Bon... dans la Crypte, j'avais décidé de ne parler que de bons trucs, et ne pas perdre de temps avec l'inutile, mais là... difficile de ne pas me défouler.
Alors Frontière(s), c'est un film français de genre, le genre patibulaire mais presque. Des racailles qui se retrouvent aux prises avec de dangereux bouseux. Comme Sheïtan, quoi, mais en pire. En pire, parce que franchement, c'est gratiné.
Pourtant dès le début, on est prévenu. Le logo Europacorp, on sait vers quoi on va, de la bonne débilité. Mais à ce point ! Ah putain je ne m'en remets pas.
2007. En pleine ère Sarkofacho, le film prend un tournant politique super vite. Intro avec images de CRS qui tabassent de pauvres manifestants qui n'ont que de l'amour et de l'idéal à donner. Un monde au bord du gouffre, car la France risque de passer aux mains de l'extrême droite, celle qui donne pas de subventions aux associations. Sortez les barricades, les mecs.
Des racailles font un coup pour du pognon. Leur chef est super méchant avec les flics, il leur tire dessus et en marave un, limite le bute à coups de crosse. Le chanmé quoi. Zyva. Ah euh il est blanc lui merde. Un de ses potes est mortellement blessé, il voulait pas faire le coup. Le dénommé Sami mourra à l'hôpital. Le chef de la bande s'enfuira avec Yasmine, la nana enceinte qui suit un peu le groupe... les deux autres lascars, Tom, un blanc avec les cheveux peroxydés comme le mec de Silmarils (mais dix ans plus tôt, non mais franchement quoi qui se fait encore péroxyder les cheveux ???) et Farid, un autre qui suit plus qu'il n'agit, prennent de l'avance sur leurs potes pour se retrouver à la frontière et partager le magot. Ils vont s'arrêter dans un hôtel chez les bouseux.
Là on a compris que les racailles, elles sont pas crédibles. Tous les "issus de la diversité", ce sont de braves gars/fille, et les blancos eux ce sont de sacrés enculés de leur mère zyva. En plus ils jouent mal. Enfin bon.
Nos deux enrichissements pour la France arrivent à l'hôtel miteux, avec deux salopes au comptoir. Elles ont l'air chaudes. Normal, les bouseux ils connaissent pas les vrais mecs de la téci yo. Allez hop au pieu, ça va niquer, la blonde a un tatouage d'aigle nazi dans le dos, tiens. Retour à la réception, et le frangin arrive. Un facho. Ca se voit rien qu'à sa gueule, parce qu'en fait il ressemble trop à un facho quoi. Puis y a un autre gars, on dirait un flic, et un flic facho. Enfin les flics sont tous des fachos, donc bon. Les deux mecs issus des quartiers populaires ont compris que ça sent le roussi pour eux. Baston et ils se barrent en bagnole, poursuite, accident et ils se retrouvent dans un puits de mine.
Et les deux autres, le chef de bande et la nana, arrivent enfin à l'hôtel où ils s'étaient donnés rendez-vous. Ils tombent dans le piège et se retrouvent en mauvaise posture aussi. On découvre toute cette famille de tarés, croisement entre une certaine famille du Texas, et les Deschiens. Voilà où on en est... Ce film se veut Massacre à la Tronçonneuse chez les ploucs. Et des ploucs... nazis ! Ah oui, parce que facho c'était pour la mise en bouche. Et là, c'était déjà pas très réussi, mais ça tourne à la farce complète. Et ce qui coince, c'est que ça se prend au sérieux !!! Y a une espèce de patriarche nazi, un vieil Allemand qui se reproduit avec ses enfants, ou des gens qui deviennent ses enfants, et le mec, qui en réalité n'est pas allemand pour un sou, balance des phrases en allemand comme ça. Genre des phrases choc. "Meine Ehre heisst Treue". Avec une prononciation assez aléatoire. Et dans la famille provinciale nazie, tous les clichés du film d'horreur y passent. La vieille mère qui a un trou pour respirer et qui arrive pas à se nourrir (après on sait plus ce qu'elle devient), le gros chauve qui saigne les porcs (et les hommes, car nos provinciaux nazis sont cannibales !) et qui est pas finaud, la fille déguisée en fillette et qui est à moitié autiste...
Bon heureusement ils butent les racailles, on comprend pas trop pourquoi ils passent des heures à les entraver, ou les préparer, juste pour les finir avec une balle dans la tête, et gardent la beurette pour la reproduction.
On touche encore un point de débilité puisque la fille n'est pas "pure", comme ils disent, mais ils la gardent quand même.
S'en suit le survival, rape and revenge sans le viol, de la fille qui va buter toute cette gentille famille franco-allemande, une famille issue de la diversité de l'union européenne... Quel gâchis. En fait on s'en fout un peu de ce que devient la beurette, c'est juste débile, filmé pas top, mais bon, les séquences gores sont sympas. Vues et revues, mais sympas.
On s'est dit qu'avec le papi nazi on avait touché le fond, mais non, y a la fin. Une fois que la fille a fait le ménage, elle part en bagnole (bon je vous nique la fin, l'intrigue, mais on s'en fout, hein) et écoute... la radio qui nous apprend que l'extrême droite a pris le pouvoir. La fille en chiale encore plus, tiens. Et hop, barrage de gendarmes !!! On ne sait pas si ils vont la flinguer ou lui porter secours, mais vu le discours, on sent que les mecs vont la crucifier sur place, PARCE QUE C'EST DES NAZIS PUTAIN DE MERDE !
En 2007, un véritable appel à voter Ségolène.
Non mais franchement, ce film est ridicule. D'une mauvaise foi exemplaire, et raté sur plein d'aspects. Et ce côté donneur de leçons qui mélange tout... Pfffffff.
Allez tiens, un peu d'espoir dans ce monde de brutes :