en le mouillant, la chair repousse ! Vite, le professeur Cushing coupe l'appendice digital du test, le majeur, dorénavant recouvert de chair et d'un ongle. Le professeur va faire des prélèvements sur ce membre qui ressemble furieusement à une grosse bite.

    Pendant ce temps, la fille du professeur en a marre d'attendre papounet à déjeuner, et surtout, elle aimerait bien aller dans la chambre de feu sa mère, qu'elle n'a quasi pas connu. Quand elle y arrive, elle découvre que maman était une danseuse de cabaret, pas très farouche, mais sujette à la folie, enfermée dans l'Institut clinique du frère du professeur Hildern, James Hildern, alias Christopher Lee !

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    A dangerous meeting

    Cette découverte dramatique de la jeune femme la laisse abattue et la folie va vite s'emparer d'elle. Le professeur Hildern, qui travaillait sur un sérum obtenu à partir des globules destructeurs de la b... du majeur coupé, va inoculer ce qu'il pense être un remède à la folie à sa fille.
    Et ben il s'est planté, parce que ça marche pas, et en plus les globules du monstre accélèrent la folie et la violence du sujet.

    Internée à son tour, c'est le frangin Hildern, de l'Institut, qui va s'intéresser aux travaux de son frère qu'il déteste. Il va lui chourer le squelette en gaffant comme un con, et en mouillant le bestiau. Comme aec un Mogwaï, ça fait pas un bon résultat...

    Bon. On attendait cette rencontre entre Cushing et Lee, et faut avouer que leur jeu est savoureux, mais en même temps, ce sont les seuls bons acteurs du film. Faut dire, le film est pas terrible terrible. C'est assez plan-plan, il ne se passe pas grand chose pendant une bonne partie, ça tourne souvent à vide, le montage est un peu mou. Heureusement disais-je, y a Cushing, qui doit être sur les plans pendant 90% du film. Lee est moins présent, encore une fois il a le rôle du mauvais personnage, qui lui va comme un gant. En dehors de ça, on reste quand même confortablement engoncé dans des décors victoriens de manoir anglais, entrecoupé de cachots, cellules pour les fous. Une scène de fiacre roulant dans la nuit, inévitable tout de même !
    La créature, recouverte de chair, fait monstrueusement cheapos, déjà sous forme de squelette, mais avec le latex par dessus, c'est pire.

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    Indiana Jones et le crâne de cristal euh La chair du diable

    Le réalisateur sauve les meubles en l'affublant d'une cape, ce qui permet de limiter l'exposition, et permet de ressortir le vieil effet de la silhouette encapuchonnée inquiétante, avec un projecteur derrière pour faire une belle ombre.
    Budget limité, un pur film Hammer, tourné au kilomètre, pour les livraisons à date fixe dans les épiceries, la Chair du Diable n'est vraiment pas un film exceptionnel.

    Et pourtant, je ne peux m'empêcher de le trouver sympathique.