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La Crypte du Chat Roux - Page 10

  • Warfaring Strangers - Darkscorch Canticles

     

     

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    La compil Warfaring Strangers est à l'initiative du label américain Numero Group, qui donne dans la réédition de trucs oubliés, essentiellement de la Soul Music... Un univers assez éloigné de la Crypte du Chat roux ! Mais cette compil déroge un peu à leur catalogue, puisqu'il s'agit de groupes qu'on peut qualifier de Heavy Metal, voire de... proto Metal. Ouais, la plupart des groupes sévissaient au début des années 70's, voire fin 60's, à l'exception notable de Dark Star, Space Rock et Gorgon Medusa, formés après 1975.
    Proto Metal, on peut se poser la question du bien fondé de l'assertion. En effet, quand en 1970 Black Sabbath sort son premier album et Deep Purple In Rock, le Heavy Metal est né, sous sa forme quasi définitive. Le proto Metal, c'est Coven, Blue Cheer, mais on peut aussi se dire que pendant les premières années septante, des groupes ont expérimenté en mélangeant plusieurs groupes, plusieurs styles. Stone Axe, c'est évident, ils ont bien repris Black Sabbath, la voix du chanteur rappelle largement Ozzy. Devenus Josefus avec leur album Dead Man, leur style revient plus à un rock américain, bien moins Heavy Metal, mais pas dégueu pour autant.

     

     

    Pour autant, les autres groupes ne sont pas tous des copies conformes du Sab'. Les influences vont des Beatles aux MC5, en passant par Led Zep, et même... Steppenwolf (Inside repompe Born to be wild sans vergogne !).

    L'aspect qui peut-être se dégage plus encore que le style des groupes, c'est l'univers qu'ils abordent. Twelve o'clock Satanial, Warlord, Sealed in a Grave, Sorcerer, Slave of Fear, Black Death, Black Wizard, sont des titres qui laissent peu de place à la question de savoir si "elle t'aime ouais ouais ouais". L'influence ésotérique de Led Zep, satanique de Black Sab' a laissé son empreinte. On puise dans le côté noir. Stonehenge et Sonaura vont même jusqu'à puiser dans le Seigneur des Anneaux pour les paroles.
    C'est cette particularité qu'a retenue Numero Group pour donner une thématique à sa compil, en y collant des visuels bien orientés jeux de rôles, avec des dessins de donjon... et de dragon. Anachronisme de la part du label, puisque D&D est sorti en 74, soit après que pas mal de ces groupes aient sorti leur EP, ou bien les wargames comprenaient aussi des aventures d'heroic fantasy ? Honnêtement, j'en sais rien.
    Toujours est-il que la plupart des musiciens représentés ici étaient à peine sortis du lycée.

    Alors si le style de zique n'est pas forcément proto Metal, l'univers et les thématiques abordées, on les retrouve encore, quarante ans plus tard.

    Pour autant, c'est un choix un peu étonnant de regrouper des thématiques sombres, voire occultes, sous le ressort du jeu de rôle... Mais gardons à l'esprit que Numero Group n'est pas franchement un label Metal !

    Musicalement, la compil reste bien sympa. Certains groupes sont un peu anecdotiques, d'autres plus intéressants, le plus accrocheur - immédiatement - reste Stone Axe, dont on retrouve deux morceaux, contre un seul pour les autres groupes. Le son est bon, pour des EPs d'époque, on peut d'ailleurs souligner le boulot effectué par le label pour collecter toutes ces vieilleries de pur Underground des années 70 ! N'étant pas trop au fait de la cote sur le marché de ces disques, il reste quand même assez évident que les originaux doivent être recherchés et valoir une petite fortune.
    Quant à la pochette, si le montage de la couv des logos peut paraître un peu décevant, la finition est belle, bleu brillant, pochette carton épaisse avec une sorte de toilage... Deux disques vinyl noirs (merde alors, on en vient presque à s'en étonner, à l'heure des vinyls de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel ! Assisterait-on à un retour à la sobriété ?), et un livret plutôt complet, avec photos, et topo sur chaque groupe. Belle pièce en tout cas, pour les fans d'occult Rock vintage !

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    Retrouvez sur la compil : Air, Wrath, Stonehenge, Triton Warrior, Junction, Stone Axe, Wizard, Stoned Mace, Arrogance, Sonaura, Dark Star, Inside, Space Rock, Medusa, Gorgon Medusa et Hellstorm.

  • Explosions textiles - mon premier T-shirt de groupe

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    Je vous avais déjà parlé de Nasty Samy dans ma note sur la bio de Kevin K. Ce maniaque qui a horreur de se poser cinq minutes pour glander, cumule activités de musicien au sein de plusieurs groupes, les siens propres, ou en tant que session pour divers groupes en tournée, tournées qu'il effectue bien volontiers, et à côté de ça il anime un site, www.likesunday.com, dont les écrits se sont retrouvés imprimés dans plusieurs numéros de son zine éponyme, il fait un podcast, une véritable émission de radio faite avec les moyens du bord (qui de nos jours, sont largement équivalents à des moyens pros) où il passe des disques, interviewe des gens, commente seul ou avec un comparse l'actualité ou la culture Metal/punk/bédés/films d'horreur, a sorti la bio de Kevin K, et écrit dans Rise Tattoo Magazine, ainsi que dans le magazine RAD Motorcycles.
    J'ai bien peur que, durant le temps que j'ai passé à énoncer ses activités, il ne s'en soit trouvé une nouvelle. C'est vous dire l'espèce d'énergumène à qui on a affaire.

    Et ben le gars il a aussi eu une idée, et il en a fait un bouquin. Ca s'appelle Explosions textiles. Vous vous souvenez de votre premier Tshirt avec un logo de groupe, un placard avec un démon malfaisant évoquant des guitares tronçonneuses ? Nasty Samy a posé la question à quarante-quatre personnes. Bon, évidemment, ces quarante-quatre personnes (il y a quarante-cinq auteurs, Nasty Samy s'est bien évidemment fendu de son souvenir adolescent !) sont issues de la scène Punk Rock ou Metal, certains sont des gars bien connus, la plupart... restent des anonymes pour qui est étranger à tout ça.
    Parmi les gens connus, il y a le mec qui a fondé le magazine Rage, et bossé à Rock & Folk, Tracks sur Arte, un journaliste ayant bossé à Hard n'Heavy, Rock Sound, des biographes d'Ozzy, Supuration, et surtout, il y a moi ! Et oui les copains, j'avoue sans déplaisir avoir participé de ma modeste contribution à l'aventure de ce bouquin.

    Mon premier tshirt, c'était Alice Cooper. J'avais treize ans, j'étais en voyage scolaire en Angleterre, et ayant pu échapper aux visites imposées par l'école, je m'étais aventuré dans les échoppes louches de Londres, en ressortant avec un Tshirt horrifique, et surtout une grosse dalle, on avait vraiment mal bouffé pendant cette semaine. Le petit déjeuner avec une tasse d'eau chaude (sans thé !!!) et deux pauvres tartines de beurre salé, ouch. Quelques années plus tard, c'était en Espagne, avec l'IUT, les paniers repas étaient infects, les repas le soir sans eau (eau minérale payante, eau du robinet... on le payait aussi, mais de sa vie)... mais bon, cette fois là, on tirait les nutriments de l'alcool qu'on ne lésinait pas à boire. Bref, mon premier Tshirt, c'est toute une histoire, que justement je raconte dans le livre.

    Les plus sceptiques d'entre vous douteront de l'intérêt d'un tel projet, puisque ça reste underground niveau auteurs, et puis le premier Tshirt, certains s'en moquent comme de leur première chemise (il fallait bien que la place, celle là !).
    Je répondrai simplement : oui. Tout est dans le titre. C'est un peu réducteur comme idée, mais... il est bien édité chez les concurrents, à des prix largement plus vertigineux, des biographies non autorisées, basées sur des articles de journaux, des "anthologies", compilations de chroniques de disques de Black Metal avec des pochettes pixelisées, piquées sur internet. Alors pourquoi pas un livre sur la magie provoquée par son premier Tshirt ? D'autant plus que c'est bon esprit, détendu du gland. Chacun y va de sa madeleine de Proust, évoquant souvenirs émus, joie de découvrir... C'est très sympathique à lire.

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    Maintenant, je vais formuler une critique un peu plus poussée du livre.
    Une chose ressort, je l'ai dit plus haut, c'est l'enthousiasme des auteurs à parler de ce moment de leur vie, qui est un passage. Très souvent, il a lieu à l'adolescence (oserai-je dire puberté ?). On sort de l'enfance et on choisit un vêtement qui rompt avec l'innocence et l'inconscience de la mode (quoique cette analyse, aujourd'hui...). Encore en plus quand il s'agit d'arborer les couleurs d'un groupe de musique rebelle, violente et subversive comme le sont les groupes Punk et Metal (quoique aujourd'hui... bis).

    Dans le livre, on peut distinguer trois générations d'auteurs, et de porteurs de Tshirts. Les premiers, nés entre 1969 et 1972, les deuxièmes, nés entre 1977 et 1983, et les troisièmes (assez peu représentés ici), nés après 1985.
    On va reconnaître ces trois générations par le type de tshirt porté, quels groupes, et surtout par la manière dont ils l'ont obtenu. Les "anciens" ont surtout commandé leur tshirt par une VPC, Harry Cover en Angleterre (le jeu de mot était-il intentionnel ?), ou par un voyage à la capitale, le maillot de corps sérigraphié étant assez peu diffusé en magasin (mercerie, même).
    La deuxième catégorie, largement représentée, regroupant Nasty Samy, moi-même et pas mal de ces acolytes qui ont répondu à la question, se retrouve avec un Tshirt Metal très souvent comme premier maillot. Acheté sur le marché. Faut dire que la plupart des auteurs sont des provinciaux. Le morphotype sociologique parisien serait assez différent à mon avis. Puces de Clignancourt !
    La troisième catégorie suit assez la deuxième, les groupes évoluent, ce sera plutôt Korn que Kreator, mais on trouve le Tshirt par les mêmes biais.
    On pourrait s'étonner que peu de gens achètent leur premier Tshirt à un concert. Celui-ci doit être le deuxième Tshirt. Ou l'achat du premier dans un cercle non exclusivement Metal/Punk (VPC, concert, distro, etc) est une sorte de rituel de passage. En même temps, au sortir de l'enfance, acheter son premier tshirt directement dans une distro de mecs un peu louches (mais au grand cœur si on creuse un peu), ça semble un peu irréel s'il n'y a pas un pote, un grand frère qui fait office de passeur.

    Malgré ces questions de génération, autant l'avouer, d'autant plus que j'ai participé à la chose, sans avoir lu d'autres interventions, il faut reconnaître une chose : on est tous pareil. C'est bien ce qu'on retire de la lecture du livre. La même passion, déclinée sous divers styles, une certaine évolution des goûts et intérêts vingt ans après, mais on sent l'œil qui brille, et les boutons d'acné qui poussent, cette même sève qui revient, sur une période qu'ici personne ne renie.

    J'en viens au seul écueil du livre. Les auteurs, on se reconnaît en eux, malgré les différences de génération. Seulement... ce sont tous des hommes. Le point de vue féminin aurait été intéressant à connaître, dans ces milieux underground et virils, les filles sont rares, encore plus rares quand elles restent dans le milieu, et n'ont pas forcément la même approche de tout ça. Je me souviens, au collège, y avait une nana de ma classe qui avait un tshirt Megadeth "Countdown to Extinction". Elle connaissait pas Megadeth, elle trouvait juste le Tshirt cool. Je l'avais méprisée pour ça. Un peu con, hein, j'aurais plus eu mes chances avec elle qu'avec d'autres bêcheuses qui m'ont cruellement éconduit. C'est tout moi, ça.
    Et dans le bouquin, y a quand même une fille. Et là, amère déception. En guise de mémoires, elle nous pond une sorte de nouvelle qui en soi, n'a aucun intérêt. La tranche de vie de trois potes en voiture, en direction d'un concert, maniaques sur leurs Cds, et collectionneurs de Tshirts. Histoire plutôt banale à mon goût, puisque collectionneur de disques et de Tshirts, comme beaucoup j'imagine (pas de la génération mp3, sorry guys). Du coup son point de vue féminin... y en a pas. J'ai même peur que la nana n'ait fait aucun cas de son premier Tshirt Metal, Punk ou Rock si elle en a jamais eu un.
    Tout ceci a plutôt tendance à me conforter dans le fait que le Metal (plus encore que le Punk ou le Rock) est quelque chose de foncièrement masculin, en tout cas qu'il fait appel à des récepteurs virils, que ça se passe dans les intestins et dans les couilles, et que malgré la minorité de filles partageant ce même goût, ce n'est pas quelque chose qui parle à la gente féminine.
    Un peu comme la guerre, quoi, ah ah ah.

    Allez, n'hésitez pas à choper le bouquin (à prix très décent ! Y a même un poster pour votre chambre d'ado) chez le Mortuacien qu'est Samy : http://www.nastymerch.com/

  • Equinoxe !

     

    C'est le printemps !!

  • Conan the Barbarian - Basil Poledouris

     

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    Bon, on va s'éviter toute forme d'introduction stérile, à tourner autour du pot. Conan le Barbare est le meilleur film d'Heroic Fantasy qui soit, un péplum disent certains, mais aucun film n'a pu l'égaler, surtout pas les films réalisés en images de synthèse avec un acteur qui tourne devant un fond vert, et qui porte des balles de ping pong pour faciliter les prothèses numériques. Okay, ce n'est pas la meilleure adaptation du Conan de Robert Howard qu'on aurait pu rêver, Schwarzy fait un peu benêt par moments, un Cimmérien n'aurait jamais pu être esclave, ne serait-ce que cinq minutes avant de se rebeller et mourir sous les lames de ses geôliers, mais bon, eh, quand on voit le résultat avec Ralph Moeller ou Kevin Momoa, hein, on va pas se plaindre.

    Non, Conan est un film magnifique, des images magnifiques, des plans incroyables (l'éclaireur picte ou vanir dans la clairière avec les chevaux qui déboulent derrière, rien que ça, c'est bonnard), peu de dialogues, mais tout ça soutenu par une musique de fou, qui renvoient Wagner, Carl Orff, Ravel et son boléro dans leurs pénates avec les fesses endolories. La musique écrite par Poledouris est un personnage du film à part entière, elle se substitue aux dialogues, et apporte un souffle aux images...

    Voilà, on est d'accord là dessus. Les ergotages, ce sera dans les commentaires, si vous avez quelque chose à redire.

    La musique du film c'est un monument. La bande originale existe depuis la sortie du film, mais voilà, à l'époque, une BO, c'est le temps d'un vinyl 33 tours, soit 40 minutes à tout péter, 50 pour les plus aventureux et ceux qui ont une bonne platine et une pièce de 2F pour alourdir le bras et que le diamant reste dans les sillons bien serrés. Notre BO de Conan avait le triste inconvénient de ne pas contenir toutes les pistes musicales du film. Plus tard, une version CD, éditée par Varèse Sarabande comblait le manque avec plusieurs bonus, dont la scène de la cuisine précédant l'orgie, le thème principal, version ultra grave, immense !!!!!
    Mais voilà, il en manquait encore. Quid de cette scène dans la taverne, la musique médiévale où l'on pouvait voir une jolie rousse se trémousser ? Et celle des gladiateurs ?
    Un rêve de pouvoir compiler tout ça, rêve qui promettait de rester dans les sphères éthérées, puisque les bandes originales étaient introuvables.

    Et puis... quelqu'un les a retrouvées. Et un autre quelqu'un a fait ce qui était devenu impossible. FAIRE L'EDITION ULTIME DE LA MUSIQUE DE CONAN LE BARBARE !!!!!!!

    Je n'aurais pas beaucoup de mots pour décrire cette édition. J'aurais pu dire "génial, magnifique, inouï, excellent", je me contenterai de : "argh". Rajoutez autant de h à la fin, à votre gré, en tout cas pour moi, y a pas d'autres mots.

    Une édition en 3 CDs qui devrait être obligatoire, tout simplement, pour tous les fans du film, de Conan, bref, si vous commencez à vous sentir visés, grouillez-vous, les gars.

    Vous allez me dire maintenant : 3 CDs pour un film d'1h50, ça fait pas un peu beaucoup ? y a quoi, concrètement ?

    Détaillons : premier CD, le score complet. Dans l'ordre du film. Avec les fameuses pièces manquantes. CD 2 : la suite du score, plus vraiment dans l'ordre (oui c'est un peu zarb, et pas forcément bien explicité...), et des bonus, versions alternatives ou premières versions... et le CD 3, la version MCA sortie en 82, avec en bonus le prologue avec le monologue de Mako. C'est on ne peut plus complet.

    Hormis les morceaux qu'on attendait désespérément, le grand intérêt est ici de découvrir les versions alternatives. Comme la première version d'Anvil of Crom, qui manque de basses et de graves, et qui n'a pas la puissance de la version finale !

    Je note tout de même une certaine différence de volume entre certaines pièces du CD1 et du CD3. Volume et puissance, on dirait que les bandes retrouvées n'ont pas subi le même traitement ou mix. C'est assez mineur, mais j'ai remarqué cela.
    Je possède la version K7 de chez Milan, son chaud et rond, la version vinyl de RCA, et la version CD Varèse Sarabande. Cette dernière version était pour moi le mètre étalon niveau son, et on retrouve la même puissance sur cette nouvelle version Intrada/Universal Music. Ne me demandez pas de détails techniques niveau son, je ne me fie qu'à mon oreille, il est hautement possible que je raconte des bêtises ! Je ne parle que de mon ressenti.
    (Je ne me fie pas à mon oreille, comme je ne me fie ni aux hommes, ni aux femmes, ni aux bêtes. Mais en ceci je peux me fier, hin hin)

    Quant au livret, il est assez épais. Les photos sont tirées du film, ou ont été prises en coulisses, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, mais ce n'est pas là le principal. Une introduction par John Milius, et un texte parlant de la genèse du film, et des bandes (j'ai pas encore tout lu...), et un point morceau par morceau, sur le travail de Poledouris et ce qui apparait dans le film. 

    Vous l'attendiez tous (oui là vous au fond de la salle qui profitez d'une pièce chauffée, je parle de vous), voici ma collection musicale de Conan (ouch, en écrivant ça, je viens de penser à Conan the musical, j'espère que ce genre de chose n'existera jamais !), mes disques Conan. Il manque Kalidor à l'appel, mais Kalidor n'est pas Conan. Et ce n'est pas Basil Poledouris, mais Enio Morricone, en plus, qui est responsable de la musique. Ceci dit, il faudra bien que je le possède un jour, ce vinyl ! En attendant...

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  • Quel exemple pour la jeunesse ?

    On peut clairement s'interroger sur l'impact des littératures orientées vers la jeunesse, spécialement les illustrés démocratisés sous le terme de "bandes dessinées".

    A mon avis, un format curieux qui rompt toute narration par des ellipses incompréhensibles, et une caricature grotesque des traits humains, le plus souvent.

    Mais passons, ici je prendrai le cas d'une bande dessinée, ou "bédé" comme disent les jeunes, figurant un duo de détectives, nommés Tif et Tondu. Premier piège, première inversion, Tif est le personnage chauve, alors que Tondu est le personnage barbu et chevelu. Allez expliquer ça à un enfant ! Tif est sans poil, Tondu est hirsute ! Autant dire que Rintintin est un chat, et le chat botté un chien ! Ou soyons encore plus pervers, le chat botté... un cheval !

    Ce n'est malheureusement pas le seul élément traître et déconstructeur pour nos jeunes enfants.

    Je reproduis plus bas quelques cases, annotées pour, s'il en est besoin, commenter les aberrations :

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    "Tif" démarre son enquête par l'achat d'une pipe, que l'on imagine pour fumer du tabac (ou autre, on ne sait pas)

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    Un comportement routier intolérable, où "Tondu" roule au mépris de toutes les règles à une vitesse élevée en ville, manquant de créer des accidents, et de renverser d'honnêtes quidams

    Les images suivantes ne sont qu'un infime exemple de l'alcoolisme dont sont épris les personnages, dits "héros" de l'histoire :

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    Si "Tif" démarre son enquête en achetant de quoi consommer du tabac, "Tondu" la commence en buvant une boisson anisée alcoolisée !

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    "Ca va mieux" après trois bouteilles de champagne et des cigares ? Non, ça ne va pas du tout !

     

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    "Tondu" invite son voisin, "à l'aube" (information rapportée d'une case précédente) à boire de l'alcool, de la fine, qui tape à au moins 45° ! Cette invitation à l'alcoolisme sous des abords inoffensifs est stupéfiante !

     

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    Et ça continue ! Dire à des enfants que le cognac vaut le lait ? Mais qu'est-ce qu'ils imaginent ?  Que les enfants vont tremper leur pain dans du chocolat au cognac, le matin ?

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    Moquerie, irrespect complet d'ivrognes qui se réclament d'une œuvre sociale !

     

    Alcoolisme, tabagisme, conduite dangereuse, voici ce qu'on peut trouver dans un ouvrage destiné à la jeunesse. Il n'y manque que la débauche ! Heureusement, pas de femmes dans cette "aventure", on peut espérer que les héros forment un couple homosexuel, bien qu'aucune revendication à l'enfant ne soit indiquée. Mais tout de même, ce genre de valeurs propagées dans cette bande dessinée ! On nous épargne les détails, mais il faut bien imaginer qu'après avoir bu comme des outres, ces personnages-là pissent debout, et non assis, de manière non égalitaire avec les femmes ! On ne les voit à aucun moment manger des fruits et légumes, et pire encore, on ne voit aucun représentant de notre belle diversité ! Un racisme exacerbé par la présence d'une frontière entre la France et la Belgique, une promotion arriérée des valeurs qui nous rappellent les heures sombres de notre histoire avec son ventre fécond et ses bruits de bottes.

    Une chose qui peut nous rassurer, cet épisode appelé "la villa sans-souci" date de 1951, et hormis une réédition récente chez ce qu'on peut supposer être une maison d'édition d'extrême-droaate, on ne trouve plus ce genre de revue dans le commerce, ou alors faut bien chercher, dans les puces, et autres vide-greniers aux relents pétainistes. Mais voyez à quoi nos générations antérieures ont été confrontées, quelles idées ont pu leur être inculquées ! Des hordes fascisantes, qui s'opposent au Progrès, à l'évolution de la société, éduquées dans un monde fait de dégustation d'alcools et de tabacs, dans une France rance, paysanno-arriérée. Gageons que nos enfants n'apprendront pas la même chose, et l'Ecole s'en chargera. Peut-on se risquer à l'opprobre en évoquant une euthanasie des anciennes générations quand on voit quelles ont été leurs lectures de jeunesse ?

     

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    Exemple d'alcool fort dit "Fine", issue d'une région arriérée et où que la 4G elle passe pas.

  • De Goupil à Margot - Louis Pergaud

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    Plusieurs nouvelles rassemblées dans un même livre, récits ayant comme point commun d'avoir des animaux comme personnages principaux. Un renard, une belette, un écureuil, un lièvre...
    Tout ceci fleure bon le sous-bois, le chaume, la rosée printanière, l'humus regorgeant de vers juteux, les rayons du soleil qui réchauffent la terre, et la vie animale, simple et faite de plaisirs, à aller croquer un oisillon, une noisette, ou toute autre proie qui se présente...

    Mais en vérité, c'est un peu déprimant, car la vie est cruelle envers ces animaux dont on prend le parti. Cruauté des autres animaux, et pire, cruauté de l'homme, celle qui provoque la fin de ces animaux qui ne comprennent pas ce funeste destin.

    Goupil, capturé par un paysan qui lui pose un collier avec un grelot, le pauvre renard essaiera d'échapper à ce bruit synonyme de danger, de chien à ses trousses pour le fouailler de ses crocs, de la présence de l'homme qu'il préfère éviter. Et quand Goupil aura compris le stratagème, dur handicap pour la chasse, quand ses proies réagissent à ce même grelot, sa courte vie se résumera à de modestes proies, et à des charognes.
    Fuseline, la petite fouine dont la patte sera prise au piège dans la grange, créature trop insouciante après s'être gavée de poules... Obligée de se défaire de sa patte pour se sauver, en la désarticulant, puis la déchirant.

    C'est beau, mais putain, que c'est triste !

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