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La Crypte du Chat Roux - Page 25

  • Cinéphiliquement vôtre

    Un petit blog bien sympa, et pas mal fourni, celui de Cinéphiliquement Vôtre !
    Comme son nom l'indique, un blog orienté ciné, et qui tache ! Ca cause ciné fantastique, ciné d'action, horreur vintage façon Hammer, ou à l'italienne avec quelques pépites de Jess Franco, mais pas que horreur tiens... pas mal de films érotiques ou bien cochons, un certain culte voué à Brigitte Lahaie et sa superbe poitrine...
    Egalement quelques faux pas, puisque Johell, le Suisse derrière le blog, semble apprécier certains films à l'eau de rose, au point de les chroniquer, eh eh.
    Ne nous arrêtons pas à cela, quand il fait part de ses chines chez les bouquinistes parisiens (ceux qui tiennent ces étranges boites en metal vert sur les quais... c'est vrai que là bas, on s'y attarderait des heures), il revient avec les poches pleines de Jean Ray, de romans de la collection Gore et des Elvifrance ! Le bon goût assuré.
    Un blog assez passionnant et qui fourmille de plein d'infos et autres découvertes capitales, souvent au travers de liens youtube sur des vidéos, comme ces images récentes de Marilyn Jess, qui n'a rien perdu de son sex-appeal... bien au contraire !

    Allez donc faire un tour sur http://cinephiliquement-votre.blogspot.fr

  • Lune sanglante - James Ellroy

    Oui je suis assez fan de James Ellroy. Quand je tombe sur un de ses bouquins, je le prends et je le lis. Bon, je ne cherche pas absolument à tout avoir, mais quand je tombe dessus... je prends.
    Et là j'ai lu Lune Sanglante. A peu près un an après avoir chopé le livre, j'avoue... Pourquoi ? la couv, avec la gueule de James Woods. Le film avait été adapté au cinoche, et y a quoi, deux trois ans, j'avais enregistré le film quand il était passé à la télé (avec un magnétoscope, ouais, le vieux réflexe, mais vu comment tout a changé, juste dire "enregistrer sur un magnétoscope", on a l'impression qu'un monde est passé par là).

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    Donc ouais j'avais enregistré le film, mais bon... je m'étais vite arrêté. J'adore LA Confidential, autant le film que le bouquin, et le Dahlia Noir, que j'ai suivi à moitié pour cause zapping effrené, ben c'était autre chose. Du coup... je n'avais regardé que 15 minutes à tout péter de Lune Sanglante.
    La raison pour laquelle j'ai mis de côté ce même bouquin, au profit d'autres.
    Faut reconnaître que je n'aurais pas dû me laisser influencer comme ça. Lune Sanglante fait partie de la trilogie Lloyd Hopkins, et il est meilleur que la Colline aux Suicidés. On retrouve tout ce qu'on aime dans cet Ellroy, du meurtre bien crade, des couches sociales basses et crapuleuses, mélange de Noirs, Mexicains, paumés, drogués, pédés, prostituées... des flics bien racistes et expéditifs, et un serial killer tordu comme une barre de fer dans une fête foraine. Relativement classique toutefois, je ferai moins long sur ce bouquin que pour un Tueur sur la Route.
    La raison qui me pousse à faire une note, c'est plutôt le film. Car oui, après avoir dévoré le bouquin, je me suis refait le film. Et là, c'est pas la même satisfaction. Le film date de 1988, et le traitement n'est pas du tout le même que pour LA Confidential ou le Dahlia Noir. Non, c'est plus un téléfilm qu'on a là, et pour tout dire... un immense gâchis, vu le matériau de base. Alors y a James Woods, qu'il faut sauver, car il incarne très bien ce flic acharné à la recherche du tueur, mais si dans le bouquin Lloyd Hopkins est un flic qui veut trouver ce salaud et rétablir la justice, même s'il faut en finir et le buter car il n'est plus de châtiment possible autre que celui qu'il assènera, dans le film, il devient un vigilante qui bute à tout va, et sans gros problème de hiérarchie... Le tueur lui-même, un cinglé poète homosexuel psychotique, ne prend qu'une petite place, et n'est dévoilé que durant les dix dernières minutes, sinistre maniaque qui défouraille avec son UZI en invectivant le flic. Autre temps, autres moeurs ? Ouais, à l'époque, on avait pas encore eu le Silence des Agneaux, et la psychologie des assassins, des tueurs qui deviennent les héros du film, côte à côte avec le good guy comme des Janus aux deux visages... On était encore dans une période sevrée aux héros avec un gros flingue, qui a toujours raison, et le méchant qui ne sert au final que de faire-valoir à vider quelques chargeurs et faire péter quelques bidons d'essences... Malheureusement, du James Ellroy, c'est pas un matériau adéquat pour pondre un Piège de Cristal ou une Arme Fatale...
    Pour des raisons évidentes, le scénario écrème beaucoup du livre, des passages sont raccourcis, ou abandonnés, plutôt avec succès, mais tout le sel du bouquin, le film passe à côté. Toute la progression qui va aider à découvrir le tueur, et son mobile, le film l'expédie et le rend assez incongru... Pourtant, Ellroy ne prend pas ses lecteurs pour des cons. Il y va à petites doses, il amène le suspens, il nous laisse comprendre avant de dévoiler le pot aux roses...
    Dommage donc pour ce film.

    Mais tout ceci me rappelle La Fraternité de la Rose, de David Morrell, déjà chroniqué dans nos pages. Un matériau excellent, trahi dans sa version cinématographique. Des livres qui n'ont presque pas vieilli (le seul élément qui a révolutionné les comportements, entre les années 80 et aujourd'hui, c'est le téléphone portable. Les informations passent plus vite pour les flics, et encore, quelques pirouettes peuvent rendre les héros dépourvus de cet outil), mais leur version film, énormément. Lire Lune Sanglante en 2012, ça se tient, mais les images qu'on a dans la tête, elles ne correspondent à un film de 1988. Parce que le cinéma a changé, et qu'on n'imagine plus un film comme on l'imaginait y a 25 ans ? Ou parce que ce film était raté à la base et même moi j'aurais pu faire mieux ?

  • Men's Adventure Magazines

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    Quel est le rapport entre un magazine pulp, un roman de gare, une affiche de film de série B (pour ne pas dire Z) ? Sa couverture. Une couverture dessinée, peinte, incroyablement attractive et prometteuse, et bien souvent supérieure au contenu du magazine, livre, film (voire album de musique), quand elle n'est pas totalement en décalage.
    L'importance de la couverture, du dessin, et du texte qui va avec, était primordiale à l'époque où les magazines pulps n'avaient que ça pour se démarquer de la concurrence, et attirer le chaland. Une nana au décolleté plongeant qui fouette une blonde sur une croix de St André et le titre "the nazi she-devil who killed for kicks", c'est une vente assurée !
    Taschen avait eu le bon goût d'éditer en 2004 une anthologie des couvertures de magazines des années 50, 60, les biens nommés Man's Story, Man's Action, Man's Life, True Men, Real Adventures, des magazines orientés pour les hommes (sans déconner ?), contenant des récits d'aventures et des photos de pin-up, tout ça pour le plaisir lubrique des hommes, avides d'aventures exotiques et de sexe. Une époque où la pornographie n'était pas disponible partout, et pour voir des nénettes en bikini, il fallait le justifier par au moins une histoire... des histoires souvent vendues comme des témoignages, mais pour le moins inventées de toute pièce. Qui irait croire ces filles torturées par des savants nazis qui élèvent des panthères avec une croix gammée sur le crâne ? En France, les éditions Gerfaut ont repris le concept avec des récits érotico-guerriers, sous couvert de récits authentiques, mais beaucoup moins illustrés que les revues américaines !
    Ces revues étaient lues par des soldats, des vétérans, et des adolescents, d'où le nombre incalculable de récits de combats, et d'ennemis anti-américains. Le déclin de ces magazines interviendra quand les Playboy et autres magazines de papier glacé apparaîtront, dévoilant les formes voluptueuses en couleur et en bonne défintion, à l'inverse des reproductions crades sur papier bas de gamme, façon photocopie sur des pages de l'annuaire à la photocopieuse ancienne génération du bureau de Poste... (période - malheureusement - révolue puisque les nouveaux copieurs ont tous une qualité supérieure à ce qu'on a pu avoir il y a encore 10 ans... *soupir de vieux con nostalgique*). Egalement, Playboy changea les goûts des lecteurs. Plutôt que des aventures du fidèle Sergent Carson à débusquer des sales jaunes à Okinawa à la grenade, le magazine au lapin (logo aujourd'hui adulé par les petites filles avec le consentement bienveillant des parents, tout va bien dans le meilleur des mondes) proposait des articles un peu moins bas du front, et plus bourgeois... L'intérêt des récits sur papier de grume déclina alors.

    Reste un héritage incroyable, de couvertures superbes, des mises en situation fantasmées ou totalement farfelues, comme cette attaque de belettes, ou ces tortues aissaillant des naufragés ! Mais c'est également un reflet de la société US, au travers des thèmes évoqués et des époques. Aventures dans une nature hostile et sauvage, sauvagerie des indigènes également, et des créatures inconnues quand le monde recélait encore de terres inexplorées, puis des vaillants GI combattant le ventre fécond de la bête immonde des heures sombres de notre histoire. Une fois la guerre gagnée, les fantasmes envers les nazis se sont exacerbés, et les couvertures ont figuré des médecins adeptes de la torture sur d'innocentes jeunes femmes... les nazis ont été ensuite remplacés par des démons à la peau jaune, mais à l'étoile bien rouge. Toutefois, vu le nombre de couvertures représentées dans le livre, ce sont bien les nazis qui ont provoqué le plus d'inspiration. Quand l'uniforme est devenu passé de mode, les croix gammées se sont retrouvées sur les casques, les blousons des terrifiants bikers, molestant les surfeurs pour leur piquer leurs copines...

    Remercions encore Taschen d'avoir édité ce livre recouvrant sur 500 pages une part d'histoire, malheureusement quasiment disparue aujourd'hui, les illustrations d'aventures les plus incroyables qui furent.

  • Les Etoiles de Compostelle - Henri Vincenot

    Henri Vincenot est généralement considéré comme un écrivain régionaliste, féru de sa Bourgogne. Mais dans ses Etoiles de Compostelle, ce n'est pas tant la région qui importe. C'est la terre. Pas la terre de Bourgogne, mais la terre celte, européenne, qu'on sent vibrer dans le plexus, dans le coeur, dans les couillons, dans les orteils.
    Cette terre qu'on essarte, et celle où on bâtit des voûtes, aux angles précis.
    C'est l'histoire de Jehan le Tonnerre, essarteur, forestier au sein d'une communauté en marge, indépendante des règles, des lois régies par l'argent, au XIe siècle. Jehan le Tonnerre rencontre des moines qui bâtissent des maisons de Dieu, aidés en cela par des compagnons, qui connaissent le calcul des angles, des chiffes magiques... Héritiers des druides, des Atlantes, ils inscrivent leurs traits, leurs symboles, leurs pentacles, leurs soleils dans les temples commandés par les sectateurs de ce nouveau dieu, cis sur les anciennes sources, les courants telluriques...
    Le jeune essarteur les rejoint, suivi de son ami vieil ermite, prophète ou vieux fou, druide, immortel, compagnon lui-même, et ennemi de nouveau dieu qui fait de l'ombre aux anciens dieux porteurs de lumière.
    Leur périple les emmènera jusqu'à Compostelle, dans une quête initiatique et révélatrice pour le jeune homme, au travers des rencontres, des compagnons, du travail, de la peine et la souffrance, le froid, l'effort... et ces lieux magiques où tout son être vibre.

    Henri Vincenot signe là une oeuvre profondément païenne, à peine incommodée par la présence du Dieu importé de l'Orient ; il évoque les traditions, les légendes celtiques, des Atlantes débarqués en terre basque pour apporter leur connaissance, l'héritage des compagnons, en phase avec le cosmos et la nature, usant de matériaux comme la pierre et le bois, traçant leurs courbes et leurs traits dans la terre et la neige, respectant les lieux, se déplaçant par les chemins, le cheminement. Un corps de métier solidaire, éclairé, qui pour Vincenot préfigure les francs-maçons... Des bâtisseurs au service d'un ordre religieux, mais auquel ils adjoindront leurs symboles, leur symbolique, leur philosophie, en direct héritage des druides et de la connaissance ancienne et millénaire, laissant le lecteur à l'issue du livre, conquis et révélé.

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  • Contes macabres - Claude Seignolle


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    Deuxième rencontre avec Claude Seignolle, après la Malvenue, ce recueil de contes macabres, dans son édition chez Marabout de 1966 (!!), un tantinet défraîchie, mais ô combien vintage, une police de caractères pour la couv typique, et bien revenue à la mode.
    Ici nous avons plusieurs nouvelles relativement courtes, et une plus longue, le Matagot. Cette dernière traite d'une affaire de sorcellerie, une vengeance pour le moins tirée par les cheveux ! Un sorcier qui veut se venger d'un autre, en mettant à profit la location de sa maison à un écrivain, conteur de l'histoire. Si l'histoire peut amener son lot de frissons et d'horreur, la chute nous fait un esquisser un sourire d'ironie. L'ironie, voilà un des thèmes qui revient très souvent. Beaucoup de contes, d'historiettes apportent leur dénouement dans une morale des plus ironiques. Victimes de leurs "pouvoirs" surnaturels, les hommes et femmes paient leur relation avec les forces d'en bas.
    On peut distinguer deux types de contes. Les contes "paysans" et les contes "contemporains". Certaines histoires se déroulent dans la campagne, un brin intemporelle, et les autres se situent vers les années 60, du moins au vingtième siècle. Ceci dit, Seignolle recueillait les histoires des paysans, à l'aube d'un changement des mentalités, et communications. En 1960, les campagnes ressemblaient encore à celles du début du siècle...
    Toutes les histoires ne sont pas des chefs-d'oeuvre, mais toutes sont très bonnes, pour ne pas dire excellentes... Parmi elles, l'Isabelle, où un collectionneur d'art dégote un tableau avec une femme nue, qui sort de son cadre et rejoint l'homme dans son lit. Dans une ambiance limite gothique, entre Jean Ray et Lovecraft !!

    Et pour en avoir un peu plus, je fais écho au père Kurgan et son blog http://bouquinorium.hautetfort.com/ qui a retrouvé une vidéo de Claude Seignolle des 60's (d'ailleurs déjà référencée sur http://www.heresie.com/seignolle/, largement documenté sur le maître), pour le moins stupéfiante : http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/CPF11000066/claude-seignolle.fr.html





     

  • Devil's Rock

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    Juiin 1944. Un commando d'Anglais débarque sur l'île de Guernesey pour neutraliser un canon, en vue du débarquement. Les deux soldats proviennent de Nouvelle Zélande, et après avoir traversé un champ de mines qui a manqué de leur être fatal, ils investissent le bunker et posent la dynamite sur la pièce d'artillerie. Fin du film ? Ca aurait pu, si un soldat allemand n'était pas sorti dégueuler et réclamer de l'aide auprès de ses ennemis...
    Les deux hommes s'engouffrent alors dans le dédale de couloirs du bunker, et font de bien macabres découvertes... du sang, des soldats qui se sont suicidés, des corps en charpie...
    Un des anglo-kiwi se fera dessouder par l'unique survivant allemand, un colonel au regard dément, et son partenaire sera fait prisonnier.
    Le soldat allié sent son heure venue quand surviennent des hurlements de femme... Le colonel change d'attitude... cette femme, en réalité un démon, la cause de cette dispersion de tripaille...
    Le colonel est en fait un membre du "Germanorden" (l'amicale des anciens de l'Ahneherbe a posé son veto ?) et il dirige des recherches sur les armes mythologiques... Après avoir découvert un ancien grimoire sur l'île, il a invoqué le démon...
    Voilà, je vous ai bien grillé une bonne partie du film, pour le reste... à vous de voir ! 
    Il faut avouer, que depuis Peter Jackson, la Nouvelle Zélande n'avait pas engendré beaucoup de films gores, et Devil's Rock ne souffrira pas la comparaison. Y a du gore, mais peu d'effets spéciaux, peu d'action gore. Et surtout, c'est la réalisation qui pêche. C'est lent. C'est peu rythmé... Ca colle à l'aspect oppressant de la scène dans le labyrinthe de béton, les couloirs du bunker, mais c'est un passage qui dure 5 minutes... Egalement, une fois entrés dans le bunker, toute l'action s'y passe. Le temps s'arrête, en quelque sorte. Malgré tout, la réalisation manque un peu de rythme sur les séquences d'action. On ne décroche pourtant pas du film, grâce à l'intrusion de l'occulte dans le conflit militaire.
    Comme je le disais plus haut, le film s'appuie sur le service très particulier de l'Ahneherbe (rebaptisé Germanorden, avec une touche de romantisme en plus, puisque ce n'est pas Hitler qui créa cet institut, mais Himmler), mêlant donc occultisme satanique médiéval (un grimoire écrit en latin et en mauvais français...) et nazisme. On sent de la part du réalisateur et du scénariste un hommage vibrant à la littérature et au cinéma qui a abordé le sujet, en mentionnant "la lance sacrée, [...] sur le point de conquérir l'arche de l'alliance, [...] essayé de réveiller les grands Anciens"... Indiana Jones et Hellboy apprécieront le clin d'oeil !! De même, les symboles magiques sont précis et l'énumération de noms de démons est plus complète que ce qu'on est habitué à voir dans d'autres films.
    Voilà qui ravit l'amateur de toutes ces thématiques !! Le fan de pulp !!!
    Au final, Devil's Rock est un petit film sans guère de prétention, pas super réussi non plus, mais qui a le mérite d'aborder des thèmes sympatoches et de rester très honnête !